par exemple, le malheur des temps venait
mettre obstacle la prospérité de l'entreprise.
Donc, le révérend père Henri, supérieur des
dits frères de la Charité de Jésus, et le frère Jé
rôme, du même ordre, s'exhibèrent aux popula
tions ébahies et heureuses.
A peine arrivés, ils proclamaient son de
trompe, que la maison conventuelle qu'ils fon
daient était destinée recueillir des orphe
lins, et qu'eux-mêmes, dans leurs moments per
dus, ils allaient soigner les malades pauvres
domicile.
Une maison fut louée oh une maison de
petite apparence, pour commencer.
Un mobilier fut acheté, bien modeste il est
vrai, mais avec promesse formelle faite aux négo
ciants de l'augmenter bientôt, lorsque les nou
veaux frères qui ne pouvaient manquer d'arriver
seraient venus s'adjoindre aux deux révérends
déjà en fonctions.
Un service de vaisselle et de faïence de table
pour douze personnes. Des lits, literies, garnitu
res de lavabos pour six. Des chaises, tables, ar
moires, le reste, enfin, l'avenant. Un règlement
d'ordre intérieur fut élaboré et arrêté. Des car
tes de visite au nom de Frère Jérôme, reli
gieux des Frères de la charité Watou-Abeele
furent distribuées un peu partout.
Le nouvel ordre était fondé
Il ne restait plus qu'à l'exploiter.
Les révérends firent ce qu'ils appellent une
visite de politesse au curé de Watou ils lui
firent part de leurs intentions, en lui laissant en
tendre que, religieux français, venus de Paris et
de Lyon, ils venaient en Belgique fonder une
succursale des maisons mères qui existaient dans
ces villes.
Le curé les engagea faire une visite l'évê-
que de Bruges.
Un dds révérends s'adressa l'évêché, et, ce
qu'il déclare, reçut de l'évêque l'assurance que
s'ils avaient l'appui d'évêques français, il leur
donnerait l'autorisation de rester Watou.
Les quêtes commencèrent.
Elles furent, semble-t-il, productives.
Ils parcoururent les Flandres et la province de
dlainaut, visitèrent certaines parties de la Fran
ce, sonnant la porte des couvents, s'adressant
aux particuliers et recevant partout le meilleur
accueil, grâce l'exhibition de papiers parfaite
ment en règle et de certificats signés de noms
ronflants et aristocratiques.
Cet état de choses se prolongea pendant quel
ques mois.
Mais voici qu'à la fin du mois de Septembre,
la justice s'avisa de mettre le nez dans les affai
res des deux saints hommes et un beau jour le
révérend frère Jérôme se vit arrêté et amené
la maison d'arrêt de Furnes, sous la prévention
d'escroqueries.
Cela se passait le 30 Septembre.
Au moment où la gendarmerie allait le cueillir
son couvent, le R. P. supérieur de l'ordre se
trouvait en tournée en France.
Quelques jours après il revenait au logis, rap
portant environ quatre cents francs, produit des
quêtes qu'il venait de faire.
Mais les mauvais jours étaient arrivés.
Et frère Henri alla rejoindre son révérend frère
en N. S. sur la paille numide des cachots. ou
plutôt se vit colloqué dans une cellule bien
sèche de la prison de Furnes.
L'instruction releva charge des Frères de la
Charité de Jésus dix-sept faits d'escroquerie.
Elle aboutit leur renvoi devant le tribunal
correctionnel de Furnes où ils comparaissaient
cette semaine.
Le ministère public a soutenu que les préve
nus avaient employé des manœuvres frauduleu
ses, et fait usage de fausses qualités pour se
faire remettre des fonds, meubles, etc.
Il prétend notamment que les Frères de la
Chanté de Jésus de Watou ne sont pas de véri
tables frères, qu'ils n'avaient ni le droit de por
ter l'habit religieux, ni celui de prendre la qua
lité de religieux.
Ce qui n'empêche que le frère Jérôme et le
frère Henri se pavanaient l'audience dans un
splendide costume de religieux soutane et
camail de drap noir, chapeau d'ecclésiastique
français, col blanc, et... pas de culotte.
Ce dernier détail n'a pu, naturellement, être
constaté l'audience, mais il paraît qu'il a été
révélé per l'instruction préparatoire.
L'audition des nombreux témoins, et l'interro
gatoire des prévenus ont fait connaître de cu
rieux détails relatifs leurs antécédents, et la
manière dont se fondent certains couvents et
certains ordres religieux.
Le père supérieur, frère Henri, alias Louis
Delplanque, est un ancien soldat français, libéré
du service militaire en 1884.
Il s'établit successivement comme domestique
dans divers couvents de Hollande et de France.
En 1886, il devient novice dans un couvent de
rédemptoristes près de Nancy.
Il passe successivement, en la même qualité,
chez les Frères des Ecoles chrétiennes, Paris,
et chez les Frères de la Sainte-Famille, Belley
(Ain).
En 1888, il devient frère lui-même au couvent
des Frères de la Charité Chasse, puis l'éta
blissement de Menestruel, du même ordre,
Poncin (Ain).
C'est en cette qualité de frère de la Charité
que, pendant deux ans, il remplit, au profit de
son couvent, le3 fonctions de frère quêteur.
Muni d'attestations délivrées par le maire et le
juge de paix de Poncin, et contresignées par un
évêque français, il parcourt successivement le
Sud et le Nord de la France.
Il faut croire que le métier lui plaisait.
Mais il paraît qu'au lieu de l'exercer au profit
de son couvent, il trouva préférable de le conti
nuer pour son compte personnel.
Aussi, le voyons-nous quitter les frères de la
Charité de Poncin, et diriger ses pas vers la
Belgique, après avoir fait, Lyon, l'acquisition
d'un costume religieux tout flambant neuf.
Et, quelle que fut sa modestie, il dut se rési
gner accepter les fonctions de R. P. Supérieur,
auxquelles il fut élu l'unanimité... du seul
membre de la communauté.
De passage Amiens, il rencontre dans un
asile de nuit tenu par un abbé, un certain Henri
Vicart qui remplissait dans cet établissement les
fonctions de cuisinier.
Il lui fit part de ses projets et de ses espé
rances.
Le cuisinier n'hésita pas il abandonna ses
fourneaux, suivit le frère Henri Lille, et entra
avec lui dans une maison de confections.
Une demi-heure après, il en sortait complète
ment métamorphosé.
Au lieu d'un cuisinier ancien repris de justice,
ayant subi quatre condamnations variant de
huit jours trois mois de prison du chef de
vagabondage, la maison de confection lançait
sur le pavé de Lille un religieux répondant au
doux nom de frère Jérôme et ayant l'air tout
confit en dévotion.
L'ordre des frères de la Charité de Jésus
comptait un membre de plus
Et la communauté tout entière faisait quelque
temps après son entrée Watou.
Le système de défense du R. frère Henri est
curieux.
Il sontient et fait plaider par son conseil. Me
De Haene, qu'il n'y a dans son chef aucun usage
de fausses qualités.
Religieux je suis, s'écrie-t-il l'habit que je
porte, j'ai le droit de le porter l'ordre dont je
suis le supérieur existe je l'ai fondé, et j'avais
le droit de le faire J'ai été frère au couvent de
la Charité Poncin la qualité de religieux m'est
acquise.
L'ordre que j'ai fondé n'est pas reconnu, c'est
vrai mais c'est l'histoire de tous les ordres
religieux existant dans les premiers temps de
leur existence. Le premier religieux venu peut
fonder un ordre, comme je l'ai fait, sauf l'au
torité supérieure ne pas le reconnaître plus
tard ou ne pas l'approuver.
Si on m'avait laissé continuer, j'aurais étendu
mon œuvre elle aurait infailliblement réussi, et
je suis convaincu que mes supérieurs ecclésias
tiques m'auraient donné tout l'appui et toutes
les reconnaissances désirables.
Le tribunal correctionnel de Furnes n'a pas
admis ce système de défense.
Il a trouvé que les faits reprochés aux préve
nus constituaient bel et bien des escroqueries, et
il leur a infligé chacun une peine de deux an
nées d'emprisonnement.
Les révérends frères Jérôme et Henri ont im
médiatement interjeté appel du jugement qui
met obstacle l'accomplissement île la sainte
mission qu'ils avaient assumée.
On écrit de Mariakerke-Ostende
Il paraît officiel que la vente de la partie des
dunes situées entre Mariakerke-Albertus et le
rond point (Chalet Royal), se fera incessamment.
Avis aux spéculateurs et hôteliers, ils trouve
ront dans cette entreprise en y ajoutant de nom
breuses petites fêtes intimes et des jardins d'hi
ver, tout en prolongeant ainsi la saison, un
véritable succès et un excellent placement d'ar
gent.
N'oublions pas que Mariakerke laubourg
d'Ostende est le point de mire de plus d'un.
Ostende est arrivée son apogée, tout est bâti,
et le3 yeux sont braqués avec avidité sur ce
coquet point du Littoral.
meeeOCetc<.n*j—
Devant l'éclatant succès des Framboises, Ju
les Klein vient d'arranger pour le Chant cette
ravissante valse. Paroles très convenables. Deux
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Klein Dernier SourireNuage de Dentelle, Par
fums Capiteux, Vierge de RaphaëlLèvres de Feu,
Patte de Velours, Pazza d'Amore, Cuir de Rus
sie, Cerises Pompadour, Au Pays Bleu, Diamant
du Cœur; des polkas élégantes Cœur d'Artichaut,
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Voir la suite la 4e page.