Grosse nouvelle.
Chronique locale.
La polémique cléricale.
Une lettre.
Un commencement.
Une fin...... peut-êti^e.
Il compte, dans cette majorité, quatorze dé
putés de Bruxelles, sept députés d'Anvers, huit
députés de Gand, trois grandes villes qui au
raient bien le droit, n'est-ce pas, d'avoir, au
moins, un représentant dans les conseils de la
Couronne 1 Et il ne s'adresse aucun d'eux, et
il leur inflige l'affront de leur préférer un Pan
talon
Et tout cela, pourquoi Encore une fois, parce
qu'il a peur.
Il a peur d'une élection partielle.
Il craint pour le cléricalisme, Anvers et
Gand, comme Bruxelles, de significatifs
échecs.
Il a peur de voir la minorité libérale, si faible
en nombre mais si énergique et si vaillante,
accroître son influence et son prestige.
M. Pantalon est l'élu de la peur.
Si cela satisfait son amour-propre, il n'est
pas difficile.
Il parait que le Roi a réuni en conseil,
avant-hier, les ministres, auxquels il a déclaré
qu'il était indispensable et pressant de faire
la revision.
Le souverain aurait même ajouté qu'il tient
prêt, en présence de l'agitation du pays, le dé
cret de dissolution des Chambres Chronique
Mardi matin, dix heures, a eu lieu l'instal
lation des nouveaux conseillers communaux
l'Hôtel-de-Ville.
M. Gustave de Stuers présidait.
Il a rappelé, en termes chaleureux, qu'il occu
pait, en ce moment, la place si dignement et si
honorablement occupée pendant toute une lon
gue période par Monsieur Bossaert, un magis
trat intègre et impartial, au mérite jluquel des
adversaires politiques, tels que le ministre Beer-
naert, se sont plu rendre hommage.
Les nouveaux conseillers ont ensuite prêté
serment entre ses mains.
Immédiatement après, l'on a procédé la no
mination des échevins.
Après la nomination et la prestation de ser
ment de M® Colaert comme premier échevin, élu
par neuf voix contre 6 billets blancs, M. de
Stuers a quitté le fauteuil présidentiel et l'a
cédé Me Colaert. Le Conseil a procédé alors
la nomination du second échevin. Me Colaert,
de bonheur attendri, a cru devoir au préalable
Srotester de son futur dévouement aux intérêts
e la ville d'Ypres.
Le Conseil a nommé, par -neuf voix aussi contre
6 blancs, M. Justin Berghman comme.second
échevin.
M. Brçyne-Devos, faisant preuve de zèle, a
demandé tout de suite que le carillon ne jouât
plus le jour du Vendredi-Saint, voulant ainsi
donner satisfaction aux vœux de la population
Yproise, si foncièrement religieuse. Cette religieuse
population, représentée ei» grande partie par
de Pulle: Brouwers et autres ejusdem farince, flat
tée la façon de Cartouche dont on aurait vanté
l&probité.^s'est mise applaudir et trancher
par ellè^mem^ la question, sans se préocouper-le
moins du monde l'avis du Cônsêil. Me Colaert
n'était pas content: car.il a Amplifié la proposi
tion de M. Breyne-DevoS et a annoncé que le
Collège déciderait que le carillon ne carillionne-
rait plus depuis la veille du Vendredi-Saint.
Là-dessus, la séance a été levée..
Mentez, meàféz, <m calomniez, a dit Basile,
il en restera toujouïs*quelque chose, et là-dessus
le Journal de» vingt de se battre les flancs pour
faire croire que c'est-nous les fraudeurs, que
c'est nous qui aurions voulu faire la nuit du 31
Janvier, et que lui n'y a fait que la garde, qu'jj,
a des pièces, des lettres, que sait-on, tout un
musée, et il nous engage aller voir chez lui.
Farceur Vit-on jamais tant d'outrecuidance!
Ou bien la victoire achetée billets de banque
lui fait-elle perdre la tête
Nous, aller chez le maquignon du lr Février
Dieu nous préserve de nous égarer en ces lieux
Quoi nous irions nous commettre derrière une
perte du Journal en question
Et cela pourquoi Est-ce assez saugrenu
Vraiment on se tâte et on se demande si l'on
rêve
Au fait, quoi
Les vingt ont quelque chose montrer
Pourquoi ne l'ont-ils pas montré au cours
d'une enquête
Nous avons demandé une enquête, nous l'a
vons demandée la Députation permanente
nous l'avons demandée au Ministre, au Roi, et
partout porte de bois.
C'est là, l'enquête, qu'il y avait lieu de pro
duire les pièces et les corps de délit; c'est là que
les deux partis devaient se trouver en présence;
c'est là que la vérité devait se faire jour, si tant
est qu'elle n'eût pas été étouffée sous les machina
tions les plus perfides, comme la première en
quête mais enfin, s'il existe un moyen régulier
de faire luire la vérité, c'était l'enquête, il n'y
en a pas d'autre. Cette enquête, nous le répétons,
nous l'avons demandée par toutes les voies léga
les, elle nous a été impitoyablement refusée
elle nous a été refusée, parce que les hommes
de la nuit du 31 Janvier n'en voulaient pas. Les
hommes de la nuit du 31 Janvier n'en voulaient
pas, parce que c'était leur condamnation, leur
perte, leur mort.
Et il faudrait, maintenant que le crime est
consommé, maintenant que tout est irrévocable
ment arrêté, sans retour possible, après avoir été
dupé et volé, paraître là où l'on ne voudrait pas
être vu et être assez niais pour nous prêter cette
rosse plaisanterie laquelle, suprême dérision,
'un des vingt a, si pas tous, l'effronterie de nous
convier, sachant d'avance quel accueil recevrait
sa mauvaise farce
Assez de comédie.
Notre place tous était l'enquête; en dehors
de cela, tont le reste n'est que grosse blague,
mensonge et tromperie.
A l'enquête Qn aurait produit une soixantaine
de cas de corruption, avec noms et prénoms des
corrupteurs et corrompus et c'est alors qu'on
aurait vu a quoi tient la victoire cléricale. Mais
l'enquête* eût été trop éloquente et c'est pour
cela qu'elle a été refusée.
Il faut vraiment plus que de l^patience^ plus
que du courage pour discuter avec les gens du
Journal, tant leur mauvaise foi est persistante,
profonde, voulue, irrémédiable
Ainsi, parce que, propos d'une idiote invita
tion, nous avons rappelé les opinions politiques
du père d'un des nouveaux conseillers, sans tou
cher en rien l'honorabilité du défunt, voici
que le Journal nous impute d'ouvrir des tombes
pour en extraire quelques ossements jeter la face
de nos concitoyens, après nous être repu comme un
chien dévorant
Ce serait croire qu'on rêve, n'était qu'il est
évident que le sot impudent qui a tracé ces li
gnes a fait lui-même, dans l'affolement de certai
nes préoccupations personnelles, quelque rêve
Analogue au fameux songe d'Athalie.
Mais ce qu'il y a de plus prodigieux là-dedans,
c'est que le même Journal, et peut-être le même ré
dacteur, s'est permis, parmi bien d'autres vilé-
nies, il y a peu de temps, de rappeler, avec une
malignité, une méchanceté féroce, le souvenir
d'un horrible malheur qui, passé vingt-deux
ans, obnsterna la ville et plongea deux de nos
premières familles dans la plus cruelle désola
tion.
Si on.p»n£ dire de quelqu'un qu'il déterfe les
morts pour jeter lears os la face de ses adver
saires, qu'il se repaît de cadavres, c'est bien du
Jeurnal et, plus spécialement de celui d'entre ses
rédacteurs qui a commis l'odieuse lâcheté ci-
dessus, et <fue nous avons nous-même relevée
comme eell. méritait de .l'être 1-
S'il est quélque part un boule-dogue (1) qui a
été couvé par un^serpent, pour nous servir des
expressions aussi correctes qu'attiques de notre
adversaire, c'est lui, bien lui, et lui seul
Est-ce une mystification ou est-ce un oubli
des convenances les plus élémentaires, que cette
lettre et le commentaire qui la précède, dont se
gausse le Journal d'Ypres, dans son dernier nu
méro
Un Monsieur écrit, du fond de sa retraite au
Journal d'Ypres(admettons que cela soit,
qu'un Monsieur écrive du fond ou pas du fond
de sa retraite,serait-ce un capucin?) il prie le ré
dacteur de la feuille des honnêtes gens ne pas
publier sa lettre, mais simplement d'en profiter.
S'il parle ainsi c'est que ce brave homme croit
aue tout le monde est aussi honnête que lui et
part de là pour placer sa confiance en autrui.
Comme il est loyal et délicat, il croit qu'au
Journal on est aussi loyal et aussi délicat que
lui.
Il est de la bonne année le correspondant du
Journal. A peine a-t-il honoré le gazetier de sa
confiance, que le premier mouvement de celui-ci
est d'en abuser, et sans le moindre compliment,
de dire qu'il publie la lettre, bien qu'ellene soit pas
destinée la publicité. L'auteur n'a qu'à s'en
prendre lui-même s'il se permet de pareilles
élucubrations ajoute-t-il.
Nous serions tenté de dire Attrape Champa
gne, cela vous apprendra vous fier aux jésui
tes, si ce procédé n'était pas la violation la plus
brutale du secret des lettres.
La lettre était destinée au Rédacteur du
Journal et pas d'autre dès lors la publier
n'est-ce pas abuser de la confiance qu'on place
en vous
C'est encore un de ces mille aspects sous les
quels brille la morale cléricale. Et le Journal ne
sent pas cela il est même fier de son exploit. 0
morale cléricale
C'est tout ce que nous voulions en déduire.
Et la lettre existe-t-elle bien réellement, ou
estrce une fabrication jésuitique Bien des rai
sons nous portent croire la fabrication com
me est de même fabrication le fameux bric-à-
jbraç du soi-disant musée du Journal.
Quoi qu'il en soit, il n'en reste pas moins dé
montré, que la lettre existe ou non, de quel bois
on se chauffe dans les bureaux du nouveau mo-.
•tuteur de l'Hôtel-de-Ville.
Tous ceux qui ont un peu de littérature, comme
on dit. doivent, l'heure actuelle, se rappeler la
jolie fable intitulée le singe et le chat. n
D'animaux malfaisants un très bon plat.
ainsi que dit le bonhomme.
Si le Raton yprois avait connu cette fable
(mais il est malheureusement ignorant de tout),
comme il eut été plus prudent, plus circon
spect,. et comme il se fut gardé de retirer, avec
sa pâtte, d'une manière délicate (ou indélicate)
les marrons du feu pour la satisfaction de son
ami Bertrand
Mais 11 es trop targf;
Adieu mes gens. Raton n'est pas content, dit-
on. Et on le serait moins.
Il est clair-pour tout le monde que, sans Ra
ton, hous n'aurions pas nour Bourgmestre Sur
mont. (if-vo.
Avoir tout fait et n'être rien Hélas Hélas
Oh! Pipérie des choses et ingratitude des gens!
Nous en virons biep d'autres
M. H. Iweins était rentré hier, 24, après une
absence de quelques johrs passés Bruxelles,où
il dit-on, cherché unêf maison.
On prétend que M. Iweins n'est pas content
du tout de ses anciens amis. Il s'attendait plus
de reconnaissance et il est convaincu qu'il mé
ritait mieux.
Nous n'avons pas intervenir dans ses affai
res privées et nous laissons, ces aimables far
ceurs, le soin de laver leur linge sale en famille.
Mais le public n'en laisse pas moins, lui qui a une
(f) Ce boule-dogue pourrait bien n'être qu'un affreux
roquet. (N. de la R.)
Sic vos non vobis.
(VIRGILE.)
H) Il va de soi que nous n'entendons pas faire rimer
les deux noms. (N. de la RJ