Chronique locale.
L'ENQUÊTE.
Autour de l'enquête.
AVIS IMPORTANT.
Ou comprend qu'il n'ait paa insisté et qu'il
ne soit venu a la pensée de personne que les opé
rations pussent être annulées dans un cas sem
blable.
Et c'est pour de pareilles futilités qu'on annu
lerait d'office des opérations non contestées
On remarque cette occasion, combien nos
lois électorales sont vicieuses c'est ainsi que les
instructions ministérielles de M. Devolder, du
23 Septembre 1890, prescrivent au président du
bureau principal de choisir les scrutateurs parmi
les plus jeunes électeurs que l'article 104 et
suivant et l'article 108 des lois coordonnées exi
gent que le bureau principal soit constitué cinq
jours avant l'élection pour toutes les opérations
Préliminaires essentielles, et même pour celles
u jour du scrutin il n'y a alors aucun électeur
présent.
Comment serait-il possible de contester et
d'annuler des opérations sur lesquelles les pres
criptions légales sont si équivoques et où il
n'existe aucun intérêt sérieux, et sous un pareil
prétexte
Ce serait l'arbitraire absolu.
Un renseignement du Journal de Bruxelles
sur la date laquelle se feront décidément les
changements dans les garnisons d'Ath et d'Ypres
ordonnés puis retardés dans les conditions que
nos correspondants de ces villes ont rapportées
Ces changements n'avaient pas été seulement
arrêtés en principe, ils avaient fait l'objet d'avis
formels. Mais ce qui est surtout étrange dans les
explications du journal officieux. C'est ce souci
de l'intérêt des études de l'école en question
complètement oublié il y a quelques jours et
devenu prépondérant tout coup.
Enfin nous l'avons eue, l'enquête, cette terri
ble enquête qui devait faire rentrer, tout
jamais, dans les noires profondeurs du sein de
notre planète, ces affreux libéraux qui ne vivent
que de fraude, d'astuce, de mensonge et de som
bre perversité.
MM. les membres de la Députation perma
nente sont descendus en notre ville le Jeudi
matin, ils ont vu, entendu, pesé et repesé tout ce
qu'ils avaient voir, entendre, peser et
repeser et n'ont quitté que le Vendredi vers le
soir.
La Députation permanente était saisie d'une
réclamation portant sur cinq points principaux:
Discordance entre le nombre des votants et
celui des bulletins.
Participation au vote de personnes n'y ayant
pas droit.
Corruption et pression de la part des Admi
nistrations publiques.
Votes bulletin ouvert.
Défectuosités des isoloirs.
Cette réclamation était signée par tous les
principaux membres catholiques des bureaux et
les moutons de Panurge que le hasard y avait,
par mégarde, placés.
L'enquête n'a roulé que sur les deux derniers
chefs, les réclamants ayant renoncé aux trois
premiers.
Alors pourquoi ont-ils introduit ces trois pre
miers chefs d'accusation C'est donc une sottise
qu'ils ont commise Comment diantre peuvent-
ils commettre si grosse sottise Ah, pourquoi
Pourquoi le néflier ne porte-t-il pas d'oranges
Pourquoi les fauvettes ne font-elles pas des oeufs
faire des omelettes Parce que le néflier ne
Sent porter que des nèfles et la fauvette pondre
es œufs de fauvette. C'est bête comme cnou.
Tel est le commencement de tout ce tapage.
N'avons-nous pas dit que la montagne allait ac
coucher d'une souris Nous ne sommes encore
qu'au premier temps de cet enfantement et
voyez comment déjà cette montagne se désem
plit.
Voici le second temps.
Il s'agit de mettre au jour les votes bulletin
ouvert.
Il y en a deux, peut-être bien trois, disent les
libéraux, et ils les citent. Ce sont trois libéraux
qui sont sortis, nonchalamment et sans la moin
dre arrière-pensée, de leur cellule, regardant
leur bulletin et se dirigeant ainsi vers l'urne, au
lieu de l'avoir, au préalable, replié dans l'iso
loir. Ce sont des personnes dont l'opinion est
connue depuis le plus vieux pensionnaire du
Nazareth jusqu'au plus jeune elève du Collège
épiscopal qu'elles montrent leur bulletin ou
qu'elles le fourrent dans leurs bottes, c'est le
même diable, et elles sont au-dessus de toute in
fluence étrangère.
Les catholiques, qui sont aussi brouillés avec
l'arithmétique qu'avec la sincérité, disent
quatre, cinq ils disent cela du bout des lèvres,
comme s'ils ne désiraient pas que cela fût
entendu de loin d'autres disent huit, quinze,
une masse, mais ils se gardent bien d'en citer
les nomB, ou s'il s'agit de catholiques ou de libé
raux ils ont retenu le chiffre, mais pas les
noms. Fichue mémoire, tu leur joues là un tour
de pendarde
Et que dit le procès-verbal Bernic.
Crevée la bulle de savon
Vient enfin l'installation des isoloirs
Ici toute la meute était au poste, la fois.
Des jappements, des glapissements et des aboie
ments, déchirer les oreilles de MM. Vanhee et
Vercruyssen. Mais ces Messieurs tiennent bon et
ils écoutent ce tintamarre avec une patience que
d'aucuns admirent, mais que tout le monde
n'aurait pas.
Dans les isoloirs tout est vicieux le secret
du vote n'est pas garanti la disposition en est
défectueuse; on atout changé: leur emplacement,
le bois oui. le bois n'en est plus le même que
le 19 il y a des traces de clous on y a, dans le
temps, attaché une ajoute la cloison de sépara
tion et la preuve c'est que voilà, il y a là au bord
de la cloison un trou ce ne peut être que le
trou fait par un clou c'est un avocat qui a
trouvé ce trou mais il y a encore un autre trou,
un tout petit trou, produit comme le premier
par un clou c'est un savetier qui a trouvé ce
second trou et ce n'est pas tout, et patati et
patatou, enfin, vite, la potence, et ce n'est pas
trop pour ces gredins de libéraux.
Nous ne discuterons pas ces balivernes, seule
ment nous dirons, et c'est là le nœud de la ques
tion, que quelle que soit l'installation, quelle
que soit la structure des isoloirs, il y a toujours
moyen de frauder plus ou moins et de se com
muniquer ce qui devrait rester secret. On au
rait beau modifier les appareils, la fraude ne sera
jamais complètement empêchée, si quelques-
uns veulent s'y prêter et si le bureau ne fait pas
son devoir. Mais est-ce que les deux partis n'ont
pas leurs représentants et un égal intérêt se
surveiller mutuellement Que fait-on donc des
scrutateurs et des témoins et le président donc?
Ces présidents, ces scrutateurs et ces témoins ne
sont-ils pas là pour surveiller les opérations, et
ne sont-ils pas là pour signaler les irrégularités
au moment même qu'elles se commettent?
Voilà pour la fraude.
Y a-t-il un seul homme de bonne foi qui ose
rait nier que, dans ces isoloirs, peut voter qui
veut, sans qu'on surprenne son vote, s'il ne veut
pas le laisser voir? Et le secret du vote ne serait
pas garanti
Enfin et dernier point, pour couper court ces
misérables chicanes. Qui a fait ces cellules; et sur
quel modèle ont-elles été faites
Ces cellules ont été faites en 1878 Bruxelles;
le gouvernement de cette époque en a envoyé
sept Ypres, confectionnées d'après ses don
nées, comme il en a envoyé partout, avec in
struction aux villes d'en confectionner d'autres,
d'après ces modèles, s'il en était besoin. L'Ad
ministration en possède une dizaine en tout sem
blables au type officiel, et jamais on n'y a tou
ché, pour les modifier en un sens quelconque.
Toute modification, en supposant qu'on eût
cédé au caprice d'un grincheux quelconque, eût
été dangereuse par cela qu'on se fût écarté du
modèle primitif. Voilà pourquoi les isoloirs sont
ce qu'ils ont été de tout temps et voilà pourquoi
les criailleries de ces gensqui ne crient si fort
que pour ne pas s'avouer morts, ne sont qu'une
vaine parade de pitres battus et pas contents.
C'est la grimace que fait la montagne quand
elle accouche d'une souris.
Et comme dernier trait piquant de tout ce ta
page autour de ces couloirs, c'est qu'ils ont été
construits, dans le temps, d'après les dessins et
les indications de feu Monsieur Malou, le minis
tre, et leur maître tous nos faiseurs cléricaux.
Est-ce assez comique
La présence de Messieurs les Députés Perma
nents l'Hôtel-de-Vil le y a attiré celle de cer
tains cléricaux, qui n'y avaient été point appelés.
Ç'ont été naturellement les plus mal élevés. Il
ne nous a point déplu cependant de les y voir et
nous regretterions même qu'ils n'y fussent ve
nus. Messieurs les Permanents, témoins de l'at
titude insolente de ces individus et de la violence
de leur langage, ont pu constater,, de visu et au
dit u,, ce que le parti catholique parmi bien
d'honnêtes gens sans doute, compte d'indignes
polissons et d'ineptes voyous. 11 s'est même
trouvé parmi ceux-ci un repris de justice conT
damné pour 3 vols, 1 vol qualifié et 2 attentats
la pudeur Presque merci ces féroces faméli
ques. Nos juges ont dû partir bien édifiés
La Société des Capacitaires Libéraux offre,
Dimanche, 7 Décembre, ses membres un Con
cert suivi de Bal.
Cette fête aura lieu 7 heures précises du soir,
dans la grande salle de la Tête d'Argent, rue de
Lille, en cette ville.
SOCIÉTÉ DES CHŒURS D'YPRES.
Mercredi, 10 Décembre, aura lieu, en la gran
de salle de VAigle d'Orle premier Concert pour
Dames. La Commission, désireuse comme tou
jours, de donner aux membres une soirée des plus
attrayantes, s'est acquise le concours de Mlle
Dîna Beumer.
Les personnes qui voudraient faire partie de
la Société, sont priées de s'adresser au Secrétaire,
M. Arthur Dalmote, rue de l'Etoile, 19.
La cotisation annuelle est de 10 fr. On ne
paye plus de droit d'entrée.
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THÉÂTRE.
Le directeur du théâtre de Bruges a fait dé
buter sa troupe par quelques opéras choisis. Le
succès a été rapide, car tous les artistes ont fait
preuve de talent et d'expérience. Les habitués
auront ainsi pendant tout l'hiver l'occasion de
charmer leurs longues soirées.
L'Administration Communale de la ville
d'Ypres devrait tacher de s'entendre avec le di
recteur pour donner Ypres pendant la saison
quelques représentations. Ce serait un excellent
moyen d'être agréable une grande partie de la
population.
Èn parlant de théâtre, nous lisons dans la
Gazette le petit article qui suit et qui se rapporte
M. Gounod, un de nos plus célèbres composi
teurs.
Le Conseil Communal, qui prend toujours
cœur ce qui peut contribuer aux intérêts de la
ville, n'hésitera pas, nous en sommes convain
cus, et votera le crédit nécessaire.
i»
On offre une place de Conseiller communal
catholique celui qui pourra citer une seule
élection qui ait été annulée pour vice de couloir.
Nous avons pris des renseignements ce sujet, et nous
pouvons confirmer que ces déplacements sont en effet dé
cidés en principe. Toutefois, dans l'intérêt des études de
l'école régimentaire précitée, ils n'auront pas lieu avant la
fin de l'année scolaire.
Et nunc erudimini.
Le Monde artiste dit que M. Gounod vient d'être
assez gravement malade.
M. Gounod habite actuellement le château de la fa
mille de Beaucourt, aux environs de Pont-l'Evêque, il a
été d'abord atteint d'une bronchite, que sont venus com
pliquer des malaises sérieux, des oppressions, des étouf-
fements, causes d'insomnies, pour le malade.
Aujourd'hui, M. Gounod est entré en pleine conva
lescence il ne s'occupe guère de musique, et il passe la
plus grande partie de ses journées faire des patiences
avec des dominos.