f S1 Conseil provincial. Nouvelles locales. 1 Un journal bruxellois rompt une lance, comme il dit, en faveur de nos officiers subal ternes. 11 propose de majorer leur traitement ou de les délivrer des dépenses multiples et inutiles sous lesquels ils sont accablés. Notre confrère établit le budget d'un sous- lieutenant de cavalerie, qui est tenu de payer tant pour la caisse des veuves, alors même qu il est célibataire tant pour les médica ments, tant pour la musique, tant pour la table officielle, tant pour la contribution du mess, tant pour la presse (ordres de régiments), tant pour le logement avec écurie, tant pour le fumier des chevaux, etc. Enfin, il ne leur reste qu'une somme déri soire pour vêlements civils et militaires, entre tien des harnachements, armes, gants, com bustible, éclairage, entretien du linge, argent de poche, etc., etc.... Un gouvernement ne peut mettre les officiers qui le servent dans l'impossibilité de faire face leurs obligations, moins de n'appeler aux grades que les jeunes gens fortunés. Or, ce serait là un système anti-démocratique, nulle ment en rapport avec nos institutions, un système condamné naguère par l'empereur dAllemagne lui-même. Ce serait, en résumé, rendre inaccessible nombre de jeunes gens instruits, intelligents, capables des plus grands dévouements, la carrière des armes. A l'actuel état de choses, il y a un remède. Il y a peu de chance d'obtenir, l'heure qu'il est, une majoration de traitement pour les lieutenants et sous-lieutenants. En ce cas, n'est-il pas injuste de les astrein dre des dépenses inutiles, qui devraient être facultatives dans tous les corps d'armée Les tables officielles et obligatoires ne sont-elles pas, pour plusieurs officiers subal ternes une charge trop lourde Pourquoi ne pas leur laisser la liberté de dîner où ils il( veulent Nos officiers ont trop d'amour-propre pour ne pas fréquenter des hôtels convenables et respectables D'ailleurs, les chefs de corps sont là qui veil lent attentivement. A chacun selon ses moyens et ses ressources Est-il rien de plus juste Pourquoi ne pas allouer une légère indemnité de logement aux officiers des grandes garni sons, comme cela se fait en France Pourquoi ne pas les autoriser revêtir le costume bourgeois, s ils le veulent, aussitôt le service terminé Les uniformes, qui doivent loujour être irréprochables, coûtent très cher, et on doit chercher le meilleur moyen de les user le moins possible, dans l'intérêt même de l'officier. Songez donc qu un pantalon d'officier coûte peu près deux fois autant qu'un pantalon ordi naire. Pourquoi encore forcer les lieutenants et les sous-lieutenants faire partie de certaines sociétés, où ils ne mettent jamais les pieds, tant ils s'y ennuyent Ne sont-ce pas là des charges accablantes et inutiles qui grèvent le budget des officiers subalternes 11 y a quelque chose faire, de ce côté-là, au département de la guerre. M. Pontus, au lieu de changer la forme des képis et la couleur des boutons, devrait sérieu sement y songer. natCgijci' A1. De Bruyn, ministre de l'agriculture, de l'industrie et des travaux publics, vient d'in staller le conseil supérieur de l'agriculture qui. on le sait, a été réorganisé par un arrêté royal du 18 Octobre 1889. M. le ministre a longuement exposé le rôle du conseil, qui devient en quelque sorte un comité consultatif permanent du gouvernement pour les affaires agricoles il est peu près ce qu'est le conseil supérieur d'hygiène pour les questions qui se rattachent l'hygiène publi que. Le conseil se répartit en trois sections, dans lesquelles sont groupées les 27 membres du conseil. Celui-ci aura très prochainement s'occuper de l'assurance obligatoire du bétail il a émis le vœu de voir les pouvoirs publics eriger une institution de l'espèce. Hier a eu lieu avec le cérémonial habituel, l'ouverture de la session du Conseil provincial de la Flandre Occidentale. M. 16 Gouverneur dans son discours d'ouverture s'est occupé des questions sociales. Les magistrats qui siègent au Conseil commu nal gênent considérablement le Journal d'Ypres. Il voudrait les voir disparaître pour, qu'à l'exemple de la femme de César, on ne puisse les soupçonner d'impureté dans le prononcé de leurs jugements. Un homme politique ne saurait que difficilement être impartial, car n'est pas impartial qui veut, dit le candide Journal. Le soupçonneux confrère n'a pas une haute idée de la magistrature et nous nous hâtons de constater que cela fait moins honneur lui qu'à elle Mais, si par malheur cela était, pourquoi, le ministère clérical, dont la presse catholique approuve si fort les nominations dans l'ordre judiciaire, prend-il exclusivement ses hommes armi ceux qui ont donné des gages certains 'un cléricalisme toute épreuve Ces cléri caux, pur teint, souvent d'un fanatisme inquié tant, offrent-ils plus de garanties d'impartialité que celui qui, en raison même de sa position politique, est, tout bien considéré, tenu s'ob server plus que celui qui d'ordinaire n'a de compte rendre qu'à lui-même Ce n'est pas Sarce qu'on est l'élu de ses concitoyens qu'on evient moins scrupuleux qu'un autre, au con traire. Mais ce n'est pas cela qui tourmente au fond le Journal d'Ypres,\ ce qui le taquine, c'est de voir siéger au Conseil communal des hommes de savoir et d'un jugement éclairé. Ah s'il pouvait les remplacer par des marguilliers et des por teurs de cierge, il s'inquiéterait de la majesté de la magistrature comme un poisson du code civil. C'est cependant quelque chose que.la compo sition d'un corps délibérant, comme un conseil communal, et on ne saurait trop en faciliter le recrutement parmi les hommes instruits. Com bien de fois n'a-t-on pas regretté la loi des in compatibilités, votée, si nous ne nous trompons, en 1848 Combien de fois n'a-t-on pas dit que depuis cette loi le niveau parlementaire avait tristement baissé Le rédacteur croit trouver un argument topi- ue sa thèse, en rappelant qu'il a vu le juge 'instruction faire une enquête contre un ad versaire politique qui avait été candidat en même temps que lui et que cela le gênait visi blement. Que cela gênât le juge, c'est possible, mais cela ne serait pas, que le rédacteur le dirait quand même. Et puis, qu'est-ce que cela prouve? Il doit y avoir chaque instant des affaires qu'un juge (tous les juges sont dans le même cas, depuis le premier jusqu'au dernier) n'abor de que malgré lui. Il y a d'autres causes que celles qui concernent un adversaire politique il y a celles d'amis, de bonnes connaissances, et cependant elles doivent subir la loi commune. Le juge en fait-il moins son devoir Et le Jour- mi a-t-il des reproches faire cet égard Saurait-il formuler un fait Non Alors, motus. Voyons, que pense-t-on du rédacteur du Jour nal, lui si pointilleux l'endroit de la magistra ture Pense-t-on que s'il avait nommer un juge, il écarterait 1 homme politique Ou bien croit-on qu'il donnerait la préférence, et même qu'il ne donnerait son appui, qu'à celui qui se serait distingué dans les luttes politiques Inu tile de répondre cette question que notre por tier saurait résoudre; et ce portier ajouterait que si le rédacteur en question avait devant lui deux candidats, ayant les mêmes antécédents politi ques, la préférence serait acquise celui qui promettrait le plus d'ardeur dans les luttes futures. Comédiante, comédiante. Depuis quelques semaines on prétend que les plans de bâtiments de la station sont achevés d'aucuns même disent les avoir vus. On nous assure, d'un autre côté, que le département de l'Agriculture, de l'Industrie et des Travaux ublics est en correspondance et près de s'enten- re avec la Société des chemins de fer vicinaux de la Flandre occidentale, pour la solution donner cette interminable question. Enfin nos derniers renseignements nous per mettent d'annoncer que l'Administration com munale d'Ypres a reçu, ces jours-ci, une dépêche du département de l'Agriculture, de l'Industrie et des Travaux publics, l'informant que la So ciété anonyme des chemins de fer de la Flandre occidentale est invitée procéder aux études nécessaires pour que la quotité de l'intervention de l'Etat puisse être fixée. Cela dit quelque chose. Mais quelle est la quotité pour laquelle l'Etat est disposé s'enga ger Quelle dépense la Société de la Flandre Occidentale est-elle, elle-même,disposée faire? et pour combien l'Etat interviendra-t-il pour le quart, le tiers, pour plus ou pour moins Voilà tous détails que nous ne connaissons pas et qui pourraient bien avoir leur importance, quand il faudra conclure. Enfin comment comprendre que, tandis qu'on prétend que les plans d'installation sont'achevés. c'est-à-dire où I on doit supposer que les études sont faites, le Ministre informe la ville qu'il a invité la Société anonyme des chemins de fer de la Flandre occidentale procéder aux études nécessaires Malgré nous, et avec la meilleure volonté du monde, nous ne pouvons-nous défendre d'un certain doute. oKKlc ne A la question posée par le Journal Pourquoi remplace-t-on pas le directeur des pompes funèbres nous avions écrit Nous savons par expérience que les services sont toujours soi gneusement assurés et rien ne nous fait voir qu'il n'en soit pas encore ainsi cette fois. Le Jourml avoue que cela est, car il constate avec nous que le service se fait régulièrement. Vous croyez qu'alors il se déclarera satisfait Bah! oui, vous le connaissez mal. Battu sur ce point, il dit que ce n'est pas de cela qu'il s'agit, mais bien de savoir pourquoi le titulaire aux pompes funèbres est parti pour la France Pourquoi pour la France Mon Dieu, qu'en savons-nous, pourquoi tant de Belges partent- ils pour la France Pour y gagner leur vie, parbleu Est-ce qu'on fait de pareilles ques tions Et n'est-ce pas se moquer du monde que de s'arrêter de pareils commérages Ou bien la commère de la rue au Beurre veut- elle dire que l'ex-directeur a mis la frontière entre lui et Pandor Si c'est une insinua tion, ce ne peut signifier que cela Et cela pour rait bien être cela, puisque le bienveillant carré de papier en question regrette qu'on n'ait pas nommé cette place un Xavérien ou un soldat de S1 Maurice on n'aurait peut-être pas déplorer la disparition du cher ami qui vient de nous quitter sans esprit de retour dit-il. Ce peut-être est tout bonnement délicieux. Ce n'est pas sans raison que ce peut-être échapperai- irréflexion, la plume du scribe clérical. 11 sait bien qu'il ne peut pas trop y compter, et que pour être Xavérien ou soldat de S1 Maurice on n'est pas un homme sûr. Il en est plus d'un dans cette bande qui a fait ses preuves et côté duquel il ne ferait pas bon de dormir, les yeux fermés. Encore si le Journal nous parlait des Langrandistes ou même de cet ex trésorier de certaine garde bien connue, voilà d'honnêtes gens et nous profitons de l'occasion pour les recommander nos édiles pour la no mination faire.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1890 | | pagina 2