Chronique locale.
Concert de Bienfaisance.
Ça commence.
Le Banquet.
Échos du banquet.
^Concours Maubeuge.
Il est certes impossible de tourner plus jésuiti-
quement le texte constitutionnel qui garantit le
droit de réunion et en dispense l'exercice de toute
autorisation préalable. Les protestations soule
vées par l'arrêté du bourgmestre de Thielt aurait
pu éclairer cet égard son collègue et disciple
de Wytschaete.
Malgré l'illégalité flagrante du procédé, les
organisateurs du meeting décidèrent néanmoins
de se soumettre.
Seulement, la réunion publique étant abandon
née, ils résolurent immédiatement de tenir en son
lieu et place une réunion privée.
Les personnes qui occupaient déjà le local
le vaste grenier de l'auberge Het Staanijzer qui
sert Wytschaete de salle de spectacle furent
priées de se retirer.
Immédiatement après, on fit connaître qu'on
inviterait la réunion privée, parmi les person
nes accourues, celles favorables ou non au suffra
ge universel connues comme offrant toute garan
tie au point de vue du maintien de l'ordre. On
annonça en même temps que n'étaient pas invités
Messieurs les bourgmestre ou échevins de Wyt
schaete, gendarmes ou gardes-champêtres.
On prévint en outre ceux qui auraient eu l'in
tention d'entrer malgré les organisateurs, qu'au
cune résistance violente ne leur serait opposée,
mais qu'une plainte en violation de domicile se
rait immédiatement déposée leur charge.
A la porte prirent place M. P. Yermeulen,
d'Ypres, et plusieurs de ses amis qui se chargè
rent des invitations conformément l'avertisse
ment donné.
Quelques instants après, deux trois cents
campagnards applaudissaient tout rompre une
chaleureuse apologie du suffrage universel pré
sentée par MAI. Vermeulen et Parmentier. Dans
ces parages voisins de la France, on ne comprend
pas que l'immense majorité des citoyens belges
se voient dédaigneusement refuser un droit exer
cé par tous au delà de la frontière.
Durant la réunion, se présenta l'entrée M.
l'échevin Henri D'hane, majestueusement ceint
de son écharpe et flanqué d'un brigadier de gen
darmerie en bourgeois et d'un garde-champêtre
en uniforme.
Ces personnages civils et militaires s'entendi
rent renouveler les déclarations faites au début.
Après quelques récriminations aigres ils se rési
gnèrent, en leur qualité d"évités» plier modes
tement bagage...
Un cabaret s,ftué vis-à-vis du Staanijzer était
occupé par un poste de gendarmerie, qui a d'ail
leurs pu as lister les bras croisés au défilé des très-
nombreux et très-enthousiastes auditeurs de la
réunion.
k Contractaient aux prévisions inspirées aux-
V .grands cnm'a de Wytschaete par une tgop ardente^*
sollicitude, aucun désordre ûej$'est produit.
Il est vrai que vu l'arrêté Messieurs les
gros bonnets cléricaux avaient cru superflu d'en
organiser...
Le grand Concert de Bienfaisance donné Di
manche passé Y Aigle sous le patronage de
l'Association libérale a pleinement réussi. Il
y avait une fort bonne salle, et, qui plus est,
une fort belle salle, car le beau sexe y était en
majorité.
L'exécution générale a été brillante.
Les artistes qui ont prêté leur bienveillant
concours au Concert étaient tous de premier
choix.
Îlaisir. Son jeu est pur et expressif. Elève de
acobs, il rappelle mieux Batta, le chanteur par
excellence. Sa touche est vibrante et moelleuse
la fois il va l'âme, et on ne le quitte que
remué et ému.
Le piano, pour l'accompagnement du chant,
du violon et du violoncelle, était tenu par M.
Mefer qui s'est acquitté de ses difficiles fonctions
avec un brio soutenu. On ne pouvait avoir un
meilleur accompagnateur.
Il nous reste parler de notre excellente sec
tion symphonique, si habilement dirigée par M.
Goetinck. Dire d'une phalange musicale qu'elle
compte dans son sein des instrumentistes comme
MM. Ligy, A. et E. Gaimant, Weckesser, etc....,
c'est se dispenser d'en faire l'éloge. Nous avons
pu du reste bien souvent rendre hommage au
talent des membres de notre symphonie, et dire
de quelle faveur elle jouit parmi tous les Yprois
qui aiment la belle et la bonne musique. C'est
la symphonie qui a commencé le Concert par
l'ouverture d'Inès, opéra de M. Goetinck, et
c'est elle qui l'a terminé, aux applaudissements
enthousiastes du public, par Chanson de prin
temps, Pizzicati et Flirtation.
La soirée a été charmante, et nous en félici
tons vivement les organisateurs.
Il n'est bruit en ville que de la destitution d'un
employé communal. M. Creus, employé au
Secrétariat, détaché l'état-civil, vient d'être
renvoyé de ce dernier bureau par M. Bergh-
man, le nouvel échevin, et sera, dit-on, bientôt
congédié de l'Hôtel-de-Ville même. Le motif?
C'est, apparemment, qu'on désire mettre un,
autre en sa place; histoire de donner satisfaction^1
aux faméliques du parti et de tenir les promet- -
ses faites avant les élections.
Aux termes de la loi commuoale, l'officier d'é' V-
l'étât-civil, nous le gavons,-a le droit de choisir
.•ses employés. -
,-r Mais, généralement, ceux-ci restent ^uand il
arrive un officier nouveau. Et il y a pour cela de
-^ôMlês raisôns'. (TesT~?pa^-QUt£6jP ^,C(1U^8
ou la position acquise, ces employes~sffil&feÇOÛ-
nés une besogne qui demande de la pratique
et une grande ponctualité.
Nommé par M. l'échevin Bossaert, il y a deux
ans, M. Creus, de l'aveu de tout le monde, rem
plissait ses modestes fonctions avec beaucoup de
soin, un graud zèle et une parfaite obligeance
vis-à-vis du public. Il était toujours le premier
et le dernier la besogne et sa conduite privée
n'a jamais rien laissé désirer.
C'est cet homme, qui a charge de famille, que
l'on casse aux gages au risque de le priver de
pain.
Nous ne voulons ici ni qualifier la mesure, ni
récriminer contre celui qui l'a prise. Le public
appréciera.
Nous dirons seulement que nous aurions sup
posé M. Berghman comme étant le dernier,
parmi les nouveaux arrivés, capable de la pren
dre.
En raison de cela même, elle présente un ca
ractère de gravité tout exceptionnelle et appa
raît comme un précédent plein de menaces.
Quelle fonction plus ou moins dépendante de
nos nouveaux maîtres pourra encore être consi
dérée comme stable Quel employé de la com
mune pourra encore se croire sûr du lendemain?
Est-ce là l'ère de justice et d'apaisement tant
prônée avant les scrutins Est-ce là le respect
promis des droits acquis
Peut-être bien. Nous verrons bientôt.
Nos matadors cléricaux ne manqueront pas de
faire grand étalage du banquet de 136 couverts
qui vient d'avoir eu lieu l'Hôtel-de-Ville.
On dit toutefois que si la quantité a pu paraî
tre satisfaisante, la qualité a laissé quelque peu
désirer.
Mais on tenait surtout la première.
C'est ainsi que des démarches ont été faites au
dernier moment pour augmenter encore le nom
bre des convives.
On parle surtout d'instances faites près du sr
Pulle Duprez.
On désirait beaucoup qu'il fût de la fête.
Mais il paraît que le Pulle en question, qui a
retenu de ses accointances avec les vieux effets
d'équipement militaire un certain sentiment de
fierté, a nettement refusé de signer la dernière
heure.
Un bon point l'ami de M. Colaert. C'est pres
que un caractère que ce vieux fripier.
Rencontré, avant-hier, deux dîneurs de la
veille.
Le premier (M) l'autre C'était quand même
fameusement bon, hein J'ai mangé là des cho
ses que je n'avais jamais vues
Ils passent et la conversation continue.
Entre deux autres, quelques pas plus loin
La ville de Comines était en liesse hier soir
a l'occasion du retour des lauréats du concours
international de tir de Maubeuge. Le succès n'est
ordinaire. Sur huit de nos concitoyens, tant
que français, qui prenaient part au con-
sept ont remporté des médailles. Nous
en particulier M. Boom, da Comines-
Attendu que lors d'un premier meeting organisé au local
susnommé le Dimanche 26 Avril 1891 des troubles gra
ves ont failli se produire
Considérant que les esprits des habitants sont très
montés contre la démonstration projetée et concluant de
cette effervescence qui se remarque dès maintenant parmi
la population de la commune que le meeting annoncé
causera infailliblement du tumulte, des troubles et des
actes de violence
Considérant qu'il est du devoir du bourgmestre de sau
vegarder l'ordre public et la sécurité générale
Vu l'art. 94 de la loi communale, la loi du 16-24 Août
1790, la loi du 26-27 Juillet et 3 Août 1791
Arrête
Art. 1. Le meeting annoncé dans la lettre du sieur Van
Ooteghem est interdit.
Art. 2. Si en dépit du présent arrêté les orateurs tentent
d'organiser néanmoins cette réunion publique, le cabaret
Het Nieuw Staanijzer ou tout autre estaminet où les ora
teurs pourraient se rendre pour y donner leurs conférences
publiques, sera immédiatement évacué et fermé au besoin
par la force des armes.
Les personnes qui, en contravention de la présente in
terdiction prendront la parole, en public, seront arrêtées
et poursuivies conformément aux lois sur la matière.
Art. 3. Tous les attroupements tumulteux seront disper
sés par la force publique.
Art. 4. Le présent arrêté, publié et affiché selon le vœu
de la loi. est immédiatement obligatoire.
Wytschaete, le 31 Mai 1891.
Le Bourgmestre,
F. Letermf..
Mademoiselle Delhaie possède une voix chaude,
ample et nette. Les différentes romances qu'elle
a chantées, entr'autres Bonjour Suzon, de
M. J._ Sartoni, ont' positivement ravi le public.
Sa diction est nette, elle pose bien la voix, son
talent est sincère, il n'y a aucun acrobatisme.
Mademoiselle Delhaie a l'étoffe voulue pour la
grande scène.
Mademoiselle Vandçrmeerschaut, la pianiste qui
est déjà venue Ypres donner tout récemment
une audition de piano, a démontré encore cette
fois combien elle est amoureuse de son art elle
a fait preuve d'un travail persévérant et juste
ment récompensé. Mlle Vandermeerschaut est
jeune et a devant elle un bel avenir. Avec le
mécanisme qu'elle possède, elle charmerait en
core plus si elle s'attachait davantage faire
ressortir le thème sur lesquels ses doigts agiles
sèment leurs broderies. Ceci soit dit sans rien
ôter l'hommage bien mérité que nous rendons
au talent réel de cette intéressante artiste.
M. Jino Sartonile violoniste, est tout-à-fait
maître de son instrument. 11 a le jeu grand et
aisé, sûr toujours, vigoureux ou délicat selon la
situation. M. Sartoni a déployé une correction
peu commune dans l'exécution de ses différents
morceaux. Très sentimental, inspiré pour ainsi
dire, c'est un véritable artiste.
M. Gillet, violoncelliste, a fait énormément
Zè pa été invité au dîner, aurait-il répondu
z'irai pa au banquet.
L'autre (D) sur un ton de dépit Tu as eu de la
chance, toi! Moi, j'ai vu des choses que je
n'ai pas mangées
L'un Tiens vous voilà revenu dans nos murs?
L'autre Fichtre oui Je n'ai pas eu de chance
Lundi soir
L'un Comment ça
L'autre J'étais venu relancer mon mauvais
débiteur, vous savez
L'un: Oui, oui L'individu protêts.
L'autre Parfaitement
L'un Eh bien
L'autre Eh bien Il était au banquet
Notes d'un flâneur.)