50e ANNÉE, 25 Novembre 1890. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. AVIS IMPORTANT. Chemin de fer. Résumé politique. Chronique locale. Elections Communales, Députations et enquêtes. l\° 94. Dimanche, 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. Le PROGRÈS sera envoyé gratuitement jusqu'au premier Janvier, aux personnes qui s'abonneront pour une année, dater de cette époque Heures de départ partir du Octobre d'Y près pour l'opennghe, 6-50 9-09 10-00 12-07 3-00 YPRES-FURNES. FURNES-YPRES. C'est Dimanche prochain qu'auront lieu en Italie les élections législatives. Le résultat de ce scrutin intéresse l'Europe entière les popula tions italiennes sont appelées se prononcer sur la politique de M. Crispi, sur l'attitude qu'il a prise l'égard de la I rance et surtout sur la triple alliance et les charges écrasantes qu'elle impose au pays. Le corps électoral se prononce- ra-t-il en pleine et entière connaissance de cause? 11 est quelque peu permis d'en douter quand la statistique nous apprend que sur mille électeurs il y en a 480 qui ne savent pas lire. Quoi qu'il en soit, le vote aura une importance considéra ble, car il décidera, au moins pour quelques années, de la politique de l'Italie. Les partis sont fort divisés en Italie il y a les ministériels purs, les ministériels modérés, les ministériels progressistes ce sont les plus nombreux et tous sont crispiniens. Viennent en suite les démocrates purs, les indépendants, les indépendants démocrates, les démocrates pro gressistes, les monarchistes libéraux, les monar chistes progressistes, les progressistes modérés, les progressistes radicaux, les radicaux purs, les radicaux socialistes, les radicaux démocrates, les socialistes purs, les socialistes irrédentistes, etc. On voit qu'il y en a pour tous les goûts. La Chambre que l'on va remplacer se compo sait de 500 membres il y avait 350 ministériels, 70 opposants et 80 flottants. La Chambre qui va venir sera composée peu près de la même laçon, s'il faut s en rapporter aux espérances de M. Crispi et de ses partisans. Le premier minis tre compte en effet qu'une majorité d'au moins deux cents voix le maintiendra au pouvoir. Seu lement et ce détail a son importance c'est en promettant et en faisant promettre par ses fidèles qu'on fera des économies et que de nou veaux impôts ne sont plus craindre, qu'il espère arriver ce résultat. Or, comment l'Italie vaincra-t-elle les difficultés financières qui l'as siègent sans augmenter les charges publiques Voilà ce que M. Crispi n'a pas dit avant le scru tin. Le dira-t-il après Signalons un incident assez amusant de l'ex cursion de M. Crispi Turin. Au moment où il se disposait monter dans une voiture munici pale, les chevaux se sont cabrés avec tant de violence et de persistance qu'on a dû faire mon ter le premier ministre dans la seconde voiture. Le public s'est fort amusé de l'incident, préten dant que les chevaux étaient anti-ministériels et que le cocher devait lire le Secolo. La situation devient de plus en plus menaçante en Portugal pour la Dynastie. Un certain nom bre d'étudiants de l'Académie de Coïmbre vien nent d'adresser au pays un manifeste dont voici la conclusion Du roi et des institutions il n'y plus rien attendre, n'est-ce pas Eh bien renversons le roi renversons les institutions. C'est cela que le parti républicain doit travailler. Du moment que la monarchie dirige contre nous le glaive des persécutions, dirigeons contre la monarchie le glaive de la révolution. Le Secolo affirme que ce document est signé par les étudiants les plus intelligents de l'Aca démie. UNE VENGEANCE. Le bataillon du 3me de ligne, en garnison en notre ville, nous quitte le 16 Décembre pour Et- terbeek. Cette nouvelle, dont la signification n'échappe personne, s'est répandue avec la rapidité de l'éclair, jetant partout la stupeur et donnant lieu aux commentaires les moins flatteurs. En effet, rien n'explique ce coup de théâtre, et bien embarrassé serait le stratégiste le plus retors pour trouver cette mesure inique, la moindre cause, dictée par de3 nécessités straté giques. 11 est contraire tous les précédents de dépla cer une garnison, cette époque de l'année, sans que la défense du pays le réclame il n'y a que la politique, l'âpre et haineuse politique cléricale, pour nous jouer de ces tours de Scapin. Ah ils l'avaient bien dit, nos faiseurs cléri- après la journée du 19 Ils allaient eaux, se venger ils allaient réduire la ville la plus noire misère il fallait l'aftamer. C'était, di saient-ils, la seule manière de la rendre souple et de lui faire crier: pitié! Un libéral, qui §agne trop facilement son pain, cela est fier, m- épendant faisons-lui mordre la poussière, et nous en serons maîtres. La garnison, cela jette la prospérité dans une ville cela en fait l'ani mation, cela lui donne du cachet et puis cela est souvent entâché ou soupçonné de libéralisme. Finissons-en et en route pour Etterbeek Le public ne s'y trompe pas et c'est bien ainsi qu'il a accueilli cette écrasante nouvelle. 350 hommes, 20 officiers, tous bien vns par une population qui a été élevée au milieu des clairons et des tambours, tout cela disparaît, laissant derrière eux des appartements vides et des maisons où les araignées rappelleront aux propriétaires punis les hôtes joyeux d'autrefois. En lieu et place, une école régimentaire, com posée de trois officiers et quatre-vingts petits pioupious en herbe. C'est navrant, désolant et surtout révoltant. Et c'est pour loger des enfants qu'on a ces magnifiques casernes Et c'est pour cela qu'on entretient ces bâtiments spacieux, grands frais Et quand donc en fera-t-on un couvent de capucins Cela viendra peut-être et plus tôt qu'on ne pense. Capucinière et misère, cela mar che toujours ensemble. Tous Labres Et ceci n'est pas le moindre camouflet que nos maîtres nous appliquent. Nous avions déjà, en vérité, des gages non équivoques de l'amour que nos cléricaux professent pour la prospérité de leur chère ville d'Ypres nous avons déjà enre- f;istré le festival de la Tuyndag nous avons eu es manœuvres militaires, dont tout l'avantage a été pour les communes environnantes, et tout cela grâce la sollicitude de nos représentants, qui ont horreur,et de l'armée, et de son budget. On a vu comment les salons de nos marguilliers resplendissent sous la main des ouvriers étran gers et l'équipement des Blaume-Koussen fourni Çar des Bruxellois, la barbe de nos marchands prois nous avons vu le cas que font, en paroles, du commerce localtous ces gens qui ne rougissent pas de parler d'industrie et qui, sous main et souvent ouvertement, en mé ditent la ruine. Nous avons assisté ce spectacle écœurant et nous en avons souffert plus que nous ne saurions le dire. Nous pensions que la mesure était pleine et, qu'instruits par la répro bation que leur conduite a suscitée, ces sème- misère auraient enfin compris la laideur de leur faute mais non, ils ont juré la mort de la ville, il faut que leur vengeance soit complète. Le départ du beau bataillon d'infanterie, voilà le coup de pied de l'âne, de tous les ânes conjurés Ah vite, Messieurs les battus du 19. C'est le moment, cassez les élections. C'est là qu'on vous attend A DEYNZE. La proclamation suivante a été adressée aux habitants de la ville de Deynze Le règne de la justice a pris fin, celui du bon plaisir commence La Députation permanente, fidèle son déplo rable passé, poursuivant ainsi le système insol- lemment inauguré l'élection de M. Paul Van Heuverswyn, vient de fausser la signification des scrutins des 19 et 26 Octobre. En consommant cette iniquitéelle espère provoquer la ruine de vos espérances, mais c'est sa propre déchéance qu'elle a seule ainsi préci- Êitée. Il n'y aura en effet qu'une voix parmi les onnêtes gens, pour réclamer de la législature et au besoin pour lui imposer le complément na turel et indispensable de la loi qui a enlevé, il y a peu d'années aux Députations permanentes, LE PROGRÈS vires acquirit eundo. ABONNEMENT PAR AN Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. 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Le Progrès (1841-1914) | 1890 | | pagina 1