N° 45. Jeudi,
50e ANNÉE.
5 Juin 1890
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Chemin de fer.
Un gouvernement louche.
Encore les enquêtes électorales.
La belle liberté
de nos campagnes
6 FRANCS PAR AN.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
YPRES-FURNES.
5-00 8-10 11-10 1-40 3-00
FURNES-YPRES.
5.4O 7-35 10-20 11-30 3-04
L'article est trop étendu pour que nous puis
sions le reproduire en entier. F.n voici la con
clusion
Si encore ces façons de faire ne compro
mettaient qu'un ministère et un parti Mais on
fait plus, on compromet la Couronne, et c'est
notre avis l'un des griefs les plus graves que
l'opinion publique, dans son acception la plus
haute, soit en droit d'articuler contre la poli
tique du gouvernement actuel. On l'a compro
mise Matines dans ce que nous avons appelé
la politique d'aplatissement. Dans la question
du Congo on a failli la compromettre au
point de dépopulariser jamais la noble et gé
néreuse initiative royale laquelle M. Frère,
dans son récent discours, rendait un éloquent
hommage, plus précieux en sa sobriété que les
creuses déclamations courtisanesques de M.
Beernaert. Enfin dans la question scolaire on l'a
compromise ce point qu'il a suffi d annoncer
un défilé des écoles de Bruxelles et des fau
bourgs devant le Roi plus ou moins flanqué de
ses ministres, pour qu'aussitôt ce projet fût
battu en brèche par une opposition violente
laquelle les promoteurs de la féte n'ont pas osé
résister. Cela dans la capitale, au milieu d'une
population dont le loyalisme n'est pas douteux,
en pleine résidence royale, dans la cité dynas
tique par excellence. Non seulement les minis
tres n'y sont pas présentables, mais tel est le
discréait qui s'attache leurs actes qu'on en
redoute une diminution du prestige de la
royauté, la veille de son second jubilé depuis
1830
Voilà l'œuvre de nos maîtres. Et c'est
tout cela que les électeurs convoques le 10 Juin
devraient applaudir Allons donc Un gouver
nement louche ne saurait être consacré plus
longtemps par une nation clairvoyante et hon
nête.
Le Moniteur publiait, il y a quelques jours,
le résultat des concours de 1890 entre les élèves
du sexe masculin de la division supérieure des
écoles d'adultes.
Il doit être assez désagréable, fait justement
remarquer la Meuse, au gouvernement d'être
obligé de publier dans le journal officiel des
chiures qui prouvent la haine profonde que le
parti clérical a vouée dans notre pays l'ensei
gnement public, le mépris qu il professe pour
tout ce qui tend développer l'instruction dans
le peuple.
Avant la loi de 1884 sur l'enseignement pri
maire, il y avait en Belgique environ 2,000
écoles d'adultes.
Cette loi a permis aux communes de suppri
mer ces écoles, qui rendent tant de services la
classe ouvrière, sans être tenues, comme pour
les écoles primaires, d'obtenir l'autorisation du
gouvernement.
Les communes cléricales dans les provinces
flamandes surtout, en ont profité.
Presque toutes les écoles d'adultes ont été
supprimées dans ces provinces l'enseignement
des adultes ny existe pour ainsi dire plus. Voici,
du reste, les chiffres que publie le Moniteur
Il n'existe plus aujourd'hui, dans tout le
royaume, que 780 écoles d'adultes communales,
47 adoptées et 20 privées, en tout 847.
Les écoles d'adultes communales comptent
33,376 elèves (c'est bien peu pour un pays
d'une population de 6 millions d'âmes) les
adoptées et privées toutes ensemble, 2,449 élè
ves seulement
Comptez donc sur renseignement privé pour
remplacer les écoles publiques
Dans les quatre provinces wallonnes nous
laissons le Brabant en dehors, il y a 623
écoles d adultes, ayant une population totale
de 20,344 élèves dans les quatre provinces
flamandes, il n en reste plus que 124, avec une
population de 8,389 élèves.
Les 780 écoles d'adultes communales ont
présenté cette année au concours 3,186 jeunes
gens de la division supérieure, les 67 écoles
subsidiées au privées, 199 seulement.
C'est la province de Liège, nous nous plai
sons le constater qui arrive en tête des
provinces belges, avec 193 écoles d'adultes
communales, tandis que le Hainaut n'en possède
que 159, Namur 140, le Brabant 97, le Luxem
bourg 81la Flandre orientale 32, la Flandre
occidentale et Anvers chacune 30, et le Lim-
bourg 16 I
Le nombre des jeunes gens qui ont obtenu
leurs diplômes de capacité a été de 2,720 pour
les écoles communales et de 169 seulement
pour les écoles privées ou adoptées.
Les journaux cléricaux vont-ils encore pré
tendre que l'enseignement privé l'emporte sur
l'enseignement officiel
D'après la loi électorale capacitaire, ces 2,889
jeunes diplômés seraient électeurs provinciaux
et communaux dans quelques années le
projet Devolder les prive de ce droit 1
Le Journal essaie de répondre notre ques
tion au sujet du discours de M. Surmont et de
l'intervention de ses patrons dans les enquêtes
électorales
On voit bien que, si la forme est d un autre,
le fond est d'Henritje en personne.
Fallait-il pas, exclame-t-il, laisser le
champ libre M. Cornette
Et qu'est-ce que l'honorable échevin vient
faire là-dedans
Il s'agit de savoir si, étant admis avec le
Journal qu'il faut tenir pour suspects les
juges commis pour présider aux enquêtes, il ne
faut pas, plus forte raison, considérer comme
suspects des candidats perpétuels qui se prodi
guent, comme témoins, dans ces mêmes en
quêtes
Mettons que les juges fussent des cléricaux,
et qu'un candidat libéral, M. Cornette ou un
autre, témoin dans les enquêtes, se permît de
blaguer ces magistrats; est-ce que la même
question ne se poserait pas forcément quant
celui-là
Ce que nous vous avons reproché, oh sourds I
ce n'est pas le fait de votre intervention comme
témoins, mais votre grossière inconséquence
ou, pour mieux dire/votre manque de sens
commun et de sens moral.
Nous comprendrez-vous cette fois
Donc, la campagne, les gens sont libres,
en ville ils ne le sont pas.
Nous croyons le Bien public de bonne foi
quand il parle ainsi. Mais il fait erreur.
Du temps de la guerre scolaire, organisée
par notre clergé, les instituteurs et institutrices
qui sont restés fidèles et n'ont pas voulu déser
ter leur poste, ont été frappés d'anathème,
dénoncés, persécutés, traqués... On leur refu
sait, dans nos campagnes fanatiques, un abri,
un verre deau 1 On les traitait ainsi au nom
d'un Dieu de paix, d'amour et de miséricorde
et l'on s'en vante encore aujourd'hui C'était
la liberté religieuse
Du temps de la guerre scolaire, les campa
gnards qui continuaient envoyer leurs enfants
aux écoles officielles se voyaient refuser les
LE PROGRÈS
vires acqcirit ecndo.
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Courtrai-Bruxelles, 5-30 9-5811-16 2-41 5-20.
Courtrai-Gand, 5-30 8-20 11-16 2-41 5-20.
6-55.
6-20.
Ypbes, le 4 Juin 1890.
L!Indépendance publie u.n remarquable arti
cle dans lequel elle énumère tous les griefs de
l'opinion libérale contre la politique du minis
tère et de la droite. Un mot, dit-elle, a été
prononcé qui résume ces griefs avec une déplo
rable netteté Ce ministère est un gouverne
ment louche.
Nos communes rurales ont été de tout temps
le boulevard de la liberté générale et spéciale-
ment de la liberté religieuse. (BIEN PUBLIC).»