TOMBOLA^
Chronique locale.
Attentat anarchiste
Roubaix.
Une foire aux baisers.
DENIER DES ÉCOLES.
nenle qui a autorisé, malgré la ville d'Anvers,
la création de l'établissement Corvilain. Sans
MM. Peeters et Vander Becken, ce désastre
formidable, dont le souvenir seul nous fait
frémir encore, n'aurait pas eu lieu.
Et le ministère profite du premier anniver
saire de la catastrophe d'Austruweel pour déco
rer ces Messieurs. Pourquoi ne décore-t-on pas
aussi M. Corvilain
CONSUMMATUM.
Eh bien oui c'est fait
L'invraisemblable est devenu réalité.
Le petit homme tient sa décoration, et le voici
croisé par devant comme par derrière.
Soit
Tout bien réfléchi, c'est peut-être une bonne
chose.
Il fallait cet ambitieux cette décoration qui
ne fait que mieux ressortir son incommensura
ble vanité.
Il fallait que ses compères et amis commissent
encore cette gaffe après tant d'autres.
Cela aide combler toutes les mesures.
De tous côtés, de tous les coins, comme dirait
le Journal, on n'entend parler que de cette énor-
mité, et en quels termes
Voici quelques échos, en attendant d'autres.
Coin de la rue de Menin, entre Blaume Koussen:
Ah ça Pierre, c'est donc en vue de cela qu'on
nous a donné un uniforme ou une livrée Il nous
fallait être beaux pour donner Monsieur une
sérénade digne de lui
Pierre Justement et j'y pensais de même
Si je vais souffler faux dans mon instrument
cette fois-ci.
Coin de la rue S4 Jacques, entre un qui mérite
la croix et un sien ami
Eh bien mon brave cela doit vous consoler
de n'être point de la même promotion
L'autre Absolument Quand on voit ces
choses-là, on en a assez C'est écœurant
Coin de la rue des Chiens, entre un vieux dé
coré et un sien vieux camarade
Dites donc vous portez toujours le signe de
l'ordre
Vous voyez bien que non J'ai mis ma croix
au clou. Est-ce que moi, qui ai mérité la chose,
je puis vouloir être confondu avec ce décoré de
contrebande
Coin de la rue de Lille, entre un complice et
un autre clérical
Celui-ci Diable Qu'est-ce que vous avez en
core tripoté-là C'est un peu fort quand même
Celui-là Tut Tut Tut Oui, c'est fort,
très fort même Mais il fallait bien satisfaire
l'ami politique qui, depuis des années, ne nous
laissait plus de repos. A défaut d'autres mérites,
il a moins celui de faire notre cuisine politique,
de tripoter nos listes électorales et de nous aider
arriver l'Hôtel-de-Ville Et puis, il ne me
déplaît pas de faire enrager tous nos libéraux
par des coups comme celui-ci. C'est dans ma na
ture.
L'autre Soit Mais il n'y a pas que des
libéraux sensés en ville. Je crains beaucoup
que cela ne nous fasse grand tort chez bien de
nos amisi
Soit Soit Je me moque de ceux-là comme
des autres Je me moque de tout et de tout le
monde, moi C'est le meilleur moyen de passer
gaiement la vie.
Rue au Beurre, dans un groupe de détaillants,
cabaretiers, bouchers, boulangers, boutiquiers,
etc.
Une voix Eh bien Que vous en semble, mes
amis Voici le petit bout d'homme, déjà décoré
de trois ou quatre ordres ultramontains, qui a
exigé et obtenu encore celui de Léopold Et
c'est nous, mes amis, il vous en souvient, qu'on
traite d'égoïstes et de gloutons
Les autres en chœur S'il nous en souvient
Oui, oui, c'est toujours ainsi Nous ne sommes
bons qu'au moment des élections... Mais il nous
en souviendra aussi au 19 Octobre prochain.
Avec ça que nous voterons encore pour des gens
qui nous raflent nos profits pendant qu'ils
s emploient faire décorer un des leurs, le
moins dêcorable de tous Un sot de 7e classe dont
ils rêvent de faire un bourgmestre et qui rêve,
lui, de le devenir
Un moment, tas de somnambules Nous se
rons là.
CONCOURS ENTRE LES ÉTABLISSEMENTS
D'ENSEIGNEMENT MOYEN
ENCORE UNE SÉRIE DE DISTINCTIONS
OBTENUES
PAR NOTRE COLLÈGE COMMUNAL.
(Voir notre n° de Dimanche 7).
Ce qui porte NEUF le nombre de distinc
tions remportées par notre Collège communal.
Nous présentons nos félicitations bien sincères
ces jeunes lauréats.
Ces nouveaux succès font le plus grand hon
neur notre premier établissement d'enseigne
ment moyen.
On écrit de Roubaix en date du 6 Septembre
Une réunion anarchiste devait avoir lieu,
hier, dans notre ville, la salle Dominique.
L'organisateur de cette réunion est un nommé
Lorion qui fut condamné en Juin dernier par
contumace deux ans de prison pour tentative
d'assassinat sur un rédacteur d'un journal de
Lille, la Dépêche. Depuis lors Lorion était en
fuite et un mandat d'amener était décerné con
tre lui.
x La police était en éveil cause de la réunion
annoncée. Ce soir, vers cinq heures, deux agents
de la sûreté, les nommés Huigue et Calonne, se
Erésentèrent dans un estaminet de la rue Fran-
lin et demandèrent Lorion. Le cabaretier ré
pondit qu'il ne le connaissait pas. Mais les
agents voulurent visiter les chambres. Arrivés
au premier étage ils se trouvèrent en présence de
Lorion, qui, un revolver dans chaque main, fit
feu.
L'agent Huigue reçut au sein droit une balle
qui ne le blessa point, mais qui le renversa.
Pendant sa chute, il reçut une deuxième balle
dans le dos qui pénétra plusieurs centimètres.
L'agent Calonne recevait en même temps
une balle dans le bras droit. Alors Lorion s'é
lança au milieu des deux agents, descendit l'es
calier en deux bonds et se sauva dans la rue.
x Les deux agents blessés se relevèrent et se
mirent sa poursuite. Ils requérirent la voiture
d'un boulanger qui passait et s'élancèrent sur les
traces de l'assassin qui avait gagné le boulevard
Beaurepaire.
n Après une course de 500 mètres environ, ils
l'atteignirent. Un agent de police, le nommé
Brouifiard, qu'ils rencontrèrent en route, se
joignit eux, ainsi qu'une foule de personnes.
Se voyant cerné, Lorion tira trois coups sur la
foule. Heureusement, il ne blessa personne. L'a
gent Brouillard lui porta alors un coup de sabre
qui lui fit une balafre dans la figure, et il fut ar
rêté. Les agents blessés le conduisirent eux-
mêmes au poste. Le parquet fut immédiatement
prévenu. Je suis anarchiste, répondit le misé
rable,je suis souffrant,ne me faites pas de mal.
On le fouilla. Il avait les poches bourrées de
balles de revolver.
x Les deux agents ont été pansés au poste. La
balle a été extraite du dos de l'agent Huigue,
ainsi que celle du bras de Calonne. Ils ont cou
rageusement supporté l'opération et leur état
est satisfaisant, x
Les grandes manœuvres.
Avant-hier, bataille aux environs dePasschen-
daele.
La bataille s'est terminée deux heures et
demie. Le spectacle était superbe. L'action s'est
déroulée dans les conditions indiquées, avec un
entrain remarquable. Il y a eu des charges
émouvantes, des explosions de mines, le public
était enthousiasmé.
x En somme, la gauche du corps d'armée du
général Jolly, chargée de tourner la position, a
réussi et l'assaillant est considéré comme ayant
pris position de ce côté.
L'assaut définitif a eu lieu hier en présence du
Roi.
La petite ville de Mattituck, coquettement si
tuée sur la baie de Pecovic, dans le Long-Island
(Etats-Unis), a été en révolution plusieurs jours
f>ar une vente de charité que les j eunes filles de
'endroit se sont avisées d'organiser au profit
d'une œuvre de charité.
Les ventes de ce genre Mattituck ne rappor
tent d'habitude qu une cinquantaine de dollars
environ mais cette fois, cette somme a été qua-
druplée, grâce une heureuse et innocente in
novation, qui devait pourtant causer un gros
scandale.
Cachée dans un coin, une tente mystérieuse,
l'entrée de laquelle était accroche un écriteau
portait cette inscription extraordinaire en carac
tères flamboyants Entrée cinq cents un bai
ser au bébé, vingt cinq cents, x
Le premier jeune homme qui pénétra dans la
tente mystérieuse en sortit peu après d'un air
radieux et se mit parler tout bas l'oreille de
chacun de ses amis.
Quelques instants plus tard tous les jeunes
gens présents faisaient queue la porte de la
tente mystérieuse, et voici ce qui se passait
l'intérieur
Douze des plus jolies filles de Mattituck, por
tant leurs plus belles toilettes, y attendaient les
jeunes gens et leur vendaient des baisers rai
son de viDgt cinq cents pièce.
Elles ont récolté ainsi cent soixante livres
sterling en moins de deux heures, et grâce
elles, les recettes totales se sont élevées plus
de deux cents livres.
Cependant, la fermeture de la vente, les pu
ritains de Mattituck ont crié au scandale, et 1 on
se montrait au doigt les jeunes filles qui sor
taient de la fameuse tente.
Ainsi, a dit un jeune homme l'une d'el
les, vous embrassiez le premier venu x
Oh! non, a répondu la jeune fille rougis
sante, je n'embrassais que ceux que je trouvais
jolis garçons comme vous. Ne faites donc pas le
sot, mon cher Jim Ne comprenez-vous pas que
c'était dans l'intérêt de l'œuvre
Mademoiselle, a répliqué le beau Jim, vous
êtes libre d'embrasser l'avenir qui vous vou
drez: mais il est inutile de songer plus long
temps vous marier avec moi. x
Et cette scène s'est renouvelée cinq ou six
fois pour le moins la sortie de la tente
Bien plus: le scandale a été tel que les organi
sateurs de l'œuvre de charité ont été obligés de
refuser les cents soixante livres sterling prove
nant de la foire aux baisers.
Le Comité du Denier des Écoles a l'honneur
de porter la connaissance du public qu'à par
tir du Dimanche 6 Juillet, il y aura, comme
f)récédemment, exposition publique des dons en
a Salle Sl-Sébastien les Dimanches et jours
fériés depuis midi jusqu'à 1 heure et, l'après-
midi, depuis 3 heures jusqu'à 6.
Les numéros se vendent 10 centimes.
(ATHÉNÉES ET COLLÈGES).
VIII. M. NOLF, Pierre, élève de la rhétori
que latine, a obtenu le 3e PRIX en thème latin
et en version latine, avec 81 points sur 100.
(3e place sur 164 concurrents).
IX. M. JUSTICE, Charles, élève de la même
classe, a obtenu le 6e accessit en thème latin et
en version latine, avec 74 points sur le même
maximum. (10e place sur 164 concurrents).
POUR LE COMITÉ
Le Président,
Le Secrétaire, A. YAN EECKHOUT.
A. LAHEYNE.