Chronique locale. Le manifeste des candidats cléricaux. Notons 1. L'assainissement général des différents quartiers. 2. Le voûtement de l'Yperlée. 3. Le développement des égoûts. 4. Le pavement neuf de plusieurs rues et le repavement de toutes les autres. 5. L'établissement de trottoirs. 6. L'établissement du gaz d'éclairage 7. La nouvelle distribution d'eau, dont vien dra incontinent le complément. 8. Le bassin de natation (qui n'a pas son égal en Belgique). 9. Les jardins, les squares et les boulevards. 10. La restauration et le relèvement des édifi ces, tant religieux que civils. 11. La décoration des Halles. 12. L'abattoir, la construction des écoles, les marchés couverts, l'académie, le musée, etc. Peu de villes, même de plus grande impor tance, qu'Ypres, (nous ne parlons pas de Bruxel les et autres grandes cités), et pas une de l'im portance d'Ypres, ne sauraient invoquer leur actif des ouvrages aussi importants ni des chan gements aussi profonds, et ce qui est tout l'honneur des différentes administrations qui se sont succédé, c'est que tout cela a été accompli sans bouleverser les finances et sans obérer le trésor. Améliorer avec économie, transformer avec prévoyance et faire relativement grand, tel est le problème difficile qui a trouvé ici sa solu tion. C'est avec fierté que nous pouvons opposer l'état financier de la ville celui des villes qui nous entourent. De cet examen résulte l'évi dence que si nous avons fait beaucoup plus qu'elles, nous sommes néanmoins dans une situ ation infiniment plus prospère. Plus de travaux et moins d'impôts qu ailleurs. Un tableau comparatif mettra plus clairement en relief ce que nous tenons démontrer Bruges a une dette de 4,051,000 fr. Roulers a une dette de 1,000,000 fr. 1° Les centimes add. au foncier s'élè vent 0,52 2° id. personn. id. 0,62 Fr. 1,14 3° De plus on v paie un droit de patente de 4 °/o. 4° Un impôt sur le revenu imposable de 3 5° Un abonnement, réparti plus ou moins bien entre les habitants et rapportant annuellement fr. 40,000. Wervicq a une dette de fr. 200,000. Les centimes add. au foncier s'élèvent 0,30 Id. personn. 0,35 Droit de patente, 0,20 •Fr, 0,85 Il y a de plus, un abonnement, qui rapporte annuellement fr. 12,000. Courtrai a une dette de fr. 1,828.101-89 et est sur le point de contracter un emprunt nouveau. Les centimes add. au foncier s'élèvent 0,70 Id. personn. 0,50 Le droit de patente, 0,40 Poperinghe a une dette de 750,000 fr. Les centimes add. pour le foncier s'é lèvent Fr. 1,60 Id. Id personn patente 0,95 0,95 0,50 Fr. 2,40 Et comparez Poperinghe et toutes ces villes, administrées par des catholiques, Ypres, ad ministrée depuis cinquante ans par les libéraux. Ypres a une dette de fr. 550,000. Le3 centimes add. au foncier s'élèvent 0,51 Id. personn. 0,39 Fr. 0,90 Pas d'abonnement, pas de droit de patente. Et nous pouvons ajouter, sans crainte d'être contredit par personne, que, durant ce demi- siècle, la fortune immobilière de la ville a été décuplée et qu'elle est, l'heure actuelle, la plus riche de la province. Tous ces chiff res sont incontestables ce sont là des faits établis au grand jour et que toute la mauvaiso foi de nos adversaires ne saurait sous traire l'intelligence de ceux qui raisonnent. Aussi c'est avec la certitude d'avoir rempli consciencieusement notre devoir que nous nous présentons avec confiance devant le corps électoral, et qu'au nom du libéralisme, au nom du progrès et au nom du bien-être de notre chère et belle ville d'Ypres, nous vous deman dons de nous accorder vos suffrages. Nous vous prions d'agréer la nouvelle assu rance de tout notre dévouement. Aug. Beaucourt, H. Bossaert, C. Cardiriael-Snick, T. Cornette, Em. Gaimant, Ch. Hynderick. Ferd. Vandaele, Em. Verschaeve. A mesure que l'élection approche, la situa tion se dessine plus nettement. Les catholiques ne s'y méprennent pas et, rien qu'à voir eur mine déconfite, on devine tout de suite que eur confiance décline tous les jours. Il y a deux mois que, pour qui voit les choses de près et qui ne se laisse pas facilement prendre aux ba gatelles de la porte, il y a chez nos adversaires un retour la réalité des choses. Ils s'aper çoivent, hélas I trop tard, qu'ils avaient trop présumé de leurs forces et qu'ils comptaient trouver de la bétise là où ils rencontrent, heu reusement pour nous, de Ihonnéleté, de la loyauté et de l intelligence. Ils espéraient ne pas avoir compter avec l'honnêteté et que leur or aurait eu raison des scrupules des petits électeurs libéraux. Mais l|honnêteté existe un degre plus fort qu'ils ne s'y attendaient et l'or ne reçoit pas I accueil qu'ils en escomptaient. La loyauté, non plus, n'est entièrement éteinte, et si les sonneurs de cloches et leurs patrons ne connaissent la loyauté que de nom, plus d'un libéral la cultive avec amour. Nous connaissons les réponses, faites ces courtiers-marrons et un erabaucheur in corrigible, par de petits fonctionnaires qui ont conservé le culte du devoir et nous con statons avec plaisir qu'il y en a qui ont la loyauté de déclarer ce que le devoir com mande, et que plus d'un ne mâche pas ses mots pour mettre leur place ces gens qui ne font encore que salir la botte quand on la leur applique quelque part. L'intelligence, ah! c'est ici que la partie de vient rude. Us croient n'avoir affaire qu'à des imbéciles et, sots qu'ils sont, ils font miroiter aux yeux des électeurs de soi-disant avanta ges autant de grosses malices qui ne prou vent que la bèlise de ces exploiteurs de la crédulité publique. Mais l'Yprois est intelli gent; il raisonne et il voit clair. 11 faudra d'au tres lapins que les Henritje pour que l'électeur voie en eux des sauveurs. L'électeur n ignore pas que ces sauteurs ne sont que des saltimbanques de sacristie que leurs maladresses ne se comptent pas et que ce n'est pas en remplaçant la saine raison qui a toujours présidé aux destinées de la ville, par l'ignorance des Henritje. qu'on trouvera le pa radis au bout. Lelecleur, qui a des yeux pour voir, des oreilles pour entendre et une cervelle pour penser, sait parfaitement que la place des paillasses est sur les tréteaux et non IHôtel- de-Ville que partout où ils fourrent leur nez, c'est pour gâter les affaires et, qu'à la prospérité actuelle, la situation brillante des finances de la ville, ils ne sauraient substituer, en moins de temps qu'on ne le pense, que du désordre, du gaspillage et des impôts nouveaux. A une administration juste, équitable, pré voyante et intelligente,succéderait un semblant de Conseil qui recevrait son inspiration du curé, que ferait mouvoir le curé et qui tourne rait entièrement au profit de ce côté. Malheur celui qui ne serait pas l'humble esclave de ces pantins il n'y aurait plus pour lui que mépris et ruine. Et c'est cela qu'on nous offre Jamais. Cinquante ans d'administration libérale sont la preuve de sa sagesse les racines en sont trop profondément plongées dans le sol Yprois, pour que les petits doigts de nos petits faiseurs les en arrachent. L'administration a fait ses preuves et les autres n'ont jamais rien fait du tout, si ce n'est bla guer, mentir et tromper. Nous venons de lire, et les discours prononcés par les candidats cléricaux leur Association, et leur manifeste aux électeurs. Bien, absolument rien, de neuf. Ce sont les mêmes prétendus griefs d'il y a trois ans, d'il y a six ans, d'il y a neuf, douze ans, etc., les mêmes doléances, les mêmes plaintes, les mê mes déclamations... Griefs, plaintes, vingt fois rencontrés, réfutés, réduits rien et dont, cha que fois, le corps électoral a fait bonne justice... Guerre la rebeion accaparement de toutes les places exclusivisme odieux dédain des intérêts matériels diminution de la popula tion industrie languissante commerce en décadence indifférence toute tentative de relèvement gratuité outrée de l'instruction dépenses excessives pour l'enseignement et les écoles manque d'eau, etc., etc. Toute la ky rielle, nous le répétons, des vieilles lamênta- tions et des anciennes rengaines. Ah M. l'échevin Bossaert, parlant l'Asso ciation libérale, avait cent fois raison lorsque, après avoir démontré, une fois de plus, tout ce qu'il y a de vain, de vide et de creux dans les récriminations des cléricaux, il concluait en disant que le seul motif, la seule raison qu'ils avaient de vouloir arriver l'Hôtel—de—ville était.... qu'ils ne s'y trouvaient point les maî tres. C'est bien cela C'est 1 ôte-toi de là que je m y mette dans toute son hypocrite convoitise, dans toute sa cafarde appétence... Vous y êtes, vous libéraux,demeurés assez longtemps, beau coup trop longtemps c'est notre tour nous d y être, et les électeurs doivent nous aider nous mettre votre place! Ils feront eux, autrement et mieux, et, no tamment, ils feront renaître ici l'industrie comme Courtrai, Roulers et ailleurs Ils disent cela,et ne semblent pas se douter de la colossale absurdité d'allégations semblables. Ainsi, pour ne parler que de Roulers, per sonne n'ignore, comme M. Bossaert l'a rappelé Dimanche dernier, que c'est sous une adminis tration libérale, celle de M. Constant Dubois, que l'industrie a pris son essor Roulers et que les premiers industriels ont tous été des libé raux, tels que les Tant, les De Brouckere, les Rodenbach, etc., etcPersonne n'ignore non plus que, dans celte même localité, le système des eaux s'est développé en même temps que l'industrie, c'est-à-dire qu'on a créé des réser voirs au fur et mesure des besoins nouveaux, des installations nouvelles. El c'est ce qui a été fait dans toutes les localités industrielles que n'avantage pas le voisinage d'une rivière ou d'un fleuve ainsi Roubaix ainsi Tour coing, et le barrage récent de la Gileppe, opé ré dans l'intérêt de la ville de Vcrviers, en est un autre exemple surabondant... Qu'on cesse donc d'invoquer ce qui se passe Roulers et quon cesse aussi de comparer l'une ville __Z353~

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Le Progrès (1841-1914) | 1890 | | pagina 2