Mo 57. Jeudi, 50e ANNÉE. 17 Juillet 1890 JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Chemin de fer. Listes électorales. Revision de 1890. Résumé politique. Les cléricaux et l'enseignement public. 6-FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. ea tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. YPRES-FURNES-NIEUPORT-VILLE. NIEUPORT-VILLE-FURNES-YPRES. Le Collège des Bourgmestre et Echevins va bientôt procéder la revision annuelle des listes électorales, destinées entrer en vigueur le lr Mai 1891. Cet avis s'adresse spécialement I. Aux personnes qui payent des contribu tions dans d'autres localités II. A celles qui, par suite de décès, conti nuent les affaires ou heritent des biens de leurs parents III. Aux fils aînés ou gendres des veuves payant le cens IV. Aux citoyens qui, soit par leurs fonc tions, leurs grades ou leurs diplômes, pourraient être inscrits en qualité d'électeurs capacitaires (loi du 24 Août 1883). Aux termes de la loi, les administrations ne peuvent donner aucune suite aux demandes d'inscriptions présentées après le 30 Août. Il s'est passé, il y a huit jours, Cettigne, un fait grave au sujet duquel nous recevons seule ment aujourd'hui des renseignements. Le colonel Bosko Martinovics, commandant de la garde et cousin du prince Nicolas de Monténégro, a été assassiné dans les rues de la ville. La politique était étrangère l'événement. Voici ce qui s'était passé Au mois d'Octobre de l'année dernière, un prêtre avait été arrêté, au cours d'une cérémo nie funèbre, sur l'ordre d'un officier supérieur, propre parent du colonel Martinovics. Savo Pocek, un ami du prisonnier, avant voulu inter venir, fut assez violemment bousculé dans la bagarre. Il avait juré de se venger. Rencontrant le colo nel Lundi dernier, six heures du matin, dans une des principales rues de Cettigné, la capitale du Monténégro, il a fait feu sur lui en tirant par derrière. La balle traversa la poitrine. Quoique mor tellement blessé, le colonel se releva sur un genou, tira son revolver et fit feu deux re- firises sur son assassin, qui, atteint au front et 'abdomen, tomba pour ne plus se relever. Le colonel Bosko Martinovics mourait lui- même deux heures après. Nous le répétons, cet événement n'avait pas de caractère politique, mais il est un indice nouveau de l'état d'agitation qui règne dans la péninsule des Balkans. Le correspondant nous entretient aussi de l'état de choses existant en Bulgarie. A l'en croire, le ministre Stambouloff ferait des efforts en ce moment pour ramener Sofia le prince Alexandre de Battenberg. Mais cette candidature, nous l'avons dit, n'a guère de chances de succès. Il paraît y en avoir davantage pour celle du prince Valdemar de Danemark, le beau-frère du Czar et du prince de Galles, qui serait aussi le favori de l'empe reur d'Allemagne, et, par-dessus le marché, le gendre du duc de Chartres. Mais le prince Valdemar est protestant, et, ce point de vue, sa candidature serait combattue par le Vatican et par la cour de Vienne. Un détail particulier nous est signalé par le correspondant monténégrin. Un corps con sidérable de troupes, largement approvisionné de tout ce qui est nécessaire pour une entrée en campagne, est en ce moment cantonné près d'Odessa et pourrait, en très peu de temps, être transporté Varna, et de là, envoyé en Bulgarie. Est-ce pour accumuler toutes ces menaces et ces dangers autour de son pays que M. Stam bouloff a fait fusiller le major Panitza Ce qui rend la situation actuelle dans les Bal kans intéressante, c'est l'hésitation où doit être l'Autriche quant aux sentiments du nouveau chancelier sur la conduite tenir en Bulgarie. Jusqu'en ces derniers moments, l'Autriche pou vait espérer que l'Allemagne sortirait de sa ré serve et prendrait ouvertement parti pour l'Autriche-Hongrie dans la lutte d'influences que celle-ci soutient contre la Russie dans les pays du bas Danube. La Nouvelle Presse libre a posé tout récemment la question en termes assez catégoriques. «On sait, dit ce journal, que, par un excès d'égards vis-à-vis de la Russie, le prince de Bismarck s'était toujours refusé prêtera l'Au triche-Hongrie le moindre appui moral sur la presqu'île balkanique. Il est donc probable que le comte Kalnoky voudra, avant tout, s'assurer des vues et des intentions du nouveau chan celier allemand, et voir s'il ne serait pas possi ble de lui faire modifier la ligne de conduite suivie dans la politique orientale par son pré décesseur, en tenant davantage compte du point de vue de l'Autriche-Hongrie. Cette puissance n'a, pour cela, nullement l'in tention de gagner l'appui de l'Allemagne pour faire une politique d'aventure. Une telle poli tique n'a du reste jamais été faite Vienne, et le comte Kalnoky, homme prudent et plein de modération, serait certainement le dernier en inaugurer une semblable. L'Autriche-Hongrie ne veut pas faire de conquête ni élargir ses frontières. Il serait difficile d'être plus modeste. Le pouvoir clérical est atrophiant il émas- cule les énergies et fait tomber un pays aussi bas que possible. Toute sa politique est de do miner le plus longtemps et pour arriver ce résultat, tous les moyens lui sont bons. Mais ce qu'il y a de plus triste, de plus dou loureux, c'est que le cléricalisme s'attaque di rectement l'enseignement officiel et cherche le détruire de fond en comble. Que devient un pays où l'enseignement con trôlé par l'Etat, l'enseignement sain, fécond, dégagé de toute entrave et de tout préjugé, est indignement foulé aux pieds. La Belgique est la seule nation en Europe et )eut-être dans le monde entier de qui l'on ait >u dire que le gouvernement conspire contre 'enseignement national. L'instruction est due la masse des citoyens, comme un devoir impérieux et la plus sacrée des obligations Tout citoyen a le droit de s'in struire et de s'éclairer, et c'est un crime de lèse-humanité, si l'on peut ainsi s'exprimer, de mettre la lumière sous le boisseau. Cependant le gouvernement actuel ne fait pas autre chose. Non seulement les cléricaux prêchent contre les écoles officielles et menacent de châtiments célestes, les parents qui confient leurs enfants ces écoles, mais encore ils suppriment beau coup d'entre elles, après les avoir battues en brèche, sous prétexte qu'elles ne comptent pas assez d'élèves. Au lieu d'une école soumise au contrôle de l'Etat, tenue par un instituteur diplômé ayant donné des preuves de savoir et de moralité, surgit une école privée, où enseignent des per sonnes quelconques, ne présentant aucune des conditions requises. Si les cléricaux restent quelques années en core au pouvoir, l'enseignement national aura disparu pour faire place l'enseignement clé rical. On comprendra mieux alors pourquoi la Belgique autrefois fière, libre et indépendante, s'abaisse de plus en plus et est incapable, dirait- on, de résolutions viriles et d'énergiques volon tés. Nous appelons l'attention sur le procès qui s'est déroulé devant la Cour d'assises de Gand. On y verra comment et avec quelle liberté se pratique la corruption électorale et combien est assurée la sincérité du scrutin. Mais on con- LE PROGRÈS vires acquirit ecndo. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00 Idem. Pour le restant du pays7-00. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25 Insertions Judiciaires la ligne un franc. Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrès Pour le restant de la Belgique et de l'Etranger 1'Agence Rossel, 44, rue de la Madeleine, et zj me de l'Enseignement, Bruxelles, Heures de départ partir du r Juillet d'Ypres pour Popennghe, 6-50 9-09 10-00 12-07 3-00 4-00 6-42 9-05 9-58. Poperinghe-Hazebrouck, 6-50 9-09 12-07 4-00 6-42 9-05. Houthem, 5-30 8-20 11-16 5-20. Comines,5-30 - 8-20 - 9-58 11-16 2-43 - 5-20 7-50. Comines-Armentières, 5-30 11-16—2-54—5-20—8-55 Roulers, 7-45—10-40— 12-20 2-45 -4-10 6-42 Langemarck-Ostende, 4-30 (Cortemarck) 7-18 9-57 -12-17 3-56—6-21. Courtrai, 5-30 8-20 9-58 11-16 2-43 5-20 7-50. (Dép. de Comines Courtrai 9-35.) Courtrai-Bruxelles, 5-30—9-58—11-16 2-41 5-20. Courtrai-Gand. 5-30 8-20 11-16 2-41 5-20. 5-00 7-35 10-20 1-00 4-00 6-20. 5-10 6-27 9-08 11-35 1-40 - 5-27. Association Libérale prie instamment nos amis qui croiraient avoir le droit de demander leur inscription où qui connaîtraient des élec teurs inscrits indûment, de s'adresser, sans re tard, au local de VAssociation, et d'y donner tous les renseignements nécessaires. Ypees, le 16 Juillet 1890. »-X>Xa 4

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Le Progrès (1841-1914) | 1890 | | pagina 1