sée, maquignonnée, achetée. La logique com
mandait ce second coup de parti, coup frappé
au coin de la plus insigne et de la plus scanda
leuse audace. Le gouverneur se fera-t-il le com
plice de cette usurpation, ou prendra-t-il son
recours au Roi, contre cette inqualifiable déci
sion Encore quelques jours et nous le saurons.
Et voyez quelle justice préside toute cette
diabolique procédure. Après l'élection du 19 Oc
tobre, les cléricaux, battus, adressent, après
huit jours de réflexion et de tortueuses études,
la Députation permanente, une requête en annu
lation, fondée sur la défectuosité des isoloirs;
sur le vote bulletin ouvert; sur l'illégalité du
vote émis par deux élèves-médecins auxiliaires,
assimilés aux sous-ofliciers non soumis au ser
vice actif sur la pression administrative, sans
rien préciser une requête vague, sans articu
lations nettes, sans désignations positives quel
que chose d'indéfini, échappant toute démon
stration.
Une première enquête se fait devant le collège
échevinal. Tous les réclamants y viennent dépo
ser leurs griefs et restent dans le vague, dans le
mêmevague que celui qui avait servi de prétexte
enquête. Pas l'ombre d'un motif d'annulation.
Pas un mot de pression administrative, pas un
fait, pas le moindre indice. Pour le vote bulle
tins ouverts, pas un nom citer, (trois noms,
dont un catholique, en tout et pour tout) qui ne
fût connu pour les* sous-officiers, l'annulation
tombe néant. Restent les isoloirs. Ici des chi
canes, des mensonges, rien de sérieux, ni qui tût
matière annulation.
Cette enquête ne trouvant pas la complaisance
nécessaire, il enfi'allait une autre.
Cette fois, la Députation permanente envoie
des délégués. Ce que s'y passa, derrière les por
tes, ce qu'y vinrent raconter les artisans d'une
annulation quand même,'on ne le sut que long
temps après, quand'*toui,fut consommé. Ré-,
sultat net, l'annulation de l'électioxt'du 1.9 Octo
bre. -T"-
iSSla
Vint l'élection du lr Février. On sâit, pour fier -
jamais l'oublier, comment elle fut livrée la
rapacité des fraudeurs. v..0$
Les libéraux, battue indignement battus,.'par
des grecs qu'aucun scrupule n'avait arrê
tés, et dont l'effronterie ne connaît d'autre ^li
mite que la complaisance illimitée dé.leurs,àûiis,
les libéraux, disons-nous» réyoltés.de tant d'ini
quités, adressent leur, toiïfi a la Dépufatiott
pernp&nente uné requête en annulation,, .basée, J» sq-çendri
celle-ci, sur .4esjfa<s ïï,wj0k
JWWftë.t; v ..-
Voici cette Vecïanjâtfoh
2° A.... a reçu, le soir, 9 h., deux jours
avant l'élection la visite du sieur D....' lui remet
tant un bulletin avec indication du bureau où il
avait voter et le nom de M. D. avec l'écrit de
sa main. Ce bulletin donne la désignation des
noms pour qui A avait voter tous les cat holi
ques horsmis M. Breyne et un libéral M. Gai-
mant. Evidemineut un bulletin marqué. La
Eièce est en la possession d'un des signataires.
e plus A, a reçu de W. 5 fr. le 31 Janvier
avec promesses ultérieures.
3° VC. a reçu le 2 Février un bois de lit et les
literies, comme récompense de son vote.
4° D. a reçu 100 fr. deCe marché honteux
a soulevé l'indignation de la part de ses enfants,
d'où dispute etc.
5° W.... a reçu 25 fr. de la main du sieur L.
avec promesse de recevoir encore 25 fr. après
l'élection, s'il votait pour 6 libéraux et 2 catho
liques. (La part aux libéraux était grande, il le
fallait bien pour vaincre la résistance qu'on
prévoyait).
6° B. a reçu 10,000 k. de charbons, le 29 Jan
vier.
7° L. a reçu 400 fr.
8° A a reçu un décalque (carton papier rose)
de M. P. qui lui a promis 50fr. aucasoù îll'aurait
rapporté le lendemain P., comme il le lui avait
demandé, c a.d. marqué cléricalement.Ce décal
que a été montré au café du en pré
sence de MM. L. D. C. etc. 11 est conservé et
sera présenté en temps et lieu.
9° D. a déclaré qu'on lui avait offert 100 fr.
pour s'abstenir.
10° D. H. a déclaré que H.., lui a offert 100 fr. -
s'il voulait s'absenter le Dimanche 8 h. du
matin.
11° H. E. même offre du même, s'il voulait
voter pour les catholiques.
12° D. a Voté pour les catholiques moyennant
50.fr.
13? B - Gl. a reçu 75 fr. pour son Vote catholi-
"que.';. >-•
<14° Q. (fils) a reçu de l'argent pt un décalque
y qu*il avait porter le lendemai&fibë'Z'&on patron
""F. établissant un vote en faveufide toute la liste
j catholique, hormis M. i.
15? Q. H. a reçu de son patron M. Q. un décal
que. Il s'est ravisé et a rapportéje. décalque son
Eatron qui lui a signifié de ceSfer.gon travail aii
out de la semaine.
16° Y. D. A. a dû se rendre le matin de bonne
heupe chez son propriétaire Mir Y. D. qui, par
te$ de -manoeuvres, l'a eippêché de
scrutin: --'
WMWitJtRsignés, tous èrecfeiïrs, ont l'fioaueur
de vous prier de précéder une enquêté minu
tieuse et contradictoire-sur les faits concernant^
l'élection du 4'^Féyriôr, Yprea.^ r
-Cette élection a-étq viciée ffS différentes mi'
nièpps'dontrchacune constitue une violation de
ïoj et une atteinte la liberté de l'électeur.
Des offres d'arg6nt, eqJfrÀprêjf oipdérable,
ont été tçites iwdes électeq^aout içâqnt"
ffé/'leVau.iflfcS refuse. Géttx qui ont Accepté
?nt urvaoupe qefi dépasse d e beaucoup le
cons
nombre
plètement la majorité.
Il va sans dire que cet argent, dont le montant
varie de 30 fr. 200 fr. et 400 fr. était le prix
d'un vote en favëur des catholiques une partie
était donnée comptant, au moment de l'engage
ment, l'autre Contre remise, une personne
désignée, d'un instrumofi£ fie contrôle. Les piè
ces de conviction, qui sont ea la possession de
quelques uns des reclamants, vous seront sou
mises lors de redqqpt«.>.
Voici en substance faits quev
les soussignés invoquent l'?ihf2Çq#Î8ur récla
mation.
1° A. Un élève-médecin auxiliaire^ assimilé
aux sous-officiers, non soumis au service actif,
M. VandHannoite, n'a pas été admis, quoiqu'il
fût muni déboutes les pièces -établissant son
droit d'électeur. Il avait voté le 19 Octobre.
pou^fin
18?." T.4fi.'aé'té l'objet de sollicitations,divers.
'ses^^rixJO fr,
19°.. Yn èbn catholique était'co.té "ùf
.P. 400 fr.;%Mr.
IL sàœlieptèle. \\i"4*
.21°..V.N* demandé le soir
iBhri'élection"si>céiq.uhl av^jt reçu était suffi-
#Te> s'il lui laHait d^anfpge V qu'il n'avait
rler.
22°. D. a été obligé de s'abstenir sous peine de
perdre la clientèle de Mr B.
23?. -a, reqft'tM#"q%o'dc
vote cameftaue. y
24°. D. a yeçuuùeoiMrde'/LOO ff. pour'un
vote catholique. s
25°. D. J. a reçu une offre de 100 fr. de la part
de deux Messieurs qu'il ne connaît pas maïs qui
étaient accompagnés de D. qu'il connaît parfai
tement.
.26°. D. Jos. Même cas.
27°. B. On lui a promis 100 fr.
28°. D. 100 fr. pour s'abstenir, de la part de
Mr VDM.
29°'. P. 50 fr. contre remise de son sachet.
30°. Y. a eu pour son décalque 5ff.fr.
31°. L. B. a été distrait de la ville par toutes
sortes de moyens, enivré et transporté dans cet
état dans un village des environs d'Ypres,
•dans lé but de l'empêcher de voter.
32°. Le sieur W. a été pris en flagrant délit,
par le commissaire de police, de corruption sur
C. auquel il comptait 30 fr. pour son vote catho-
que.
Nous pourrions prolonger cette liste, mais
elle suffit pour le moment.
Tous ces faits seront prouvés, la dernière
évidence, au cours de l'enquête et suffisent, am
plement eux 'seuls établir que, par leur
perpétration, le scrutin a donné un résultat dia
métralement opposé celui qu'on aurait obtenu
sans ces manœuvres.
B. Les isoloirs ne répondent pas complète
ment au vœu de la loi. Construits dans le but
d'assurer la liberté de l'électeur, nous voulons
bien l'admettre, ils cachent tellement celui-ci
et le soustraient tellement toute surveillance,
qu'il peut y faire impunément tout ce qu'il veut.
La liberté de l'électeur doit être garantie,
mais les membres du bureau doivent aussi pou
voir exercer une certaine surveillance afin d'em
pêcher les abus. Aujourd'hui cette surveillance
est absolument impossible l'électeur y est sous
trait tout regard, comme si on l'enfermait
dans une chambre, telle enseigne qu'aucun
membre ne pouvait dire si un électeur, entré
dans un isoloir dix minutes auparavant, en était
déj sorti ou non ce qui fit dire par le président
du 3me bureau, uu membre allez-un peu
voir s'il y est encore, il est peut-être mort.
C. Après l'appel des noms, il y a eu un pre
mier réappel, mais le président n'a pas demandé,
ce réappel étant terminé, l'assemblée s'il y
avait des électeurs présents qui n'avaient pas
voté. (Art. 153 des lois coôrd.)
D. Enfin la netteté avec laquelle le3 noms de
la liste catholique sont reproduits sur le décal
quai base de gélatine fait supposer que les noms
quidhtprêté une partie de leur encre d'impri
merie s&pt plus pâles ou moins marqués que
ceux auxquels cet emprunt n'a pas été fait. Cette
vérification est facile et nécessaire-.
Sur tous ces faits il sera apporté en temps et
lieu des preuves l'appui.
Confiants dans le bien fondé de leur réclama
tion, les soussignés vous prient d'y donner telle
suite que de droit, aux fins d'annulation de
l'élection du lr Février.
A cette réclamation, la Députation répdnd par
une validation dont les.considérants -sont puisés
cfaiïs le répertoire de Basile. Ne méritait-elle
pas une enquête^ cette réclamation, ou les en
quêtes ne soufiàjles faites que pour les cléri
caux et à*leuf£profit Si nous, posons."cette
question, e'est pour la -formeL car îF'serait
absolument ois&j& de s'y,?'à$àrdeiv. Les libé-
rajix n'ont riejjc.fi. attendre - des Réputations
cléricales et lafife-^a^môràlè j4u'î1 y ait
tirer de tfint-dp chipo1$ge, e'est que dans la suite
les élection^ ne ;épctfit plus qu'un jeu de dupe.
Avec uuppu plue.de franchise, les Députations
feront,hîefivdadre'&er aux électeurs une circu
laire pour les avertir que les Conseils commu
naux devant, dans l'intérêt'de, la religion et de
la morale, (il faudrajuien.déccwer la chose d'une
enseigne quelconque^ réservés aux pantins
de Monseigneur I KveqUefil est superflu que les
libéraux se dérangent v pue, d'ailleurs, au be
soin, les votes seront mis aux enchères et comme
la caisse épiscopale est sans rivale, sur le turf
électoral, c'est elle et ses serviteurs qu'é
cherra toujours la palme.
Ce sera plus franc et chacun saura quoi s'en
'nir. Mais déjà on ne le sait que trop, c est pour
c. -■.^■rOrmP p.n éhn que
:ia
le'jeu nos adversair
qu'ils ne pensent. Ce n'
qu'on met un grand parti hioî
mun.
Déjà depuis huit jours -an des chefs
catholique annonçait ses amis que la DépL_
tion permanente allait statuer cette semaine, a?
plus tard Vendredi et que tout serait bien
Et ce n'est pas de la comédie
Les libéraux ont réclamé contre l'élevtion du
lr Février indiquant la corruption effrénée qui a
assuré la victoire aux cléricaux.
Ils ont dénoncé une trentaine de faits, plu&
que suffisants pour en montrer le caractère scan
daleux. Si la Députation n'avait eu son siège
fait, elle serait venue, comme c'était son devoir,
La Députation permanentepressée de donner
raison ses amis, décide qu'il y a lieu une en
quête.
YM. les. Président et Mentitres- de la- Députation per-
-m
Suivent les signatures.