51e ANNÉE 26 Février 1891 JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Partialité gouvernementale. 6 FHANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. Ypres, le 25 Février 1891. Comme nous l'avons annoncé dans notre nu méro du 22 dr, la Dèputation permanente, dans sa séance du 20, a validé les élections du lr Février, nonobstant les bonnes raisons invoquées par les libéraux d'Ypres dans leur requête en annula tion, et les faits précis y énoncés, c'est que la Dè putation permanente avait juré de valider et que, forte de son droit et raide comme un per manent clérical, elle n'écoute qu'elle; elle seule est omnipotente elle seule peut parler elle seule est infaillible. Et que dit-elle,cette aimable Dèputation pour envoyer les réclamants tous les diablesjxfoûT simplement que les faits ne sont ni conclmnts, ni relevants Pas concluants ni relevams les 32 faits, signalés, nettement définis etmont les ré clamants offraient de faire la preuve Que fal lait-il donc ces Messieurs pour obtempérer l'enquête? Quand un fait est signalé au parquet; le fait est-il relevant et concluant? Qu'est-ceaoUc que l'instruction et quel est son but, si ce n'est rendre clair et positif le fait dénoncé Ou la Dèputation permanente ne prête-elle l'oreille aux réclamants que '.uand le fait est patent, prouvé et tangjièL Jîais alors l'enquête est inutile et l'arrêté d'annulation ou de validation se prend sur les .bancs même, la première séance, sans coup férir. Ici on demande ,une en quête pour établir les faits et non' pourfaire une constatation superflue. Et la requête des cléricaux contre l'élection du 19 Octobre^ était-elle donc farcie de faits con cluants et relevanfeY Et cependant' la Dèputa tion a-t-elle hésité d'arri^^ dare dare Ypres C'étaient ses amis ùjui iHnvftaient et nous, nous ne sommes pas ses' amis ce que c'est qu'être ami ou non. Cette fin de non recevoir ne pouvait rester le dernier mot où sont engagés les intérêt les plus vitaux de la ville. Aussi, éconduits Brùges, les libéraux viennent-ils d'adrese^au ministre la de mande en recours au Roi par larequête suivante: Monsieur le Ministre, Les soussignés ont l'honneur de vous exposi caVà la suite des nouvelles élections du lr co^i- <s\ l^Deputation permaneti- ten Fl quoi qu'on en dise, est manifestement contraire au vœu du législateur nettement formulé dans les discussions parlementaires. Et la preuve que ce mode d'installation a aidé la fraude dénoncée, c'est que les opérations ont eu uno durée telle que cliaque électeur a pu occuper l'isoloir du rant plusieurs minutes. Il en est même qui y sont restés cinq minutes et jusqu'à dix minutes C'est ainsi que, quoiqu'il y eût 6 bureaux, tandis qu'en toutes les élections antérieures il n'y en avait que quatre, les opérations ont duré plus que le temps double de celui qu on y con sacrait jusqu'ici, et que, dans aucun, le premier réappel (le second ayant manqué dans la plu part) n'a commencé avant une heure de l'après- midi. Les soussignés espéraient que la Dèputation, fesant leur demande un équitable accueil, or donnerait l'enquête sollicitée. ils devaient l'espérer d'autant plus, que ce collège, après l'élection du 19 Octobre qui avait amené le triomphe des candidats libéraux avec une majorité au moins double, avait accueilli la plainte du p'à'rti alors succombant, et fait procé der une double' anflnête^ au sujet rd,es fa,i£a de. prétendue nullité invoquéepar ce parti. Eh bien leur espoir a été déçu. Par une décision rendue Vendredi dernier, et dont les exposants n'ont pu faire retenir, au mi lieu d'une rapide lecture, que les principaux considérants, leur réclamation a été repoussée d'emblée et les élections validées comme consé quence. 1 II paraît que le principal reproche élevé con tre les faits dénoncés consiste en ce que ces faits manqueraient de précisiCK partant, de relevan- ce, le3 noms des cqrrupte et des corrompus n'étant renseignés que par LjS initiales. Mais, outre que- les exposants ont formelle ment déclaré que ces noms seraient révélés au cours de l'enquête, ils ont pu et dû croire que cela même était pour le moment superflu. Et en effet, dans la plainte adressée par les cléricaux l'encontre de l'élection du 19 Octobre, aucun nom n'était renseigné non plus, pas même par initiales, ni aucun fait-précisé. Rien que des gé néralités au sujet d'actes de prétendue pression exercée par diverses administrations publiques, et de prétendus abus au moyen d'une prétendue disposition vicieuse des isoloirs et de prétendus vote,s bulletin ouvert. -Or^ cela n'a pas empêché la Déniitatinn dp fairo tous les efforts qui seront faits pour la combat tre et l'étouffer Les exposants ne se contenteront pas d'ailleurs de cet appel la seule intervention royale. Forts de leur bon droit et légitimement indi gnés d'agissements honteux qui, en quelques mois, ont amené un déplacement de voix qu'on ne saurait expliquer d'une autre manière, ils se proposent de dénoncer encore ces agissements la j ustice répressive pour que, elle aussi, en in forme, les poursuive et les flétrisse C'est qu'il y va de l'intérêt de tous, de l'hon neur et de l'avenir même de nos institutions que celles-ci ne puissent être la merci de ceux qui osent entreprendre de les dominer par l'argent. Confiants dans le bien fondé de leur demande et dans vos sentiments de haute équité, les ex posants ont l'honneur de vous prier, Monsieur le Ministre, de vouloir agréer l'expression de leur considération la plus distinguée. te gouvernement vient défaire encore une fois acte dé basse rancune politique, en ex cluant de la présidence du conseil de milice de Nivelles, un Irbmme qui pendant de nombreu ses années a rempli ces délicates fonctions 1 entière satisfaction du public, M. Hulin, le conseiller provincial bien connu du canton de Nivelles. Ce n'est pas la première fois que nos maitrV- manifestent leur rancune contre M. Hulin, qmi a le tort, leurs yeux, d'être un libéral fern, et convaincu, peu disposé prêter la main au\ petites manœuvres de la calotte Déjà en 1885, on l avait exclu des fonctions de président du conseil de milice et on l'avait remplacé par le suave M. Vanham d hilarante mémoire Mais le corps électoral, ayant mis fin jeu en 1888, le gouvernement s'était vu fore bien contrecœur, de renommer M. Hulin. En 1890, Section de Perwez ramena Uj clérical, M. Brabant, dans la Dèputation ilncialede l'arrondissement l\° 17. Jeudi, LE PROG vires acquirit el'niio ABONNEMENT PAR AN; Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces; la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25 Insertions; Judiciaires la ligne un franc. e> -Annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrès Poui le restant de l'a Belgique et ileTËtranger I'Agence Rossel, 44, rue de la Madeleine, et 2, rue de l'Enseignement, Bruxelles. A Monsieur le Ministre de l'Intérieur et de l'In struction publique. Suivent les signatures.) U' v 1 I WQ '.I.; t VùTld

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1891 | | pagina 1