N° 40. Dimanche, 50e ANNÉE. 18 Mai 1890 JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Chemin de fer. Chronique électorale. Quelques chiffres édifiants. 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. Heures de départ cê'Ypres pour YPRES-FURNES. FURNES-YPRES. Ypres, le 17 Mai 1890. Nous voyons avec satisfaction, que partout la lutte, pour la direction des affaires publi ques, s'établit sur le véritable terrain, d'où l'astuce, la duplicité et la corruption de quel ques renégats politiques l'avaient fait devier dans ces dernières années. Les chefs de la gauche parlementaire ont donné le ton et l'exemple pour déshabiller nos ministres et leur arracher les plumes, dont ils s'étaient affublés. Leurs faits et gestes ont été exposés tout nus, comme on expose encore en effigie les criminels sur la place publique. Le public belge comme l'étranger ont pu voir*de près la danse de ces pantins, qui obéissent aveuglement un pouvoir occulte pour lequel ils se couvrent de ridicule. Aussi le châtiment a suivi de près l'exposi tion. Partout nos ministres n'ont rencontré, non la compassion, qui accompagne ordinairement les fautes commises de bonne foi, mais bien l'indignation, parce que les circonstances atté nuantes ne peuvent être accordées des cléri caux de la force des Beernaert, des Lejeune, des convertis au dogme catholique, tels que les Woeste, qui, pour racheter leur passé par un excès de zèle, jugent tous les hommes leur aune en voulant les corrompre par les faveurs gouvernementales et en faussant l'esprit public. Les actes qu'ils posent, sous un simulacre d'in térêt national, n'ont en définitive d'autre but que de faire dominer une puissance morale, déchue de son pouvoir temporel, au lieu même de son siège et qui, ici comme ailleurs, doit être complètement exclue des affaires publi ques. Quand on examine les actes et les déclara tions de nos gouvernants, appuyés par une ma jorité telle, que jamais n'en vit notre parlement, nous devons constater qu'en tout et en toute cir constance ils font des affirmations qu'ils savent ùtre contraire la vérité. C'est ainsi que M. Beernaert ose s'attribuer la prospérité des finan ces publiques, alors que cette situation il ne la doit qu'aux impôts établis par les libéraux et qu'il n'a cessé de combattre comme étant inu tiles. Tous les ministres étalent sur les toits leur modération et leur impartialité, cependant toutes leurs nominations sont empreintes d'un esprit sectaire, tel point que tous les libéraux, même les plus modérés, sont systématiquement exclus des emplois publics. El M. Woeste, lui, chante la haine scolaire, parce que l'enseigne ment tous les degrés est complètement tombé entre les mains du clergé. On crie pleins poumons que de ce côté il y a dégrèvement dans les charges, alors que les communes succombent sous le poids des im pôts qu'elles doivent s'imposer pour satisfaire aux prétentions de M. le curé. Ce sont là, parmi les faits innombrables, des vérités, qui ne sauraient assez se répéter. L'honorable M. Lippens, Bourgmestre et Re présentant de Gand, la également compris ainsi. A l'assemblée générale de l'Association Libé rale et Constitutionnelle ce candidat a dit, que la politique du ministère depuis 1884 consiste en promesses menteuses, en astuce et en trom perie et que tous ses actes sont en concordance. Parmi les nombreux faits qu'il cite, nous prendrons la liberté de la presse, de penser et d'enseigner, consacrée par la Constitution, mais condamnée par le syllabus. En cette matière nos ministres sont de complicité avec nos évê- ques, nos curés et nos vicaires, qui excommu nient les lecteurs des journaux libéraux, les parents qui envoient leurs enfants aux écoles publiques et les membres des simples Sociétés d'agrément, qui ne sont pas établies avec l'ap probation du clergé. Le prêtre partout, rien que le prêtre. Nos libertés sont foulées aux pieds dès qu'el les ne répondent pas aux vues de nos maîtres, dont l'arrogance ne saurait durer sans danger national. N'oublions jamais que nous ne pouvons per dre de vue la question cléricale. C'est là queglt l'éternel ennemi de tout progrès humain. Voyez ce qui se passe notre porte, chez une nation voisine qui, par sa fermeté, a su faire respecter par le clergé les lois et le gouverne ment établis par le peuple. Chez nous, l'opinion libérale doit marcher dans la même voie de fermeté. Respect pour tous les cultes, mais de la part de ceux-ci il faut en retour le respect pour nos lois et nos in stitutions. La prospérité du pays et la paix entre les citoyens ne sauraient s'établir autre ment. CANTON DE MESSINES. On ne s'occupe ici que du canton de Messines que certain candidat serait disposé, par son inertie, jeter dans les bras du clergé. C'est n'y pas croire et nous nous refusons absolument y ajouter foi. Messines donnerait nos deux candidats libéraux une majorité de 90 voix Neuve-Eglise, une majorité de 40 50 War- nêton, une majorité analogue et Ploegsteert fournirait aussi sa majorité, et M. De Meester abandonnerait la partie, lui qui tient en main le sort du canton C'est une grande responsabilité qu'encourt là M. De Meester; le pays a les yeux fixés sur lui et nous faisons un nouvel appel son dévouement. Il n appartient pas M. De Meester de déserter le terrain, parce qu'il n'est permis personne de tourner le dos ses amis quand on peut leur être utile. A Passchendaele-Moorslede nos amis oppo sent au nouveau candidat M. Begerem, notaire Passchendaele, M. Demeurisse, brasseur et négociant Moorslede. Nos meilleurs souhaits au vaillant candidat de Moorslede. Le clergé a supprimé depuis 1879, 739 écoles communales et 370 écoles d'adultes. 11 a créé 1,479 écoles libres Sous le régime de 1842, il n'était maître que d un dixième des écoles offi cielles aujourd'hui il règne sur un quart. Nulle part sa puissance n'est plus grande que dans les Flandres, d'où il a chassé les idées libérales pour toujours. Dans la Flandre Occidentale, l'enseignement laïque moyen ne possède que trois établisse ments; l'enseignement ecclésiastique en pos sède douze. La proportion est la même dans les provinces de la Flandre Orientale, Anvers et Limbourg. Et les journaux cléricaux annoncent tout moment la création de nouveaux collèges religieux, tandis que d'autre part on annonce la suppression de nombreux établissements laïques. L'Etat ne possède plus que quatorze écoles normales. Le clergé est parvenu en faire sub- sidier vingt-cinq des siennes, soit presque le double; la plupart sont situées en pays fla mand. De même pour les universités. Il y a 852 élèves Gand. Il y en a 1,757 Louvam. Les écoles spéciales de Gand, de Liège, de Mons ont été, au profit de l'Aima Materenta mées dans la fameuse discussion sur la collation des grades académiques. L'école militaire elle- même aura son tour. 11 n'est pas un pays au monde où le pouvoir théocratique dispose d'une puissance pareille. La Flandre Occidentale n'a plus que 20 com munes libérales sur 250 la Flandre Orientale, 17 sur 297; Anvers, 5 sur 132 le Limbourg, 3 sur 211; soit en tout, 45 communes libérales sur 910 Où est le temps où les électeurs flamands renversaient le ministère des six Malou En Flandre, sur 22 places de magistrature, 2 ont été données des libéraux; dans la pro vince d'Anvers, même proportion. Dans le LE PROGRÈS VIRES ACQCIRIT eufido. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. tout cc qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25 Insertions Judiciaires la ligne un franc. Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrès Pour le restant de la Belgique et de l'Etranger 1'Agence Rossel, 44, rue de la Madeleine, et 2, rue de l'Enseignement, Bruxelles. Poperinghe, 6-50 9-09 10-00 12-07 3-00 4-00 6-42 9-05 9-58. Poperinghe-Hazebrouck, 6-50 9-09 12-07 4-00 6-42 6-05. Houthem, 5-30 8-20 11-16 5-20. Comines, 5-30 - 7-55 8-20 - 9-58 10-03 11-16 2-43 2-54 5-20 7-50 8-55. Comines-Armentières, 5-30 11-16—2-545-20—8-55 Roulers, 7-45—10-45— 12-20 2-45 -4-10 6-42 Langemarck-Ostende, 4-30 (Cortemarck) 7-18 9-57 -12-17 3-56—6-21. Courlrai, 5-30 8-20 9-58 - 11-16 2-43 5-20 7-50 8-55. (Dép. de Comines Courtrai 9-35.) Courtrai-Bruxelles, 5-30 9-58 11-16 2-41 5-20. Courtrai-Gand, 5-30 8-20 11-16 2-41 5-20. S-00 8-10 11-10 1-40 3-00 6-55. 5-40 7-35 10-20 - 11-30 3-04 - 6-20.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1890 | | pagina 1