DIMANCHE, 7 JUIN 1891, Les Grèves. Chronique locale. Cercle Wallon. Inauguration du local d'été. AVIS. Il ne peut pas être permis M. VVoeste, tout chef de parti catholique qu'il est. de venir déclarer en pleine Chambre que d'honorables généraux qui ont rendu des services signalés au pays et qui, comme le général Vander Smissen, ont commandé dans les circonstances les plus graves, sont indignes d'être désormais la tête de l'armée. Dans le Gentre. La Louvière, 8 Mai. La situation devient de plus en plus tendue. 4 heures soir. Nous sommes en possession de trois bataillons des carabiniers on fait des préparatifs dans les locaux des écoles moyennes pour loger la troupe. Les élèves ont été renvoyés chez eux. Dans le Borinage. 7 Mai. Ily a eu un meeting au local des Chevaliers du Travail. Tous ceux qui s'y rendent portent la boutonnière l'enseigne des Invincibles. La police n'a pas réussi s'y faire admettre. Cette après-midi on meetingue La Bouverie, Wasmes les délégués y proclament la grève générale et exhortent les auditeurs au calme. 8 Mai. Le chômage s'étend. Hier soir, vers dix heu res, un attentat la dynamite a été perpétré. Les grévistes sont plus nombreux aujourd'hui. Le rappel des deux classes de milice a produit ici une impression pénible. Bassin de Charleroi. 8 Mai. La situation dans notre bassin est aujourd'hui absolument la même qu<aVant-hiçr. 11 y a même aggravation. v Nos rues sont sillonnées dé soldats en pantalon blanc qui vont rejoindre leurs régiments res pectifs. Le Bassin de Liège. Liège, 8 Mai. Il n'y a guère de changement dans la situation du bassin de Liège. DÉCOUVERTE DE DEUX BOMBES. Hier on a apporté l'un des commissariats de police de Liège, deux bombes qui ont été trou vées dans un petit bois Saint Gilles, où on les avait dissimulées sous le gazon. De nombreuses arrestations ont été opérées dans tout le bassin de Liège. La plupart pour atteinte la liberté du travail. En faut-il de l'audace On sort de la cour d'assises acquitté, il est vrai, mais tout meurtri de3 coups de bélier qu'on a reçus en pleine poi trine et qui vous démolissent un homme et tous les siens autant qu'une condamnation, et l'on ose s'en vanter Dans son réquisitoire contre W., le ministère public a dit Il est plus que temps que cela finisse, cet écœurant système de corruption il y va de l'honneur de nos mœurs politiques, il y va du salut de nos institutions, le paye est indigné, il faut frapper les coupables. Trop souvent ils échappent la loi, grâce des complicités ca chées et insaisissables, étiola fait leur audace et leur force. Il n'est que trop* vrai que làa élec tions d'Ypres ne sont dûes qu'aux billets/iîe banque et un vaste système die corruption. L'impunité ne saurait être acquise des ma nœuvres aussi déloyales et le mjsérable que nou's avons devant nous est trop jeûne pour qu'on le laisse continuer dans "cette voie où il pourrait faire longtemps encorê^du.mal. It-faftlt l'arrêter sur cette pente fatale et inonprer cefi violateurs de la liberté, que la liberté* de l'électeur n'est paaun leurre et que le scrutin n'est une chose pas il serait cyniquement son respectable que pour autant qu'elle soit l'expres sion sincère et libre de la volonté de l'électeur. i Vous prononcerez un verdict de culpabilité, parce que les faits mis la charge du prévenu sont patents, indéniables Nous regrettons de ne pouvoir reproduire en son entier le remarquable et énergique réquisi- toire du ministère public dans cette scandaleuse affaire, mais ce que nous en rapportons, même sous une couleur affaiblie, donne une idée de ce qu'a été cette sanglante flagellation qui attei gnait aussi bien nos faiseurs que leur précoce comparse. Et l'on a l'impudence de s'en parer pour ricaner les libéraux l'endroit de leur in dulgence dans d'autres poursuites qu'ils pour raient intenter sur le même obj et On n'est pai plus maladroit, mais en même temps impossible de marquer plus dédain pour la justice. A les voir l'œuvre, lire leurs journaux, nos adversaires se moquent de la loi comme de Colin Tampon. Ils sont les maîtres et on di rait que tout n'a qu'à plier sous eux. Il n'est malheureusement que trop vrai qu'en matière électorale, Dame Thémis laisse trop facilement tomber son bandeau et se bouche les oreilles. En cour d'assises, c'est la couleur poli tique qui décide de tout et nos usurpateurs ne le savent que trop. Or, en cour d'assises, composée souvent des plus beaux Flandriens triés sur le volet, ce sont les cléricaux qui forment presque toujours la grande majorité et les catholiques n'y seraient pas les bienvenus C'est ça qui les rend insolents. Ils narguent ceux dont le plus grand tort est d'avoir encore confiance en Injustice, et en narguant ceux-là, ils narguent en même temps celle-ci. Ils se moquent de tout, de ceux qui pourraient les rappeler au respect de la loi et de ceux qui devraient l'appliquer. Où cela nous conduira-t- il Le scrutin n'est plus qu'un jouet qu'ils ma nient au gré de leurs caprices. S'il leur est défavorable, ils le cassent. Ils tripatouillent, farfouillent et trichent jusqu'à ce qu'ils arrivent leurs fins. Soutenus par les pouvoirs publics qui, en somme, ne doivent trop souvent leur existence qu'à des manœuvres analogues, ils ne sont retenus par aucune force contraire ou mo dératrice et ils en sont arrivés un tel degré d'impunité, que leurs adversaires ne comptent plus et que tout droit d'autrui n'est plus que matière raillerie. Ils se considèrent comme fierchés tellement haut, que plus rien ne peut es atteindre. Ils ressemblent ces viveurs de bas étage qui, échappés des mains de la police, ont trouvé un refuge sur les toits d'où ils nar guent Pandore. Cependant ils finissent par être délogés, et si Pandore est embarrassé dans ses grandes bottes et son majestueux colback, cet attirail ne le §êne que pour quelque temps et c'est lui, en éfinitive, que revient la victoire finale. Que nos vainqueurs de la nuit du lr Février ne se fassent donc pas illusion sur leur toit on les en fera descendre et rira bien qui rira le dernier. Jeudi passé a eu lieu l'inauguration du local d'été de. la Société "Wallonne récemment- fqndée en notre ville. Vers 3 heures-de releyee,le cercle au grand complet, Wallons et Flamands réuni», a quitté la ville et s'est rendu, musique en tête, la Citadelle ou Concorde extra-muros. Arrivé là, on s'est livré-wverc Animation aux différents jeux dont l'acquisition venait d'être faite jeu de balle, jeu de croquet, lawn-tennis, jeu de "quilles, vogelpik, etc., etc. Pendant que les membres du cercle s'exerçaient cœur joie, la musique-.exécutait des airs variés et entraînants. Une foule énorme, attirée par les éclats de gaîte, le son des cors, les. coups de canon, avait envahi la pelouse mise la djsj&sition des membres du cercle^ i> - Vers 7 1/2 heures du soir tous les j'éux ont pris fin et la Société s'est rendue la salle du local, transformée et gentiment apprêtée pour la circonstance. Inutile de dire qu'après les dif férents exercices auxquels l'on s'était livré, les estomacs étaient tout disposés faire honneur la collation champêtre qui avait été préparée. M. le Colonel Parsy, Président d'honneur, a porté un premier toast Sa Majesté le Roi et la famille Royale. Ce toast, transmis par télé gramme, a reçu sans retard la réponse suivante: Le Roi, sensible au toast dont votre télé- gramme rend compte, me charge de vous adres- ser et de vous prier de transmettre ses sincères remercîments Messieurs les membres Wal- d Ions et Flamands réunis, qui ont bien voulu boire la santé de Sa Majesté et la famille Royale. (Signé) Vaille die camp de service. En termes chaleureux, M. le Président d'hon neur a fait ensuite l'historique du nouveau cer cle. Nous ne reproduirons pas son discours en entier, mais nous ne pouvons nous dispenser d'en relater les passages suivants qui ont été vivement applaudis. Monsieur le Président d'honneur a rappelé que le Cercle Wallon, indé pendamment de son but scientifique, littéraire et philanthropiquesans couleur politique étranger tout sentiment hostile la langue flamande, tendrait cimenter les liens de frater nité et d'union entre tous. Il a rappelé qu'à peine constitué, le Cercle Wallon avait été 1 ob jet de nombreuses marques de sympathie de la part de la bourgeoisie Yproise. C'est ce sujet que M. le Colonel Parsy a cité le mot célèbre d'Antoine Clesse u Flamands, Wallons, ne sont que des prénoms, Belges est notre nom de famille. Au nom des Flamands présents l'assemblée, M. A. Laheyne a remercié l'orateur des paroles flatteuses qu'il venait de prononcer, et a bu la santé des membres fondateurs, la prospérité et la vitalité du jeune Cercle. M. Hennau, président, a pris son tour la pa role et a fait ressortir les multiples avantages qui devaient résulter des bonnes relations éta blies entre tous les membres du Cercle, relations définitivement consacrées par cette joyeuse séance d'inauguration. Alors a commencé la partie musicale de la fête. Avec sa complaisance habituelle, M. Mar chant a tenu le piano et a fait ressortir, une fois de plus, son véritable talent d'artiste. Enfin, les membres de la Société, tous gais et contents, sont rentrés triomphants en ville, aux accords de la musique et la lueur d'innombrables lan ternes vénitiennes. En tête du cortège l'on re marquait deux trophées artistement illuminés et représentant les initiales W et F. Le temps était beau, et rien n'est venu contrarier l'entière réussite de cette jolie fête. Un charmant entrain n'a cessé de régner entre tous, depuis le commen cement jusqu'au moment de la séparation. Nos vives félicitations Messieurs les organi sateurs, et spécialement MM. Hennau et Outer qui se sont multipliés et ont grandement con tribué la parfaite exécution du programme. i Le Collège des Bourgmestre et Echevins in forme les habitante que l'Ecole de Natation sera ouverte partir du 15 Mai 1891, g^ax jours et heures déterminés par le règlement. Courses d'Ypres, 3 heures de relevée. 1 V- JRMSOGMiA M IME 1° Pfcix des Membres protecteurs, (Welter Handicap600francs, pour tous chevaux n'ayant pas gagné depuis le lr janvier 1891 une somme de 2000 francs en un ou plusieurs prix. In scription gratuite forfait, 15 fr. les forfaits au second. Le gagnant, après la publication des poids, portera 3 kil. de.sufpharge. Distance 1200 mètré§ environ. Messieurs le Colonel Parsy, Hennau, vétèri- naire militaire, et Outer, professeur, Ypres, Longueur de la Piste 827 mètres environ. Bandicdpeur trot M. J. Bouckaert. -

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Le Progrès (1841-1914) | 1891 | | pagina 2