AVIS. 69. Jeudi, 50e ANNÉE. 218 Août 1890 JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Les électeurs libéraux qui peuvent être inscrits sur les listes électorales de 1890 sont priés d'adresser leur demande avec pièces l'appui au bureau de l'As sociation libérale. Chronique locale. 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. LISTES ÉLECTORALES. Le véridique Journal propos de la con fection des listes électorales, incrimine les pro cédés de l'administration qu'elle taxe de peu loyaux, peu honnêtes et parfaitement vexatoi- res. Et pour prouver ses dires, il établit une com paraison entre le cas du fils d'un Mr B., qui est libéral, et celui d'un Mr X. qui est le beau-frère d'un Mr C., une des grandes figures du parti clérical, pour parler comme lui. Mr B. et Mr X. sont capacitaires tous deux, et tous deux étudiants en la même Université. Le premier est maintenu sur la liste le second est rayé. Ergo, procédé malhonnête. Comparaison n'est pas raison, dit le proverbe, et le proverbe dit particulièrement vrai dans l'occurrence. Le fils de Mr B. n'est pas précisément mainte nu, mais il est, pour la première fois, inscrit sur la liste de 1890-91. Il est né Ypres, et n'a ja mais eu d'autre domicile que celui de la maison paternelle, où se trouve le centre naturel de ses affections et de ses intérêts. Aussi n'y a-t-il eu aucune réclamation contre son inscription. Mr X. n'est pas né Y près il est originaire de W. il a suivi son père H., puis, après la mort de celui-ci, il a accompagné Madame sa mère qui est allée se domicilier R. De R. il est venu Ypres, demeurer chez son beau-frère et suivre les cours du Collège épiscopal. Ses études humanitaires achevées et devenu majeur, il est allé se fixer Liège pour y suivre les cours de l'Université. Jamais il n'a fait Ypres de déclaration formelle de domicile. Jamais sa mère, son ex-tutrice, n'a eu de domicile ici. Lui-même n'a aucun bien sur notre territoire et n'y paie aucun impôt.... Ses biens sont situés H. et dans une ou deux autres communes voi sines. Ses apparitions Ypres, même en temps de vacances, sont devenues excessivement rares et toutes fugitives. Or, c'est dans ces conditions, qu'il a été trouvé que Mr X. ne réunissait pas toutes les conditions voulues par la loi pour être électeur Ypres qu'il lui manquait celle du domicile au vrai sens légal du mot, c'est-à-dire que Mr X. ne pouvait être considéré comme ayant ici son habitation réelle et principale et le centre de ses affaires.... Devant la Cour, M. X. a plaidé le contraire et mis en conclusions ironie des mots que K le centre de ses affections se concentre Ypres (textuel). La Cour, c'est vrai, lui avait déjà donné raison une première fois mais les déci sions de la justice sont changeantes et il était certes permis d'espérer un retour une appré ciation plus exacte des faits. Est-ce que les patrons du Journal se lassent, eux, devant une seule décision Combien s'en faut Il est tels et tels électeurs libéraux, yprois de naissance, contre l'inscription desquels ils ré clament invariablement chaque année, et ce non obstant trois ou quatre arrêts de débouté. C'est cela qu'on aurait dû dire Mais on s'en est bien gardé, comme on se garde de faire savoir que ce sont les cléricaux qui, les premiers, ont organisé partout ce système de réclamation outrance qui encombre chaque année nos Cours d'appel, et a fait de notre loi électorale, dans son applica tion pratique, une des plus détestables lois qui existent. Voilà la vérité, et toutes les ergoteries, tous les mensonges et tous les subterfuges du Journal n'y changeront rien. IMPRUDENTE ALLUSION. A propos de familles dépouillées, le moni teur de M. Surmont et Cle nou3 crie, la façon de feu Mirabeau, Silence s'il vous plait Vous savez où se trouvent les auteurs et les victimes de dépouillements Pardieu Si nous le savons Eh toute la ville le sait Mais ces maîtres dépouilleurs ces détrousseurs sans honte ni retenue ces filous pires que des voleurs de grand chemin, sont des vôtres ils sont venus ici votre suite et sont encore de vos meilleurs tenants et amis. ne Comprenez-vous, Monsieur que cela concer- UN HOMME CALOMNIÉ. Mle baron jette de hauts cris dans le Journal. On l'a, paraît-il, calomnié. On aurait dit que c'est sa faute si, au lieu de tout un corps d'ar mée, nous n'aurons loger ici que quelques compagnies... Nous n'avions rien entendu de cette prétendue calomnie. Mais diable diable M. le Sénateur s'en défend si chaudement, que, vraiment, nous commençons concevoir quelques soupçons.... Hum les vieux proverbes ont souvent raison et il y en a notamment un qui est de fréquente réalisation... Qui se sent.enrhumé se mou che... Est-ce que, le soir du festival, M. le Séna teur aurait pris un rhume sa campagne Hum Hum Tant de vivacité, des injures même, et de grosses, pour se disculper C'est louche, M. le baron, c est louche, et il nous est avis que vous avez tout au moins perdu une bien belle occasion de vous taire. Trop gratter cuit. UNE RECTIFICATION. Nous avons, paraît-il, commis une erreur, et une erreur volontaire, en écrivant Collart. C'est Colaert qu'il faut mettre. Nous croyions cependant que ce dernier nom n'était bon que pour Poperinghe. Qu'à Ypres, c'était Collart, et, Bruxelles, et autres lieux, Collart de Neckère. Bon. Mais comment trouve-t-on ce scrupule chez des gens qui ont travesti leur nom eux Singulier n'est-ce pas i Serait-on jaloux par hasard Ne veut-on pas que le nom de notre représen tant perde sa couleur et sa consonnance de roture Peut-être bien. Imaginez donc la concurrence déloyale que ferait, certains noms, celui, p. ex., de Collart des Gouttes ou de Collart de Blaguenberghe! Tout bien réfléchi d'ailleurs, Colaert vaut mieux. C'est plus sincère, plus vrai, plus fami lial, et nous ajoutons, plus chrétien. Le divin Nazaréen était l'humilité incarnée. Peut-on considérer comme ses disciples des gens hautains, morguants, orgueilleux au point de renier le nom de leurs pères pour, l'aide de noms et de titres d'emprunt, se distinguer de leurs semblables A d'autres Jamais on ne nous fera prendre le change. Des masques, oui. Des chrétiens, non LE COUT DES FÊTES. Le haineux vingtiste, le fielleux personnage qui émaille le Journal de ses invectives et de ses jeux de mots remplis de sel.... brut, ne peut digérer les fêtes, ni surtout le succès qu'elles ont obtenu. Il demande la note des frais comme s'il avait envie et hâte de la payer lui-même. Il y a particulièrement le vin offert aux Socié tés étrangères qui lui monte la tête et le grise d'esprit sa façon. C'était du Ruinard s'exclame-t-il, croyant le mot plaisant. Eh non mauvais calembouriste. Le Ruinard 10 francs se boit ailleurs vous savez chez qui, car vous aidez parfois le sabler.... Peut-être que ce Ruinard lui-même se joindra vous pour demander la note dont s'agit. Une idée S'il profitait de l'occasion pour de mander en même temps toutes les siennes LES MANŒUVRES EN TERRAIN VARIÉ. Enfin nous voilà fixés. On nous promettait dix mille hommes et quatre ou cinq musiques; il y avait de la place pour caser tout ce monde les détaillants se frottaient les mains et souriaient ce nouveau Pactole Il y avait de quoi, mais, hélas tant de bonheur ne devait pas durer long temps. Ypres, avec tous ses bâtiments militaires et ses vastes édifices communaux, logera tout au glus trois mille hommes,dont cent vingt-cinq of- ciers, et quant aux musiques militaires, ce sera pour Élverdinghe et autres villages bien pen sants. Ce qu'il y a d'étonnant, c'est que la ville d'Ypres a été la dernière connaître la part qui lui était réservée dans cette distribution d'hom mes. Tandis que les communes environnantes étaient renseignées, Ypres restait dans une igno rance complète. De là, naturellement,la question que se posait le public Notre Sénateur et nos LE PROGRÈS vires acqu1rit el'ndo. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25 Insertions Judiciaires la ligne un franc. Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrès Pour le restant de la Belgique et de l'Etranger 1'Agence Rossel, 44, rue de la Madeleine, o»*2, rue de l'Enseignement, Bruxelles. -UOOfrL. .e-

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Le Progrès (1841-1914) | 1890 | | pagina 1