No 55. Jeudi, 50e ANNÉE. V Mai 1890. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Chemin de fer. Un sac malices. Conseil communal d'Ypres. 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. Heures de départ gJ'Ypres pour Poperinghe, 6-50 9-09 10-00 12-07 3-00 YPRES-FURNES. FURNES-YPRES. Ypres, le 30 Avril 1890. La séance du Conseil communal du 19 Avril est intéressante plus d'un titre et le plus inté ressant est le discours de M. Colaert, M. Colaert prenant fait et cause pour les bouchers, parce que MM. les bouchers demandent une modifi cation au règlement sur rabattage et qu'il faut satisfaire les" bouchers. On est prié de ne pas y voir un truc électoral. Nous voyons, par le compte-rendu de la séance, que les bouchers demandent payer Êar tête d'animal et non par kilo M. l echevin ossaert soutient que ce mode de perception ne serait pas juste, une petite bête aurait payer autant qu'une grande, tandis que la perception au kilo frappe la marchandise dans une équi table proportion. Cela paraît irréfutable et sans répliqué et on conçoit difficilement qu'on ait jamais pu songer faire autrement. Non, dit M. Colaert, il faut changer cela. Mais la raison qu'il en donne, nous la cherchons vainement. Ou plutôt si il fallait dire le con traire des autres, sans cela le conseiller de l'opposition n'aurait plus été le conseiller de l'opposition. Or quand on est de l'opposition, il faut toujours être de l'opposition. En tout cela, M. Colaert a-t-il en vue l'inté rêt du consommateur Il serait difficile de le dire et nous doutons fort que le contrôleur se soit beaucoup occupé de ce côté de la question. En effet, nous lisons dans le Journal d'Ypres donc peu suspect M. Colaert. Je ferai observer que l'intérêt du consommateur n'est pas en jeu. Et un peu plus loin M. Colaert. Je réclame autant pour les consommateurs que pour les bouchers. Quand l'habile dialecticien aura mis d'accord ces deux assertions contradictoires, nous dé clarerons, dût la modestie de M. Colaert en souffrir, qu'il peut élever la prétention d'avoir le monopole de l'esprit et de la justice adminis trativequoiqu il ait dit, au cours de la discus sion que personne n'a ce monopole. Ce monopole nous le lui accorderions sans mar chander. Autre chose M. Colaert critique la taxe la ville fait là, dit—il, une recette illicite. Que l'on perçoive par kilo ou par tête, le produit de la taxe sera peu près le même, ajoute-t-il. Si le produit est illicite, pourquoi le maintenir? S'il est illicite et s'il est le même que l'on per çoive par tête ou par kilo, pourquoi le soutenir plutôt sous l'une forme que sous l'autre Nouveau problème qui mène droit au mono pole de l'esprit. Courage, M. Colaert. En percevant par tête, on pourrait dimi nuer le nombre des employés attachés l'abat toir, dit l'honorable contrôleur. Vraiment, M. Colaert, y a-t-il un si grand nombre d'em ployés l'abattoir pour cette perception (Jn boucher, amenant une bête l'abattoir, la passe sur la bascule et l employe, assis dans son bu reau, constate le poids et l'inscrit au registre. Cela fait un employé. M. Colaert connaît-il des abattoirs, lui qui a si bien étudié la question, avec un demi employé La balance publique de la ville, sur la Grand'PIace, fonctionne comme celle de l'abat toir; cela demande-t-il tant d'employés Et là aussi, la perception se fait au poids. M. Colaert changerait probablement cela aussi, et une charge de 2,000 kil. de charbons paierait com me une charge de paille de 500 kil. On n'a pas encore songe cela. Cest une innovation proposer. Et quand le représentant d'Ypres (pardon) de l'arrondissement sera ministre des finances, il pourra appliquer son système en grand et mettre sur le même pied une bicoque et un hôtel, la cassine paiera comme le palais le système des contributions sera simplifié et on aura eu au moins un ministre des finances Malheureusement on n'en est pas encore là. On n'en est encore qu'aux tâtonnements. Ici on se dit ennemi de la taxe; en croire M. Colaert, la ville devrait réduire cette recette jusqu'à la simpleetstricle rémunération du service rendu, et la Chambre il voie l'impôt sur la viande l'entrée. Nouvelle logique qui s'approche de plus en plus du monopole de l'esprit. Comme c'est profond un sac malices, et comme tout cela tient bien ensemble Séance du 19 Avril 1890. M. l'Echevin-Président rappelle que dans sa séance du 22 Mars dernier, le Conseil a décidé que par dérogation l'art. 1er du règlement du 25 Novembre 1876 sur l'abattoir et le débit de la viande, il sera permis de débiter de la viande de mouton non abattue l'abattoir public, la double condition que 1° cette viande porte l'es tampille d'un autre abattoir soumis règlement, et 2°, qu'elle ait été présentée, examinée et es tampillée l'abattoir d'Ypres. L'introduction dans le règlement communal de cette disposition nouvelle est suffisamment justifiée par cette considération que l'on ne tue plus guère de moutons l'abattoir d'Ypres et par cette autre raison que la viande de mouton, la différence de la viande d'autres animaux de boucherie, peut être efficacement expertisée, alors même que leB entrailles ne sont plus adhé rentes. Il y a, au surplus, déjà une première garantie de la bonne qualité de la viande dans le fait qu'elle porte la marque d'un abattoir bien tenu. Dans ces conditions le Conseil a jugé utile la disposition nouvelle et l'a votée. Mais nous avons nous occuper aujourd'hui d'une autre modification. Certains bouchers achètent de la viande au dehors, l'introduisent en ville et la débitent. Notez que le règlement ne prohibe pas l'intro duction. Il ne défend que l'exposition en vente et la vente elle-même. Dernièrement, un boucher a été poursuivi pour avoir introduit en ville de la viande prove nant d'un animal non abattu l'abattoir. Et le juge ne pouvant s'appuyer sur un texte formel l'a acquitté. Nous ne contestons pas le bien fondé de sa sentence, mais nous nous demandons s'il n'y a pas lieu, dans l'intérêt de la santé publi que, de réglementer ce point. Quand on introduit de la viande en ville, il est impossible de contrôler ce que cette viande de vient. Le boucher qui l'emporte chez lui la livre-t-il la consommation C'est probable, sans cela il ne l'achèterait pas. Mais est-il possi ble de vérifier le fait de la vente Non, il fau drait pour cela mettre un agent en permanence dans son magasin. Or ce serait une vexation contre laquelle tout le monde protesterait et dont au cune administration d'ailleurs n'aurait souci de prendre la responsabilité Le public a cependant le droit d'exiger qu'on ne lui vende pas des viandes malsaines, impro pres la consommation. Maisdira-t-onc'est une mesure de défiance vis- à-vis de MM. les bouchers Pas le moins du mon de. Nous ne suspectons absolument pas la loyauté et la probité de ces industriels mais ceux-ci doi vent reconnaître qu'ils ne peuvent se prononcer en connaissance de cause sur la qualité des vian des acquises hors ville. Leur bonne foi eux pourrait aussi être surprise et ils pourraient sans s'en douter, vendre de la viande impropre la consommation. Que faire pour concilier l'intérêt des bouchers avec l'intérêt supérieur des consommateurs, qui. dans ce cas-ci comme dans celui dont nous nous sommes occupés précédemment, sont les vrail les seuls intéressés LE PROGRÈS VIRES àCQUIRIT EUNUO. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25 Insertions Judiciaires la ligne un franc. Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrès Pour le restant de la Belgique et de l'Etranger I'Agence Rossel, 44, rue de la Madeleine, et "2. rue de l'Enseignement, Bruxelles. 4-00 J3-42 9-05 9-58. Poperinghe-Hazebrouck, 6-50 9-09 12-07 4-00 6-42 6-05. Houthem, 5-30 8-20 11-16 5-20. Gamines, 5-30 7-55 8-20 - 9-58 10-03 11-16 2-43 - 2-54 5-20 7-50 8-55. Comines-Armentières, 5-30 11-162-545-20—8-55 Roulers, 7-45 10-45— 12-20 2-45 -4-10 6-42 Langemarck-Ostende, 4-30 (Cortemarck) 7-18 9-57 -12-17—3-56—6-21. Court rai, 5-30 8-20 9-58 11-16 2-43 5-20 7-50 8-55. (Dép. de Comines Courtrai 9-35.) Courtrai-Bruxelles, 5-30 9-5811-16 2-41 5-20. Courtrai-Gand, 5-30 8-20 11-16 2-41 5-20. S-00 8-10 11-10 1-40 3-00 6-55. §.40 7-35 10-20 11-30 3-04 6-20. (boite et fin).

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