JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Chemin de fer.
ASSOCIATION LIBÉRALE
Chronique locale.
\o 74. Dimanche,
50e ANNÉE.
14 Septembre 1890
6 FRANCS PAR AN.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
vires acquirit eondo.
ABONNEMENT PAR AN; Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00.
Idem. Pour le restant du pays7-00.
tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20.
INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25
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Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrès Pour
le restant de la Belgique et de l'Etranger I'Agence Rossel, 44. rue de la Madeleine,
et rue de l'Bnsetgnement, Bruxelles.
Heures de départ partir du Juillet
d'Ypres pour
Poperinghe, 6-50 9-09 10-00 12-07 3-00
4-00 6-42 9-05 9-58.
Poperinglie-Hazebrouck, 6-50 9-09 12-07 4-00
6-42 9-05.
Houthem, 5-30 8-20 11-16 5-20.
Comines, 5-30 - 8-20 - 9-58 11-16 2-43 5-20
7-50.
Comines-Armentières, 5-30 11-16—2-54—5-20—8-55
P.oulers, 7-45 10-40— 12-20 2-45 -4-10 6-42
Langemarck-Ostende, 4-30 (Cortemarck) 7-18 9-57
-12-17 3-56—6-21.
Courtrai, 5-30 8-20 9-58 11-16 2-43 5-20
7-50. (Dép. de Comines Courtrai 9-35.)
Courlrai-Bruxelles, 5-30 9-58 11-162-41 5-20.
Courtrai-Gand, 5-30 8-20 11-16 2-41 5-20.
YPRES-FURNES-NIEUPORT-VILLE.
5-00 7-35 10-20 1-00 4-00 6-20.
NIEUPORT-VILLE-FURNES-YPRES
B-lû 6-27 9-08 11-35 1-40 5-27.
D'YPRES.
DIMANCHE, U SEPTEMBRE 1890,
8 heures du soir,
A L'AIGLE D'OR, GRAND'PLACE,
RÉUNI0N_GÉNÉRALE.
Les membres de l'Association sont priés de
s'y rendre il n'y aura pas d'autre invitation.
Ypres, le 13 Septembre 1890.
La Réformeen vue de faire prévaloir son
système favori de suffrage universel, demande
que les ouvriers et les bourgeois veuillent se
faire des concessions réciproques pour ne se
souvenir que des souffrances communes et de
la domination cléricale, qui écrase peu près
les uns autant que les autres.
Ce quoi le Patriote, le benjamin des orga
nes cléricaux, en vue sans doute de faire res
sortir davantage la livrée de serviteur, qu'il
porte si admirablement, répond qu'en fait
d'écrasement il ne connaît que celui supporté
par la bourgeoisie, lorsque le ministère gueux
jugea propos de les aplatir sous une nuée
d'impôts, qui leur soutira près de quatorze
millions chaque année.
Ensuite il demande quel est le fardeau que
le cabinet Beernaert a fait peser depuis son
avènement sur les bourgeois ou sur les ouvriers?
Quelle est la liberté qui a été ravie aux pre
miers Quant aux secondsdoivent-ils se
plaindre de ce que le gouvernement clérical
ait édicté des lois nombreuses en vue de l'amé
lioration du peuple et vont-ils l'incriminer
parce qu'il leur laisse toute liberté dé manifes
ter et d'organiser autant de grèves qu'il leur
plaît
Quand on a la conviction que l'on n'existe
que par le fanatisme, que l'on n'écrit que pour
une catégorie de citoyens, auxquels il est dé
fendu de lire l'opinion de son adversaire sous
peine de damnation éternelle, on peut avancer
toutes les sottises et toutes les aberrations d'es
prit qui passent par la tète. On doit simple
ment se garder d'avouer que le parti, dont on
défend les principes, n'existe que par le fait de
l'ignorance, ce qui est sa base et ce qui forme
sa force. Il est évident que dès que les ténèbres
auront fait place la lumière, nous verrons la
fin de ce parti, qui pourra exister comme nous
le voyons exister en France, mais qui sera
obligé de répéter son tour adieu urnes
électorales, les vendanges sont passées.
Cette situation doit indubitablement arriver
un jour, mais en attendant on peut encore
amuser la galerie.
C'est, en effet, se moquer de ses lecteurs,
quand on ose avancer que les libéraux ont
aplati la bourgeoisie sous une nuée d'impôts,
alors qu'il est de toute évidence que MM. Beer
naert et Cie, lorsqu'ils étaient assis sur les bancs
de la minorité, après avoir solennellement
déclaré que les impôts voter étaient inutiles,
les ont intégralement conservés dès qu'ils sont
arrivés au pouvoir. Vit-on jamais plus grande
félonie
En ce qui concerne la liberté de conscience,
celle d'écrire et d'agir, la liberté de l'enseigne
ment au moyen de cette instruction neutre,
que doit l'Etat tous en vertu de la Constitu
tion, le droit pour tous les citoyens la gestion
des affaires publiques, tout cela n'existe plus
que sur le papier.
Avec ce gouvernement, qui est entièrement
sous la tutelle du prêtre, nous voyons de plus
en plus qu'il est défendu au citoyen de penser
et d'écrire et qu'en vertu des ordres de nos
seigneurs les évèques, que MM. Beernaert et
C1" exécutent en plats valets, le belge libre et
indépendant ne peut plus obtenir la plus petite
place, ni aucun honneur, s'il n'est muni d'une
recommandation de son curé. Bien plus, l'in
struction publique n'existe plus que de nom.
Pour nos écoles communales, le gouvernement
tolère que le prêtre les dépeuple pour pouvoir
ensuite les supprimer. Quand on n'obtient pas
une désertion complète, on congédie le per
sonnel jusque dans ses dernières limites pour
fiouvoir soutenir la concurrence au moyen de
'école du curé.
Cette guerre, qui continue toujours là où
linstituteur communal remplit ses devoirs,
appellera un jour sur ses auteurs la vindicte
publique.
Voilà pour la bourgeoisie. Quant l'ouvrier
le ministère n'a fait autre chose que de jeter de
la poudre aux yeux en faisant voter des lois
sociales, qui n'ont produit aucun effet et qu'on
a même suspendu dans un vil intérêt électoral
Anvers. Son contact et sa conduite avec les
mouchards Pourbaix et autres, indiquent suf
fisamment quelle sympathie il professe pour
les déshérités de la fortune. Bien plus, là où le
petit bourgeois, l'ouvrier, par son devoir,
étaient parvenus se créer une position dans
la société et auxquels les libéraux avaient oc
troyé le droit électoral, nos gouvernants de
sacristie se disposent le leur ravir au moyen
d'une loi qui supprimera plus de 60,000 élec
teurs.
Nous le disons bien haut avec tous les ci
toyens libres, pareils ministres ne peuvent pas
occuper le pouvoir dans un pays libre un jour
ils doivent tomber Sous la réprobation publi
que en entraînant dans leur chute tous ceux
qui par mensonges, pression morale et corrup
tion sont parvenus momentanément fausser
l'esprit de la nation.
LES DÉRIVATIFS DU JOURNAL
Les hommes du Journal ont besoin de faire
diversion. Cuisant sous l'impopularité qui s'at
tache leur peau comme une robe de Nessus, ils
cherchent maintenant faire accroire que les
troupes en marche ont été mal logées chez nous,
et que même l'administration a spéculé sur leur
couchage
Il faut toute la mauvaise foi et toute l'impu
dence de ces gens habitués aux plus grossiers
mensonges pour oser faire de semblables asser
tions
Tout le monde sait en effet, que si nos soldats
ont été bien accueillis partout, nulle part ils
n'ont été mieux traités qu'à Ypres. Il y a, du
reste, le témoignage du général commandant la
Ie division lui-même qui atteste ce fait, et inflige
ainsi nos Surmont et autres Colaert le démenti
le plus formel.
Si, en dépit des bonnes dispositions de cha
cun, les troupes ont eu se plaindre quelque
part et quelque peu des logements, ç'a été, non
ici, Ypres, mais dans les villages circonvoisins,
où l'on n'était guère préparé les recevoir en si
grand nombre et quasi l'improviste.
Mais quoi ont-elles dû attribuer ces incom
modités, sinon certains de nos faiseurs cléri
caux qui, force d'intrigues, ont allégé la ville
au profit des campagnes suburbaines
Et n'est-il pas renversant d'audace, stupéfiant
d'effronterie, d'entendre ces matadors se geindre
hypocritement propos du cantonnement de
céans, et verser des larmes de crocodile sur
les insomnies imaginaires de nos troupiers
Ceux-ci, c'est l'indéniable vérité, ont été bien
logés partout dans nos murs même au rez-de-
chaussée des Halles où ils ont eu des planches
sous une abondante litière de paille, et non
moins bien dans les bâtiments militaires où (chose
que le sincère Journal feint d'ignorer) ils ont été
logés par les soins de l'autorité militaire elle-même,
la première intéressée ce que tout fût en ordre.
Ne nous plaignons pas trop du reste. De même
que de l'excès du mal résulte le bien de même
de l'excès de duplicité et de mauvaise foi doit
résulter la justice.
Imputer l'administration communale d'avoir
mal reçu les troupes et, qui plus est, d'avoir
tablé sur leur couchage, est une de ces énormi-
tés si cléricalement bête ou si bêtement cléricale,
pour parler une fois en passant comme le Jour
nal lui-même, que ceux-là seuls qui ont re-
LE PROGRÈS