Encore M. de Mondion.
Nouveaux projectiles.
Nouvelles locales.
riches propriétaires si nombreux h Bruxelles.
Mais, en dépit de leurs immenses ressources,
ils seront vaincus, écrasés trois conditions
si le traité unioniste persiste si la propagande
libérale ne dédaigne plus les campagnes si
les bureaux de la Ligue et de l'Association
fonctionnent avec la même ardeur que les
bureaux cléricaux-indépendants.
il n'y a plus d'illusions se faire Bruxelles
sonnera la délivrance du pays en 1892 en ad
mettant que les libéraux travaillent sans cesse
l'œuvre de libération. Sinon, gare une
nouvelle débâcle.
Il - PCT
Le favoritisme le plus scandaleux continue
sévir dans les sphères gouvernementales.
Nous en citions hier un exemple typique.
Voici encore un fait non moins significatif.
On sait que M. Beeckman, député de Lou-
vain, est l'enfant du gâté ministère. Aussi ses
exigences ne connaissent-elles plus de bornes.
Non content d'avoir placé un fils dans la magis
trature, d'avoir fait nommer notaire un de ses
parents âge de 26 ans, d'avoir obtenu naguère
de lavancement pour un autre fils au ministère
des travaux publics, voici qu'il demande pour
un troisième fils, notaire Tessenderloo, la
place de notaire Laeken.Ce troisième rejeton,
originaire de Louvain, notaire dans le Lim-
bourg, distancerait donc, par une injustice
flagrante, une dizaine de notaires des environs
de Bruxelles et une centaine de candidats mé
ritants qui attendent sous l'orme depuis des
années. Et cependant nous croyons pouvoir
affirmer que cette nomination est soumise la
signature royale.
11 va tout fait bien M. le ministre Lejeune,
et depuis les élections son ardeur cléricale ne
connaît plus d'obstacle. (Etoile).
Une lettre de M. de Mondion a paru, Ven
dredi, dans l'EtoileSans entrer dans la dispute
toute personnelle laquelle elle touche, nous
croyons devoir y couper une couple de passa
ges, relatifs aux insertions dans les Débats dont
il a été tant parlé.
11 s'agit d'abord de l'article sur l'armée belge
Le Journal des Débats accepte de la copie
quand elle est bonne, c'est-à-dire quand elle
remplit les conditions voulues d'exactitude, de
rédaction et d'intérêt que présentent en général
les articles de cet important organe. M. Patinot
savait que par mes relations belges je pouvais
connaître des nouvelles politiques de quelque
valeur, et il était dans son rôle de directeur du
journal en m'autorisant lui proposer des ar
ticles, notes ou informations que je pourrais
obtenir de cette source qu'il connaissait.
L'article militaire m'est envoyé. Vous
croyez que je vais me préoccuper de savoir si
c'est un libelle diffamatoire contre l'armée
belge? Où en serais-je, bon Dieu C'était un
article bien rédigé, intéressant je l'ai remisa
M. Patinot qui, lui aussi, l'a trouvé intéressant,
et qui a jugé bon de l'insérer après l'avoir sou
mis préalablement au jugement éclairé de M.
Malole rédacteur militaire attaché au journal.
M. Malo a apprécié l'article, l'a trouvé, je le
sais, très exact, très officiellement exact. Il
nen fallait pas plus pour que l'article fût dé
claré être de la bonne copie.
Et ensuite, de la note sur l'affaire Ronvaux
Mon procédé a été très simple j'ai donné
l'article M. Patinot il la lu en ma présence.
Je ne lui en avais pas caché la provenance,
puisque c'était évident l'œil nu. Mais ce n'est
Kas pour celte raison qu'il ne l'a pris. L'affaire
onvaux ne le passionnait pas...
Ici quelques lignes que l'Etoile supprime
parce qu'elles mettent en cause des tiers
M. Patinot m'a rendu ma copie, je l'ai re
prise et retournée au gouvernement belge, sans
plus de cérémonies. Qu'est-ce que cela me
faisait moi, que l'article passât ou ne passât
pas Je n'avais pas un sou prétendre, ni
d'un côté ni de l autre je cherchais me ren
dre utile voilà tout.
Les moindres evenemenls dans votre heu
reux pays tournent au -tragique. Voyez le
Journal de Bruxellesun modéré pourtant il
m'appelle misérable. C'est vraiment très
amusant, vu d'ici. Pourquoi ces gros mots?
Parce que j'ai été cause qu'un libelle diffama
toire pour I armée belge a paru dans les Débats!!!
Est-ce que ce n'est pas admirable? Ce sont
ceux-là mêmes qui ont rédigé et fait envoyer
ce libelle qui gémissent et qui accusent le monde
entier... Ils n'avaient qu'à le garder dans leur
tiroir, leur libelle ils peuvent être sûrs que je
n'aurais pas été le chercher
La semaine dernière encore, la justice belge
faisait venir ici de Paris des témoins qu'elle
croyait en état de l'éclairer sur les mystérieuses
relations de nos maîtres avec les Débats.
La lettre de M. de Mondion est en tout cas un
document nouveau.
Voici des détails intéressants tristement in
téressants, car ils donnent une idée effrayante
des progrès réalisés de nos jours dans l'art de
massacrer les gens sur les nouveaux projec
tiles mis en usage dans l'artillerie française
Ces projectiles sont au nombre de trois: l'o
bus mitraille, la boîte mitraille et l'obus dit
de quatre calibres, qui contient de la mélinite.
L'obus mitraille renferme 250 éclats se pro
jetant dans toutes les directions et couvrant en
viron trois cents mètres carrés de terrain. On
s'imagine les ravages qu'il accomplira, s'il éclate
hauteur d'homme au milieu d'une troupe.
Quant la boîte mitraille, destinée agir
une petite distance, 400 mètres au plus, elle
lance, quand elle se déchire, 125 balles qui s'é
chappent comme une gerbe de feu d'artifice.
Elle est destinée principalement arrêter la
cavalerie ennemie, dont il semble impossible,
dans ces conditions, d'avoir subir une charge.
Le temps nécessaire des chevaux pour par
courir 400 mètres est trop grand pour qu'un ré
giment ne soit pas totalement détruit par un feu
pareil, sans parler du tir des fusils de l'infan
terie.
On ne verra donc plus des charges héroïques,
comme celle des Anglais Balaklava pendant la
guerre de Crimée et des Français Reischoffen
et Sedan pour tâcher de sauver l'armée.
Ces tentatives désespérées étaient, dès cette
époque, coudamnées un échec certain, mais
elles avaient encore une raison d'être.
Dorénavant, elles seraient absolument folles,
car s'il est beau de donner sa vie pour arriver
un résultat, il est insensé de se vouer une mort
assurée sans pouvoir espérer obtenir un effet
utile.
Les obus mélinite sont remplis aux trois
quarts de la substance explosive qui y a été ver
sée en fusion et qui s'y est coagulée.
Les dangers qu'ils présentent sont si terribles
que leur chargement ne s'achève que sur le
champ de bataille, au dernier moment, l'in
stant de s'en servir.
A cette minute suprême, le sous-officier chef
de pièce doit verser la mélinite et visser la tusée
percutante.
On constate aisément la responsabilité de ce
maréchal des logis qui tient entre ses mains
l'existence de tous ceux qui l'environnent ja
mais, pour une pareille besogne, on n'aura trop
de sang-froid, trop de calme, et il faudra rem
plir cette tâche au milieu de l'excitation du
combat
La fusée est construite de façon que l'explo
sion ne se produise qu'après que l'obus sera
entré dans l'édifice démolir.
D'après les expériences, un obus de mélinite
retourne le sol dans un rayon de trente mètres
autour du point où il éclate, et deux tourelles
en acier de vingt-sept centimètres d'épaisseur,
montées sur trois mètres de béton aggloméré,
ont été réduites en poussière par vingt-deux
projectiles de cette sorte.
Grâce un système de fusées double effet,
c'est-à-dire fusantes, puis percutantes, les offi
ciers d'artillerie peuvent maintenant fixer un
dixième de seconde prè3 le moment de l'explo
sion de l'obus la mélinite.
Outre les projectiles lancés par les canons l'ar
tillerie possède un certain nombre d'explosifs
destinés des rôles divers.
Il y a de la dynamite en pétards pour faire
sauter les ponts, renverser les arbres, casser les
rails de3 chemins de fer, détruire les tunnels.
Puis la roburite, dont les effets sont moins ré
glés et plus terribles.
D'autres encore, sans parler des inventions
que font chaque jour les chimistes de tous les
pays.
Le Journal d'Ypres apprend ses lecteurs, qui
réclament certainement des nouvelles tout
prix et toute sauce, que trois conseillers com
munaux sortants, trois magistrats, ne demande
ront pas le renouvellement de leur mandat, au
mois d'Octobre. Nous croyons savoir que cette
nouvelle est de fabrication cléricale et qu'elle
ne repose sur rien qui autorise y ajouter foi.
Depuis quelques jours ont commencé les tra
vaux de construction d'un grand égoût partant
de la seconde partie de la rue au Beurre vers la
station du chemin de fer, en passant devant le
couvent des Dames de Rousbrugge. A ce propos,
le Journal d'Ypres se plaint de ce que, dans les
travaux de ce genre, l'Administration communale
n'appelle l'adjudication que les entrepreneurs
libéraux. Le Journal d'Ypres est partisan de
l'égalité pour tous et il n'admet pas que les ca
tholiques soient mis l'index. La sainte feuille
ferait bien de dire cela ses amis du gouver
nement qui ne nomment aux fonctions que les
plus purs des purs cléricaux, part une raris
sime exception, imposée par toutes sortes de
circonstances, et nul doute que, si le Journal
était le maître, la théorie ne prît une toute
autre face et que nous ne vissions l'exclusivis
me le plus brutal.
Dans cette affaire des égoûts, comme du reste
il en est habituellement, les entrepreneurs de
toute couleur reçoivent avis de l'adjudication et
la preuve, c'est qu'on nous assure que plus d'un
catholique a soumissionné; d'autres n'ont pas
répondu l'appel. Cela est-il exclure les ca
tholiques La réclamation de notre confrère
vaut donc encore ce que valent les neuf dixièmes
de ses réclamations, des murmures dans le vide.
Voyons, Jmrnal, faudrait-il, par hasard, ex
clure les libéraux et réserver tout le gâteau
vos Xavériens et aux soldats de S1 Maurice? Vous
feriez cela, si vous en aviez l'occasion, mais
vous ne l'aurez pas.
atCRHc.1
Le Journal d'Ypresdans un intérêt que chacun
sent son coude, se préoccupe fort des places
d'architecte et de directeur des pompes funè
bres ouvertes depuis peu. Nous ne connaissons
pas l'intention de l'Administration communale
dans cette affaire, mais nous savons par expé
rience que les services sont toujours soigneuse
ment assurés et rien ne nous fait voir qu'il n'en
soit pas encore ainsi cette fois. Le Journal d'Ypres
constate-t-il le contraire et a-t-il des plaintes
graves formuler
Pour nous, nous sommes persuadé que tout se
tera en temps et lieu et que le Journal ne mourra
pas sans qu'il y ait un directeur des pompes
funèbres qui préside cette triste cérémonie.
---Tr-v£J52Srfer^>LiL-a
VILLE D'YPRES. - CONSEIL COMMUNAL.
1. Communications.
2. Prestations militaires, délégation de deux
membres.
3. Fabriques d'églises fondation Six.
4. Id. rachat d'une rente.
5. Cahier des charges location droit de
chasse.
6. Fête Communale programme.
Séance du 28 Juin 1890, 5 heures du soir.
ORDRE DU JOUR:
s OQ m