N° 36. Dimanche, 4 Mai 1890. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Chemin de fer. Résumé politique. Un balai s. v. p. 6 FRANCS PAR AN. YPRES-FURNES. FURNES-YPRES. Nous avions raison de révoquer en doute les nouvelles qui représentaient M. de Bismarck comme décidé entreprendre une campagne parlementaire contre la politique de l'empereur Guillaume. On parle en effet aujourd'hui d'un rapprochement entre le souverain et l'ancien chancelier. Nous lisons dans le XIX6 Siècle On est la veille d'un rapprochement entre l'empereur et Bismarck. Il s'est opéré par l'in tervention de souverains confédérés. La consé quence inévitable sera une modification dans les projets de Guillaume touchant les questions so ciales. Il va enrayer net dans la voie des conces sions aux socialistes. D'après les dernières nouvelles d'Italie, les économies de 22 millions que le gouvernement est décidésà réaliser sur les budgets de la guerre et de la marine, sont jugés insuffisantes par les groupes de l'opposition où l'on dit que le déficit de 32 millions prévu par le ministre Giolitti sera plus considérable. Les bureaux de la Chambre ont commencé examiner la loi sur les contrats de bourse desti née augmenter les ressources de l'Etat. On parle aussi sérieusement d'un impôt sur les boî tes d'allumettes qui, en Italie, sont très bon marché. Les ouvriers anglais ne feront leur manifes tation que Dimanche prochain. A Berlin, nous ayons appris que la police a défendu toute ma nifestation publique. Hier soir, les députés socialistes du Reicnstag ont également, l'una nimité, déconseillé toute manifestation. On parle souvent de l'organisation des comités ou vriers en Allemagne; nous verrons si le mot d'ordre donné par les membres du Reichstag sera écouté. Ce qui ne sera peut-être pas non plus sans im portance, c'est que les journaux allemands ont mis une certaine affectation rappeler que, au mois de Juin de l'année dernière, l'empereur, eQ recevant la députation des ouvriers grévistes, leur a déclaré qu'il appuierait auprès des pa trons leurs légitimes revendications, mais qu'il ferait tirer sur quiconque troublerait la paix pu blique. Si le gouvernement avait fait une gageure pour faire discréditer le pays l'étranger, cer tainement il n'aurait pu agir autrement que dans le sens révélé par les récents débats par lementaires. Nous nous demandons souvent Jusqu'à quand ce jeu, qui ne reflète autre chose que le pouvoir occulte du prêtre politique, pourra-t-il durer Après le scandaleux procès qui s'est déroulé devant les assises du Hainaut, et dans lequel nous avons vu des ministres du Roi comploter avec des mouchards, les recevoir en pleine nuit en vue de faire condamner un innocent, nous voyons de nouveau surgir une affaire de la plus haute gravité. Nous visons le cas de M. Georges Nieter. Des documents confidentiels, des secrets d'Etat disparaissent des archives du départe ment des affaires étrangères. Ils sont repro duits par des journaux étrangers et, pendant des mois, ils font l objet de polémiques dans les organes de la presse de tous les pays de l'Eu rope. Le gouvernement inlerpelé de tous côtés, acculé dans ses derniers retranchements, au lieu de faire connaître l'état réel des choses, ne trouve rien de mieux que d'endosser sa lourde responsabilité un fonctionnaire et de le livrer la justice. Mais, de nouveau, sa décision in-extremis ne lui a porté bonheur. Ce fonctionnaire, au lieu de se laisser prendre, s'est enfui Paris, y a rassemblé toutes ses pièces justificatives et est revenu Bruxelles pour démontrer que les coupables ce sont les ministres et principale ment le ministre des affaires étrangères, dont il n'avait fait qu'exécuter les ordres. Des documents nombreux qui ont principa lement paru l'Etoile Belge et des diverses interpellations faites la Chambre des Repré sentants, il résulte que notre gouvernement, non content d'avoir l'approbation de ses maî tres, nos seigneurs les évêques, vise également obtenir, au moyen de la corruption, celle de l'opinion publique l'étranger. A cette fin il n'a trouve rien de mieux que de pourvoir la formation d'un bureau, ayant pour unique mis sion de façonner l'esprit public. Il est démontré aujourd'hui que divers articles, grâce l'inter vention d'un agent français, M. de Mondion, ont pu être insérés dans un des principaux journaux libéraux de Paris, les Débatsdont la bonne foi a été surprise. Les révélations faites ce sujet sont des plus accablantes. Elles ont non-seulement soulevé l'indignation en Belgique, mais dans beaucoup de journaux étrangers elles reçoivent la plus complète réprobation. A la Chambre MM. Bara, Frère-Orban, Janson, ont été les fidèles interprètes de l'opinion publique. Le gouverne ment appelé sexpliquer s'est retranché der rière l'instruction ouverte par la justice. Jamais on ne vit plus faibles réponses. En cette circon stance comme dans toutes celles qui ont pré cédé, les ministres, pris les mains dans le sac, ont été pitoyablement exécutés. Jamais dans aucun parlement on n'a assisté une incapacité de défense de la part du gouvernement pareille celle dont le pays vient d'être le témoin. Cette fois au lieu de voir prendre la parole par Me Lejeune, en vue de faire dévier le débat, ça été le tour de M. Woeste, le chef réel du cléricalisme, celui qui prend la parole dans les circonstances solennelles. Qu'on ne se figure pas que le représentant d'Alost se soit occupé du point en discussion il s'est borné accuser l'opinion libérale de vouloir faire la guerre la religion, en décla rant effrontément que présentement nous avions la paix dans les communes, dans les familles et dans les écoles. Mais, malgré les affirmations des ministres au sujet de leurs bonnes intentions et les dé clarations de M. Woeste le pays a jugé, leur aune, ce que valent nos gouvernants, ce que vaut leur majorité servile. Il est prouvé aujourd'hui, que nos ministres sont indignes d'occuper plus longtemps le pou voir et que jamais la guerre et les discordes dans les villes, dans les communes, dans les familles et dans les écoles n'ont été plus intenses qu'actuellement. 11 est vrai que le prêtre est content, il est le maître suprême. Cela doit suffire pour tout le monde, en vertu de ce principe: Roma locuta. causa finita. Cependant, si l'on croit qu'avec la seule ap probation des sacristies on pourra de nouveau se cramponner au pouvoir pour une nouvelle période, l'on se trompe étrangement. Les cir conscriptions électorales, qui ne sont pas infé odées au clergé, ont pris bonne note des dispositions des ministres et de la majorité, in capables de tenir tête au point de vue des répliqués faire la minorité. La politique du gouvernement et le servilisme qu on trouve la Chambre sont indignes d'un état indépen dant. Le pays entier a pu en juger et partout on demande un balai pour nettoyer la place. La fin de la session parlementaire approche grands pas, les élections du mois de Juin in vitant nos honorables se séparer, comme de coutume, vers la mi-Mai. En 1878 la Chambre a fermé ses portes le 19 Mai cette année, il est probable que la session sera close le Samedi 17 Mai. Il reste donc la législature deux semaines et demie pour analyser le budget des chemins de fer, le budget des ressources et dépenses ex traordinaires, etc. Quant aux projets de loi inscrits l'ordre du jour, commencer par les falsifications des denrées alimentaires, le pays peut en faire son deuil pour le moment. Les estomacs délicats devront attendre encore un an ayant d'être protégés contre les boissons frelatées et les denrées falsifiées. Ils doivent la 50e ANNÉE. LE PROGRÈS PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. vires acquirit eunuo. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. 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Courtrai-Gand, 5-30 8-20 11-16 2-41 5-20. 5-00 8-10 11-10 1-40 3-00 6-55. 5-40 7-35 10-20 11-30 3-04 6-20. Ypres, le 3 Mai 1890.

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Le Progrès (1841-1914) | 1890 | | pagina 1