Les ministères belges. Chronique locale. L'Emplâtre. Entrée triomphale du nouveau Bourgmestre. géographie 0, en sciences naturelles une nomi nation. Mais il y a de l'enseignement littéraire pro prement dit, objectera-on, le français et les langues anciennes, le grec et le latin. Les collèges des jesuites et autres frocards se sont toujours fait gloire de former des jeunes gens plus forts en thème que les établissements officiels. Eh bien I Encore une légende qui s en va Sur un ensemble de 179 nominations décer nées au concours pour les trois branches sus dites, on en compte 162 l'actif des athénées et des collèges communaux, 17 seulement pour les collèges patronnés. Convenons qu'il faut certains parents une foi robuste pour confier encore leurs enfants ces etablissemenls-là. Depuis Juillet 1831les ministères belges ont été au nombre de 20, savoir 7 émanés de l union des partis, 7 libéraux, 6 cléricaux. Jusqu en 1846, c'est-à-dire jusqu'au minis tère De Theux, il y avait possibilité de conci lier les deux opinions en présence. Mais partir de cette époque, l'ultramontanisme outré des catholiques, lingérence du clergé dans les luttes politiques rendirent tout accord impossi ble. Depuis la division marquée des partis, le ministère a été catholique pendant 18 ans9 mois. 10 jours, et libéral pendant 26 ans, 3 mois, G jours. Puisque nous jetons un coup d'œil sur le passé politique du pays, rappelons un détail qui paraît assez peu connu. Après la dissolu tion des Chambres en Juin 1848, la Chambre se composait de 85 libéraux et de 23 catholi ques, soit une majorité libérale de 62 voix. Il n'est donc pas exact de dire que la majorité cléricale actuelle, 52 voix, soit la plus forte dont un parti ait joui en Belgique. Donc, c'est chose arrêtée. M. Surmont sera, est Bourgmestre. De son caractère, nous ne dirons rien ses amis en disant assez sur ce chapitre. Comme talent, c'est assurément ce que les cléricaux ont de meilleur. Il vaut lui seul ses huit compères au Conseil. Quelqu'un qui est bien mortifié, bien déçu, bien attrapé, "'est je compère Benntje. La chose ost dé notoriété publique sa dou- leur, oorajgfe ceile de Calypso, est inconsolable, r Aussiquelle v^ate Avoir tout entrepria,.mais tout, pour devenir M Maire; avrir réussi, au-delà ae toute es pérance, on sait par juels persévérants et quels néroïques efforts, emporter l'Hôtel-de-Ville; avoir été acclamé déjà premier par le peuple de., là-bas, derrière S1 £içrre puis, au mo- vneA. 4e s'asseoir wmtiâ le fauteuil du milieu, sentir ce fauteuil se dérober, enlevé traîtreu sement par dœ "amies et se sentir soi-même assis terre comntfe, un magot chi nois.....! Non, ou n'imagine pas de déception plus profonde de .fumisterie plus amère de mystification plus crtfelie! ï<e-uoop a étA ôi rude, si dur, dit-on, que,' un moment .donné, notre petit homme a résolu de quitter la ville et de s'en aller, aoagûPàutres cieux, cherche^ .quelque distraction, quelque soulagementsi posjjbte, ses désillusions 5' ses peines et ses Cm^D^s éhagrins. «r Il fâPàit toutefois conjurer ^éxecution du projet;-car, sanS'dïçnritje, ope- s.iraient ourmont.' et consorts que deviendra»»^# On a donc dépêché un parlem?nràhpe prè3 de lui, aux fins de jésuiter un apaisement "et un re tour la résignation. Qui ou a chargé de cette commission, on le de vine. 11 n'y en a qu'un, du reste, pour ces be- sognes-là homme tout composé, tout pétri de sincérités apparentes, de catarderies, de fausses humilités, de faux semblants, de faux dehors et de faux-fuyants. Celui-là est donc allé trouver Henritje et le colloque suivant s'est engagé entr'eux H. Oui; je devine: au sujet de la nomina tion de Surmont comme Bourgmestre, n'est-ce pas (A part). Ah le traître H. Eh bien Je n'ai que faire de vos expli cations Je suis mystifié, leurré, volé voilà ce qu'il y a de clair. Aussi ai-je décidé de vous abandonner tous et même de quitter la ville H. Pour vous, c'est bien différent il y a d'autres raisons. Vous savez lesquelles Dieu m'est témoin que ce n'est pas par ambi tion que j'ai désiré être Bourgmestre. Bien que par sentiment religieux et par dévouement là religion, ses ministres et ses œuvres. H.Ni un vaniteux." H. Ni un égoïste. \H. Mais, je viens de le dire ce" sont préci sément ces sentiments-là que l'on a mécounus! L'autre. Non, mon cher, non H. Si et puis, aussi, les vœux de la popula-' tion. Nersttis-je pas arrivé chaque fois en tête"de notre liste t H. ^-Et n'est-ce pas la queue qui a passé pré-"1 mière Et une queue étrangère-ençore V- L'g,utre.-'-L Je le veux. A H. C'est bien Mais si le Gouvernement change, me voilà de nouveau la porte et par terre Il faut trouver autre chose. H. Il y en a déjà un dans nos environs. soit déjà Il nous tout prix (Haut) Comte Voyons Voulez-vous être H. Ce sera mais quand i H. C'est que je désire ne pas attendre long temps. H. Eh bien cette condition, je consens différer mon départ de quelques semaines. Après, nous verrons. Enfin On essaiera On a fait des Basons qui ne Bont guère plus malins. Et puis, que pourrait- on bien nous refuser encore après qui pas Surmonf plus que vouarnlêméj cè qiii n'^qst pas peu dire. Mais il y a, voyez-voiilr,-mon clfer, les circôh'stancesi.'..., H. Lesquelles Que voulez-vous dire H. Éu aftierdcnt H. Encor" t quelles compensations àirje déjà obtenues ïgr V»" L'autre^— Ehâ,n'avez-vous pas-étë décoré <tu tieHa àïc l^.ffljûft) décoré de l'wiïfce de jonctifs. est tembé violemment la renverse. Comme i'avait annoncé notre clérical con frère le Journal d'Ypres, qui s'intitule niaisement l'organe de la majorité un cortège auquel tou tes les Sociétés de la ville étaient spécialement invitées, mais où presque toutes ces Sociétés ont brillé par lear absence, s'est formé hier vers deux heures de' relevée pour aller recevoir 1 nouveau Bourgmestre la gare A part les services commandés d'office, t que la Garde Civique, la Musique des Pompi celle des Orphelins, la Gendarmerie, le H. Ah c'est vous Et que venez-vous faire ici L'autre. Eh mon cher ami, vous apporter quelques explications au sujet de.... L'autre. Précisément. L'autre. Ah ça mon cher soyez calme, (souriant) surmontez-vous, raisonnons et voyons un peu. H. Je vois assez trop bien même Jamais on ne fit un homme dévoué affront semblable Par votre choix, vous accréditez tout ce que les libéraux ont dit de moi. (A part). Ah si j'avais 8U. L'autre. Et qu'est-ce qu'ils ont dit de vous, cher ami, qu'ils n'aient dit de nous tous H. Que j'étais le dernier des incapables; le superlatif des imbéciles. L'autre. Ils ont eu tort; voilà tout On ne dit ces choses qu'aux gens d'esprit. Qu'on jalouse Mais moi, non plus, je ne serai Bourg mestre.... Est-ce que pour cela L'autre. Bien bien Soit Mais pour vous, mon très cher, il y a aussi une raison. H. Et laquelle L'autreSans doute Pro Deo, comme on dit# c'èst chose bien connue; vous n'êtes pas un ambitieux. ..L'autre. d»î*un orgueillêax encÔrêAûoins: H. $i un fat. L'autre. Ni un sot. - i H.,Ni un jaloux. L'autre. Ni un envieux. L'autreJ'allais le dire. Non lion Vous n'avez aucun de ces défaïits-là, ni même aucun autre. Aussi suis-jé sûr que, pour vous apai ser de votre juste ressentiment, il me suffira de faire appel votre bon cœur et vos sentiments de bon catholique. L'antre. Oui sans doute. S-ftOUS L'autre. -- Je ne dis pas... Mais, tout de même, beaucoup qui ont vos mérites n'ont pas obtenu cette distinction. H. Et les distinctions futures L'autre part.) - Il va y venir. (Haut.)Eh bien! la place par exemple de commissure d'ar rondissement H. Elle n'est pas vacante L'autre. Non. Mais vous savez bien que nous travaillons déloger le titulaire L'autre. - 11 y a aussi que nous pourrions vous procurer le titre de Chevalier. H. part). - Il y arrive. (Haut). Chevalier Chevalier! Il y a toutes sortes de chevaliers dans le monde On pourrait confondre. L'autre part). Est-il exigeant (Haut). Nous pourrions solliciter le titre de Baron. H. part.) Je crois que l'appétit me re vient. (Haut.) Baron On en a pas mal fabriqué dans ces derniers temps. Cela devient commun, ne trouvez-vous pas L'autre part). Ah ça mais il est insatia ble (Haut). Eh bien mettons Vicomte L'autre part). Il devient positivement fou d'orgueil, ce mannequin-là, moins qu'il ne le faut cependant le retenir H. part). Enfin! l'y voilà Nous y voici, pour mieux dire (Haut). A ce compte-làmon cher collègue, nous pourrions-nous entendre. L'autre part). Tiens! Il fait des jeux de mots, cet animal Est-ce que l'esprit, comme l'appétit, lui viendrait en mangeant (Haut). Eh bien ce sera Ne fût-ce que pour votre calembour, le plus beau que j'aie jamais en tendu. L'autre. Le plus tôt possible. Il faut cepen dant que la chose soit instruite suivant les for mes habituelles. L'autre. Soit Nous y mettrons toutes les diligences, tout l'émpressement, toute la p'récb pitation possible. (Bas). Espérons qu'il sera sa tisfait cette fois L'autre. Bonjour, mon cher. Toffe-Jài."><et au revoir (Et tout bas, en sortatit) Comment pourrons-nous jamais obtenir le titre de Comte pour ce crétin Quel ministre oseraf" H. Le regardant partir. Enfin J'aurai au moins quelque chose pour prix de mes servi ces. Mais ils sont naïfs s'ils s'imaginent que je vqia me contenter de cela. Il faudra bien qu'un jour Surmont dèguerpe du premier fauteuil et que, moi je suisse 'Bourgmestre ds la ville d'Y près L'auVf*.£?eat que vous êtes trop b..., com ment dirais-je oui, trop bon. Il faut un hom- o poigne» surtout au commencement.... Plus tard, Eqjas^ôûï'rons voir, et, en attendant.... L'autre. Nous tâcherons de vous trouver,en core que!ques«eompensatiqijs.. H. Ne l'avais-je pas mérité •4 Ainsi qu'Alexandre le Grand A son entrée Babylone.

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Le Progrès (1841-1914) | 1891 | | pagina 2