Cercle Wallon. La salle était archi-comble on y avait appelé le ban et F arrière-ban de la claque et, peine la séance était-elle terminée, que tous ces mapres- sarii se répandaient aux quatre coins de la ville, annonçant tous les échos d'alentour que la ville était endettée d'une façon désastreuse, que c'était M. Surmont, cet homme extraordinaire, ce financier incomparable qui venait de le prou ver au cours de la séance. Cela n'a pas suffi. Maintenant que fait-on Ou colporte, de porte en porte, ce grrrrrand rapport, et les porte-voix du grand financier de suivre et de le commenter, avec forces exagérations et sottises. Hé bien, cela n'est ni digne, ni honnête. Et cependant de quoi nous étonnerions-nous Par quels moyens ces Messieurs sont-ils arrivés Ces mêmes moyens ne doivent-ils pas être mis en œuvre pour les maintenir Quand on sort de la mélasse peut-on être propre Dis-moi d'où tu viens, je dirai qui tu es dit la sagesse des nations. Nous savons d'où ils viennent, nous savons par conséquent ce qu'ils sont. Et le public ne s'y laisse pas prendre, heu reusement. Il semble que le piège est trop gros sier et, quoiqu'il soit facile de tromper, en matière de comptabilité administrative, le pu blic qui pour la plupart n'y entend goutte, cette fois le public est incrédule, et dans son gros bon sens, il a du mal admettre que ce qui a toujours été bon jusqu'ici soit devenu tout-à- coup si mauvais 11 se refuse absolument ad mettre que la ville eût besoin d'argent alors qu'elle ne lui en demandait pas c'est donc bien la preuve, se dit le public, qu'elle se suffisait alors qu'est-ce que tout ce bruit, si ce n'est du dénigrement systématique, et le public a rai son. Le fait est, et toute la question est là, que la situation financière est excellente, brillante et même qu'il faut toute la tartuferie cléricale pour la dénaturer aux yeux de3 imbéciles et des ignorants. Nous l'avons dit, tous les comptes se soldant en boni, malgré toutes les soustractions qu'un âpre système de critique peut y opérer, 1890 se soldera en boni comme les années antérieures; et nous disons plus, nous soutenons que, malgré l'assaut que subit le budget de 1891 de la part des esprits malveillants qui l'attaquent, le compte de 1891, c'est-à-dire celui sur lequel vivra l'administration actuelle, se soldera encore en boni. Est-ce là un déficit Oh le budget, oui, nous le savons, tel qu'il est remanié par le Collège actuel, présente un dé ficit, parce qu'on veut bien. Remaniez-le autre ment et le déficit disparaîtra. Mais on n'en fera rien, parce qu'il est convenu qu'il faut jeter la pierre aux prédécesseurs; c'est une des manières de faire oublier la nuit du lr Février. Nous répétons donc que les comptes, avec leurs énormes excédents, ont été tous les ans régulièrement dressés et approuvés par l'auto rité supérieure. Ces bonis étaient réels et ont servi faire les acquisitions que nous avons énumérées et les nombreux travaux sans qu'on ait dû recourir de nouvelles ressources, et ce n'est pas avec les 2000 fr. Pauwels ni les mil liers de f rancs donnés au corps des Pompiers que tout cela a été fait. Et pour ce qui concerne ces capitaux, l'argent en a été versé dans la caisse communale, en at tendant régularisation, et s'y trouvent encore fiour faire partie du boni. C'est urte- dette, si 'on veut, que la ville se doit elle-même et que les administrations sont tenues de respecter, ce qui a été fait jusqu'ici sans le moindre inconvé nient. Encore une fois, quand un capital est versé daffe^'^é fonds roulant, est-ce un fonds perdu - Que si tout capital qui rentre doit rester dans •la caisse des capitaux, il -faut, gonrr être logique, supprimer les dépenj^g'ffisûr^tès'en prévision de .cette rentrée. Tout cela nous paraîKbicn 'mesqnifi bumum w "fond substantiel a un rapport destine ^■"pul vériser le3- adversaires. Si après plusâeirW semaines de recherches, d'investigatipfls'-nu- nutiorfftes, laborieuses,'dirigées dans au.sens déterminé, plçst toht ce que M/giirmont est parvenu lettre au jour, c'est mince, c'est rcesqjtt, c'est triste et donne une pitoyable idéeWxet administrateur aux al. ires tapa geuses, et nous le disons sans détours, il ne sera pas avant longtemps que nous n'ayons l'oc casion de constater qu'outre promettre et faire il y a loin, comme critiquer et mieux faire font deux. C'est l'œuvre qu'on connaît l'ouvrier. Or, peine l'ouvrier a-t-il mis la main la pâte, que déjà il montre combien peu il connaît son métier. Nous prouvons A la séance du 6 Juin, cette mémorable séance où le chef va développer tout son savoir, on lit M. le Président. Enfin M. Brunfaut parle des 13000 fr. prix de l'expropriation des bâti ments des Datnes de Rousbrugghe. 11 voudrait rayer cette somme des dépenses. Cela n'est pas possible. Cette somme est exigible. Le crédit est déjà entamé et puis l'intérêt 5 °/0 sur 13600 fr. court notre charge. Quoi Que dites-vous, M. Surmont, l'intérêt 5 °/0 de 13600 fr. court votre charge Où avez- vous vu cela Qui vous a appris cela Etes- vous entré en possession de l'immeuble Avez- vous seulement demandé au présidentdu tribunal l'autorisation de prendre possession Le capital est-il consigné Qu'est-ce que c'est cette façon étourdie d'administrer Ne savez-vous pas, grand financier doublé d'un profond jurisconsulte, qu'il y a la loi du 17 Avril 1835, sur l'expropriation pour cause d'utilité publique voyez-en l'article 12 et met tez votre forte tête auprès de celles des deux Cuj is qui siègent côté de vous, et dites, après cela, si vous êtes bien venus, tous trois, d'être sévères envers les autres Quoi, vous irez porter aux petites nonnettes des 5 que vous ne leur devez pas Vous serez probablement tous trois les bienvenus mais cinq cents francs par ci, qu'on ne devait pas, 5 par là qu'on ne doit pas, merci, c'est un excel lent moyen de faire rouler le fonds roulant et je vous en fais mon sincère compliment. Mais la caisse, que vous semblez affectionner outre me sure, comment s'en ressentira-t-elle Hé bien, cela ira bien, c'est du propre L'Administration libérale entendait autrement montrer son attachement affectueux la caisse. Les temps ne sont pas si éloignés qu'elle affronta toute l'impopularité laquelle elle devait inévi tablement s'exposer en s'attaquant ouvertement aux sœurs Lamotte pour sauver ce qui restait d'une fondation qui allait disparaître jusqu'au dernier centime, si on n'avait mis le holà temps. Il fut prouvé, pièces sur table, qu'une somme de 50000 fr. fut détournée de la caisse de l'école Lamotte, le reste s'en étant déjà allé d'autres usages. L'Administration libérale tint bon, malgré les cris du Journal d'Ypres, de M. Surmont et ses amis, et la fondation fut recon stituée sur ses débris. Si nous rappelons cet épisode de notre his toire, qui a produit, en son temps, sa gran de et légitime émotion qu'on sait, ce n'est pas pour dire que M. Sur mont en eût fait autant, puisque les protecteurs des nonnettes prétendaient que ces détournements étaient légi times, mais pour rappeler qu'aucun obstacle, aucune peine n'a arrêté l'Administration libé rale. celle de toujours, pour sauvegarder les in térêts de la ville. Et dans le fait cité, ce n'était pas un déficit fictif qu'on défendait, c'était un déficit réel et on le trouvait légitime. Aujourd'hui qu'il s'agit d'une question pure ment de forme, on fait la grosse voix, on a des émissaires, pqur répandre; I3 faussç nouvelle et on jette lé cri d'alarme C'est écœurant Petits hommes, petits moyens Encore un mot de la caisse vide. La caisse est-elle vide et faut-il un emprunt pour consti tuer un fonds roulant Nous répondons hardiment non. Très excep tionnellement la caisse peut avoir été maigre ment fournie, cela ne durait guère, et, on nous, assure et nous nous rappelons que depuis trois ou quatre ans quasa vérification faite trimestrielle- ment par l'échevin des finance^ donnait imper- yrimrbableujrent un encaissé vigpwûn 'jusqu'à piratante milhà frappa, cef que reenevi des fiuaffçes, 'npu%ç3$fS en so"t$renoas£-.-aimait i faire-qiïfbn l'entendît bien,, saétfflS^faire plaisir j>ar Jfe affiessieurs les cléneaux. La c-.r'sse est ce qtril-paraît dans un moment critique, quelle chance pour M. Sur mont Com j bien de temps cela durera-t-il et d'abord de quoi cela provient-il? Est-ce que par hasard, avant de partir, l'ancienne administration a voulu liqui-' der complètomeat la situation et laisser ses successeurs, quelque peu qu'ils le méritassent, une situation nette et facile Hé bien, ma foi, elle en est bien récompensée N'est-ce pas tou jours ainsi faites service un vilain, il vous p... dans la main. A la place de l'Administration libérale, j'au rais laissé ces honnêtes et aimables farceurs se débrouiller comme ils l'auraient pu. Ils auraient trouvé de l'argent en caisse, assez pour ne pas trouver prétexte emprunt et la légende de la caisse vide n'aurait pu naître. Actuellement y a-t-il lieu de se dire gêné Il faut un fonds roulant, dit M. Surmont. Hé bien, qu'il attende huit jours et il aura son fonds rou lant, nous en sommes persuadé. Et c'est pour n'avoir pas encore ce fonds roulant, qu'il s'est hâté de parler de la caisse maintenant. Ce fonds a existé de tout temps, pourquoi n'existerait-il plus aujourd'hui ou demain? M. Surmont le sait, mais il entre dans sa tactique de l'ignorer. Cet emprunt de 50000 fr. n'est donc qu'une opération de luxe, un soufflet gratuitement lan cé la tête de ses adversaires mais qui retom bera sur son auteur. Nous disons que cet emprunt est inutile et nous doutons fort qu'il se réalise, preuve c'est que M. Surmont ne l'émettra, dit- il, qu'au fur et mesure des besoins. En attendant il aura fait son effet. Toujours la même comédie. Quoiqu'il en soit, en admettant que les 50,000 fr. soient nécessaires pour dresser le budget en boni, qu'est-il besoin de les demander un em prunt Ils sont là tout prêts par la vente du Palais de Justice. il y a longtemps qu'elle serait un fait accompli. Pour un sénateur, et par le temps qui court, c'était l'affaire de quelques jours et tout était régularisé et le premier projet, sauf quelques légères et insignifiantes modifications introduites depuis, restait tel qu'il avait été présenté, mais alors on n'avait pas l'emprunt. Or, c'était l'em prunt qu'il fallait c'était le mot ronflant et ef frayant emprunt qu'il fallait lâcher et ex ploiter, tout prix, sans cela l'effet était manqué. Et c'est ici qu'apparaît dans toute sa laideur, comme la face grimaçante d'un satire, la tartuferie de tout ce tripatouillage budgétaire. Quoi erat demonstradnm Le Cercle wallon, qui compte peine quel ques mois d'existence, a déjà pris un rang dis tingué parmi les diverses sociétés de la ville. C'est que ce cercle, par l'heureuse impulsion qu'il a donnée toutes les branches de son pro gramme, par la variété des jeux qu'il a créés, procure aux nombreuses familles qui s'y rendent chaque jour des amusements pour tous les goûts comme pour tous les âges. Jeudi dernier, le beau temps qui paraît nous être revenu pour tout de bon, avait attire au local d'été un. grand nombre de membres. Le jardin dans toute sa luxuriante verdure était un premier attrait un concours de jeu de. boule qui avait réuni beaucoup d'amateurs en ©tait un second mais le great attraction de là soirée était une conférence sur le secret des Jeîfres que devait donner M. l'avocat Alfred Laneyne^ Vers 9Jibôres les jeux ayant prison, jt'ous se sont réui^îs dans la grande^s^ie jbi Joeat' AprèS*qftelques communications' faites par le dévoué président du Cercle] la.parade été don née au conférencier. M. Laheyne, dans Une fort belle exorde, a fait connaître son auditoire ce qui l'avait décidé choisir le secret des lettres comme sujet de sa con férence. 11 a ensuite développé la question avec infiniment de brio etv nrouvé qu'il possédait son sujet fond. Pondant près d'une heure il a cap tivé l'attention de tous par sa parole éloquente et les citations intéressantes dont sa conférence éîïtit émaillêe. M. LaJjeyne a terminé par une brillante péroraison'su*1 le secret des lettres en tre époux. V •<v

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1891 | | pagina 2