Dégrèvements. Pas de découragement. Faute de fromages. Nouvelles diverses. M—ifcd— Les cléricaux, M. Derbaix et M. de Caraman, en ont 1,186 et 1,131. Il y a huit jours, M. de Caraman avait 1,119 voix, M. Derbaix, 1,155, M. Gigot 1,115, et M. Warocquè 1,160. - Les cléricaux qui chantent l'habileté financière de M. Beernaert et font miroiter avec plus d'audace que de sincérité aux yeux des contribuables les prétendus dégrèvements dont nous gratifie le ministère pourbaisien, feront bien de méditer le fait suivant que signale la Flandre libérale, fait qui révèle une des dernières largesses que les Belges doivent nos maîtres Mes parents, dit le Précurseur, possédaient en communauté quelques immeubles. Ma mère meurt, avant l'avènement de maître Beernaert elle ne fait pas de dispositions testamentaires. En qualité d'enfant unique j'hérite de la moitié de la communauté. Je paie 829 francs de droits de succession. Sous le règne du ministre dégrèveur, je perds mon père et pour l'autre moitié de la communauté qu'il délaisse je paie 1,365 fr. de droits. Je ne m'expliquais pas cette différence, lorsque mon notaire consulté m'apprit que cela résultait de Vaugmentation du multiplicateur qui était sous les infâmes libéraux, de 21, tandis que le ministre grand dégrèveur Beernaert avait porté ce multiplicateur 55. 7i De sorte que l'on a liquidé les droits dans la seconde succession 35 fois le revenu cadastral, tandis que dans la première on a liquidé les droits 21 fois le revenu cadastral, soit diffé rence en plus pour le Trésor de 546 fr.; et item autant de dégrèvement mm préjudice. Ce petit procédé auquel personne n'a pris garde et dont la presse ne s'est pas encore occu- f»ée doit faire affluer l'argent dans les caisses de 'Etat. 7i C'est ce que nous ne cessons de dire quand le cabinet Beernaert vous donne un œuf, il a grand soin de vous prendre un bœuf. On sait aussi et le trait est comique que notre Premier a pris des mesures d'une sévérité ex ceptionnelle pour assurer leur maximum de rendement aux impôts de 1883, auxquels il tient comme la prunelle de ses yeux. Le découragement des libéraux gantois a été court, s'écrie la Flandre libérale il n'existe déjà plus il a fait place une ardeur nou velle, qui est de bonne augure et que nous saluons avec joie on pense aux luttes futures; on s'y prépare, on a la ferme volonté de vaincre: le parti libéral gantois a la vie dure il se redresse sous l'outrage et il le fera voir. Et la Flandre ajoute Que nos amis du reste du pays ne doutent donc pas de nous. Voilà 50 ans que le parti libé ral est sur la brèche Gand. Il a vu des jours sombres sans jamais désespérer. Après la défaite il s'est toujours relevé et ses victoires les plus éclatantes ont suivi ses revers les plus signalés. Trempé par un demi-siècle de lutte, il a appris résister l'épreuve d'un jour de désillusion. Nous sommes certains que nos ennemis les plus acharnés eux-mêmes, qui nous connaissent ne nous ont pas fait l'injure de croire qu'ils ne nous retrouveraient plus devant eux. Nous applaudissons cet énergique langage. Pourquoi se découragerait-on d'ailleurs? C'est partie remise, voilà tout, et remise courte échéance, puisque dans deux ans le pays sera de nouveau et cette fois partout consulté. En 1892 en effet, nous aurons des élections pour les Chambres dans les provinces d'Anvers, de Brabant, de Flandre occidentale, de Luxem bourg et de Namur, et pour le Sénat dans les provmces deHainaut, de Flandre orientale, de Liège et de Limbourg. En ce qui concerne la Chambre, nous lutte rons donc pour 14 sièges Bruxelles, pour 3 Nivelles, pour 2 Philippcville, trois arron dissements où le succès des libéraux peut dès présent être considéré comme certain; nous lutterons encore Virton, Ostendc, Namur, Anvers. De plus, par suite du recensement de cette année, il y aura cinq nouveaux députés elire, dont deux Bruxelles, un Liege, un Char- leroi et un Anvers. Pourquoi se découragerait-on On ne quitte point la partie lorsqu'on a de pareilles cartes en main et la perspective de pouvoir battre atout dans deux ans sur le pif toureiffelien d'Onésiphore. De suppression en suppression, on va en arriver bientôt supprimer complètement le service des postes, les Dimanches, partir de midi. Ce serait supportable, dit la Gazette, si tout le monde employait le Dimanche ses dévo tions ou ses plaisirs. Mais il y a quantité de gens dont les affaires ne s'accommodent pas d'un arrêt hebdomadaire, et qui ont besoin de recevoir leur correspondance les Dimanches comme les autres jours, pour qui un retard de vingt-quatre heures peut-être une cause de préjudices ou d'ennuis. Et combien de lettres, même le Dimanche, apportent dans les familles de nouvelles impatiemment attendues, d'intérêt urgent Il faudrait qu'on laissât aux gens, si on ne leur remet plus leur correspondance domicile, le moyen de l'aller chercher eux-mêmes aux bureaux de poste, où les pressés et les inquiets pourraient avoir leurs lettres avant le lende main. s-ego g Par suite de l'augmentation de sa population, l'arrondissement de Bruxelles a droit dès présent deux représentants de plus, qu'il faudra élire lorsque le recensement de 1890 sera terminé. Il paraît que les produits de la fromagerie ministérielle n'ont pas été distribués en quan tité suffisante aux cléricaux faméliques de Verviers. Telle serait l une des causes de l'échec du pauvre M. Loslever. C'est du moins le Jour nal de Bruxelles qui nous l'affirme. Nous lisons dans une lettre qu'on lui adresse de Verviers Il m'est impossible de vous cacher que cer tains de nos amis n'ont pas su sacrifier leurs rancunes personnelles n'ayant pas été nommés des places qu'ils se croyaient en droit d'obtenir, ils ont travaillé contre l'honorable M.Loslever.» Faute d'un point, Martin perdit son âne. Faute de quelques fromages, M. Loslever a perdu son siège. Pauvre diable. Un pleur sur ce législateur déconfit lalCg)!*-1 Dans la session extraordinaire qui s'ouvrira le mois prochain, les Chambres auront vali der les nouveaux élus, s'occuper de leur par ticipation aux fêtes du jubilé roval et du vote d'une adresse de félicitations au Koi. Elles voteront également un projet de loi sur l'organisation de la caisse de secours aux vic times du travail. D'autres projets sont encore mis l'ordre du jour. Le temps brumeux a beaucoup contrarié l'ob servation de l'éclipsé du soleil. Cette éclipse n'était centrale que sur une bande étroite du globe traversant la Méditerra née,l'île de Candie, la Turquie et l'Asie Mineure. Les observations dans notre pays n'avaient, au point de vue scientifique, qu un intérêt tout fait secondaire, une partie du soleil, seule ment, étant éclipsée par la lune. A l'Observatoire de Bruxelles, tous les prépa ratifs avaient été faits pour suivre le phénomène dans toutes ses manifestations. En passant par notre établissement astronomique, on pouvait voir toutes les coupoles ouvertes l'extrémité des plus grandes lunettes pointées sur le soleil. La plus grande phase devait avoir lieu, ici, vers neuf heures cinquante-cinq minutes. Jusque peu avant le ciel était resté couvert. Quelques eclaircies .étant survenues, il a été possible de noter quelques observations la lune couvrait alors la partie sud du soleil sur une surface égale 0.43, le diamètre du disque du soleil étant représenté par 1 Un des astronomes de l'Observatoire,M. Stuy- vaert, a pu voir une partie du bord de la lune en dehors du disque du soleil. Malheureusement, les nuages sont biontôt re venus. A l'Observatoire d'Uccle on se préparait photographier les diverses phases de 1 éclipse, mais, là aussi, cause du temps, on n'a pu obtenir les résultats désirés. Nos savants avaient porté toute leur attention sur la question de l'atmosphère lunaire, mais l'observation actée est trop incertaine pour pouvoir en tirer une conclusion. Le 12 Décembre de cette année il y aura encore une éclipse totale du soleil, mais celle-ci sera complètement invisible Bruxelles. Un pénible accident est arrivé Dimanche ma tin 1 hôtel des Pompiers Roubaix. On se préparait célébrer la Saint-Mamert, fête patronale des Pompiers on a coutume d'annoncer cette fête par des coups de canon. La pièce qui sert cet usage est longue d'environ 50 centimètres le diamètre intérieur a environ 5 centimètres les parois en ont deux et demi. A neuf heures un quart du matin, deux sapeurs, Fiorimond Castelain et Camille Bécu, étaient occupés charger la pièce, quand celle-ci-éclata, atteignant Castelain au bras droit, qui fut af freusement mutilé, et Bécu au bas-ventre. Les fragments du canon ont été projetés jus que dans la salle du banquet, au premier étage, d'autres sur la toiture de l'hôtel. C'est dans la cour même de l'hôtel qu'on chargeait. L'amputation du bras de Castelain a été pra tiquée aussitôt par le docteur Butruille. Quant Bécu, son état est assez grave. On conçoit l'émotion qu'a causée ce malheur le banquet a eu lieu cependant des députations des corps de sapeurs-pompiers d'Ypres et de Courtrai y assistaient. -jI'CRM"-' Le délégué envoyé par le préfet a constaté que la maladie a fait son apparition la suite de travaux de terrassement exécutés dans une rue. De nombreux décès s'en sont suivis. Dans quelques maisons, tous les habitants sont morts subitement. Informations prises, la maladie est endémique et non épidémique. Les médecins déclarent qu'il ne saurait être question de choléra. De grandes précautions sanitaires ont été prises. Les terres extraites de l'excavation ont été calcinées. Du reste, le village a été aban donné par les deux tiers de la population. j-o- On procède actuellement, dans cette ville, au recensement de la population, et, d'après une loi nouvelle, hommes et femmes doivent indi quer, sur la feuille officielle, non seulement leur âge, mais encore les maladies ou infirmités dont ils sont atteints. Une amende de 100 dollars par mensonge sera infligée celui ou celle qui ne pourra se résou dre dire la vérité. D'après une statistique officielle établie par le gouvernement anglais, il existe en ce moment, dans les possessions de l'Angleterre aux Indes, 70,000 veuves au-dessous de neuf ans, c'est-à- dire 70,000 petites filles qui, ayant été mariées dès leur naissance ou dès leurs premières années Une singulière maladie. Un vif émoi règne actuellement dans la province de Valence cause de l'apparition, dans un des villages, d'une maladie extraordinaire semblable au choléra. Un curieux recensement. Les dames de New- York ne sont pas contentes.

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Le Progrès (1841-1914) | 1890 | | pagina 4