ELECTION PROVINCIALE
17 Mai 1891
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Chronique locale.
Conseil communal.
i\° 40. Dimanche,
51e ANNÉE.
6 FRANCS PAR AN.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
EXTRAORDINAIRE
DU 24 MAI 1891.
COLLÈGE ÉLECTORAL
DES CANTONS D'YPRES.
Le Président du Bureau principal informe
MM. les électeurs qu'il recevra les propositions
de candidats, leurs acceptations et es listes des
témoins, quïls auront désignés, le LUNDI 18
MAI 1891, de 2 4 heures de l'après-midi, au
Palais de Justice en la Chambre du Conseil.
Passé ce délai, aucune proposition ou accepta
tion de témoins ne sera plus recevable.
La liste officielle des candidats sera commu
niquée dès le 19 Mai 1891, au même lieu et
aux mêmes heures.
J. ÎWEINS.
Ypres, le 16 Mai 1891.
M. Woeste veut absolument reconquérir son
ancienne influence. Il se multiplie avec fièvre,
absorbant des séances entières, parlant au nom
de la droite, dos ministres, du pays, du pape,
etc., etc. A certaines séances de la Chamhre, il
apparaît comme l'incarnation de la majorité et
du gouvernement. C'est lui, lui seul qui répond
la fois MM. Frère, Bara, Graux et Janson.
Ëh bien, en toute franchise, cet homme uni
versel finit par devenir un rasoir perfectionné
qui agace ses amis et horripile les ministres.
Mardi, il a pris quatorze fois la parole pour
défendre d'ailleurs les plus mauvaises causes,
comme celle de la dénonciation, comme celle
de l'index. II l'a prise toujours du même ton
rageur et avec la même violence, semblable
un exaspéré en guerre avec les idées moder
nes. M. Woeste s'impose son parti il veut
en rester ie chef coûte que coûte et pour triom
pher il emplpie deux moyens dominer la
uiûiifc par un verbiage continuel qui i'éblouit
tout en ragaça.itj éyol^r babileme^suivant
les circonstances; t *ï.-,
Examinez son attitude s la question de
la revision. Tout d'abord il mène une campa
gne frénétique contre la suppression de l'article
47 il inonde de ses épltres déconcertantes et
anti-revisionnistes Iqs Colonnes du Patriote
Euis du Journal d(f Bruxelles».Mais il constate
ientôt que sa prose ne produit aucun .effet"
Au sein des Associations conservâtciees fe prîTi-
cipe de la revision est acclamé gouverfiè-
ment se rallie au système de l'occupation. Que
faire? M. Woeste se cabre tout d'abord puis
il suit son parti pour mieux le devancer.j)lus^
tard. Il accepte l'occupation, mais il parle dif
suffrage universel avec attendrissement. Ne
vous semble-t-il pas qq'il prépare un nouveau
coup de thfcàtce Jor? de la discussion c&tte
année ou l'an prochain de la revision Il
faut s'attendre ce qu'il fasse l'impossible pour
reléguer M. Beernaert au second plan. Car tout
le secret de son éloquence verbeuse et de ses
manoeuvres habiles est là, primer.
Il est remarquable, dit fort justement l'Union
libérale, que tout gouvernement clérical a pour
triste privilège de susciter le trouble et le dés
ordre.
Sous le ministère Malou, de 1870 1878,
apparaissaient fréquemment ce que ce minis
tère gouailleur, mais impopulaire, appelait des
accès de fièvre émotionnaire.
Sous le ministère actuel, cela devient plus
grave nous avons des émeutes et des grèves
lamentables, et cela se succède avec une fré
quence vraiment alarmante.
La presse cléricale, toujours impudente, veut
en endosser la responsabilité au parti libéral
qui n en peut mais, et qui a averti en temps et
lieu le gouvernement Beernaert de la nécessité
et de 1 opportunité de plusieurs réformes. Elle
nous dit que qui a seme le vent, récolte la tem
pête.
Mais qui donc a semé le vent? Mais quia
préché le mépris et l'insurrection contre les lois
Les souvenirs de cette criminelleguerre scolaire
sont-ils si loin de nous
Dans son incisive réplique M. Woeste qui
évoquait avec effroi les prétendues émeutes
libérales de 1857 et de 1870, vierges de tout
sang versé, M.Bara lui a rivé son clou
Il a rappelé les troubles qui avait eu lieu en Bel
gique, troubles très anodins assurément, car je
ne crois pas qu'il y ait eut mort d'homme dans
tous ces événements. Mais vous oubliez que les
catholiques ont provoqué bien d'autres troubles
Vous oubliez les troubles de Saint-Génois et de
Heule. Il y a eu là des incendies et des morts
d'hommes Oh oh droite. Très lien qau-
che.
Vos amis résistaient la loi. Vous vous souve
nez peut-être encore de ce que j'ai dit cette oc
casion vos amis du Sénat, lorsque vous alliez
chercher la sortie de prison les vicaires qui a-
vaient fomantédes désordre^ et,que vous les por
tiez en triomphe Prenez garcfe me suis-je écrié,
vous donnez un exemple funeste vous autorisez
les ouvriers vous dire un jour Lorsque le cler
gé Vicriait la<lQi,*zouâ»lé partiez en triomphe il
nous plaît de violer aussi les lois que nous con
sidérons comme mauvaise de protester contre el
les, de ne pas les subir"! Que çourriez-.vous répon-v
dre T Yçps.-vous êtes déSatîaés 1 r?
lution on peut en juger en Belgique, où, sept
années d'administration cléricale ont tellement
changé, transformé nos populations, qu'il faut
coup sur coup, rappeler, pour la défense de
l'ordre, des classes
milice.
que
|t Violentes des organ^odes chèques.
Le faât-^St Ûfue le parti clérical est-mal.Sondé
SS dire le'gardien de l'ordre, lui, qiîî; fdcca-
sion, organise la sédition, et dont les principes
mettent toujours tôt ou tard les peuples"eu révo-
La seconde séance du Conseil communal a
eu lieu, Samedi 9 Mai nous en avons donné le
résumé dans notre dernier numéro et, comme
on a pu le voir, c'est Monsieur Breyne-Devos
qui a encore une fois trouvé le moyen d'exhu
mer les vieilleries d'un autre âge. M. Breyne-
Devos est un antiquaire, restaurateur de tout ce
qui est démodé et il en profite pour se faire voir
la population dont il se sait peu connu, en
dehors du quartier qu'il habite. Pour cela il a
déterré la vieille coutume de faire suivre la pro
cession par le Conseil communal.
Il en a donc franchement fait la proposition
ses collègues du Conseil en ces termes
M. Breyne-Devos. Suivre la procession est
une coutume qu'il faut remettre en pratique il
faut montrer aux habitants leurs mandataires,
et combien ils sont attachés la religion de
leurs pères. Beaucoup d'Yprois sont venus me
prier de faire cette proposition. On vient moi,
parce que je suis le plus abordable de tous. Moi,
j'y vais qui m'accompagnera
Moi, moi, moi... répondent en choeur les
huit autres conseillers cléricaux, en levant la
main.
Puisque M. Breyne-Devos tient se montrer
dans les rues d'Ypres ceux qui ne le connais
sent pas, nous allons l'aider le faire connaître.
Voici.
M. Breyne marchera derrière le doyen, entre
MM. Bèrghman et Struye. Il est d'une respecta
ble corpulence taille, lm,80
Poids, 104 kil., savoir, 102 le matin, 106 le
soir, moyenne 104.
Rasé de frais, face glabre, physionomie pla
cide, rappelant S4 Benoît.
Comme marche,il a la légèreté de la gazelle et
le balancement de corps de maître Martin du
Nord.
Grand amateur du carillon auquel il ac
corde un congé de deux jours, par an^pou^ta^ï -
petit voyage Rome.
Il n'est entouré ni de fossés, ni de haies, ni de
palissades, ni de courtines, qqi l'isolent des
siens, ce qui le rend lopins abordable des conseil
lers, comme du reste, il le déclare lui-mêmé,
avec une franchise qui p ^ît *ue tout juste
M. Iwejns, car jJ^Tweins prçiyjttt que c'était lin
le plus 'abordable v V
îeuranFan bfRve ii^mme qui n'est pas
noble jeu de boulé,
a- ■caractéristiques on réconnaîtra
Breyne-Devos.
LE PROGRÈS
vires acquirit eundo.
ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00.
Idem. Pour le restant du pays7-00.
tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20.
INSERTIONS: Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-23
Insertions Judiciaires la ligne un franc.
Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrès Pour
le restant de la Belgique et de l'Etranger 1'Agence Rossel, 44, rue de la Madeleine,
rue de l'Enseignement, Bruxelles.
Le Président,
m. bara. L'honorable M. Woeste me dit, et
c'est, ici encore, cette mauvaise manie de parler
trop qui l'entraîne On a fait des émeutes lors
que vous étiez au pouvoir et vous en êtes la cau
se
M
91 Dans là mémo séaUce, le président du Conseil
a fait savoir qu.'ùn arrêté autorise l'administra
tion communale percevoir pendant cinq ans la
i axe d'abattage