a vu sou intérêtet s'est conduit comme on
sait. C'est comme Anvers, pour le paiement
des salaires aux ouvriers des quais. On vote une
loi qui défend le paiement des salaires dans les
cabarets, mais on la tient dans les cartons jus
qu'après les élections. Manœuvre électorale,
incontestablement. Pourquoi M. Colaert ne
lauce-t-il pas ses foudres contre le ministère qui
recourt de pareils moyens Est-ce que, par
hasard, ce que font les amis est toujours bien
fait, et mal, ce que font les autres.
Oh! oui, parlez-nous en de la rectitude des
procédés de nos excellents cléricaux
Tandis que les libéraux soumettaient au juge
ment du public la loi sur l'ivresse publique, en
Octobre 1887, les grands moralisateurs du peu
ple, les professeurs de droiture politique, par
couraient déjà, depuis un mois et plus, jour et
nuit, les petites boutiques, raccrocnant par tous
moyens le petit électeur, intimidant le timoré,
corrompant le faible et faussant les notions les
plus élémentaires du devoir civique. Ce n'est
rien cela et a-t-on jamais entendu M. Colaert
protester contre ces manœuvres indignes d'un
parti qui se respecte Comédie
En faisant ce qu'ils ont fait,les libéraux n'ont
donc que prouvé qu'ils n'entendaient pas se lais
ser duper par un gouvernement rusant avec la
loi et ils ont distribué des affiches portant le
texte de la loi sur l'ivresse publique, conformé
ment l'art. 19 de la dite loi, qui dit un exem
plaire en sera adressé Ions les cabaretiers, cafetiers
et autres débitants de boissons. Ces exemplaires
ont été, en effet, affichés un peu plus tôt qu'il
n'entrait dans les petits calculs des candidats
cléricaux; c'était un joli tour qu'on leur jouait
et ce n'était peut-être pas bête du tout, mais qui
a distribué ces affiches Est-ce la police, comme
le clame, avec une indignation de commande,
M. le contrôleur, ou étaient-ce quelques libé
raux qui se sont chargés de ce soin
C'étaient les libéraux qui, en cela, n'ont usé
que de leur strict droit ils en ont même collé
aux coins de rues, et la police n'est intervenue
que pour en empêcher la destruction, et cette
précaution n'était pas inutile. On ne se souvient
que trop de l'acharnement déchirer ces affiches
qu'y mettait une certaine jeunesse qui l'on re
connaît cette spécialité. Un de ces aimables far
ceurs, instigué par les spécialistes, n'a-t-il pas
dansé en justice
Dans tout cela, ce qu'il y avait blâmer, c'est
la manœuvre électorale du Gouvernement, le re
tard qu'il apporta distribuer régulièrement les
affiches. La loi avait été sanctionnée le 16 Août
1887, le Moniteur Belge du 29-30 Août 1887 la
contenait, annonçant que le texte en sera inséré
incessamment dans le bulletin des lois le 6 Sep
tembre le Gouverneur demande quel est le nom
bre d'exemplaires dont la ville aura besoin la
réponse suit le lendemain et les affiches officielles
arrivent le 18 Novembre, un mois après les élec
tions. Et cela n'était pas un truc de la part de
ces bons cléricaux
Ah Monsieur Colaert, parlez-nous en des af
fiches
Tout fier de pouvoir annoncer ses conci
toyens que M. Struye a parlé la Chambre de la
gare, le Journal d'Ypres profite de l'occasion pour
plaisanter le Cercle Commercial. Tout le monde
sait combien le Cercle Commercial prend cœur
les intérêts de la ville et les démarches qu'il a
laites pour arriver une solution satisfaisante de
cette question. On sait aussi que si on aboutit,
peut-être plus tôt qu'on ne pense, un résultat
qui fera honneur la Société de la Flandre Oc
cidentale, c'est au Cercle Commercial et la ville
qu'on le devra en grande partie. Cela gène MM.
les cléricaux qui voudraient bien se parer des
plumes du paon et rejeter dans l'ombre nos amis
qui se sont toujours vaillamment conduits dans
cette affaire. Aussi n'ont-ils trouvé rien de mieux
?[ue de railler le Cercle Commercial, en essayant de
aire croire que quand le Cercle pétitionne au
près de la Chambre, il obtient un franc suc
cès... d'hilarité!
Nous voudrions bien savoir pourquoi ces accès
d'hilarité Qu'y a-t-il de si risible dans cet effort
auquel le Journal, s'il ne mettait ses petites pas
sions au-dessus de l'intérêt général, devrait
applaudir La vérité est que quand le Cercle
pétitionne, MM. les Représentants d'Ypres, au
lieu de rire, comme le dit l'organe des sacris
tains, font une grimace inquiéter les huissiers
et toute la questure.
Pour nous, toute modestie part, nous nous
flattons de comprendre autrement les intérêts de
la ville. Quand M. Struye fait un effort en fa
veur de la ville, nous le constatons, nous y ap-
Slaudissons et nous ne rions pas. Même quand
Struye parle dans le désert, nous ne rions
pas encore. Il faut savoir reconnaître les bonnes
intentions, et si, un jour, comme ce n'est pas
impossible, nous apprenions que la Flandre
Occidentale reconstruira le bâtiment de la gare,
ses frais, sans l'intervention du Gouvernement,
c'est-à-dire sans que MM. Struye ou Colaert y
soit pour quelque chose, nous irions encore jus
qu'à n'en pas rire et cependant n'y aurait-il pas
de quoi
Un peu de décence, s'il vous plaît, Journal.
Le Journal d'Ypres, au courant de ce qui se
passe dans les sociétés de la ville, doit reconnaî
tre, son grand regret, que le Cercle Commer
cial s'est occupé de travaux d'utilité publique.
Il a, dit-il, écrit plusieurs administrations,
envoyé des pétitions aux Chambres, mais a-t-il
soin d'ajouter, il n'a jamais rien fait, ni obtenu.
Admirez la contradiction Faut-il être aux
abois pour écrire de pareilles balivernes
D'après la correspondance et les renseigne
ments qui nous parviennent de ce Cercle, nous
pouvons affirmer que pas une société de la ville,
quelle qu'elle soit, n'a travaillé autant que lui,
en vue d'obtenir des nouvelles communications
ferrées, l'achèvement du canal Lys-Yperlée,
une nouvelle gare, etc., etc.
Etudier une question, la porter l'ordre du
jour, la faire partager par l'opinion publique,
forcer les députés de prononcer des discours,
(bien malgré eux, il est vrai) cela s'appelle pour
nous, travailler avec succès.
Prétendre le contraire, comme le Journal
d'Ypres, c'est vouloir nier l'évidence.
Nous comprenons la rigueur, que l'organe
du K.K. soit de mauvaise humeur
Lui si prodigue de louanges envers ses amis,
lui qui voudrait porter aux nues MM. nos dépu
tés et notre affable sénateur, n'a malheureuse
ment rien citer leur actif
De là sa colère et son dépit.
Mais est-ce là une raison sérieuse pour se met
tre en courroux contre un Cercle de petits négo
ciants
Si ceux-ci sont parvenus, non sans beaucoup
de peine, dégourdir MM. les députés et le char
mant sénateur, habitués mener la vie de
grands seigneurs, il nous semble qu'ils devraient
en être remerciés.
Bon Journal d'Ypres, ne perdez pas de vue que
ceux qui acceptent le mandat de député ou ce
lui de sénateur, ne doivent pas se laisser remor
quer par de petits négociants, mais qu'ils ont
le devoir de prendre l'initiative do tout ce qui
peut intéresser la prospérité et l'avenir de la
ville et de l'arrondissement d'Ypres. C'est ce
que nos aigles n'ont pas fait et c est ce que ce
maudit Cercle Commercial leur a fait compren
dre. De là leur fureur
Qu'ils n'oublient pas, ces Messieurs, qu'ils ont
fiour mission de travailler sérieusement dans
'intérêt de leurs mandants et non exclusivement
dans le leur, et que, quand ils vont toucher, au
bout du mois, leurs 200 florins, c'est l'argent du
contribuable, donné non pour flâner aux boule
vards, mais pour remplir consciencieusement
leur devoir de député.
Aussitôt qu'ils auront tenu leurs promesses
des dernières élections et qu'ils auront obtenu
l'intervention du gouvernement dans la con
struction de la nouvelle gare, nous serons le pre
mier reconnaître (et cela en grands caractères),
que nous nous sommes toujours mépris sur leur
juste valeur et sur leur influence.
Si au contraire, ils se contentent de prononcer
des discours, non suivis d'effet, comme ce sera
le cas dans l'affaire de la nouvelle gare, nous
nous permettrons de les considérer comme des
Stoefers, selon l'expression Bruxelloise. Permis
alors au Journal d'Ypres de leur tresser des cou
ronnes de lauriers et de les proclamer de grands
hommes.
Quant la pétition dont parle le Journal
d'Ypreset qui fut couverte de signatures de nos
concitoyens les plus notables et les plus honora
bles, si elle obtint un grand succès d'hilarité, ce
ne put être que chez Messieurs Surmont, Colaert
et compagnie, qui, effectivement, ont dû rire....
jaune.
Dans son numéro de Samedi passé, le Journal
d'Ypres prend la défense, d'assez piteuse façon,
de la personne très modérée en politique dont
nous avions relaté les paroles peu mesurées.
Nous regrettons infiniment de devoir, nos ren
seignements étant puisés bonne source, main
tenir ce que nous avons écrit ce sujet. Il est
prudent, quand on aime jouer la fois au ca
tholique et au libéral modéré, d'après les lieux
et les circonstances, de savoir se taire
Programme des morceaux qui seront exécutés
par la musique du Corps des Sapeurs-Pompiers,
sous la direction de M. J. Wittebroodt, au Parc,
le Dimanche, 11 Mai 1890, midi.
1. Marche militaire, Wittebroodt.
2. Nasaniello, ouverture, Carafa.
3. Fantaisie sur l'op. Rigoletto, de
Verdi, arr. p. Wittebroodt.
4. Bonheur passé, nocturne, R.Eilenberg.
5. La Guerre joyeuse, pot-pourri, J.Strauss.
En cas de mauvais temps, le concert aura lieu
aux Halles.
Théâtre d'Ypres.
Les amateurs de comédie vont avoir une
bonne soirée passer, cette fois sans crainte
d'être trompés par une tournée inconnue et
quelconque. Ce ne sont rien moins que les artis
tes du Théâtre royal du Parc de Bruxelles qui
vont nous arriver, précédés de leur grande répu
tation. Ils joueront dans quelques jours deux
pièces en 3 actes chacune i° La Parisienne, ce
chef-d'œuvre d'une observation si comique et
si moderne qui vient de faire un tel bruit Paris
et qui a valu son auteur, M. Becque, le droit
de candidature l'Académie Française 2° Les
Samedis de Madame, la pièce la plus amusante
peut-être du répertoire de Labiche.
Tous les rôles de cette soirée seront tenus par
des artistes du Théâtre Royal du Parc.
Ce n'est donc pas comme cela se pratique
malheureusement si souvent, une seule etoile en
tourée de médiocrités mais bien une troupe
d'un ensemble parfait dont le mérite est connu,
que nous allons avoir la joie d'applaudir.
Conférence sur te CONGO.
Nous avons reçu la visite de M. Théodore
Westmark, l'explorateur Suédois qui a passé
trois ans au Congo.
Débarqué le 18 Août dernier Marseille,
M. Westmark vient de faire une nouvelle tour
née de conférences en France, en Suisse, en Es
pagne et en Belgique.
Voici ce que le Matin de Paris dit des causeries
de M. Westmark
La conférence a été fort appréciée des audi
teurs et le sympathique explorateur a été chau
dement applaudi. Ce qui nous a étonné le plus et
même charmé, c'est le conférencier lui-meme et
surtout son langage. Point de pause mais au
contraire, une simplicité extrême, alliée une
aisance du meilleur aloi.
j> Et quel langage L'accent étranger part,
car M. Westmark est Suédois, il est difficile de
Sarler le français avec une correction plus gran-
e et une pareille finesse d'expressions aussi
riches que choisies. Ce n'est pas le langage or
dinaire, mais bien un langage châtié l'extrême,
tel que si une conférence semblable était écrite,
elle constituerait un véritable morceau de litté
rature. Nous savons bien que les peuplades Scan
dinaves ont une grande facilité pour apprendre
les langues étrangères, mais nous ne pensions
ooG^Doo-