Chronique locale.
Bienfaisance
et charité cléricales.
L'ère de prospérité.
ftoûvelles diverses
M. Beernaert doit aujourd'hui s'exécuter, ou
on l'exécutera lui-même.
Pour ramener le calme dans le pays, il est
nécessaire d'accorder une réforme électorale
démocratique.
Pour assurer'la sûreté du territoire, il faut
donner au pays le service personnel et obliga
toire, de maniéré recruter une armée plus
nombreuse avec un moindre temps de presence
sous les drapeaux.
Et enfin, pour tenir les promesses électorales
faites en 1884, il estjuste de renoncer aux im
pôts qu'on proclamait alors inutiles et détesta
bles.
Ces trois grosses questions se présentent la
fois; il faut les résoudre, coûte que coûte, sur
tout les deux premières, et le ministère s'y
avoue impuissant.
M. Beernaert, quelles que puissent être ses
bonnes intentions, quelles que puissent être les
inspirations de sa conscience et de son patrio
tisme, ne peut rien, malgré sa majorité colos
sale au Sénat et la Chambre, parce que M.
Woeste ne veut pas.
Si la situation n'était pas si dangereuse,
nous nous amuserions beaucoup de voir aux
prises ces deux chefs contestés de la majorité,
et nous ririons énormément des efforts inutile
ment tentés par le grand ministre pour échap
per la faillite.
Nous en serons quittes pour attendre, et pour
rire plus tard. 1
M. Mélot, qui vient de partir pour Cannes,
emmitouflé de fourrures, etait^irrivé au minis
tère comme un matamore Trois poils, un
véritable tranche-montagne."
Il ne rêvait que plaies et bosses pour ses ad
versaires bien entendu, [(.affichait hautement
son intention d'être un ministre a poigne il
voulait faire marcher les libéraux, n On ati-r'
rail tôt fini, grâce lui, du mouvepenl re1-^
visionnistë. 11 mettait l'article 47 s^usyfâ
protection de l'epée la française Cjui lûi
battait sf drôlement le flanc quahd il èîàït
affuble de l'uniforme officiel. 11 aimait a repéter:
Nous avons le pouvoir, nçus avons la force,
et nous en usêrons *"--
Et le pauvnTdiable qui avait la;force, tçA.
torilhé fourbu-h la première étape t.' J
Nous lisons (fans Èbt,f4
-*s« L'importance des déclarations Faites en
•Tsection centrale par l'honorable 14-- frère-
Orban/te peut échapper à^D&ônne, et; La
-Mde dé l'eminent ministre d'Etat ne.lai
quë d'embarrasser le gouvernement.
M. Beernaert esp<:ait que le révisionnisme
de M. F rère-Orban demetrerail olalonique; il
croyait que M. Frèie-Orban ne Jt manderait
pas mieux que de laisser~ënterrër fa,question
constitutionnelle. En un mot, il comptait sur le
concoure «acret de réminent homme d Etat
pour renvôylb: la revision aux calendes grec-
ues.>
V(Ges cadctils odieux, M. Frère-Orban lés a
^îbu^3î»»j^--U^4le6kfr8-q«ela revision
'lest inévitable.
^uand un homme de l'âge, de la valedr et^
deTâUtorité de M. Frère-Orban prononce une"
telle-paroi#, ^elle trouvé de l'e'cho dans le pays.
■4 LiieiïHoeîit ministre d'Etat est un Itbéral
coriSServafôûf:, Jih vieux et ffdèle serviteur'du
pays et dera'Louronne.-auxquëls U a rendu,''
pendant sa lortgûê et glorieuse carrièfet d écla
tants services Js il estime que la révision* est.
inévitable, c'est dans l'intérêt* de laiBelgique
et de la Dynastie. Il croit qu'une reforme élec
torale consoliderait Lédifice constitutionnel el
raffermirait la royauté; l'éminent ministre
d'Etat a raison et nous espérons bien que le
corps des censitaires écoutera sa voix.
Lhonorable député de, Liège n'est point
partisan du^utfrag<i^iyersél> IL lui préféré le
capacitariat. Nous posons la question autre
ment. Nous croyons que le suffrage universel
est, comme la revision, inévitable, et, malgré
tous les défauts que signale M. Frère-Orban,
préférable la petite reforme cléricale que M.
Beernaert cache dans son sac.
Mais l'essentiel, c'est que le plus conserva
teur de nos hommes d'Etat libéraux signifie au
corps électoral censitaire que l'heure est venue
de renoncer son privilège.
Le haineux vingtiste, qui tient au Journal l'ar
ticle injurieux, diffamatoire etcanaille, a
senti le besoin de reprendre son infecte plume
chargée de fiel, d'ordure et de venin.
A propos des fêtes organisées pour venir en
aide aux par res,il tombe sus aux libéraux avec
toute la rage a un voyou du Zaalhof gorgé de
Champagne clérical.
Tous pingres et malotrus les libéraux
Plusieurs ont fait, aux porteurs des listes de
la première souscription, un accueil plus
a qu'impoli les listes de la seconde sous-
n cription, toute politique celle-ci, ont été col-
portées par les plus fougueux des jeunes gar-
des libéraux un gros souscripteur libéral a
remis tous ses bons son employé d'autres
paient avec leurs bons,qui_son'bottier, qui son
-a charcutier, etc.: un autre encore réclame ses
lôùis en offrant de restituer ses. bonsA^tc.,
etc.... Bref, misérable comédie que toute
cette générosité li^ér^le. - -
Il-faut vraimenGtboteiiqff'ronterie don, nosfpo-
litiCièns cléricaux en général, et le vingtiste du
Journal en particulier, 3ont doués,, pour oser' te- -
nir uû atissi mensonger et aussi indigne langage!
Il la faut surtout, alors que personne n'ignore
que- le concert limerai était résolu quand le Cer
cle catholique â^hn'ôhcé le sien alors que .celui-
ci a eu, bien' plus* que l'autre, une copieur politi-
- que alors que^ totifcïe .mpnde Souvenir encorç
dqFaooheil qui a été fait} il" y- a deux ans, par de
riches cléricaux aux porteurs des listes pour un
concert de bienfaisance, organisé par--le corps
des Pompiers; alors^que, si des listes du deuxiè
me concert ont été} colportées par des jeunes
gardes libéraux, cj.es listes du premier concert
l'ont été para des jéuues gardes catholiques et
que, bien plps, l'une d'elles a été" confiée aux
- plus indignes.mains; alors, enfin,.que tout le
monde sait que, mettant de coté tqut amour-
'propre de parti, les libéraux ont fait bon accueil
aux listes de la première souscription, ne met->
tant les leurs'en circulation qu'après la rentrée
deVcçlles-là.
Ma% dites cela aux faiseurs du Cercle Catho-
lique Le qui importe pour eux, c'est, non -de
faire l'aumône,.mais de faire savoir au public
qu'ils la font. C'est d'étaler, comme dit l'évan-
géliste, leurs bonriqa oeuvres devant-les hommes
pour en être regardes ét honorés c'est de les
faire tronypetter par lete rues et les églises comme
font les hypocrites.
Oh! les Pharisiens! aussi vains, aussi van-
-, tajds, aussi faux que ceux qui, du temps du
Ohrtst excitèrent le mépris-et la colère du doux
Nazaréen lui-même I
Et quelle étoiîrdérie uiôt'ê.ûk quelle impu
dence - v•*-* fw*
Ait il y JUrait dès libéraux qui ont payé leurs
fo«riliaseufsia,*ëc des bons
y^J^ biftli-IÀi'cela était, plût Dieu qu'ils eus-
sânhfcrthjvé^des imitateurs parmi les cléricaux
Eteindre-ses dettes* est un premier devoir,
après celui, bien entendu, de n'en point contrac
ter quand on ne sait les payer. Le devoir de
l'aumône ne vient qu'à la suite. Mais, c'est chose
bien connue, il est plus d'un fervent de la
bande d'Henritje et Cie, depuis l'état-major jus
qu'aux simples valets, qui laisse en souffrance
ses dettes même criardes.... Et peut-être bien
que ce sont les généreuxles charitables de ce nu
méro qui ont inventé les libéraux payant leurs
bouchers, leurs boulangers, etc., avec les bons
de concerts
Quelle belle occasion de se taire a donc laissé
échapper le scribe venimeux du Journal
A moins...... moinsqu'il n'ait voulu, de
propos délibéré, et en vue de leur faire une ni
che, provoquer l'attention du public sur quel
ques-uns de ses amis brouillés avec le ministre
des finances et dans le pétrin jusqu'au cou.
Certains cléricaux sont, même entr'eux, capa
bles de ces perfidies-là.
i, ça, qu'est-ce que cela signifie A qui en
ent-ils ces bons curés de l'arrondissement
Ah,
veulent-
Deux Dimanches consécutifs, les deux derniers,
la chaire de vérité retentit, faire tomber
les voûtes des églises, contre la ville d'Ypres,
cet antre de perdition, cette Sodôme, cette
Gomorrhe, où tout se perd, pureté, honnêteté
et le reste. C'est qui, de ces doux pasteurs,
aura les accents les plus effrayants pour détour
ner ses ouailles du chef-lieu de l'arrondissement,
et il faut bien, si ce que disent ces trompettes de
la vérité, qu'ils obéissent un mot d'ordre, puis
que l'un d'eux, le curé de R. s'est écrié, dans sa
sainte péroraison Si je vous dis de ne pas
aller Yprès, ces jours de foire, afin de prému
nir votre âme contre les embûches du démon, ce
n'est pas moi qui parle et vous montre les dan
gers auxquels vous vous exposeriez, mais ce con
seillent de M. le doyen et ce conseil je ne fais
que vous le transmettre.
Ainsi ce n'est pas encore assez que les calo-
tins, avec leur clergé en tête, soient venus nous
voler dans l'urne électorale, ce rapt consommé,
ils poursuivent leur œuvre de ruine en empê-
chant les paysans de venir apporter la foire
leurs petites économies, comme ils en ont l'habi
tude, et ca n'est que quand ils auront fait le
•s vide complet autour de hi ville,, qqe leur domi
nation, ne rencontrant plus djobstacle, sera dé
finitivement assise que tout sera pour le mieux
dans la bonne ville d'Ypres.
Alors leurs souhaits seront accomplis etle but
atteint. C'est ce qu'on entend parère^ie pros
périté le vide, le désert.
La vaste salle de l'Aigle regorgeait de morgie.
Plus de sept cents personnes s'y^ressai^nt,
et plus de deux^ants durent qùitter faute* de
place. -' i'
La séance était présidée paj5M.-ffle*weerdt qui,
après une courte affteptiop^dressée l'audi
toire 'opporluptlJ.de iâ'-revision, donna la
parole aux -eonféflj
Le corh^agiiôn Yan Beveren, dans un long
discourspréconisa le système'* du suffrage uni-
versel, démontra quel salutaire effet ce système
produit actuellement eu France et en Allemagne,
et fit ressortir que c'était le seul qui pût sauve
garder les électeurs contre les tentatives de cor
ruption. En termes énergiques, il infligea aux
électeurs Yprois qui s'étaient laissés corrompre
par l'or du cléricalisme une flétrissure déshono
rante et leur fit comprendre qu'ils s'étaient ren
dus indignes d'exercer leurs droits de citoyens.
Le suffrage universel,seul, peut laire disparaître
ces odieux abus.
Ue discours, prononcé en flamand, fut couvert
des applaudissements les plus unanimes.
1. M. Richardf<tion8eiller communal de Bruxel
les^ 'conseiller provincial du Brabant, prit la
patple*eh français et fit valoir le système du
savoir-lire et écrire, ainsi que le principe de la
représentation dés minorités.
Vecteur obtint un vif succès.
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-r',--j
Ss»>
s-
Lors que vous donnerez l'aumône,
ne faites point sonner la trompette
devant vous comme font les hypocri
tes dans les synagogues et dans les
rues. S1 Mathieu.
Ne parlez jamais de corde dans la
maison d'un pendu. Proverbes.
v - -
Meeting progressiste du 1r Mars.
Un dra[ije'émouvant s'est déroulé pendant la nuit de
Dimanôh.e-lF Lundi Etlerbeek, non loin des casernes.
Une jeune fille, Mario Demey.se présentait, vers minuit
et demi, -à la caserne et demandait voir son amant,
Joseph Morfcé, qui était justement de garde de nuit ce
moment. v