51e ANNÉE.
26 Mars 1891.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Le Progrès partir de
demain.
Palinôdies cl£r1è.âles.
L'impuissance.
l\° 25. Jeudi,
6 FRANCS PAR AN.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
VIRES XCQUIR1T ECNDO.
Ypres, le 25 Mars 1891.
Maintenant que les pouvoirs des hommes de
la nuit du 31 Janvier sont vérifiés, la situation,
nous, change.
D'organe de la majorité que nous avons été
depuis notre origine, nous devenons organe de
l'opposition.
A notre sens et pour nous conformer notre
caractère, l'organe dé l'opposition a un double
rôle favoriser par tous les moyens le retour au
pouvoir du parti qu'il a toujours soutenu, et
faire ressortir les fautes que commettent les ad
versaires. On s'attache au premier point, parce
qu'on croit que la doctrine qu'on professe est la
vraie et qu'elle doit avoir la préférence sur toute
autre, en toute justice, en toute équité, pour le
bien-être de tous on ouvre l'œil sur les faute^
de ses adversaires, on en fait ressortir les consé-^*
quences, encore pour le bien-être général, et
parce qu'en dernière analyse, ce n'est que jus
tice et que l'équité l'exige.
C'est dire que le rôle de l'opposition, bien
compris et bien rempli, a quelque chose de
grand, de digne, et c'est bien ainsi que nous
voudrions le remplir. Mais l'attitude de l'oppo
sition ne se ressent-elle pas de la grandeur et de
la dignité de l'adversaire en face duquel elle est
plabée La première condition des égards qu'on
porte son adversaire n'est-elle pas dans l'esti
me qu'il mérite et qu'on a pour lui Et si cette
estime fait défaut, la polémique peut-elle tou
jours se maintenir la hauteur d'un débat
courtois -■*<'
L'estime se commande-t-elle Oui, quand
elle est méritée, non, .quand on a tout fait pour
la perdre. Et qui faut-il en penser,'dans l'occur
rence Cette nuit du 31 Janvier, qiii pourra
l'oublier? Comment la'nouvelle majorité efla-
cera-t-elle le stigmate quêf-Jui a imprimé cô+N*
mémorable nuit? Elle'esl pawenug par la
fraude et elle aura beau sej§ecouer, ce sera là
fli-l ir-^pè-sera- -étsrselL a ent
sur les épaules.
^5*
Ce n'est pas nous qui oatldSs ainsi, éesont les
faits, les faits palpables les qui sont désor
mais acquis l'histoire eftfÇjWle père LoriqJet
chercherait en vain tra réstir.
Et cependant ce sont ces faits que.^bn gré,
mal gré, nous aurons, nous et le pqwic impar
tial, toujours présents l'esprit.
Et comment concilier les devoir»d'uiijourn&l
qui veut reeter honnête et digne avec la sévérité,
nous ne disons pas avec l'esprit dé vengeance,
qu'encourt une administration ïssup, d'un scru
tin aussi scandaleusement frelaté, comme celui
du lr Février
Suivrons-noils les traces du Propagateur et de
n successeur, le Journal d\Ypres, dans leur op
tion mesquine, tracassière, haineuse, in
juste, critiquant tort et travers, sans trêve
ni repos et élevant le mensonge la hauteur d'un
dogme
Qu'ont-ils gagné, ces carrés de sacristie,
répandre, sans chômer, leur bile sur tout ce
qu'il y avait d'honorable en ville et dont le seul
tort était de n'être pa3 de leur bord N'est-ce
pas d'eux et de leurs confrères en méchancetés
que le cardinal Antonelli disait Je voudrais
que tous les journalistes catholiques fussent
employés dessécher les Marais Pontins
Et que disait Mgr Guilbert un de ses prêtres
lisant V Univers Comment vous lisez aussi
cette canaille de journal.
Jamais nous ne nous exposerons pareil ana-
thême-.
D'ailleurs, on a vu quoi ont abouti toutes
ces violences de nosw pieux journaux. Et qu'ils
i ne viennent pas nous dire que ce sont eux qui
ont fait la journée du lr Février-, ils n'y sont
pour rien. La journée du lr février a été faite
la nuit du 31 Janvier, par les iiiôyena que l'on
sait et que la plume se refuse décrire une nou
velle fois. Avec le Journal d'Ypres, s^ul, nous
étions encore l'Hôtel-de-Ville qfc pour toujours;
le 19 Octobre, la sètfle et ^frâie journée .qui
compte, est là pour d'établir. C'est de cçjjjte d.ét-
nière^que nous nous'réclapaeronS "toujours et
^jotest'élle qui nous donnera4 l'autorité nécessaire
pour juger, comme ils le mériteront^ tes aGtes. de
nos usurpateurs.
V-
Souvent femme Varie écrivait Fran
çois bjsjir le^-vitres du château deChaiùbord, /-
et il en savait quelque chose. Cependant la
femme ne^variera jamais autant que les chefs
du parti clérical.
Aujourd'hui, ils disent oui demain, non
ils sont fugaces, et M. YVoeste, par exemple,
peut se flatter dètre perfide comme fonde.
En effet, ce protestant converti au cléricalisme,
se déclarait naguère partisan du suffrage uni
versel il prononçait même, un' diseurs ou il
mettait les libéraux, ans -défi dé le sMfvre dans
cette voie, les. accusant-d'être les ennemis des
ouvriers et des légitimes .revendications popu
laires. Nous aVons donn&qidfelqutespassages de^
ce document curieux.
11 y a trois semaines, ce même M
combattait non-seulement le suffrage
sel, mais la révision elle-même.
il semble préparer une évokitiojj,-/
La-p^Ulique de nos adversaires es.lîaitq de
tlélo^trté.
Habitués meti:-~ leur drapeau en pochées
et faire litière ue ^uçs principes et de leur^"
convictions, ris tournent tous les .vents coiifck-.-
Woeste.
"nivçr--
rd'hu
me çjes giroi
ouÀ$s.
lorsque KL YVoeste, jju parte -de la
droiîîi» se constituait le cfefenSèur <£u, suffrage
universel, c'était dans le seul espoir 3e jeter
la discorde et la zizanie dans les rangs du libé
ralisme. En effet, cette époque, le mouve
ment anlirévisionnisle ne s'accentuait guère, et
cette importante question de la révision, la
quelle tous les vrais patriotes se raillient au-
jourdhui, soulevait d'ardentes discussions au
sein du parti libéral.
Et cela se comprenait le moment n'était
pas encore venu. Car toute chose vient son
temps et aucun gouvernement, aucune force
humaine ne peut résister la pçpssée formi
dable et grandiose d'une idée.
Lorsqu'un peuple veut résolument, rien ne
peut prévaloir contre lui.
Ainsi M. Woeste préconisait le suffrage uni
versel, sans conviction aucune; pourquoi le
côiSbattait-il hier, alors que la raison et la
prudence lui disait de s'y rallier
-"Lorsque la révision n'était demandée que
par le petit nombre, les cléricaux, sous la con
duite de M. Woeste, la voulaient tout prix,
ils allaient même jusqu'au suffrage universel
aujourd hui que cette m^ême révision est dans les
vœux du plus gréf^j nombre, aujourd'hui que
le moment est venu de la voter, ils" nohs don
nent le spectacle des plus étranges hésitations.
Aussi la situation est-elle grosse de'dangers.
Les cléricaux, au fond, ne veulent pas de te
révision parce qu'ils craignent de perdre le
pouvoir, où ils onj, lespoir trompeur ae s'étër-
'miser. Mais un gouvernement est-il digne de
- ^diriger un pay^Jrbre lorsqu'il se place un
":"'Point de vue aussi étroit, aussi mesquin, quand
il s'agit, somme toute, de sanctionner un
principe de justice et d'équité.
Le gouvernemenL ayant pourvoir au rem
placement dë~$£.; "eiot, est :!fé prendre, en-
dehors des Cbambrcï* le p impopulaire et le
pfys insignifiant des boi gmesliec
Quel camouflet donne la majorité! Quelle
humiliation pour les 'éputés de Bruxelles, de,
Gand et d'Anvers
Ou plutôt quelle peur de i'epinion publique/,
et quelle p.udente prévision d'un désaveu éleci-
toral
Si, il y^£o*-.igp, le jôgenjf?re
Ion avaifVu son'nandat parlementaire confira
mé, il n'eût pgs ét^^pe^ipn de lui.
C'est parce" q.uer MrPantqJqn a, piteusement
échoué, c'est parce qu^sçî ôéaqpiçttants.n ont
plus voulu de lui, que le ministère.a^qhstéà ée
l'associer. a -
Ofe nctis avait habités ai» nominâjipns de
ministres en de^pril5ffiPs|l^bent. La désigna
tion de M. ?âW*n ifi îrque un progrès du
système c'est Alsurjnaii les écloppès des
luttes électo|^s"<|u'on.prendra les représen-
tant^du pouvoir.
régime représentatif,
c'esLfrès réussi. C'est tout simplement du par-
lemen'arisme rebours.
Et tout cela, il faut le répéter, parce que ce
ministère, qui dispose de la plus forte majorité
que jamais (a Belgique connue, a peur.
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