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électeurs d'Ypres,
Bourse d'Ypres.
battus ils n'en croyaient pas leurs propres yeux.
Cette chose impossible avait jeté dans leurs
rangs une déroute complète. C'est si dûr d'être
terre quand on se croyait sur le pavois. Com
ment faire Endurer cette humiliation, renon
cer tout jamais tant d'espérances La rési-
f;nation., cette vertu chrétienne n'est pas
'apanage des cléricaux. Reprendre la lutte
tout prix, forcer les situations, frapper, sabrer,
hâcher, voilà le programme. Ainsi dit, ainsi
fait
Rassemblement do toutes les fortes têtes du
parti.
Un petit concours la recherche des moyens
d'annulation. Pas de cause d'annulation, il faut
en invente!®», le moyen découvert, vite la be
sogne et les comparses de l'appuyer.
Ça va, ça réussit, toutes les bonnes volontés se
justice, au scandait j tous, sourds dans le camp
clérical et la cloche sonne le glas funèbre du 19
Octobre.
i?me Acte. Les"cléricaux sont radieux. On se
range en ordre de bataille. C'est qui aiguisera
le mieux son sabre, qui inventera la meilleure
poudre, qui sera le plus adroit, le plus malin,
le plus astucieux, le plus prometteur, le plus
menteur, le plus trompeur. On espionne, on met
des sentinelles partout, .en ville, hors ville.
Les rapports se succèdent et se multiplient.
On se déguise, on se rencontre, on se démèneT
C'est un chassé-croisé perpétuel. On se promet
une victoire complète il y a des troubadours
qui le chantent sur tous les tons, dans les rues,
les places publiques dans les cafés, les estami
nets, dans les caboulots. On embrigade les came
lots, on hope, on trinque, on rit, on boude, on
se chamaille et on s'encanaille, un vrai bouquet
de fleurs avec des stokslagers comme garde
d'honneur. f
Au fond de la^scène, un bois aux branches,
tordues, aux feuilles jaunies. Le sol est inégal,
rocailleux et de larges effondrements entrecou
pent ça et là ce sol accidenté. Le ciel s'aseom'rit;;"
de gros nuages s'amoncèlentun bruissement
sourd se fait entendredes éclairs fendent ley
airs le tonnerre gronde des craquements
lointains répondentau sinistre bruit du tonnerre,
le vent mugit, les arbres crient et tombent avec
fracas la nature rugit, le sol Çremble sous les
pas soudain, au milieu d'ufie huit épaisse, la
terre s'entrouvre et dans ses flancs agités en
gloutit, comme en une vaste bouchée, tous ces
matamores bruyants de tout l'heure.
Et le calme se rétablit, et sur un fond resplen
dissant de lumière, se détache, en apothéose, le
drapeau^bleu de la liberté.
Le Journal d'Ypres parlant de la bagarre du 1
Zaalhof, où ses amis étaient allés prendre un
verre de bière, (rien que ça, les bons enfants),'
ont été attaqués, dit-il, par quelques vojypus
ont Si bien Tipbsfe que les "gueux
ont dû déguerpir au plus vite.
Fichtre Dix contre quatre-vingts, je t'erois,
âme candide
Mais les libéraux, selon le véridique Journal,
étaient les voyous, les autres, ses amis, étaient
tout ce qu'il y a de plus huppé. Naturellement,
puisque le Journal renverse toujours les rôles,
les voyous, c'étaient les libéraux. Et les stoksla
gers, c'étaient aussi des libéraux et la canaillo-
cratie du Zaalhof qui renforçait les raûgs des
catholiques, eux aussi, des libéraux
Maintenant que parmi ces catholiques? il y en
eut plus d'un dont ce n'était pas la place, nous
en convenons et même l'affirmens Ce n'en est
que d'autant plus comprométtûntfiour ces faux
lions qui pensent, tort, qiif
Ce qui prouve une fois de plus, que vus de
f>rès, ces fiers calotins ne sont pas les anges que
'on destine la g îrde du paradis.
Enfin, et ceci est le bouquet,le Journal JFprès
veut bien reconnaître que la police a bien fait
son devoir. Est-ce parce qu'elle aurait pu em
mener quelques-uns de ces courageux spadas-
sjns et qu'elle n'en a rien fait
Au surplus, la police a suffi et cela, sans le
secours des gendarmes.
Le Journal d'Ypres prétend que la Députation
permanente a pris une sage mesure, en décla
rant nos magistrats communaux et tous les
membres de notre tribunal indignes de présider
les bureaux électoraux. Prenons un instant (ce
que nous ne pouvons admettre) que la nomina
tion de personnes étrangères la localité, s'im
posât par des considérations d'ordre élevé.
Nous ne comprenons pas que ce collège, dont
tous les actes ont été dans cette affaire marqués
au coin de la plus entière impartialité, n'ait nommé
que des cléricaux purs, et même militants, et ait
écarté des magistrats libéraux plus anciens que
ceux qu'il a nommés.
Ainsi dans l'arrondissement d'Ypres, nous
avons MM. Dhondt, juge de paix Poperinghe
et Derrevaux, juge de paix "Wervicq. Pourquoi
avoir écarté ces magistrats plus anciens que par
exemple MrOouçke, dont la nomination comme
juge de paix Passchendaele remonte deux ou
trqïs ans
/Mystère ou plutôt non.
Tout bonnement parce que MM. Dhondt et
Derrevaux passent pour appartenir l'opinion
libérale. i -
Le Journal d'Ypres, qui explique tant de choses
inexplicables, ne voudïaj£-ïl pas nous dire pour
quels motifs ses amis poétiques ont nommé^ir
cléricaux, alors qu'ils -.dussent ptt noinipex\(ne
fut-ce que pour f%i^.môutre'^'Un:tàÀÙngf''diirB-:
partialité) deux 0U';tixi»Vprési,déptS n;'àyaht ]râsV
de teinte cléricale V ERQ "dpiÇ/à^e^ç'-'qde
notre confiance n'est que fofti^mitêê en pjréseiï-"
ce de cet ostracisme que rien ne^j'ristifié; v p.
Quand nous avions appris que l'enquête ordon
née, par la Députation permanente et relàfîve
- la.demande d'annulation du scrutin du 19 Octo
bre," était tenue par MM. Vanhee et Vercruysse,
nou^ nous-plaisions croire qu'ils eussent pro
cédé une enquête publique et contradictoire.
En effet ces Messieurs, avant d'obtenir le
mandat de député permanent, avaient défendu
devant les tribunaux la cause de la veuve et de
l'orphelin et y ont eu l'occasion d'apprendre
Qu'une enquête secrète est de nulle valeur et ne saurait
être admise en matière contentieuse
On eut pu pardonner un Verjiaeghe, d'igno
rer des principes aussi élémentaires, (n'est pas
juriste qui veut et la composition de tourteaux
fait bien mieux son affaire), mais MM. "Vanhee
et Vercruysse ne pouvaient l'ignorer. Quelle
préoccupation a donc pu les déterminer s'en
écarter.
V oulaieut-iJ.«Tquand même, comme les Iweins,
Colaert, v Sa^ànq^^et-consorts, l'annulation de
l'élection V On serait presque tenté de le croire.
Mais cette hypothèse nous paraît difficile à-'àd-
inettre^ attendu que nos deux députés avaient
été choisis pour faire la lumière et que les meilleurs
nnj*"""- 1r -nr-fifrr 11 lâÉÉf,_.Ttdl l'i ni r mlij
les accusateurs sans donner le moyen aux acefe-
sés de confondre les premiers et d'obliger ceux-
ci détracter leqrs mensonges. Et l'on comprend
qu'on libelle le tonsidérant attendu qu il ré
sulte de l'enquête la déposition, par
exemple, d'un Joseph Roeleps (on saint hon
neur) dont J'autorise es) autrement" -grand que
celle de Messieurs'.BdÇgàert-et les membres de
notre tribunal.
Le dénouement de cette comédie en. plusieurs
actes s'explique par ce précepte de.haute"mo
rale La fin justifie les moyens ou bien par
cet extrait d'un mandement de Monseigneur
Malou, d'une saveur tout aussi exquise:
Le choix des moyens légaux et honnêtes est
une chose tout-à-fait accessoire 'rien ne peut
ni ne doit vous détourner du but principal.
Les députés et le ministre se sont sans doute
inspirés de ce genre de moral et leur conscience
doit être parfaitement tranquille, puisqu'ils se
sont conformés aux prescriptions de l'épiscopat.
=-c~
Le Journal se trompe s'il croit que les libéraux
donneront dans ce piège grossier.
Vote officielle.
Pour les catholiques
Toute la liste catholique, fr. 100
Six noms cléricaux, 75
Quatre noms, 50
Les offres sont nombreuses. Les demandes
laissent désirer.
La bourse se ressent de la lourdeur cléricale.
En somme-pfeu d'affaires.
Au comptant rien. La spéculation hésite.
On présente aux électeurs une moitié d'un
billet de 100 fr. avec promesse de compléter le
bjllet après l'élection.
Qu'on se mette en garde contré cette grosse
fourberie.
Après l'élection, ce que l'électeur aura de
mieux faire avec ce derpi billet qui ne lui .ser
vira de rien, c'est de le reqdre,„.moyem!ant xme
bagatelle et le tour sera Joué.
Ils Osqpt eucori/ mençlier vos suffrages,
ceux qui pendant toute l'année ne témoi-.
gnçnt polir vous qué du dédain et <hû
mépris. - f
Céux qui, en toutes circonstances, exci
tent la jeune garde catholique jcontre vous
et dénoncent ces fanatiques fotre fière
indépendance y
Ceux qui dans.le Journal du 22 Octo
bre 1890, après notre triomphe, avaient
l'audace de vous dépeindre sous les plus
dégoûtantes couleurs.
Electeurs d'Ypres Permettrez-vous
qu'on se moque de vous
Vous avez été outragés dans votre
dignité par un ramassis d'étrangers
Vengez-vous d'eux
Ces valets du clergé qui n'ont pas reculé
devant un odieux mensonge pour accuser
les électeurs d'Ypres de tricheurs, cher
chent aujourd'hui mendier vos suffrages!
Us reçoivent chez eux, dans leuriocal,
la faveur de la nuit, cÇ*teins meneurs
,|téltont£sipoiAr tramer de seCrets complots
Qu'ils parlent donc de sincérité
Leur conduite est scandaleuse ils ne
connaissent plus ni honnêteté, ni loyauté
politique.
Electeurs, encore une fois, comme le
19 Octobre dernier, vengez-vous de ceux
pour qui la fin justifie les moyens
De ceux qui se servent de la calomnie
et de la fraude
De ceux qui sont les ennemis de votre
indépendance, de no? Ecoles et de nos
Hospices
ieY Aéle.Travail d'annulation. La Députa-
tion Permanente est là, elle a sa mission, il faut
qu'elle l'accomplisse.
ome Acte. Les hommes sortent de tous les
côtés grands, petits, maigres, gais, tristes et
toute la scène est occupée, par des catholiques.
A eux toute la place, eux le pompon. Ils défi
lent un un te, çorfège s'avance, place aux
conseillers futurs. -.^(Catholiques
La nuit fouslêS'chats sont gris
El que tout leur
■s'
0 tempora mores
he Journal d'Ypres prête nos amis l'inten
tion de tamponner avec un tampon eux. C'est
encore une de ces malices dont les cléricaux sont
coutumiés. Il n'a jamais été question de cela et
nous engageons nos amis ne pas donner dans
ce panneau. Ce serait le meilleur moyen de faire
annuler les bulletins libéraux ou de donner pré
texte la Députation aux fins d'annulation.
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