Chronique locale. Trente-cinq ans en arrière. Pompes funèbres. GARDE CIVIQUE ACTIVE Mais non tout cela ne périra pas, grâce Dieu. Il est encore dans notre bonne ville assez de forces vives il est encore assez de dévouement et de grandeur d'âme pour résister et tenir tête cette levée de boucliers en ferblanterie dorée. Que les libéraux serrent leurs rangs, qu'ils soient fermes au poste et qu'ils mesurent, sans peur et sans faiblesse, toute la puissance dont ils disposent qu'ils sachent bien que c'est grâce la complicité des pouvoirs publics et des tristes héros qui les occupent, que nos adversai res ont pu escompter, déjà avant l'élection du 19 Octobre, le fruit de leur victoire que c'est grâce des manœuvres dont une seconde édition n'est pas craindre, qu'ils sont arrivés leur fin que sans l'homogénéité de la Députation et du Ministère, le forfait eût été impossible qu'en admettant que la Députation Permanente continuât encore trôner Bruges, le Ministère aura reçu son congé, peut-être plus tôt qu'on ne pense; et alors, n, i, ni fini le tour de haut acro- batisme dont nous sommes présentement la vic time. Et encore, tout allant au pis, même les créatu res de Monseigneur se maintenant cramponnées au pouvoir, croit-on que ce jeu avec des cartes biseautées puisse se renouveler toujours La France n'a eu qu'une nuit du 2 Décembre, nous n'aurons, n'en doutons pas, qu'une nuit du 31 Janvier, et c'est assez, c'est même beau coup trop. Et de même que le sinistre person nage qui déshonora la France dans la lugubre nuit du 2 Décembre pour tomber misérablement dans la honte et le mépris public» de même nos artisans de malheur qui ont trâmé leur victoire en se prostituant dans l'inoubliable nuit du 31 Janvier, tomberont ridiculement plus tôt qu'ils ne pensent, sous les sifflets d'une population désabusée. La politique durable ne se fonde qu'en plein jour. Les ténèbres ne conviennent qu'aux mal faiteurs. Et comme mot de la fin, voici la réponse d'un Srêtre quelqu'un qui lui exprimait ^on peu 'admiration pour la façon dont les cléricaux avaient remporté leur victoire Bah J bah dit, en riant, ce peu scrupuleux directeur des consciences, il faut être malin dans ce bas monde Jt» N'est-ce pas que c'est joli Et que c'est bien là la morale cléricale S'il faut en croire un articule j énigmatique du pieux Journalnous nous serions permis,, et par rédacteur extraordinaire encore, des per sonnalités dans notre avant dernier numéro, personnalités perfides, rageuses. Et d'abord, quand cela serait, quels ménage ments y .a-t-il donc garder vis-à-vis de certai nes gens qui n'en ont eux-mêmes, gardé aucuns, et qui ont poussé la rage j usqu'à s'attaquer, de la plus odieuse et de la plus perfide façon possi- hbt l'^onr^ur de femmes complètementetran- geresàpos ufttèç de parti Ali Jesuites Journal* vous avez la peau si sensible que cela En bien tant pis Vous n'avez pas le droit de vous plaindre et dorénavant toutes représailles seront légitimes contre vpus Yls-â-viV d'inflividus de votre acabit, qui, ont seme la calomnie d'abord, la corruptiorf ensuite, et qui voudraient déshonorés des adversaires qu'ils ont audacieusement dupés, il n'y a plus de mesure ni de réserve qui tien nent Mais en nous relisant, nous cherchons vaine ment ces personnalités dont le rédacteur très- ordinaire du Journal se complaît se plaindre. Du parti clérical en général, oui, il en est beaucoup question, et si d'aventure quelques- uns, se connaissant eux-mêmes, se sentent plus touches que d'autres, c'est leur affaire et ils n'ont, ceux-14, qu'à-prendre leur mouchoir. Il en est, il est vrai, que nous avons nommés mais comme individualités politiques seulement et sans nous occuper de leur caractère privé, quel qu'il soit. Et néanmoins, on nous dit de nous retourner (1) et de regarder trente-cinq années en arrière... Soit et voilà qui est fait. Il y a trente-cinq ans, figurait, au Conseil communal de céans, un homme qui avait eu l'honneur d'être échevin, libéral autrement ac centué que ceux de notre temps, père de famille qui avait envoyé ses enfants l'école gratuite de Looye et qui, dans un manifeste aux électeurs demeuré légendaire, avait déclaré, haut et ferme, qu'il répudiait tous suffrages cléricaux. C'était un ardent, qui depuisMais alors il était démocrate fougueux comme on voit. Eh bien puisqu'on veut des rapprochements, disons que le fils de ce même démocrate, de cet ami de l'instruction officielle, de cet ennemi acharné des cléricaux, se dispose, aujourd'hui, aller occuper le fauteuil du père avec l'appui de ceux-là même dont ce dernier repoussait le concours, et détruire l'école populaire où il reçut ses premières leçons Ajoutons, puisque nous sommes dans le rétros pectif, que, passé trente-cinq ans encore, le public, tant clérical que libéral, s'occupait beaucoup, pour le prendre, les uns en ironique, les autres en dédaigneuse pitié, de certain pape lard jouant au personnage, espèce de demi par venu de la veille, ambitieux du lendemain, homme d'intelligence bien inférieure celle qu'il se croyait, pleutre de caractère et vani teux, vaniteux au point d'être honteux des siens qui avaient aussi honte de lui Siun jour, l'occasion s'y prête, nous ferons l'histoire de ce triste type qui semblait avoir pris pour devise Plus d'honneurs que d^honneur (2) quand ce ne serait que pour l'édification et l'enseignement des contemporains qui Seraient tentés de marcher sur ses traces. En remontant de quelque vingt-cinq ans plus haut encore, nous pourrons faire d'autres com paraisons et 'rappeler, certaines gens du pré sent, d'autrës choses édifiantes et instructives tirées du passé. 1 v C'est que, celui-ci ne nous gêne en aucune façon, voye^-vous J Bi.en au contraire! Jl paraît que dans, là distribution des rôles dans le futur collège échevinal, il y a déjà du tirageLe gâteau ne se partage pas au gré de tous les convives; même celui qui se croyait prédes tiné la grande part, serait loin de compte. Nous serions les premiers, si cela était et si nous avions un mot dire, dans cette affaire, nous en étonner, car chacun selon ses œuvres et quand on a été la peine on a le droit d'être l'honneur. Quand les artistes de Bondy avaient fini d'opé rer, ils se partageaient leur butin d'après des règles fixes. Le chef prenait, comme avant part, la moitié du tout et puis avait sa part côté des autres. Ici, il n'en serait pas de même le chef ne viendrait qu'en seconde ligne. Cela est-il pos sible En tout cas, cela paraît invraisemblable et Cependant on assure qu'il en sera ainsi. 0 ingratitude humaine Mais n'anticipons pas. Un peu de patience. Le Journal continue mentir, sachant qu'il ment, en affirmant que l'administration précé dente avait promis 40<é!*cteurs le même poste de directeur des pompes funèbres. Tous les postulants, au nombre d'une trentaine, savent que cela est absolument faux, aucun d'eux n'ayant reçu la moindre promesse. C'eut été façon cléricale d'agir ainsi, bonne pour les L, les C. et 0 e. Le» nouveaux venus, s'ils n'ont? eux«-mêmes fait, avant LLnouvelie élection du îr Février, ce qu'ils reprochent leurs devanciers évincés par la fraude, feront, paràît-il, autrement. Ne pou (2) Omnia serviliter et turpiter pro honoribus, comme dirait Tacite. (N. de la R.) vant diviser le poste en 150 (car les postulants ne sont pas en nombre moindre) ils supprimeront le service officiel pour, restituer les pompes en question aux fabriques d'église, qui, elles, ar rangeront les choses leur guise. Dimanche passé a eu lieu, en la salle de théâ tre, le concert offert par la Société Royale des ex-sous-officiers de l'armée. Beaucoup de mon de moins cependant que les années précéden tes, et ce cause de la première communion qui a empêché plusieurs familles de prendre part cette jolie tête. Nous avons remarqué, parmi les assistants, M. le Colonel Parsy, président d'honneur, M. Bossaert, échevin ffons de Bourgmestre, M. le Major Van Iseghem, M. le Major Ciron, beau coup d'officiers de différentes armes et nombre de membres protecteurs. La soirée, tant comme concert que comme fête d'armes, a été fort attrayante. Comme tou jours, car pas une fête Yproise ne saurait se passer de son harmonieux concours, la musique du corps des Sapeurs-Pompiers a ravi le public par quelques airs choisis dans son opulent réper toire. Adresser des compliments au chef, M. Wittebroodt, ce serait nous redire. Les travaux d'ensemble l'épée, la canne royale et la boxe ont été exécutés la perfec tion. Des applaudissements répétés ont dû con vaincre M. Meskens, maître d'armes, du grand succès qu'ont obtenu ses intelligents élèves et de la grande part qu'il a le droit de revendiquer dans nos sincères félicitations. Mademoiselle Marie Rahier, du théâtre de Tournai, est une charmante cantatrice. Ses trois airs les Pêcheurs de Perles, la Reine Topaze, la Folie de Lucieont été fort goûtés. La gentille chanteuse a été admirablement secondée par son accompagnateur, Monsieur Marchand, qui a fait valoir un talent de pianiste remarquable. Accompagner avec discrétion et élégance, faire ressortir le chant et savoir s'effa cer soi-même pour mieux faire valoir le jeu d'autrui, n'est pas un don vulgaire. Celui qui le Eossède fait preuve d'infiniment de tact et de on goût. A ce titre, Monsieur Marchand mérite tous nos éloges. Notre excellent artiste, M. Arthur Gaimant, accompagné par M. Marchand, a joué des fan taisies pour violon qui, exécutés avec un brio et une science incomparables, ont, comme d'habi tude, soulevé les bravos les plus enthousiastes. Disons-en tout autant de M. Van Elslande, flûtiste, que le tout Ypres musical connaît et dont nous n'osotfs trop chercher faire ressortir le mérite, de peur de rester en dessous de la réalité. M. Deveen, chanteur comique, est bon et très bon. Son succès a été grand, car il a su faire rire et s'est fait rappeler après chaque chansonnette. Il nous, reste remercier et féliciter Mes sieurs. les organisateurs de cette charmante soi rée, laquelle rien n'a manqué, ni la variété, ni le bon goût, ni l'entrain. D'YPRES. y tmi> etiiËiY 11 est porté la connaissance des intéressés que le Conseil de Recensement se réunira le LUNDI 23 MARS COURANT, 9 heures du matin, en la Salle du Rez-de-Chaussée de l'Hôtei-de—Ville. Y près, le 14 Mars 1891 Le Chef de la Garde, E. DUSILLION. Madame Berthe, la célèbre somnambule qui a déjà donné tant de preuves de 3on étonnante lucidité consulte pour Maladie, sous la direction d'un médecin. Elle consulte également pour Re cherches, RenseignementsY Institut Magnétique, 23, rue Saint-Merri, Paris, et par correspon dance. (A lire pour une fois). (1) Pas la façon d'Henrietje haranguant le K. K. sup posons-nous (N. de la R.) Concert des Ex-Sous-Officiers de l'Armée.

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Le Progrès (1841-1914) | 1891 | | pagina 2