L'éloquence d'Henri^je.
La gratuité.
Tiens
Erreur voulue.
Enjeu de la lutte.
Capacitaires de droit,
vos postes
Ce candidat n'a pas même le mérite de la pu
reté, puisque sa principale qualité est d'être ca
méléon. Un caméléon au bras de M. Struye, le
plus pur des purs, quelle drôlerie
On en rira bien, dans tous les camps
m
Nous ne savons plus quel auteur a dit qu'un
geste vaut parfois tout un discours et qu'il y a
des gestes aussi éloquents que la parole la plus
enflammée
Henritje a eu Dimanche dernier, l'Associa
tion cléricale, un de ces fameux gestes-Jà.
Ça été beau, splendide, foudroyant, comme
un de ces célèbres mouvements de bras et de
tête de Démosthène, de Cicéron et de Mirabeau.
Seulement, ce n'est pas le bras et la tête qui
ont manœuvré dans l'occurrenca.
Chaque orateur a sa manière et Henritje a la
sienne.
Chez lui. c'est le bras et.... l'opposé de sa tête
ou, plutôt,son autre tête (les deux fesant la
paire) qui sont entrés en action.
Sautant la tribune, Henritje s'est écrié: Al
en même temps, avec une prestesse de pitre,
tournant le dos son public et levant d'une
main les deux pans de sa jaquette, il a frappé,de
l'autre main, un maître-coup retentissant l'en
droit que l'on devine....
C'était plus beau que Cambronne Waterloo.
Aussi le public présent a-t-il été tellement em
poigné, que personne n'a songé applaudir.
C'était, du reste, comme un colossal applaudis
sement même celui de l'impudence acclamant
la sottise et l'ineptie.
Au moment de la sortie toutefois, un électeur,
plus sensé que le commun, a dit un autre tout
ahuri, en secouant tristement la tête
Aujourd'huice sont les libéraux qu'il
affecte de coller sonpantalon; mais que,
par impossible, il soit élu, et ce sera alors le
tour de la ville tout entière. J'ai perdu ma
dernière illusion son sujet. Décidément, c'est
un saltimbanque que ce bout d'homme-là
-ooC^Oco—
On sait que la gratuité de Vinstruction est une
abomination que M. Colaert condamne et vou
drait supprimer demain, s'il en avait le pouvoir.
Au contraire l'Administration communale,
celle-ci, comme toutes celles qui l'ont précédée
depuis 1840, voit dans la gratuité de l'instruc
tion un moyen de répandre largement l'instruc
tion dans le peuple et de donner aux petits bour
geois, qui montrent des dispositions particu
lières, le moyen de l'élever dans la société.
On conçoit difficilement comment on ose com
battre un principe aussi humanitaire. Il faut
tout l'aveuglement du sectaire, pour se heurter
un besoin si fécond en résultats heureux, et il
faut faire table rase de tous les bienfaits qu'a
procurés cette gratuité pour oser la remettre en
question.
Ah qu'on est bien venu, Ypres, de rompre
une lance contre ce grand principe Les Yprois
en ont depuis longtemps savouré les fruits et
jamais on ne parviendra leur faire accroire
que l'enseignement doit être donné petite dose
et avec une parcimonie calculée, comme le vou
drait le membre de l'opposition cléricale. C'est
grâce la facilité qu'a de tout temps trouvée
en ville la jeunesse studieuse, quê tant d'enfants
du peuple sont parvenus des positions qui font
leur bonheur eux et l'honneur de leur ville
natale. Dans les différentes branches de la société
on trouve des hommes sortis de la petite classe,
soit qu'il s'agisse de métiers manuels, soit qu'il
s'agisse d'arts, de sciences, d'administration, de
magistrature, d'armée on en rencontre par
tout, aussi bien l'étranger que dans le pays,
de ces Yprois qui doivent tout l'enseignement
et la protection qu'ils ont trouvés ici et par
tout ils font bonne figure. M. Colaert ne veut
pas. cela et, s'il le pouvait, il y mettrait bon or
dre. Les nouveaux candidats que le corps élec
toral remettra leur place le 19, sont tous du
même tonneau et ce ne sera que justice.
A Anvers le parti conservateur est plus malin.
Là, il a compris de quelle puissance est ce grand
levier de la civilisation qui a nom gratuité de
l'instruction. Aussi a-t-il inscrit en tête de son
programme le principe de la gratuité.
Qu'arrivé au pouvoir, si jamais il réussit, ce
qui n'est guère craindre, il fasse, sans bron
cher, litière de ce grand principe, on ne saurait
en douter un instant. Le parti conservateur, au
trement dit, le parti clérical, n'aime pas l'éman
cipation des masses par l'instruction et s'il mon
tre, dans l'occurrence,certain amour pour lagra-
tuité, c'est par stratagème. Une fois au pouvoir,
ce serait une toute autre antienne. Mais ce qui
en résulte de plus clair pour nous, et c'est tout
ce que nous tenons en faire ressortir, c'est
l'importance de ce principe, la force attractive
qu'il exerce et combien on ne saurait assez le
cultiver.
Et cependant Ypres on voudrait le sacrifier.
Arrière la gratuité, dit M. Colaert. Le pauvre
paiera avec les deniers du Bureau de Bienfaisan
ce (autant de pris sur les secours matériels) et
les autres paieront, et celui qui ne veut pas
payer n'a qu'à se faire vacher, cordier, ou tout
ce qu il voudra, sauf être bon quelque chose.
0 enseignement populaire, comme on te
guette
"«M» Œ55S rrtrmmm
A ou s signalons au mépris pu
blic les misérables qui ne voient
d'autre moyen de parvenir que
la corruption la plus éhonlée.
La botte au bas du dos est la
seule réponse qu'ils méritent.
3=^^
On lit dans la cléricale Belgique de son
correspondant d'Anvers
Le parti conservateur entre décidément en
lutte pour les élections communales du 19.
Il a inscrit son programme le maintien de la
gratuité de l'enseignement primaire.
Tiens 1 comme les libéraux d'icr alors
Mais que vont dire nos cléricaux en général et
M. le contrôleur en particulier
Vraiment, on dirait que les cléricaux d'ail
leurs s'entendent entr'eux pour faire des niches
aux nôtres.
A Nivelles ils prennent un juge d'instruction
comme candidat aux élections du 19, et, An
vers, ils adoptent le principe de la gratuité de
l'instruction pour le peuple.
Pas de chance, nos jésuites de robe courte
On a beaucoup remarqué et commenté la façon
dont s'est faite la police, Dimanche soir, en pré
vision de troubles qu'on craignait l'occasion
des deux assemblées électorales qui avaient lieu,
la même heure, l'Association libérale et
l'Association conservatrice.
La gendarmerie, sous les ordres de M. le Pro
cureur du Roi, arpentait la Grand'Place et la rue
des Chiens.
Le Procureur du Roi et la gendarmerie, mais
c'est la police judiciaire, cela
Et la police administrative qu'est-elle devenue,
donc
La police administrative ne compte donc plus?
Tout cela est donc bien changé, et depuis
quand
Le véridique Journal fait dire notre ff. de
Bourgmestre que la commune n'a pas le droit
de subsidier les écoles libres, et, pour combattre
cette allégation, il cite l'article 9 de la loi du 20
Septembre 1884.
Quelle facilité réfuter
Malheureusement, M. Bossaert n'a pas dit ce
que le Journal lui fait dire.... M. l'Échevin
n'a parlé que des Bureaux de Bienfaisance et
des Fabriques d'Églises auxquels il est défendu
d'accorder des subsides de l'espèce. Et c'est M.
Colaert, soutenant le contraire, qui a eu tort.
ÉLECTEURS, ne l'oubliez pas.
L'enjeu de la lutte, ce sont ces écoles commu
nales que l'administration libérale a créées et
développées, et qui sont pour notre noble cité
un titre de légitime orgueil.
L'excellence de l'enseignement qui s'y donne
est attestée et par les brillants résultats des
concours et par la confiance grandissante dont
les entoure notre population.
Elles sont aujourd'hui fréquentées par deux
mille enfants
Chaque jour voit émigrer vers elles des
caravanes d'élèves, chassées des écoles congré-
ganistes par la désespérante insuffisance de 1 in
struction qu'on y distribue.
Eh bien, ÉLECTEURS, c'est ces écoles,
cés prospères, puissantes et méritantes écoles
qu'on s'en prend.
N'en doutez pas. Si, en une heure d'aberra
tion, les suppôts du Cercle noir devaient être in
vestis du pouvoir communal, vos écoles auraient
vécu.
Sous peine de forfaire leurs convictions et
de désobéir leurs maîtres les évêques, les clé
ricaux doivent vouloir et réaliser Ypres ce
qu'ils réalisent ailleurs.
Et ce qu'ils ont réalisé ailleurs, en voici le
triste, le honteux bilan
Suppression de 915 écoles communales et de
1,634 écoles d'adultes
Suppression des écoles normales d'instituteurs
do Bruxelles. Anvers, Jodoigne, Jumet, Hasselt;
Suppression des écoles normales d'institutri
ces de Bruxelles, Anvers, Hasselt, Namur, Lou-
vain, Mons
Suppression des athénées de Dinant, Ypres,
Thuin, Bouillon, Virton
Suppression des écoles moyennes de Gram-
mont, Ellezelles, Enghien, Brée, Ninove, Aude-
narde
ÉLECTEURS Prenez garde qu'on ne puisse
dire l'an prochain 11 y avait Ypres 3 écoles
primaires. MM. Colaert, Henritje et Cie en ont
chassé les instituteurs laïcs pour y installer
des petits-frères et des petites-sœurs
L'enseignement public, l'avenir intellectuel
do vos enfants, voilà l'enjeu de la partie qui va
se jouer le 19 Octobre.
ÉLECTEURS, bourgeois et ouvriers, sauvez
nos écoles
oooogoooo
Vous le savez, le parti clérical médite votre
suppression
Vous avez donné au pays des gages d'intelli
gence, de loyale et patriotique discernement
vous êtes l'élite de cette grande armée capaci-
taire laquelle le parti libéral a, en 1883, ouvert
les portes du scrutin.
Autant de titres la haine, aux rancunières
vengeances des gens d'église.
Ceux-ci ne sauraient vous pardonner d'avoir,
lors du formidable assaut de 1884, sauvé nos hô
tels de ville et assuré, dans toutes les grandes
communes du pays, le maintien des écoles pu
bliques menacées.
La sacristie veut vous ravir les droits dont
vous avez fait contre elle un si patriotique usage.
A vous de conjurer ce péril et de relever ce
défi.
A vous de protester solennellement, sur ce ter
rain si étroit de l'élection communale que la
rage cléricale vous dispute encore, contre de si
nistres et criminels projets
Capacitaires de droit, officiers, sous-officiers,
fonctionnaires, diplômés de tout rang, contre
maîtres de fabrique, vous tous, parvenus de
l'intelligence et sentinelles avancées de la démo
cratie, courez aux urnes.
Il s'est trouvé un parti assez audacieux dans
ses faciles triomphes pour faire litière de vos ti
tres et méconnaître votre dignité civique.
A vous de lui répondre, le bulletin de vote
la main.
mat de liberalen zeggen plakke ik aan mijnet,
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