Mlle Louise De Hem expose une nature morte que j'appellerai sentimentale et mélancblique. Cette femme-artiste semble nous chanter une romance du passé sous ce titre, vieux souve- n nirs, elle a groupé un rouet, un coffret, une épée, des parchemins, tous les débris, en un mot, qui rappellent, dans la poussière d'un grenier, les traditions d'une famille. La com- position est très bien peinte, dans une gamme de couleurs claires et fines. C'est une toile agréable et qu'il faut remarquer. La Fédération artistique, lr Juin Mlle Louise De Hem, acquiert, elle aussi, trop d'habileté, comme le prouvent Vieux n souvenirs et coin de coudoir. Si j'avais le plaisir de connaître personnellement la jeune artiste, je lui dirais: Fuyez, Mlle, sans regarder derrière vous, Paris et ses perfides amorces artistiques. Vous avez eu le bonheur de naître en plein pays de Flandre, vos premiers essais ont dé- montré que vous aviez du sang flamand dans les veines, votre palette reproduisait les tons hardis et rutilants que voyaient vos yeux, et vous venez de gaieté de cœur noyer tant de belles qualités dans cet océan parisien de chic et de convention. Vous, la fille flamande, on vous met l'étiquette française élève de MM. Cormon, A. Stevens, J. Lefebvre et Benjamin Constant. Pas plus que cela de parrains fran- çais ou francisés, japonisés comme Ste- vens, dont le nom seul est resté flamand n Fuyez, Mademoiselle, pendant qu'il en est n temps encore; dans un an il serait trop tard. Votre talent est trop grand, trop réel et trop robuste, pour que vous le vilipendiez aux ba- guenauderies de la joliesse. Nous pourrions encore citer le Figaro, le Jour nal des Arts, le Courrier de Paris,Y Art, le Parisien, le Rappel, etc., qui ont également émis des opi nions flatteuses au sujet des tableaux de Mlle De Hem. Craignant d'être trop long, nous nous contentons d'en indiquer les nomB. Signalons en core toutefois l'honneur insigne qui a été fait deux des œuvres de notre aimable compa triote, lesquelles ont été acquises pour la su perbe collection de tableaux de M. Roze de ViUereau Paris. Nous félicitons cordialement Mlle Louise De Hem, et, comme tout bon Yprois, nous pouvons lui assurer que nous nous intéres serons toujours grandement ses glorieuses étapes dans le domaine de l'Art. POPERINGHE, le 15 Août 1890. Le festival d'Ypres, par le nombre considéra ble des sociétés qui se sont empressées de se rendre dans cette ville pour protester contre la conduite des cagots Poperinghois, a été un im mense succès pour ses organisateurs. Nous n'avons pas rendre compte de ce qui s'est passé, pendant la journée du 10 Août, dans le chef-lieu ae notre arrondissement et nous nous contenterons de féliciter nos excellents voisins sur le succès qu'ils ont obtenu. C'est sans con tredit une des plus belles fêtes qu'ils ont jamais organisées. Par contre, la ridicule manifestation anti-Yproise, organisée par les farceurs du K.K. et qui devait, entendre nos adversaires, applatir tout ja mais le libéralisme d'Ypres et de Poperinghe, a fait, malgré toutes les influences cléricales et malgrél'argent des curés et des béguines, un fiasco tel que le matin, après avoir remisé leur drapeau béni, nos cagots n'ont trouvé rien de mieux faire que d'aller se cacher pour ne pas montrer leur dépit. Dans la nuit du 9 au 10 Août, une soulogra- phie des plus bruyantes a signalé le commence ment des fêtes et les paisibles habitants d'une grande partie des rues de Boeschèpe et de Cassel n'ont pu fermer l'œil, par suite du tintamarre infernal qu'impunément une bande d'ivrognes n'ont cessé de faire jusqu'à 2 heures du matin. On cite même plusieurs de ces forcenés bien pensants qu'on a été obligé de porter leur do micile dans un état d'ébriété complète. La bénédiction du drapeau. Cette touchante cérémonie a eu lieu l'église de S1 Bertin. Comme nous l'avons déjà dit, baas Ooghe et Stoute Karel ont joué le principal rôle dans cette comédie. A cette occa sion, un fait unique dans les annales de la Belgi que s'est passé dans l'église. A l'issue de la céré monie, l'organiste a fait entendre la brabançonne dans le temple du Seigneur. a. .-.jact'1' Les réceptions. Le premier train, venant do France, comptait six cents voyageurs, mais hélas, onze seulement sont descendus Poperinghe. Tous les autres ont continué leur route vers Ypres. Au moment de l'arrivée du train de 11 heures, un orage épouvantable, accompagné d'une pluie diluvienne, est venu fondre sur notre ville. On eut dit que le ciel, en courroux, voulait désap prouver la manière d'agir de ceux qui s'efforcent en confondant toujours la religion avec la politi que, de rendre de plus en plus cette première odieuse et impossible. En ce moment se trouvait la station, outre M. le vicaire Ooghe, qui y était venu pour pren dre le nom des Poperinghois assez audacieux pour se rendre Ypres, M. le docteur Yanderheyde entouré d'un brillant état-majorIls atten daient les sociétés qui devaient arriver de la France. Malheureusement celles-ci étaient très clair semées et déjà on pouvait plus ou moins augurer que le bruit, qui avait couru sur les nombreuses abstentions, n'était, au grand dam des cagots, que trop fondé. C'est avec ce train que la Société Philharmo nique, qui avait été exclue de la fête, est partie Sour Ypres, accompagnée d'une grande quantité e monde. Dès le matin, on remarquait l'empressement que mettait le public acheter les journaux libé raux. Les cagots furieux et ne pouvant plus re tenir leur colère, se sont permis de défendre au vendeur de ces journaux le débit de sa marchan dise malsaine, sous peine de le faire jeter en prison. Heureusement qu'un catholique, prenant en pitié l'ignorance de ses coreligionnaires, les a engagés charitablement modérer leur cour roux, s'ils ne voulaient pas eux-mêmes être les victimes de leurs imprudentes menaces. Aussi notre intrépide marchand de journaux, fort de son droit, a continué son commerce, après avoir remis leur place ceux qui se croient tout permis Poperinghe. La veille de la fête, dans une réunion d'envi ron deux cents personnes, le Président de la Philharmonie, après avoir consulté les membres de la commission, avait déclaré qu'il n'y avait pas lieu d'engager les membres de cette société ne pas arborer leur drapeau. Malgré cela, nous avons remarqué, qu'abstraction faite des person nes qui se trouvaient obligées, dans leur intérêt personnel, de hurler avec les loups, il y avait un grand nombre d'abstentions. Les catholiques n'avaient cependant rien épar gné pour forcer les Poperinghois prendre part la manifestation. Le Président de la chorale, Elias, s'est surtout distingué. Il s'est rendu dans un cabaret, rue du Nord (dont nous pouvons citer le nom) pour forcer la locataire arborer son drapeau. Il a obtenu un plein succès négatif et la caba- retière n'a pas hésité prouver au pauvre Elias qu'il y avait une boulette de plus son actif. -^vv\AAAAAAA/v\,^-- Le choix des emplacements pour les kiosques a été des plus malheureux. Deux de ceux-ci étaient placés près des églises et certes il y avait moyen de les placer dans des endroits plus spacieux et plus convenables. Une partie des habitants de la Petite-Place, où l'on avait projeté tout d'abord de mettre un kiosque, a été surtout froissée. On cite même un catholique habitant ce quartier qui, pour pro tester contre cette manière d'agir, a cru devoir donner sa démission de membre de la chorale du K.K. et de la société du Davids-Fonds. ooC^Oco Les organisateurs du festival ont vu toutes les chances tourner contre eux. Malgré leurs arti cles aussi bêtes que méchants, malgré leurs sup plications, deux des musiques que le JVieuwsblad rangeait parmi les meilleures de l'univers, ont pris la sage détermination, non seulement de laisser courir les cagots Poperinghois, mais même de se rendre Ypres. Une autre société les trompettes dévoués de Marquette vivement applaudis Ypres, se trouvait parmi les sociétés qui avaient adhéré au festival Poperinghois. Nous ne citerons pas toutes celles qui ont fait défaut. Bornons-nous dire que des quarante sociétés qui figuraient sur la grande affiche, une vingtaine seulement ont pris part dans le cortège ou du moins s'y trouvaient représentés par des planchettes. Parmi celles-ci, il s'en est trouvé plusieurs qui se sont empressées de quitter Po peringhe, sans s'y faire entendre et se sont hâ tées de se rendre Ypres. L'une d'elles avait même amené le commissaire chargé de le piloter Poperinghe. La musique de Rousbrugge a poussé l'ingratitu de jusqu'à refuser de faire partie du cortège et, malgré les protestations de l'abbé Brutsaert, in digné d'une telle conduite, ils se sont permis, les malheureux, de convertir la prime qu'ils avaient reçue en chopes de bière. Quant aux Steenvoordoisils n'ont pas été plus reconnaissants et, après avoir, de leur côté, pro testé contre la corvée qu'on leur imposait, plu sieurs d'entre eux ont pris la poudre d'escam- Sette et sont allés sympathiser avec les libéraux 'Ypres. N'oublions pas de dire que le festival a été ouvert par les chœurs du K.K., qui ont chanté, avec un ensemble remarquable et tout-à-fait de circonstance, un chœur intitulé Fn zij zijn van de brugge in het malere gevallen. Le morceau a été bissé mais les braves choristes ont juré âu'on ne les y reprendrait plus et qu'ils se gar eraient bien de recommencer encore l'avenir. Notre supplément de ce jour paraîtra Lundi prochain Sur 21 élèves présentés cette année aux exa mens de l'Ecole Militaire, par l'institution Dupuich, sous la Direction de MM. Arth. Ra- maekers et L. Delport, 17 ont réussi. C'est le résultat le plus remarquable qui ait été relevé. LJBocccœoeeot!—i Maison Firmin Mignot, Bruxelles. Avis aux ménagères, couturières, tailleuses, etc. 7,000 excellentes machines Howe, anciens modèles, fai sant le plus beau point perlé connu, vendre d'occasion, le n° 1 avec coffret, 100 francs, et le n° 2 avec coffret, 120 francs, payables 10 fr. par mois. Pour vos factures, entêtes de lettres, etc., n'employez que du Papier Royal Lyon en vente au bureau du Journal et chez les imprimeurs-papetiers. Journal des artistes, 22 Juin u De uitmuntende maatschappij van Belle mal gré qu'il était convenu que le généreux Félix lui offrirait le soir un souper au K.K., a eu la cru auté de n'arriver qu'à 3 1/2 heures Poperinghe. (Pour être continué). -»- Les Personnes de la province éprouvées dans leurs affections pourront l'avenir, sans se dépla cer, faire confectionner leurs habits de deuil en envoyant la maison du Dôme des Halles un té légramme demandant l'envoi du voyageur chargé de ce service spécial. Les vêtements se ront livrés dans les 24 heures.

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Le Progrès (1841-1914) | 1890 | | pagina 3