51e ANNÉE. 50 Avril 1891. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Chemin de fer. Le parti catholique. Heureux curés. Liberté de réunion. Jurys d'examens capacitaires. l\° 35. Jeudi, 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. VIRES ACQDIRIT EPfflJO Heures de départ partir du 1' Octobre cTYpres pour Popermghe, 6-50 9-.09 10-00 12-07 3-00 Y PRES-FURNES. FURNES-YPRES. Ypres, le 29 Avril 1891. Le Journal reproche souvent notre parti d'être profondément divisé et de n'être pas gouvernemental. Voici le joli tableau que trâce l'Ami de l'Or dre l'organe de l'evéché de Namur du parti catholique ef des divisions dont il donne en ce moment le rejouissant spectacle Nous avons en Belgique une quantité de partis. 11 y a d'abord le parti catholique, et il n'est pas homogène il y a des catholiques de cour, des catholiques de Bruxelles, des catho liques ministériels, des catholiques en place, des catholiques qui attendent autre chose et d'autres qui n'attendent rien du tout il y a des catholiques qui ne rêvent que conciliation, -ré conciliation et pacification d'autres croient 3ue les luttes ne sont pas finies et même qu'elles urerocî toujours il y a des catholiques mili taristes, des catholiques revisionnants suffra- ~isànts,"des catholiques partisans de la repré sentation proportionnelle, de la représentation des minorités, etc., il y des catholiques parti sans du cens 10 francs, des catholiques parti sans d'aucun cens, des catholiques partisans d'un autre cens, il y a des catholiques partisans de l'habitation ou de l'occupation,-assaisonnée du non de capacitariat il y a des.catholiques qui feraient un mélange de tout cela et d'autres cho ses encore il y a des catholiques qui regardent avec scepticisme cette foire de révision et qui ont bien envie de s'endormir et de dormir jus qu'à ce qu'il y ait des élections faire. Il y avaitautrefois des catholiques béftux, ou catholiques de 1789, ou catholiques de 1830, et peut-être y en a-t-il encore, et des catho liques qui ne sont hi -de 1830, ni de 1789, et qu'on appelait jadt# ..l çomuféntdonc les appe lait-on? - Le moyen de mettre tout ce monde d'ac cord LAmi de l'Ordre a encore oublié les catho liques économistes, les catholiques socialistes, lescatholiques libre-échangistes, les catholiques protectionnistes... sans compter les «catholi ques inexaucés retour de Saint-Hubert. On voit que si le parti libéral, de son côté, est divisé sur une foule de questions, il n a rien envier sous ce rapport au parti catholique. Le Lundi reste toujours jour de liesse pour le clergé. La semaine dernière encore, le Moniteur n'enregistrait pas moins de quarante-sept sub sides accordés autant de fabriques d'église. Les tonsurés de notre district, plus heureux en cela que les cultivateurs, avaient leur part du gâ teau Et presque chaque lundi, c'est la même distribution. Un plaisant a défini le libéralisme l'art d'embêter les curés.» On pourrait définir le clé ricalisme l'art de les engraisser. Nous lisons dans la Chronique On sait que les cléricaux sont les défenseurs de toutes les libertés. Si on ne le sait pas, c'est parce qu'on ne lit pas assez les journaux inspi rés par le Saint-Esprit, sinon on apprendrait qu'il en est ainsi. Liberté d'enseignement, de la presse, d'asso ciation, de réunion, liberté communale, pro vinciale, liberté religieuse, le cléricalisme les aime toutes, et il consacre tous ses efforts les défendre contre nous, jacobins autoritaires épris de despotisme. Le cléricalisme veut la liberté de l'enseigne ment, comme il le montre depuis sept ans qu'il est au pouvoir il a la même sollicitude pour toutes les autres libertés, chacun sait ça. .11 vient de prouver encore son amour pour la liberté de réunion, et môme d'une façon saisissante. C'est Zonnebeke, une petite commune de la Flandre occidentale, où des partisans dû suffrage universel étaient allés fqire de la pror pagande Dimanche aprej-ffiidL T Ces propagandistes «Ug'i^u-Anpmbre dçf' trois, deux-Yprois^pt un Gantois. Les cletf?;rtrx-de»Z6n nebeke ne sont pas par tisans du s'uffrage universel, et ils doiventwàir^ d'un mauvais œil les progressistes arriver dans Ijèur commune. - N'importe. Ils a'ont pas ^bulu prêcher l'ab stention, recommander leurs féaux de s eh-._ 6 fermer chez eux. Us respectent bien irqp le - dj-oft de réunion pour cela. Ils sont même allés jusqu'à préparer un au ditoire aux progressistes, car, par leurs soins, deux ou trois cents ruraux, espoir de la patrie, r attendaient les propagandiste» sur la route d'Ypres. Mais pourquoi faut il que ces honnêtes cul tivateurs aient mal compris les ordres de leurs maîtres, et qu'ils aient entendu leur façon la liberté de réunion Les orateurs libéraux n'ont pu arriver jus- qu au local loué par eux. Cette foule de brutes s'est jetée sur eux, avant même qu'ils eussent pu dire ce qu'ils venaient faire, les a roués de coups, piétinés, et, comme ils s'en retournaient la gare, tout meurtris, saignants de nombreu ses blessures, les a poursuivis coups de bri ques Lun d'eux a été assommé par l'un de ces projectiles bénits par l'Eglise. Des gendarmes (peut-être les mêmes qui fusillaient si allègrement les libéraux de Boom et les ouvriers de Quenasl) contemplaient d'un œil attendri ces partisans de la liberté dans l'exercice de leurs fonctions presque sacerdo tales. Nous réclamons pour ces braves pandores une décoration civique, et pour les habitants de Zonnebeke des récompenses analogues. Car, sans le vouloir, ils ont rendu un très grand service notra.parti, en montrant d'une manière aussi éclatante le peu de cas qu'il faut faire des protestations libertaires de MM. les cléricaux. 11 y a encore des gens qui doutent, et sous les yeux desquels il est bon de placer de telles preuves de la sincérité cléricale. Le Moniteur a publié la composition des jurys d'appel institués aux chefs-lieux d'arrondisse ment pour les examens capacitaires. Ces jurys ne sont composés que de cléricaux. C'est le système du gouvernement. Il l'applique depuis longtemps toutes les nominations de ces jurys d'examens. Tous les libéraux en sont sys tématiquement exclus. C'est tout simplement ^candaleux. Cette partialité daçs le«hoix des membre^ jury ne pouvait avCir d'autre résultat qn#;c[e faire naître, tort ou raison, certains soupçons dans l'esprit des récipiendaires, sur l'impartia^ lité des jurys eux-memeak'On a déjà parlé de r petites fraudes qui se commettaient dans l'inté rêt des récipiendaires bien pensants et beaucoup de jeunes libéraux se sont abstenus, pour ca motif, de se présenter ces examens Le but que se proposait le^gouvernement était atteint. Il discréditait ces" examens, dont il ne veut plus, et il empêchait les libéraux de s'y présenter. Mais, disait dernièrement.nne feuille cléricale, -ce que le gouvernement catttôlique fait aujour d'hui, le ministère libéral l'avait fait avant lui. Nous lui répondrons que le ministère libéral n'a eu organiser ces examens qu'une seule an née, et c'ét^itla première année de l'application LE ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25 Insertions Judiciaires la ligne un franc. Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrés Pour I "siant de la Belgique et de l'Etranger 1'Agence Rossel, 44, rue de la Madeleine, et 2, rue d^'Ensèrgnemem,' Kruxéflès. 4-00 6-42 9-05 9-58. Poperinghe-Hazebrouck, 6-50 9-09 12-07 4-00 6-42. Ilouthem, 5-30 8-20 11-16 5-20. Comines,5-30 - 8-20 - 9-58 11-16 2-43 - 5-20 Comines-Armentières, 5-30 11-162-545-208-55 Roulers, 6-15- 7-45 -10-40— 12-20 2-45 -4-10 6-42. Langemarck-Ostende, 4-30 (Cortemarck) 7-18 - 9-57 -12-17 3-56—6-21. Courtrai, 5-30 8-20 9-58 11-16 2-43 5-20 (Dép. de Comines Courtrai 7-45.) Courtrai-Bruxelles, 5-30 9-5841-162-43 5-20. Courtrai-Gand, 5-30 8-20 11-16 2-43 5-20. 5-00 7-34 10-20 1-00 4-00 6-25. 5.O6 7-40 10-26 1-06 4-06 6-30. >ii ^laiegHc—t wW3QQaaaa«a

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Le Progrès (1841-1914) | 1891 | | pagina 1