Chronique locale.
Le scrutin du lr Février.
Mort du Prince.
Echo des rues.
Nécrologie.
La situation militaire.
Ce que la corruption a fondé
ne saurait d'ailleurs durer plus
longtemps que ce que fonde la
violence, et, il le faut espérer, le
jour reviendra où, dans d'autres
conditions de justice, nous pour
rons, en vue de notre cause
aujourd'hui indignement trahie
et sacrifiée, faire un nouvel
appel votre loyal et dévoué
concours.
En attendant, merci encore.
La journée du 1r Février a été désastreuse
pour le parti libéral Ypres. Après cinquante
ans de règne honnête et prospère, échouer
comme nous l'avons faite, Dimanche dernier,
contre la pression la plus raffinée, la corrup
tion la plus scandaleuse, contre l'or, les décal
ques sous leurs formes les plus variées, papiers
roses, collants gélatineux ce n'est plus la
lutte politique sur des principes opposés des
principes, la condamnation ou l'approbation
raisonnée des actes dune administration
que le corps électoral est appelé juger, jnais
laltérMiçû de toute manifestation spontanée,
Fétouffemfept de la liberté individuelle, par les
moyenâ jès plus vils, par les supercheries les
plus ignobtès. Et c'est là ce que les cléricaux
Appellent les grands moyens! Battus le 19 Oc-
'tobre, malgré leurs moyens ordinaires que
_d^*aêtetê réprouveterclericaux annonçaient
-'l'ffiftalatiPii tre cette,élection, et nous promet
taient pourv le futur-scrutin, leurs gnind^. Jt''
moyens. Ces grands moyèns.'cVn devinait peii v
pies ce que ceift,allait être toutes lèm'ir màrv,
n œuvres d'auUafoîs^prèssiqn,billets marqués-,
proojlfesès et corruptions, mais sur une plu?
h grande éBhellé mais les grftû(fc$ïoyerisj -'bous
le savons maintenait, c'est tout cela, maisîel-
îêment perfectionné,: tellement audabièûsement
1 combiné jet si cyniqùemenùexécuté qu'il faut,
poôi^ux* qui s'en rendent coupables, la con-
viclién que les lois ne sdiif pgs faites pour éux
et que les pouVoirs pu bl icsVAkaqca iefit les at
teindre. Autrement tan£ du dévergondage et
tant d'assurance dans la perpétration de leurs
actes ne se concevrait pas. Si dê pareilles pra
tiques, comme celles--auxquelles s&^frpt livrés
nos adversaire$,pl. directement ,çt paf person
nes interposé,'ftjÉfyent être le prix de la vic
toire, c'eri-esfi-farÇ.'iie nos mœurs-politiques et
l'homme, tant'sqïÇpeu soucieux de sa dignité,
renoncera jamais s'avancer sur ce terrain
fangeux. Dans les chemins où on ne trouve que
de la boue, on ne s aventure pas.
Nous savons donc maintenant ce que c'est
que les grands moyens. Hé bien, nous conseil
lons nos amis de ne jamais s'en servir et si
nos adversaires pensent que cela peut faire leur
--i-Wn^eur, c'est eux le savoir, pour nous,
noussS^ftns que cela, pejera pas leur honneur.
Il est vrm-que dans sori^avant-dernier nu
méro, le Journal d'Ypres disait que les candi
dats catholiques allaient trouver dans le quar
tier de S1 Pierre de quoi assurer leur victoire.
MM. Surmont etBoone, qui habitent ce quar
tier, allaient exprimer de ce quartier tout le
suc qu il contient. Cette fois, le Journal d'Ypres
a dit vrai, et jamais un scrutin électoral n'a été
l'écho plus fidèle d'une population que naguère
les cléricaux décoraient du nom pittoresque de
vlooivangers, c'est assez dire de quoi sortent
nos nouveaux conseillers et ce qu'ils représen
teront IHôtel-de-Ville.
On l'a vu d'ailleurs Lundi dé quoi se compo
sait le cortège qui faisait suite nosnouveaux
élus, marchant derrière les Blauwe Koussen.
Beaucoup, de monde, des femmes, tous les
gamins et gamines des écoles catholiques., des
catholiques de la veille, des lundistes, des Pul-
listes et des fumistes, en somme beaucoup de
monde, mais quel monde De la bourgeoisie,
si peu, si peu que rien.
Il y avait du carnaval dans ce cortège et le
pompon, la note significative, une nouveauté,
c'était la cantinière. Ah la canlinière, si ce
doit être là la compagne obligée de nos futurs
conseillers, il y aura de beaux jours Ypres
et pour le beau sexe et pour les amateurs de
rigodon.
Comme tout cela promet
Nous lisons dans la Chronique
Congratulations. Les élections communa
les d'Ypres ont donné la majorité l'élément
clérical.
Bravo s'écrie VEscaut nos cordiales félici-
tations aux vaillants lutteurs d'Ypres.
Et l'Escaut le sait bien.
Le sage trempe sept fois sa plume dans l'encre
avant d'écrire un mot.
L'Escaut estunécervelé.
L'election de Dimanche passé a été un vérita
ble scandale. V
Nous savoff& maintenant pour quels motifs il
fallait <pe les isoloirs fussent plus profonds et
les électeurs mieux çaçhés.
- v II :s'agisi^iiyjfour beaucoup de ces derniers,
*Hon -paa-de'pouvoir, voter dans le secret de leur
coûaciëùce, mais de pouvoir fouiller dans le se-
ffretjflé leurs poches
On"â appris des faits de la plus audacieuse
corruption, et chaque jour qui passe ên révèle
de nouveaux. ,v
Nousavonsaujourd'hui les élus de paj-la grâce
et l'appoirrt de tous ceux qui étaient vendre. -
Il paraît que les choses ne se; passeront.pas u&i
et, qu'ayant que l'ineptè Henritjç et sâswÈSteÉÉL
aillent occuper les fauteuils ■ûdmtfl^nâux, tïoS.
amis vont, là fois, saisir' liDepu^a^dfr Pornïa-
nente d'une demande en invalidation' du scrutin,
et le Procureur-Général demande en pour
suites répressive ,ès. corrupteursr
Nous vèrrons Dièn-^qu^pde "ia justice vraie ou
des tripq.teurs éhoatési^ùra le dernier mot
Le Conseil Communal a adressé, Leurs Ma
jestés le Roi et la Reine, une lettre de condo
léance dont voici le texte
Sire, Madame,
Il y a quelques mois peine, la ville d'Ypres
était heureuse et fière de recevoir en ses murs le
Si, passé quatrë*ïtp awj siècles, des bourgeois
de la trempe du -«Sire d'Eeckhoutte et consorts
avaient essayé d%cfcpper les magistratures com
munales, aidés, servis par des individus pareil
et des moyens semblables ceux que nous con
naissons, nos fiers 6t rudes ancêtres s'y fussent
autrement opposés.
C'est pour lors qu'ils se fussent bon droit
armés des fameuses pincettes et eussent ouvert
toutes larges les fenêtres du beffroi.
Mais autres temps, autres mœurs.
Autres hommes aussi.
Pas un Yprois qui n'ait, durant deux jours
d'orgie cléricale, entendu crier dans les rues
Vive les catholiques Vive la calotte avec de
grossiers blasphèmes la clef.
Ob les*défenseurs de la religion de nos pè
res
Prince Baudouin, le digne petit-fils de l'illustre
fondateur de notre populaire et bien-aimée
dynastie.
Il n'avait eu qu'à paraître pour s'attacher tou
tes les sympathies et tous les cœurs, et chaque
habitant avait pu apprécier, dans le jeune et in
trépide capitaine des carabiniers, les éminentes
qualités, les hautes vertus qui font les grands
Princes
Hélas Une mort soudaine l'a enlève sa fa
mille et an pays, enlevant du même coup toutes
les patriotiques espérances qu'on avait fondées
sur Lui.
La ville d'Ypres, plus que toute autre, a été
douloureusement frappée par ce malheur aussi
cruel qu'inattendu.
Au nom de tous les habitants désolés, le Con
seil Communal vient respectueusement déposer,
aux pieds de Vos Majestés, l'expression émue de
ses plus vifs regrets et de ses plus profondes con
doléances.
Puisse Dieu donner Vos Màjeatés la force
nécessaire pour supporter la terrible épreuve, et
puissent Vos Majestés trouver, dâns la douleur
de la Patrie entiePe, quelque consolation leur
propre douleur
Avec ses regrets et ses condoléances, le Con
seil a l'honneur de présenter Vos. Majestés
l'humble hommage ae ses sentiments les plus
dévoués.
L'Échevin ff. de Bourgmestre-Président,
H. BOSSAERT.
Le Secrétaire,
M. GORRISSEN.
Ypres, le 2 Février 1891.
Nous avons appris avec un bien vif regret la
mort de.Monsieur le Capitaine retraité Deneus,
Chevalier de l'Ordre de Léopold, décoré de la
Croix militaire, le dévoué et sympathique Direc
teur de l'Orphelinat des' garçons, de notre ville.
Monsieur le Capitainb Dèneus est décédé le 29
Janvier dernier, Grand-Manil, où il s'était
rendu pour assister aux obsèques de sa belle-
mère..
C'est une perte pour la ville. <fYpres que la
disparition de cet homme du«càùr, an caractère
L'on -C'est"surtotit une perte pour
a.dirigeait avec une sollicitude
qui nè' s^èst yaKaiâ'vdémentie un instant. Aussi
étaifûl estim| et,aaîâé:"de tous ses pupilles qui le
régr&ttprontlongtèînps
Ypres. Président effectif MM. iweins
"d'Eeckhoutte, cons. prov., Ypres; suppléants,
Biebuyck, id.id. Partfet, id., Zonnebeke.
Membre effectif MM. de Gheus, bourgmestre,
Voormezeele suppléants: Victoor, id., Messi
nes Van WallC^hem, id., Zonnebeke.
Société de Gardes Civiques d'Ypres.
Tir du Jeudi 29 Janvier 1891
Vandermeersch, E., 20 15 20 20 20 95
-^sgorrTftmTis:
de Calonne, W.
Bogaert, Alphonse,
Froidure, Robert,
>2i) 2o 20 IJ' 15 SS
15 20 20 10 25 90
20 15 25 20 10 90
15 15 20 20 5 75
L'Etoile belge a interviewé un certain nombre
de généraux et d'officiers en retraite au sujet de
la situation militaire. Dans le nombre figure un
anversois, le général-major Knepper, dont l'opi
nion a d'autant plus de valeur qu'il a passé
quarante-quatre ans de sâ carrière en contact
continuel avec les troupes.'D'après l'honorable
général, notre armée de 130,QQO hommes est
illusoire. Si l'on pouvait-jam^fc a-t-il dit, pu
blier les rapports-adressés pâples généraux au
département de 'la guerre, cette publication
ferait scandale. Nos 130,000 hommes n'existent
L'Escaut aurait dû être assez prudent pour
attendre le résultat de l'enquête qui se fera pro
bablement sur ces élections, pour cause de cor
ruption. Les «vaillants lutteurs a d Ypres ont
été aidés par certains moyens que réprouve la
morale pas celle du clergé.
oog^oo<=»
A Leurs Majestés le Roi et la Reine des Belges.
iiwtje ii g^l»uj|jj i 1'--
au nom du conseil
milice nationale. Sont nommés membres
effectifs des conseils de milice et membres sup
pléants, pour la levée de 1891, les conseillers
provinciaux, ainsi que les administrateurs com
munaux désignés ci-après