i Chronique locale. m Dans la séance du Conseil communal du 17 Janvier, M. l'Echevin Bossaert, ff°ns de Bourg mestre, a donné lecture de deux arrêtés de la Députation permanente de la Flandre occiden tale annulant les élections d'Ypres. Nous repro duisons textuellement ces deux pièces, qu'il suffit de lire pour en saisir la Baveur et le parfum du plus pur jésuitisme. Un public nombreux et choisi assistait cette mémorable séance et a, par son attitude discrè tement expressive, manifesté plusieurs reprises son étonnement, aussi grand que son indigna tion. M. Colaert avait les oreilles rentrées. Yoici la première La Députation permanente du Conseil provincial de la Flandre Occidentale, Vu la requête reçu au greffe provincial le 28 8br®1890, par laquelle MM. Colaert et C'® d'Ypres réclament con tre la validité des opérations électorales qui ont eu lieu dans cette ville, le 19 du même mois', pour le renou vellement partiel du Conseil Communal, réclamation fondée sur ce que le secret du vote et la sincérité du scrutin n'ont pas été suffisamment garantis par suite, notamment, de la disposition défectueuse des isoloirs et des faits de pression et d'intimidation exercés sur un grand nombre électeurs qui ont voté bulletin ou vert Vu notre arrêté du 13 Novembredernier, ordonnant qu'il sera procédé une enquête administrative au su jet des faits artietilés par les réclamants, et .désignagl Van Bee ét"Vercriiysse, membres de notre Col lège,- pour faire ladite"enquête Vd le^çqûg^vefSaux de l'élection et toutes les au- trelrpièfli» dû dôi^fer' Vu le jjreoès-sèïbat de l'enquête administrative et le rapport do MJte député Vercruysse Qm l'çxpôsé fait ep séapee publique du 9 Décembre parie mémo député - Vu les'loi a électorales .coordonnées En^ee qui cfticernè disposition défectueuse des in- s^llations électorale^- |Considérabt qj'il réspfïe^autant de l'enquête que'de Texaugfflt des liOTX nuC^Wti&erté de l'électeur et le'ae- *<yet «ft -Vote n'étaient pas«entièrernent sauvegarde's- .-Considérant qu'au milieu des salles d'élection se trouvaient deux isoloirs adossés et de chaque côté, dans Iôs encoighurear-deux isoloirs jumelés j Considépaht*~que les électeurs se trouvaoiydauâ'les couloirs juxtajfîipés n'étaient pas abrités par.- -iin écran interceptant la*''vue d'un isoloir à-4'aiotre que la planche de refend des isoloirs ne formait pas jsuffiçàm- ment saillie sur les pupitres pour empêcher*les.élèctêurs, de contrôler mutuellement leur-Y;pte Considérant que les inconvénients de, la disposition - vicieuse des compartiments isolés etaient-^plUf graves encore dans le second.bureau (salle des'pompiers) par suite du peu de largeur de la place Considérant que les défectuosités des installations- ont permis certains membres des bureaux, dé consta ter dans quel sens votaient les électeurs qui se trou vaient dans les isoloirs latéraux que lors de l'enquête^ plusièurs témoins ont déclaré avoir surpfis, même s^cs le vouloir, le vote d'électeurs se trouvant dans le.edSi- partiment voisin Considé que, dans rant la 3® section., an-group»' d'électeurs se tenait en permar^Sce, envahissant lnr»o 1 rnoai«t7û Qll hllPOail pf OÎTl! if loo vrr»fniViid local réservé au bureau et espi( par les électeurs qui usaient dg^iSOioirs ces niquer sens ils voyaien "^onnaâi4 '"oloirsX.-^ électeurs?!.' commu- ue tel les vjjteS êmT# j^côté Ôpposé;^ es témoins ont entenfj;*" xdans ou tel électeur émettart son vote Considérant que dans les 3® et 4e bureaux les com partiments isolés n'étaient pas adossés au mur, mais se trouvaient au milieu de la salle et que des électeurs ont circulé tout autour pendant la votation Considérant qu'à différentes reprises il y a eu simul tanément deux électeurs dans le même isoloir que ces faits se sont produits notamment aux 2e et 3e bureaux Considérant que c'est en vain que dans les lr et 4® bureaux, certains scrutateurs et témoins oqt protesté contre les défectuosités du matériel électoral réclamant que la cloison séparative des isoloirs jumelés fût allon gée ou que certains isoloirs fussent supprimés Considérant que ces faits .sont d'autant plus graves que déjà, en 1887, setoblabfes, réclamations ont été produites lors du ballottage ét. que l'administration communale d'Ypres est.restée en'défaut d'apporter aux installations les modifications rreeaséhires afin-rd» ga rantir complètement le secret'du v0 jsi i- m, -mm.* Considérant que de l'ensemble des dépositions d'un grand nombre de témoins il appert que, lors des élec tions du 19 Octobre, il était d'autant plus aisé pour les membres des bureaux et les témoins de vérifier dans quel sens votaient les électeurs que les compartiments étaient plus rapprochés entre eux que lors de la visite des lieux faite au cours de l'enquête Quant au 2® chef de réclamation Considérant qu'il résulte de l'enquête que dans cha que bureau un grand nombre de personnes appartenant principalement la classe des petits électeurs ou dé pendant un titre quelconque d'une administration pu blique, ont fait connaître leur vote, soit en agitant leur bulletin ouvert, sous prétexte de faire sécher l'encre, soit en appuyant le doigt sur la case dans laquelle ils avaient tamponné, soit eu levant le bulletin au-dessus de la tête, comme pour vérifier si le point noirci était encore humide Considérant que dans le 2® bureau, certains électeurs .ont tamponné leur bulletin en l'appuyant sur la cloison latérale de l'isoloir de façon émettre publiquement leur vote Considérant que si, lors de l'élection, les témoins n'ont pas fait acter une protestation au procès-verbal contre les faits précités, c'est parce qu'ils ignoraient que ces abus s'étaient produits dans tous les bureaux et constituaient ainsi un système de fraude concerté pour violer le secret du votej,^ Considérant que LenSémble de tous ces faits a dû exercer une influence décisive sur le résultat du scru tin qu'il importé, en effet, de ne pas perdre de vue que certains candidats de la liste Beaucourt n'ont qhténu qu'un nombre de suffrages dépassant da M le chiffre de la majorité absolue et que, du reste,""l'écart entre les deux listes n'est guère considérable Arrête i Art. 1. L'élection qui a^e^'eu Ypfes; le 19 Oc tobre 1890, pour le renouvellement partiel du Conseil communal, est annulée. Art. 2. Les électeurs de cette ville seront convoqués un Dimanche l'effet de procéder une nouvelle élec tion, en vertu d'une décision du Conseil communal; dans le délai de 15 jours déterminé par l'art. 263 des lois électorales coordonnées. Cette décision fixera au Dimanche suivant le jour du hallqttagç éventuel. Les lettres de convocation l'indi queront. Les candidats devront être proposés au moins 5 jours francs avant celui où l'élection aura lieu. Chaque pro position devra être signée par 20 électeurs au moins. Pendant les 2 derniers jours utiles fixés par l'art. 131 des lois électorales coordonnées pour la proposition des •candidats, le président du bureau principal recevra de Idieure 4 heures de i'après-midlces propositions. Il eif informera les électeurs par un avis publié 8 jours ^i\\SCùce. - "Art. 3. Les opérations commenceront en tous les cas à'â.h'eiH'es du matin. Il sera fait, po#r les électeurs n'ayant pas répondu l'appel de leur nom, un double réappel. Le 2® réappel ne pourra commencer avant "thidi, Le 2® réappel étant terminé, le président ou son jiele'gae démandera l'assemblée s'il y a des électeurs ^ui n'ont pas voté. Ceux qui se seront présentés immé diatement seront admis voter. Ces opérations termi nées, le scrutin sera déclaré fermé. La convocation mentionnera ces dispositions. ..Expédition du présent arrêté' sera adressée l'Ad ministratif Communale d'Ypres pour exécution. $#rt et prfonoé en séance publique, Bruges, le 12 Décembre 1890. i-pÈdjjpsts MM Baron Ruzette, Gouverneur- présidenl v Hee, Loontj'ens, Verhaeghe et Ver- Le Greffier, Le Président (S.). SHERIDAN.? (S.). B°n RUZETTE. Pour expédition ^ÔÉîfqriàe - -• Le Greffier provincial JrSIIERtyANt i Voici la seconde pièce': La Députation permanentè du Conseil.provincial de la Flandre occidentale^ (f V Revu notre, arrêtéén 'ifate du 12T Décembre 1890, annulant les élections quiont.eu.fu Ypres, le 19 Octobre dernier, pour\lq're$04&'e|^ment partiel du Conseil communal 1 Considérant quer des* irrégularités graves ont été commises lors des opérations auk|cru.tin du 19 Octobre dernier, notamment.©riêjce IjirFcbncérne la disposition et l'aménâgement défe<#hieqx des isoloirs et l'installa tion des btçeaux et*§îi<^J'administration communale d'Ypres. nonobstant des réclamations déjà faites ce sujet l'époque du ballottage de 1887, n'a pas pris les mesures nécessaires pour garantir la liberté des élec teurs et le secret du vote qu'en cet état il y a lieu pour notre Collège de recourir l'application de l'art. 110 des lois électorales coordonnées,aux fins d'assurer l'exécution des prescriptions légales et la régularité des opérations Ouï M. le député Vercruyssen en son rapport Arrête Art 1. M. De Bie, juge Courtrai, est désigné pour présider le bureau électoral principal lors des nouvelles élections, ainsi que pour diriger et faire exécuter les opérations préliminaires aux élections. MM. De Grave, Juge Furnes, Fraeys, Juge Bru ges, Coucke, Juge de Paix Passchendaele, Landas, Conseiller provincial Courtrai,^Denecker, avocat et juge-suppléant Bruges, sont désignés, dans l'ordre de leur nomination, pour présider respectivement les 2®, 3® et 4® bureaux, ainsi que les 5e et 6® bureaux éta blir éventuellement. Art. 2. La mission de M. De.Bie, désigné pour pré sider le bureau électoral principal, et diriger et faire exécuter les opérations préfirqinaires aux élections, consistera notamment fixer le jour pour les nouvelles élections,répartir les électeurs en sections, surveil ler le placement et la disposition des compartiments isolés et^à y faire effectuer les aménagements nécessai res pour assurer complètement le secret dirvote; enfin, se substituer au besoin l'Administration Commii-"" nale pour toutes les autres opérations préliminaires prescrites par la loi, et assurer l'etitièl»- exécution de notre arrêté prémentionné du 12 Décembre 1890. Expédition du présent arrêté sera transmise l'Ad ministration Communale d'Ypres, pour information. Pareille expédition sera adressée MM. De.Bie, De Grave, Fraeys, Coucke, Landas et Denecker préquali fiés, pour leur servir de commission. MM. les délégués prénommés prendront les mesures .nécessaires pour remplir leurs fonctions respectives et veilleront ce qu'une copie du présent arrêté soit insérée au procès-verbal de l'élection. Fait en séance Bruges, le 13 Janvier 1891. Présents MM. Bon Ruzette, Gouverneur-président- Chev. de Cock, Loontjeus, Verhaeghe et Vercruysse, membres, Sheridan, greffier. Le Greffiier, Le Président, (S.) SHERIDAN. (S.) B°» RUZETTE. Pour expédition conforme Le Greffier provincial, (S.) SHERIDAN. Cette lecture faite, M. Bossaert a fait ressor tir toutes les irrégularités,l'arbritraire et le côté dangereux de la procédure qui a été suivie dans cette affaire, depuis le commencement jusqu'à la fin il a analysé un un les divers chefs et les considérants de l'arrêté d'annulation, tant au point de vue du droit absolu que du droit admi nistratif il montré clairement le peu de fondement et la fausseté des motifs invoqués bref, il l'a hachée et réduite en miettq ét,'fina lement, il a conclu la nullité morale dieM'arrêté qui ne repose que sur une çflguête faite huis- clos, sans témoins, sans ooqtradiction et où le premier sauteur venu était' aapis venir faire consigner par une plume "flbpplaisante tout ce que lui ou ses maîtres jugçâitîJfcon de dire ou de faife dire. "X Après cela M. Colaerf#»mn des instigateurs principaux de l'enquête, balbùtiétm simula cre de défense, aussi faible que l'arrêté lui-mê me, mais sans le moindre .«mccèq, la forme r XJJUIIO octuo 1UV1UU1U ^n'ayant pas mêïûa été-stsu Après quoi M. VaaDaele a d(fa(*é quelques coups d'étrivière,bien appliqués, ce chef-d'œu vre de jurisprudence administrative, ce qui acheva complètèmenfc 1^ déroute de l'avocat ColAerl!, grillant surdon siège. ."'Nous.regrettons, faute d'espace, de ne pouvoir dbnjier, aujourd'hui5 la" physionomie exacte et déÉftUlée de cette séanqe qui a été une exécution ên fèglecte machiavélisme clérical. £-AJ^'bj3aUvre CQhtrôîeuj^LMais. aussi pourquoi r^musèr faire des niches Ifetcorps électoral Dans iin de nos précédents numéros noug avoue dit qnê-nos électeurs étrangers, seraient- touâ venus-voter le lr.Février,, voulant faire en tendre, par -Ja, qu'en de nos adversairespaSXmL* venir protester, coati?© ice des agissements j,'*tfrait manqué de ie coq^dfcjoàrte

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Le Progrès (1841-1914) | 1891 | | pagina 2