i\° 59. Jeudi, 50e ANNÉE. 24 Juillet 1890. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Chemin de fer. Listes électorales. Revision de 1890. La nouvelle loi sur l'assistance publique. 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. YPRES-FURNES-NIEUPORT-VILLE. 5-00 7-35 10-20 1-00 4-00 6-20. NIEUPORT-VILLE-FURNES-YPRES. Le Collège des Bourgmestre et Echevins va bientôt procéder la revision annuelle des listes électorales, destinées entrer en vigueur le lr Mai 1891. L'Association Libérale prie instamment nos amis qui croiraient avoir le droit de demander leur inscription où qui connaîtraient des élec teurs inscrits indûment, de s'adresser, sans re tard, au local de VAssociation, et d'y donner tous les renseignements nécessaires. Cet avis s'adresse spécialement I. Aux personnes qui payent des contribu tions dans d'autres localités II. A celles qui, par suite de décès, conti nuent les aflaires ou héritent des biens de leurs parents III. Aux fils aînés ou gendres des veuves payant le cens IV. Aux citoyens qui, soit par leurs fonc tions, leurs grades ou leurs diplômes, pourraient être inscrits en qualité d'électeurs capacitaires (loi du 24 Août 1883). Aux termes de la loi, les administrations ne Souvent donner aucune suite aux demandes 'inscriptions présentées après le 30 Août. Ypbes, le 23 Juillet 1890. Le gouvernement a cru nécessaire de boule verser de fond en comble l'organisation de la bienfaisance publique. Le projet de loi qu'il a déposé et sur lequel la section centrale vient de faire rapport, est bien la chose la plus irréfléchie et la plus téméraire et en même temps la plus dangereusement hy pocrite dont l'histoire parlementaire de ces der nières années fasse mention. Deux innovations caractérisent l'oeuvre mi nistérielle: la suppression du domicile de se cours et la résurrection de la loi des couvents. Que l'organisation actuelle de la charité offi cielle présente de trop multiples complications et que les recours de commune commune, notamment, soulèvent des difficultés sans nom bre et donnent lieu d'interminables procédu res, personne ne songe le contester. 11 fallait améliorer, simplifier, introduire dans la juris prudence administrative quelques règles sûres et une plus grande fixité, corriger les abus sans entamer les principes de justice et d'équitable répartition dont s'inspirela législation existante. Mais tout cela exigeait des etudes, des com binaisons, des calculs, et l'on sait si les œuvres longuement mûries et savamment pondérées sont du goût de nos maîtres, habitués bâcler leurs bonnes petites lois en un tour de main. Ils ont donc coupé dans le vif, tranché net le nœud gordien, et résolu le problème en le sup primant. Le domicile de secours a vécu. La conséquence c'est que les secours alloués aux indigents par les communes où ils résident accidentellement et temporairement ne pour raient plus être répétés contre les communes où ils habitent. Les charges de la bienfaisance publique vont donc augmenter considérablement dans tous les centres urbains où affluent les populations ouvrières, tandis qu'elles se réduiront presque rien dans les localités agricoles, peu habi tuées voir un afflux nomade se mêler leurs habitants. Autre conséquence, moins clairement entre vue peut-être, mais non moins certaine c'est que l'émigration des campagnes vers les villes, dont s'affligent tant d'économistes prévoyants, va se trouver encouragée et multipliée, rai son de l'intérêt évident qu'auront les adminis trations rurales deverser sur les villes tous ceux de leurs habitants dont les ressources sont précaires et l'avenir menacé. Ainsi donc, accroissement anormal et redou table de la population indigente des villes, épuisement inévitable des ressources de la charité urbaine, et dégrèvement presque total des bureaux de bienfaisance des campagnes, voilà où le ministère nous mène. Est-ce inconscience ou préméditation Nous ne savons. Où la préméditation est certaine, c'est dans fessai de cléricalisation ouvertement tenté par la seconde partie du projet de loi. Au-dessus de tous les bureaux de bienfai sance particuliers, l'Etat se propose d'organiser un bureau de bienfaisance central, une caisse générale de secours qu'alimenteraient toutes les communes du pays et où toutes les œuvres charitables, publiques ou privées, laïques ou monocales, seraient admises puiser. Qui nous disait donc que les cléricaux étaient ennemis de la centralisation Les voilà qui reproduisent une institution jadis organisée par cette affreuse Révolution Française, qui avait tout d'abord centralisé le service de la charité publique. Avec cette différence, que les constituants Français entendaient maintenir ce service son caractère strictement laïc et neutre, tandis que nos cléricaux n'ont inventé leur bureau de bienfaisance central que pour pouvoir subsidier et enrichir les couvents. Il ne suffisait pas que l'école du couvent émargeât au budget il faut que les hôpitaux, les asiles, les crèches, les ouvroirs et chauffoirs des couvents soient dotés par l'Etat. Après l'école adoptée, l'hospice adopté, c'était dans Tordre. Le moine avait un pied dans l'en seignement il lui en faut un dans la charité. Ne faut-il pas qu'il absorbe successivement tou tes les forces vives de la société? Jusques quand tout cela durera-t-il, et le pays soutfrira-t-il qu'on essaie d'exhumer la loi mort-née de 1857 La Belgique est-elle mûre pour l encapuci- nement total En présence de la malveillance cléricale, les députés libéraux ne feraient-ils pas bien de s'abstenir des discussions qui auront lieu désor mais la Chambre, et de laisser les catholiques, les Woeste, les Coremans, etctriturer les affaires leur guise Ne serait-ce pas le meil leur moyen de désiller les yeux de nos popu lations qui toucheraient alors aisément du doigt le péril permanent auquel nous expose le gouvernement actuel Le péril, disons-nous? En effet on n'explique pas comment un pays peut continuer vivre sous ce régime atrophiant. Non seulement la meilleure partie du pays est sacrifiée aux haines des cléricaux, mais encore, maîtres absolus, ils obtiennent facile ment vengeance contre ceux qui ne courbent pas humblement le front devant eux; les 'cou vents accaparent, avec la complicité du minis tère, toutes les richesses; l'espionnage, la mouchardise, sont érigés en système de gou vernement; les Conseils communaux cléricaux vont jusqu'à se transformer en tribunaux d'in quisition. Actuellement, le fonctionnaire, s'il veut vivre en paix, doit penser comme le ministère, ou bien ne plus penser du tout. Les mouchards sont là qui veillent, et, la première occasion, le gouvernement catholique frappe sans pitié. Aussi, la terreur noire règne-t-elle, en Bel gique, dans toutes les administrations; celles-ci étant remplies de créatures cléricales, on n'est jamais sûr de ne pas coudoyer un dénoncia teur. Silence donc I le silence est d'or, comme disait M. de Cararaan son ami M. Nieter Et voilà le régime sous lequel nous gémis sons. Celte situation ne peut d'ailleurs, perdurer. On a distribué aux membres de la Chambre le rapport de M. Nolhomb sur la convention LE PROGRÈS VIRES ACQCIRIT EDHDO. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25 Insertions Judiciaires la ligne un franc. Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Procrês Pour le restant de la Belgique et de l'Etranger 1'Agence Rossel, 44, rue de la Madeleine, et i, rue de l'Enseignement, Bruxelles. Heures de départ partir du Juillet d'Y près pour Poperinghe, 6-50 9-09 10-00 12-07 3-00 4-00 6-42 9-05 9-58. Poperinghe-Hazebrouck, 6-50 9-09 12-07 4-00 6-42 9-05. Houthem, 5-30 8-20 11-16 5-20. Comines, 5-30 - 8-20 - 9-58 11-16 2-43 - 5-20 7-50. Comines-Armentières, 5-30 11-162-54—5-20—8-55 P.oulers, 7-45 10-40— 12-20 2-45 -4-10 6-42 Langemarck-Ostende, 4-30 (Cortemarck) 7-18 9-57 -12-17 3-56—6-21. Courlrai, 5-30 8-20 9-58 11-16 2-43 5-20 7-50. (Dép. de Comines Courtrai 9-35.) Courlrai-Bruxelles, 5-30 9-5811-16 2-41 5-20. Courtrai-Gand. 5-30 8-20 11-16 2-41 5-20. 5-10 6-27 9-08 11-35 1-40 5-27.

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Le Progrès (1841-1914) | 1890 | | pagina 1