M0 26. Dimanche,
29 Mars 1891
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Chemin de fer.
Comment se tripatouillent
les enquêtes électorales.
Les Cabaretiers.
51e ANNÉE.
6 FRANCS PAR AN.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
VIRES ACQUIRIT ECHDO.
Idem.
Heures de départ partir du 1* Octobre
cJ'Ypres pour
Poperinghe, 6-50 9-09 10-00 12-07 3-00
Y PRES-FURNES.
FURNES-YPRES.
Ypres, le 28 Mars 1891.
0u sait que des cinq où six cas d'annulation
de l'élection du 19 Octobre, invoqués par les
cléricaux, un seul est resté debout, la défectuo
sité des isoloirs, tous les autres ne reposant sur
rien de sérieux et même ne laissant la porte
ouverte aucune chance de réussite pour les ré
clamants.
Noua avons déjà expliqué tout cela satiété,
coin le nous avons rappelé, ne laisser aucun
doute, que, même la défectuosité des isoloirs,
ce grand cheval de bataille sur lequel ont" trot
tine avec amour les écuyers disciplinés de- la
grande école de respect, aurait dû être rejetée
pour la même raison dans le panier dq L'oubli,.
C'est cependant sur ce dernier point, la défec
tuosité des isoloirs, que s'est exercée toute là
tartuferie de nos maître* et c'est cette soi-disant
défectuosité qui a amern' 'l'annulation de l'élec-
Pour arriver leurs fins, comment s'y sont-ilB
pris De longue main et avec toutes les mesures
Eréalables qu'exige une entreprise aussi hardie.
»éjà le 19 Octobre, quelques rqalins avaient
concerté leur plan et préparé tous les éléments
dont ils devaient se servir et profiter aûf grand
jour de l'enquête qui était décidéè> d'avance, au
cas où la victoire leur aurait échappé le 19.
Voici donc comment.
D'abord il ne pouvait pas être question de
critiquer les isoloirs qui avaieÏÏHBguré dans les
différents bureaux le 19, puisqu'il était claire
ment établi que ces isoloirs étaient conformes
au modèle adopté par le gouvernement qti
avaient été envoyés par celui-ci que d'ailleurs
ils avaient toujours servi dans les élections anté-
rieures. Il fallait inventer autre chose. Quand
Te r«.v les enquêteurs sont venus prendre vue Ses lieux,
tuflres^jkm^if, leur affirmer que les isoloirs qui leur
■i
étaient soumis n'étaient plus les mêmes que
ceux du 19, qu'ils avaient été remplacés par
d'autres et que ce que voyaient les perma
nents était tout autre chose que les comparti
ments qui avaient fait l'objet des réclamations
en annulation. On a essayé de soutenir ce
mensonge, en présence de plusieurs libéraux
qui niaient formellement cette audacieuse asser
tion les affirmations et les dénégations se croi
saient au milieu d'un déluge de gros mots et
d'invectives dont les cléricaux seuls ont le secret,
mais tout cela n'était pas une solution heureu
sement ou plutôt malheureusement, on avait
autre chose en réserve.
Pour couronner l'œuvre, il fallait le huis clos,
la porte cadenassée et la liberté de l'attaque.
Donc dès le lendemain, les acteurs défilent,
l'un après l'autre, derrière la porte du tribunal
inquisitorial Ce qui s'y passait, ce qui s'y disait,
aucun des prévenus n'en savait un traître mot,
et on ne leur en demanda pas davantage. Pas de
confrontation pas d'enquête contradictoire,
rien.
Après l'enquête, le3 candidats avaient beau
chercher quel pouvait en être Iq. résultat ou
les détails, il leur fut répondu qu'il était
impossible de faire droit cette réclamation,
que toute communication de ce genre n'était pas
conforme l'usage, que la décision n'était pas
prise, et autres earabistouilles de ce genre.
Brgf, on ne sut rien. -•
€e n'est que quand to it était fini, que le juge
ment était prononcé, que l'arrêté d'annùlation
était gris, qu'on parvint connaître ce qui avait
motive ce secret dans les dépositions.
Ainsi dans cette fameuse enquête secrète,
M. N., du 3me bureau, a déclaré que la planche de
refend de Visoloir jumelle où il avait voté portait des
traces de tampon, tandis que dans les isoloirs placés
depuis quelques jours, en vue de, fénquête, ces traces
ne s'y remarquentpas
Un second M. M. dit j'ai constaté hier que la
planche de refend a aujourd'hui le double de longueur
que lors du 19 Octobre.
Viennent ensuite encore quelques dépositions
du même genre, quand enfin vient M. F., qui se
vante d'avoir le 19 Octobre inarquè son isoloir de
coups d» tampon, qu'on ne retrouve pas 11!
Voilà et tout cela n'était pas préparé, et tout
"cela n'était pas combiné,!!
.Et on part de là pour conclure la sufystitu-
tion des isoloirs, Ia^ubstitution d'isoloirs irré-
prochables, conformes la loi, aux isoloirs du
19, défectueux et établis en vue dqla freRide.
Cependant un mot d'explication» si*» l'avait
voulu, eût dissipé toute cettfe Jaetasmdgçrif/.
Toutes les- pièces composanûfeg&lifférents îac^*
loirs 4e ressemblent, sont, idsntlqûes et ^vec
trois d'entr'elles, n'impcrte lesquelles, on fait
toujours une cellule. Or, il y avait en magasin 1
de quoi faire neuf ou dix isoloirs, puisqull en
faut autant jpour les "élections législatives. En
dehors de^ la période électorale, toutes ou une
pàrtiéf ie ces boiseries sont mites contribution
selon les nécessités du service. Ainsi il est arrivé
que la cloison qui forma la galerie Delbeke était
formlie par ces mêmes boiseries. Les cellules
derrière lesquelles se déshabillent les miliciens,
lors des visites corporelles, sont encore faites de
même. Qu'y a-t-il donc d'étonnant qu'une cellule
ou une partie de cellule qui était placée le 19'
Octobre en bas, au marché au beurre, place
Vandenpeereboom, fût, lors de l'enquête, dans
la salle bleue ou dans la salle des Pompiers ou
autre part, et que le coup de tampon que M. F.
a appliqué sur l'une des parois de son isoloir le
19 Octobre, ne fût plus la même place lors de
l'enquête
Tout cela n'est-il pas de la plus haute malice
Et est-il croyable que de la promenade d'un
coup de tampon puisse dépendre une élection,
que dis-je, le sort d'un parti Parce qu'un côté
du couloir se soit accolé un autre côté, sans
qu'il y ait le moindre changement dans la dispo
sition essentielle d'un compartiment d'électeur,
tout sera bouleversé, annulé, et il sera permis
aux braillards de crier la tricherie
Et dire qu'il suffisait d'un mot pour dissiper
toute cette piperie Mais ce mot, on ne l'a pas
demandé, et c était ce mot qu'il fallait pour dé
molir tout cet échafaudage de flibusterie.
Et voilà sur quoi marchera triomphalement,
après demain, le héros du lr Février, sur un
coup de tampon déplacé
A quoi tiennent les destinées d'une ville
Ijt nunc erudimini.
mm p m m
Que les cabaretiêrs se réjouissent 1 La revi
sion leur promet toute une série de grasses
journées. Comptez seulement les élections
qu'elle entraînera nécessairement.
La revision votée, élection des Chambres
constituantes. Et d'une.
Puis, le nouveau régime électoral adopté,
dissolution des Chambres constituantes, des
Conseils communaux et provinciaux et nouT
velles électioçgfpour les Chambres 24 pour
la pjovince;ê*'3* pp: r v commune.
- En toutquatre élections presque coup sur
coup. Quelle aubaine 1
A considérer en outre que le nombre des
électeurs étant accru daus des proportions
énormes, la consommation augmentera d'au
tant.
Si tous les cabaretiers ne sont pas révision
nistes, dit -te GatfUe, c'est qûTTâ
nent bien ma! leur intérêt.
"Non seuIem'Jtit Révisionnistes} mais parti
sans du suffragç^jjn'veisel, y compris les fem
mes et les-enfants sevrés, f
On écrit dé Bj*
la lettre de l'archi
tion des cimetières
Il parait que la lettre relative la bénédic
tion des fosses ;ne devait point encore voir le
jonf.' -U'eafT'une indigforétion de M. Beernaert
qui, pasaît-il, a Hâté sa publication. L'on dit que
le chef du cabinet, se trouvant une réunion
d'amis, entendit soulever la question des cime
tières.
Mais il n'y a plus de question semblable,
s'écria-t-il soudain. Elle a été tranchée.
r
J
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Courtrai-Bruxelles, 5-30 9-5811-162-43 5-20.
Courtrai-Gand, 5-30 8-20 11-16 2-43 5-20,
5-00 7-34 10-20 1-00 4*06 6-25..
■g M -10-26
Mais, ajoute-t-il, la planche portant les mêmes
taches dont je viens de parler, et en outre l'inscription:
groote botermarkt, Vandenpecrebootnplaats, était
ajoutée l'écran derrière le bureau pour Vélargir
Meuse propos de
dé Malines sur la ques-
S