N° 75. Jeudi,
50e ANNÉE.
18 Septembre 1890
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Chemin de fer.
Résumé politique.
Ladrerie communale.
La loi des Capacitaires.
6 FRANCS PAR AN.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
YPRES-FURNES-NIEUPORT-VILLE.
5-00 7-35 10-20 1-00 4-00 6-20.
NIEUPORT-VILLE-FURNES-YPRES
5-10 6-27 9-08 11-35 1-40 5-27.
Demain, l'empereur d'Autriche arrivera au
château de Rohnstock, où il sera l'hôte de l'em
pereur Guillaume. Les souverains alliés, aux
quels se joindra le roi de Saxe, assisteront aux
manœuvres combinées des 5e et 6e corps.
Il est permis de supposer que l'entrevue n'aura
fias simplement pour but de faire apprécier
'empereur François-Joseph le haut degré d'in
struction des troupes allemandes et les progrès
récents réalisés dans l'armement.
Le général de Caprivi et le comte de Kalnoky
accompagneront leurs souverains. Aussi l'im
portance politique de cet événement et les résul
tats auxquels il peut donner lieu préoccupent-
ils vivement l'opinion publique Berlin et
Vienne, et même Saint-Pétersbourg.
Les cercles politiques austro-allemands voient,
dans cette entrevue, un nouveau gage des rela
tions de plus en plus étroites qui unissent les
deux dynasties. Ils établissent d avance un pa
rallèle entre la cordialité qui ne peut manquer
de régner entre les souverains venus Rohn
stock et le malaise et la gêne réelle qui ont pesé
sur l'entrevue de Peterhof.
D'après certain bruit, cependant, l'empereur
Guillaume II s'efforcera d'obtenir de l'empereur
François-Joseph, faisant valoir auprès de son
hôte les dispositions pacifiques du Czar, un
changement de politique dans les Balkans, afin
de préparer peu peu le terrain pour un règle
ment de la question bulgare, acceptable par la
Russie.
Est-il bien sérieux, ce bruit Le désintéresse
ment politique ne fut jamais en honneur Ber
lin. Mais, dans ce cas, il équivaudrait un
sacrifice des intérêts vitaux de l'Allemagne.
En effet, le jour où un modus vivendi quel
conque interviendrait entre l'Autriche et la
Russie, on n'aurait plus aucun intérêt, Vienne,
prolonger avec l'Allemagne une alliance dont
l'impopularité et les charges écrasantes qu'elle
impose au pays ne sont compensées uniquement
que par la sécurité relative que donne l'appui
assuré de l'Allemagne en cas de conflit avec la
Russie. Ce serait donc une rupture de la triple
alliance, un nouveau groupement des puissances
la suite duquel l'Allemagne perdrait son hégé
monie et resterait isolée.
Les Cortès portugaises ont commencé, Lundi,
la discussion de la convention avec l'Angleterre
relative aux territoires du Zambèse, du Chiré et
du Nyassaland. Chose imprévue, le texte pré
senté la Chambre diffère de celui qui a été
publié dernièrement. Les négociations qui ont
permis de faire ces modifications avaient été
menées d'une façon absolument secrète. Et l'on
espère maintenant que, grâce ces modifica
tions, il ne sera plus difficile d'obtenir l'adhé
sion des Cortès.
La séance de Lundi a été mouvementée.
Au moment où M. Hintze Ribeiro lut la pro
position, la minorité progressiste siffla bruyam
ment et ne permit plus au ministre de parler.
Un grand tumulte se produisit.
Le major Serpa Pinto cria aux progressistes
Taisez-vous
Un prêtre progressiste, M. Brandas, se jeta
sur le major Serpa Pinto, et une scène de pugi
lat s'ensuivit.
Le président dut lever la séance.
A la reprise, M. Hintze Ribeiro a déposé la
convention, qui a été renvoyée la commission
des affaires étrangères pour être examinée. On
espère que, grâce aux modifications nouvelles,
la commission l'adoptera.
Ypb.es le 17 Septembre 1890.
Nous reproduisons ci-après un article du
Journal de Bruges. C'est un joli échantillon de
la façon dont les administrations cléricales s'y
prennent pour repandre autour d'elles la joie et
les distractions. Encore s'agit-il ici du chef-lieu
de la Province que faut-il penser des localités
de moindre importance où le parti clérical
règne avec mission de faire le bonheur, comme
on nous le donnerait, nous, si nous étions
assez benêts pour courir après la lune.
D'après le calendrier de l'hôtel-de-ville, la
belle saison se termine irrévocablement au mois
de Septembre. Le ciel a beau être des plus purs,
le soleil darder ses rayons réchauffants, les
étrangers retour des stations balnéaires
affluer dans notre cité pour en visiter les
merveilles, rien n'y fait, l'heure de s'endormir
a sonné, toutes les distractions doivent cesser.
C'est là la cause pour laquelle il n'y a pas eu
de concert Dimanche midi au Parc.
Les musiciens étaient prêts et se dirigeaient
vers le jardin, le public y affluait déjà, lorsqu'au
dernier moment contre-ordre est arrivé.
On se demandait ce qui pouvait bien s'être
passé pour priver la population de cette attrac
tion. Rien, absolument rien, l'administration
communale avait tout bonnement décidé que
les brugeois avaient déjà eu assez de musique,
qu'il était temps de se reposer, de s'endormir,
qu'il fallait saisir, malgré le beau temps, l'occa
sion de réaliser une misérable économie de quel
ques francs. Oui, ces concerts hebdomadaires du
Dimanche au Parc, tout comme les soirées mu
sicales du Samedi la Grand'Place, coûtent les
yeux de la tête notre édilité. On paie l'ar
mée, pour les concerts du Parc, la somme déri
soire de 25 fr. par exécution, et pour ceux de la
Grand'Place, rien, absolument rien pas même
le luminaire, car les frais de gaz, qui s élèvent
une centaine de francs pour toute une saison,
sont supportés par les particuliers.
Cela est encore trop coûteux pour notre cléri
cale administration. Et notez que ce ne sont pas
là des distractions réservées une partie de la
population, mais que tout le monde peut en
jouir, et comme on a pu le constater, nos fameux
municipaux ne s'en font pas faute.
Les plus petites villes de la province seraient
heureuses de la bonne fortune que l'on dédaigne
ici. Et que dire de la façon d'agir de nos muni
cipaux envers les chefs de corps, qui avec tant
de désintéressement prêtent les musiques mili
taires lorsqu'il s'agit d'être agréable la popu
lation. On les avertit au dernier moment, alors
que les musiciens sont pour ainsi dire sur l'es
trade.
Quand il s'agit de favoriser l'une ou l'autre
société cléricale, le vote des subsides passe com
me une lettre la poste devant le conseil com
munal.
Il s'en est fallu de peu aussi que le kiosque de
la Grand'Place ne fut enlevé après les fameuses
fêtes communales, privant ainsi la population et
les étrangers des quelques soirées agréables qui
nous restent passer.
Nous le demandons toute personne impar
tiale, n'y a-t-il pas là une ladrerie condamnable?
Que peuvent peser dans un budget de plus de
deux millions les 25 fr. hebdomadaires des con
certs du Parc et la centaine de francs pour
l'éclairage du kiosque de la Grand'Place
A moins de douter du bon sens des brugeois,
il faut espérer que les électeurs s'en souvien
dront le mois prochain.
Le correspondant bruxellois de l'Economie,
parle de certains dissentiments qui se sont
élevés depuis quelque temps entre le Roi et M.
Devolder, ministre de l'intérieur, et il assure
que Léopold II est disposé ne pas sanctionner
la loi contre les capacitaires, loi que nos
bons majoritards sont décidés voter au pas
de charge dès le début de la prochaine session
législative.
Ce serait là un événement heureux pour le
pays et pour le Roi lui-même: ce retour la
politique sage, prévoyante, prudente et ferme
la fois du fondateur de la dynastie, serait ac
clamé par tous les bons citoyens.
Dans le parti clérical même, bien des gens
sans le dire tout haut se réjouiraient de
voir entraver la politique d'aventure, l'œuvre
de haine, de proscription et de guerre civile
dont l'obscur avocaillon bombardé ministre de
par la volonté de Nos Seigneurs les évéques,
s'est fait le brutal et insolent protagoniste.
Nous souhaitons que le correspondant soit
bien informé, quoique, jusqu'à présent du
LE PROGRÈS
vires acqcirit el'nro
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Courlrai-Bruxelles, 5-30 9-5811-16 2-41 5-20.
Courtrai-Gand. 5-30 - 8-20 11-16 2-41 5-20.