N° 56. Dimanche,
50e ANNÉE.
15 Juillet 1890.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Chemin de fer.
Listes électorales.
Revision de 1890.
Nouvelles locales.
6 FRANCS PAR AN.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
Heures de départ partir du 1'Juillet
d'Ypres pour
Poperinghe, 6-50 9-09 10-00 12-07 3-00
YPRES-FURNES-NIEUPORT-VILLE.
5-00 7-35 10-20 1-00 4-00 6-20.
NIEUPORT-VILLE-FURNES-YPRES.
Le Collège des Bourgmestre et Echevins va
bientôt procéder la revision annuelle des listes
électorales, destinées entrer en vigueur le lr
Mai 1891.
Cet avis s'adresse spécialement
I. Aux personnes qui payent des contribu
tions dans d'autres localités
II. A celles qui, par suite de décès, conti
nuent les aflaires ou héritent des biens de leurs
parents
III. Aux fils aînés ou gendres des veuves
payant le cens
IV. Aux citoyens qui, soit par leurs fonc
tions, leurs grades ou leurs diplômes, pourraient
être inscrits en qualité d'électeurs capacitaires
(loi du 24 Août 1883).
Aux termes de la loi, les administrations ne
uvent donner aucune suite aux demandes
'inscriptions présentées après le 30 Août.
L'événement marquant de la semaine, c'est
le décès de M. Pierre Van Humbeeck, ancien
Ministre de l'Instruction publique.
Chose étonnante, malgré l'article 17 de la
Constitution qui prescrit que l'instruction pu
blique sera donnée aux Irais de l'Etat et que
des lois particulières en régleront l'exécution,
jamais, depuis 1830, notre pays n'avait possédé
un ministère de l'Instruction publique.
Nous nous rappelons tout le mouvement in
tellectuel, qui s'empara de tous les peuples et
qui nous arriva de l'Allemagne, la suite de
l'heureuse guerre qu'elle avait su mener avec
tant de supériorité contre la France. Tout le
monde était convaincu que la grande instruc
tion, donnée dans tous les pays allemands, était
pour une grande part dans tous leurs succès.
La génération de cette époque était imbue de
cette vérité, que l'avenir et la supériorité des
peuples est pour ceux qui sauront acquérir le
plus d'instruction.
Nos voisins les français l'ont parfaitement
compris. Aussi dès que les premières blessures
de l'envahissement de l'étranger furent cicatri
sées, s'empressèrent-ils décréter l'enseigne
ment public et obligatoire. Aujourd'hui après
vingt années de constants efforts se trouvent-ils
avec les peuples, qui occupent le premier rang
parmi les nations libérales et prospères du
monde.
L'opinion libérale de celte époque comprit
aussi son devoir. Elle annonça dans le discours
du trône de la session extraordinaire de 1878
que la culture intellectuelle du peuple est
plus que jamais, au temps présent, la source
essentielle de sa prospérité.
En vertu de cette déclaration de principe, le
gouvernement présenta la loi sur l'enseigne
ment primaire de 1879. Elle fut injustement
combattue par l'opinion cléricale dans son en
semble et par les radicaux en ce qui concernait
l'article i, relatif l'admission du prêtre dans
l'école pour y donner l'enseignement de la reli
gion. Ce fut M. Van Humbeeck qui, avec un
talent remarquable, naissant d'une conviction
profonde, et une rare modération, étonna les
plus vieux parlementaires, soutint principale
ment l'assaut des ennemis de toute lumière et
les attaques injustes de ses amis. Il eut le bon
heur de voir admettre ses principes en mettant
en pratique les idées qu'il avait si chaleureuse
ment défendues et qui étaient appelées trans
former le pays.
Mais peine la loi votée, le cléricalisme, qui
personnifie la haine sectaire du prêtre romain,
mit tout en mouvement pour annihiler cette
œuvre de réparation sociale. Nous avons en
core tous présents la mémoire, comme si
l'événement datait d'hier, tout ce qui fut ima
giné pour se révolter contre la loi en faisant de
nos instituteurs des parjures, des élèves de nos
écoles communales et de leurs parents des ex
communiés, en jetant l'interdit sur leur per
sonne.
Devant ce travail d'enfer, M. Van Humbeeck
restait calme comme le pilote, qui dirige son
navire pendant les plus fortes tempêtes et qui
contre vent et marée ramène les voyageurs en
port sûr.
Le loyal et honnête Ministre de l'Instruction
publique eût obtenu la même consolation et la
même satisfaction, si la majorité libérale avait
su rester unie et n'avait été obligée d'aban
donner le pouvoir par suite des divisions intes
tines, qui régnaient parmi ses membres.
Les dotations cléricales, au moyen desquelles
ou avait la hâte et misérablement établi un
enseignement de petits frères en opposition
avec celui de la commune, n'avaient été accor
dées que pour un terme de cinq années, expi
rant en 1884. Cet impôt forcé aux bonnes âmes
était considéré par la presque généralité des
souscripteurs comme exorbitant. Les plus fer
vents catholiques manifestaient des velléités de
vouloir se soustraire celte contribution irré
gulière et accablante pour les petites bourses.
Ces écoles avec Dieu, qui ne se recomman
daient sous aucun rapport, sauf de l'appui du
prêtre politique, devaient indubitablement
tomber sous la risée du public. Ce sont nos
propres fautes qui ont changé la face du pays
et aujourd'hui nous voyons puiser pleines
mains dans les caisses publiques pour donner la
suprématie l'enseignement privé et ainsi lui
faire acquérir de nouvelles forces en vue de
perpétuer la lutte entre l'église et la société
civile, dès que nous serons en force pour don
ner un successeur au regretté Van Humbeeck.
Il nous a été donné même d'admirer ce que
devait devenir l'enseignement public, lorsque
ici Ypres nous avons vu dénier devant le
ministre les enfants de nos écoles communales,
accourus de toutes les communes de l'arron
dissement pour lui rendre un hommage bien
mérité.
Monsieur Van Humbeeck a été aux peines,
mais non aux honneurs. Comme beaucoup
d'autres il n'a pu assister l'apothéose de son
œuvre. Tout au contraire, après avoir eu subir
les insultes, les calomnies, en un mot les der
niers outrages de ce que peut produire la bave
cléricale, il a été obligé de voir la destruction
complète de ce qui eut fait un jour la gloire et
le bonheur de la Belgique.
Maintenant c'est nous, libéraux, de venger
la mémoire de notre premier Ministre de l'In
struction. On lui a fait des funérailles simples
mais splendides auxquelles ont assisté les som
mités de l'opinion libérale, mais cela ne suffit
pas. En présence de cette mort, qui personnifie
au plus haut degré cette lutte de l'église contre
la société civile, c'est pour tout libéral un devoir
de resserrer les rangs et de rester uni pour
pouvoir combattre cette force morale, aux fins
ae pouvoir espérer la tête de notre enseigne
ment tous les degrés, redevenu florissant, un
successeur digne de son premier ministre.
A l'approche de la Kermesse, doublée cette
année d'un grand anniversaire national, nos édi
les font la toilette de la ville. On peint les can
délabres de la place, on repave et là une rue,
etc. vous croyez que les bons cléricaux applau
dissent ces petites mesures,urgentes d'ailleurs?
Vous les connaissez mal. Le Journal Ypres
trouve même que c'est trop de gratter les candé
labres, avant de les peindre. Il n'aime pas le
grattage est-ce qu'il craint, par hasard, qu'on
ne le gratte son tour, le 19 Octobre Qu'il
soit tranquille, on le grattera, il peut en être
sûr, mais on le fera dans toutes les règles de
l'art. Qui aime bien, gratte bien.
LE PROGRÈS
vires acquirit edndo.
ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00.
Idem. Pour le restant du pays7-00.
tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20.
INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25
Insertions Judiciaires la ligne un franc.
Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrés Pour
le -_3tant de la Belgique et de l'Etranger 1'Agence Rossel, 44, rue de la Madeleine,
et i, rue de l'Enseignement, Bruxelles.
4-00 6-42 9-05 9-58.
Poperinghe-Hazebrouck, 6-50 9-09 12-07 4-00
6-42 9-05.
Houthem, 5-30 8-20 11-16 5-20.
Comines, 5-30 - 8-20 - 9-58 11-16 2-43 - 5-20
7-50.
Comines-Armentières, 5-30 11-16—2-54—5-20—8-55
Roulers, 7-45 10-40— 12-20 2-45 -4-10 6-42
Langemarck-Ostende, 4-30 (Cortemarck) 7-18 9-57
-12-17—3-56—6-21.
Courtrai, 5-30 8-20 9-58 11-16 2-43 5-20
7-50. (Dép. de Comines Courtrai 9-35.)
Courlrai-Bruxelles, 5-30 9-5811-162-41 5-20.
Courtrai-Gand, 5-30 8-20 11-16 2-41 5-20.
5-10 6-27 9-08 11-35 1-40 5-27.
Yi Association Libérale prie instamment nos
amis qui croiraient avoir le droit de demander
leur inscription où qui connaîtraient des élec
teurs inscrits indûment, de s'adresser, sans re
tard, au local de Y Association, et d'y donner tous
les renseignements nécessaires.
Ypres, le 12 Juillet 1890.