50e ANNÉE. 7 Septembre 1890 JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Chemin de fer. Chronique locale. l\° 72. Dimanche, 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. VIRES ACQC1R1T EUNDO. YPRES-FURNES-NIEÙPORT-VILLE. NIEUPORT-VILLE-FURNES-YPRES. S io 6-97 0-08 11-35 1-40 5-27. Nous nous rappelons parfaitement bien pour les dernières années et [histoire nous fait con naître l'époque antérieure, quels furent Home le Gouvernement et 1 administration sous la puissance temporelle des papes. L'espace, dont nous pouvons disposer, n'est pas faite pour donner ici une description dé taillée de celte triste situation. Nous n'évo quons d'ailleurs ce souvenir historique, que pour le faire servir l'appui de nos idées. A Rome on avait dans toute l'expression du terme ce Gouvernement clérical, qui ne put se soutenir que grâce l'appui des baïonnettes étrangères, mais qui, abandonné ses propres forces, dut instantanément capituler devant la manifestation d'une poignée de patriotes déter minés. Cet épisode amena la consécration de l'unité italienne et la disparition de l'Eglise romaine comme pouvoir temporel. Malgré la chute de ce Gouvernement d'outre tombe, qui ne saurait se relever, qu'à la suite d'un cataclysme européen, nous voyons les di rigeants de cette politique, demodée en Italie, mettre tout en œuvre ailleurs pour faire croire l'existence d'une force, qui n'a aucun point d'appui, sauf auprès de la population fanatisée par le prêtre politique et induite en erreur par un exposé de faits contraires l'état réel des choses. Ainsi on a fait passer Pie IX et on fait passer encore Léon XIII, couché sur la paille humide et prisonnier au Vatican, pour plus malheureux que S1 Job, couché, lui, sur un fumier, alors qu'en réalité la cour romaine, formée de cardi naux richement dotés, représente le faste des cours des plus grands potentats de l'Univers et que les trésors affluent de tous côtés vers son palais. Vaincue et exclue de la direction du Gouver nement de France, sa fille aînée, l'Eglise ro maine a concentre toutes ses forces pour sub juguer complètement notre pays. Alors que dans tous les pays de l'Univers les Eglises doivent se soumettre aux lois établies et respecter le pouvoir quelle que soit l'opinion qu'il représente, l'Eglise romaine s'est opposée l'exécution des lois qui lui déplaisaient et a toujours formé une puissance menaçant celle du Gouvernement. C'est ainsi que périodique ment elle a occupé le Gouvernement par per sonnes interposées et qu'aujourd'hui elle le possède pour en user avec une telle arrogance et une telle assurance de force, qu'elle dédaigne tous ménagements. Si cette situation continue nous n'aurons bientôt plus rien envier au régime du Gou vernement des papes, qui produisit un si haut degré les imprécations du peuple Italien. A voir ce qui se passe autour de nous, on dirait réellement que nous marchons dans la même voie. Lorsque les libéraux étaient au pouvoir, le îays, le gouvernement, l'armée, l'instruction lublique, en un mot tout était l'objet de la îaine cléricale. Les prêches et les journaux, a plupart rédigés par les prêtres, représen taient notre régime sous les couleurs les plus sombres. Encore un peu et on ne se serait pas gêné pour demander l'annexion un pays étranger. Aujourdhui tout est changé. Il n'y a plus d'ombre au tableau. C'est le beau ciel bleu de l'Italie, dout nous jouissons d'une manière per manente. Le plomb vil est changé en or pur. L'armée, celte école de perdition de jadis, est devenue un centre moralisateur et tout cela parce que Mgr de Malines tient les ficelles de notre gouvernement de pantins. Nous avons eu Dimanche dernier un échan tillon de ce lyrisme de la part de M. l'aumônier militaire accompagnant les troupes aux ma nœuvres. 11 nous a montré l'armée comme une école de mœurs et encouragé les parents y confier leurs enfants. Un point cependant n'a pas été traité. Celui de savoir ce que sera l'armée quand l'hypocri sie aura remplacé les vertus civiques, quand l'existence du remplacement aura de plus en plus découragé nos officiers supérieurs, en d'autres termes, quand on aura complètement transformé notre armée nationale en une ar mée romaine. Espérons qu'à sa prochaine arrivée dans nos murs, M. l'aumônier pourra alors élucider la question. Ceci nous fait voir qu'il y a toujours des ac commodements avec le ciel la condition, bien entendu, que le prêtre soit le maître non seule ment du spirituel, mais surtout du temporel. Aussi, si nous désirons toutes les faveurs que le ciel puisse nous procurer, nous n'avons autre chose faire qu'à suivre fidèlement aux élec tions d Octobre les ordres de MM. les curés et vicaires en votant pour ces hommes cierges, qui, comme les hypocrites, ne se meuvent et n'agissent que sur les désirs de leur confesseur. Nécessairement nous obtiendrons alors l'appro bation de l'église, mais nous aurons livré notre ville ses plus mortels ennemis et nous aurons obtenu ce qu'ont obtenu les communes de l'ar rondissement la destruction de l'enseignement public, la disparition de toute institution de progrès et partout dessus tout nous verrons le pouvoir civil devenu une chimère. UNE DÉCORATION ET UN SCANDALE A L'HORIZON. Il est bruit en ville d'une prochaine nomina tion dans l'Ordre de Léopold., Nous avons ici pas mal de concitoyens qui mériteraient cette distinction: vieux magistrats; vieux médecins vieux fonctionnaires vieux officiers de la garde civique et de l'armée; vieux desservants d'emplois publics purement gra tuits, etc., etc.... On imaginera peut-être que la distinction ira un de ceux-là Erreur complète, ce qui parait. La croix ira décorer la poitrine (le dos ayant déjà la sienne) d'un personnage qui n'a rendu aucun service rien, ni personne si ce n'est son parti, et ceci sous un mobile et dans un but purement personnels encore, par ambition, soif et rage de devenir quelque chose défaut d'être quelqu'un. - Personnage d'une insignifiance et d'une nullité absolues et prétentieux l'avenant. Nous verrons bien si nos hommes politiques, les Surmont et les Colaert qui ne font rien pour la ville, oseront faire ce coup-là, perpétrer ce comble et porter ce défi l'opinion. Après tout, ils en sont bien capables. -» ■-■irai.-. LE VÉRIDIQUE JOURNAL. Nous lisons dans le u Journal de Mercredi, 3, propos de la messe militaire célébrée par M. 1 aumônier Thys en l'église de S1 Martin Le prince Baudouin s'y est rendu. Il a été reçu par le curé-doyen qui lui a présenté l'eau bénite, puis 1 a conduit son prie-Dieu placé devant le maître-autel. Eh bien il faut avoir l'audace et l'effronterie propres la sainte feuille pour oser dire ainsi le contraire de la vérité. Tous ceux, en effet, qui ont assisté Dimanche a la messe en question (toute la ville peut-on dire) ont constaté, non sans quelque étonnè rent, que le prince a été reçu son entrée par M. le clerc en second Storm qui l'a con duit au chœur, travers la grande nef réservée dans tout son milieu. Que M. le curé-doyen, qui a reconduit le prince après la messe, ait eu aussi l'intention de le recevoir et s'en soit trouvé empêché par un cas fortuit, nous le voulons certainement et ne songeons nullement lui susciter grief ce sujet. Mais nous ne pouvons permettre qu'un Jour nal, qui se targue de sincérité et reproche sans cesse ses adversaires d'en manquer, mente aussi impudemment. LE PROGRÈS ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. tout <fe qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS: Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25 Insertions Judiciaires la ligne un franc. Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrès Pour le restant de la Belgique et de l'Etranger 1'Agence Rossel, 44, rue de la Madeleine, et 2, rue de l'Enseignement, Bruxelles. Heures de départ partir du r Juillet d'Y près pour Poperinghe, 6-50 9-09 10-00 12-07 3-00 4-00 6-42 9-05 9-58. Poperinglie-Hazebrouck, 6-50 9-09 12-07 4-00 6-42 9-05. Houthem, 5-30 8-20 11-16 5-20. domines, 5-30 8-20 - 9-58 11-16 2-43 - 5-20 7-50. Comines-Armentières, 5-30 11-16—2-545-20—8-55 Roulers, 7-45 10-40— 12-20 2-45 -4-10 6-42 Langemarck-Ostende, 4-30 (Cortemarck) 7-18 9-57 -12-17 3-56—6-21. Gourlrai, 5-30 8-20 9-58 11-16 2-43 5-20 7-50. (Dép. de Comines Courtrai 9-35.) Courlrai-Bruxelles, 5-30 -9-58—11-16—2-41 5-20. Gourtrai-Gand, 5-30 8-20 11-16 2-41 5-20. 5-00 7-35 10-20 1-00 4-00 6-20. Ypees, le 6 Septembre 1890.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1890 | | pagina 1