i\° 53. Jeudi, 51e ANNÉE. 2 Juillet 1891 JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Chemin de fer. Nos bons bourgmestres^ Nos miliciens. Revision. Ajournement. 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. VIRES ACQUIRIT EUIfUO. Heures de départ partir du 1T Juillet cI'Ypres pour Poperinghe, 6-50 9-09 10-00 12-07 3-00 '4-00 6-42 - 9-05 9-58. Poperinglie-Hazebrouck, 6-50 9-09 12-07 4-00 Y PRES-FURNES FURNES-YPRES. Ypres, le lr Juillet 1891. Les journaux cléricaux prennent la défense du bourgmestre d'Aeltre, qui se permet d'inter dire dans sa commune, sous peine damende, la vente des gazettes qui n'ont pas 1 heur de lui plaire. C'était écrit. Un des organes du clergé prétend que le bourgmestre cT Aeltre n'a fait que suivre l'exem ple de tel bourgmestre de l'agglomération bru xelloise, où il existe des règlements sur la matière. La défense est aussi impudente que l'arrêté du roitelet d Aeltre. Que la vente des journaux sur la voie publi que soit réglementée, cela se comprend Elle peut être soumise aux mêmes conditions que le débit de n'importe quel article. Les règlements qui interviennent dans cette matière n'ont d'autre but que d'assurer l'ordre, et n'ont aucun caractère prohibitif. Il est certain que, dans les grands centres, on a raison d'exiger descrieurs de journaux une autorisation en bonne et due forme, et si l'on a un tort, c'est de ne pas se montrer >plus sévère envers les vendeurs de tout âgéKqui, '«ous prétexte d'offrir leiuptoar- chandise aûx passants,, pratiquent îa m§wiicité et le vol. On a raison aussi d'interdire aux vendeurs de crier autre chose que le nom de leur journal. Mais ces règlements, contre lesquels PQ/t. sonne, pas même les veneurs de j^urnat}*^ n'a songé protester, absolument rien ae commun avec l'arrêté du roitelet d'Aeltre. Les règlements qu'on invoque sont les mêmes pour tous les vendeurs, quels que soient les journaux qu'ils vendent. Pour obtenir l'autorisation re quise, ils ne doivent même pas spécifier quels les imprimés qu'ils colportent. Le roitelet d'Aeltre s'y prend autrement. Il n'a pas en vue l'intérêt de l ordre, ni la néces sité d'empêcher la diffusion des fausses nouvel les il n'a qu'un but fermer l'accès de sa commune tel journal déterminé. C'est une interdiction en règle, inconstitu tionnelle au premier chef, que nul bourgmes tre, ni Bruxelles ni Aeltre, n'a le droit de lancer. 11 est urgent que la question soit portée devant le Parlement, et que l'étonnant mayeur, qui revise la Constitution en chambre, ap- firenne ses dépens ce qu'il en coûte de violer a loi. Quant l'attitude de la presse cléricale, elle est profondément regrettable. Les journaux des deux partis devraient être unanimes prolester contre un pareil abus de pouvoir et contre une pareille illégalité. A part le Journal de Bruxelles, qui a risqué un blâme timide, tous les organes du clergé se sont empressés de féliciter le bourgmestre d Aeltre, ou de lui trouver des échappatoires. L'intérêt de boutique et 1 esprit de concurrence sont tellement développés chez nous, paraît-il, qne, lorsque le voisin est lésé dans ses droits les plus légitimes, nous en éprouvons une satisfac tion égoïste, et, qu'au lieu de redouter la même aventure que le voisin, nous nous réjouissons de l'abus dont il est victime. De telles tendances montrent quelle est la décadence de nos moeurs publiques et combien nous avons démérité de la liberté. Que la presse cléricale y refléchisse un in stant si le bourgmestre d'Aeltre est dans son droit en interdisant la vente d'un journal libé ral, rien n'empêche désormais les bourgmestres libéraux d'interdire leur tour la vente de tel ou tel journal catholique. Ce qui est légal dans une commune flamande le sera aussi dans une commune wallonne. Les représailles seraient logiques, et ceux qu'elles atteindraient seraient mal venus de se plaindre. Nous espérons que la presse cléricale, s'aper- cevant qu'elle fait fausse route, se ravisera, et 3u elle se joindra la presse libérale pour éfendre des droits incontestables, qui sont le patrimoine de tous. Si elle ne le fait pas, elle donnera le plus fâcheux et le plus démoralisant des exemples. Un honorable sénateur de Liège s'est occupé, au Sénat, il y a une dizaine de jours, de la situation des miliciens, qui sont beaucoup trop mal payés chez nous. M. de Montefiore l a par- faitement démontré en faisant le bilan d'un milicien et en comparant cette situation des soldats celle des détenus. L'allocation journalière" du soldat, iart-il dit, est de 1 fr. 08 c., sur lesquels on fait des retenues pour l'équipement et la nourriture il reste 28 centimes pourle ménage et l'argent cte poche. Les dépenses du ménage payées, ie soldat conserve 10 011*12 centimes, suiiiJesqnels il deyt encore prélever le cirage, le fil, ie savon et l'affranchissement de ses lettres I Or, nous voyons deux catégories dhommes très peu intéressants, les vagabonds dans les dépôts et les détenus dans les prisons, être traités beau coup plus favorablement 1 C'est ainsi que les moins bons pension naires d'floogstraeten gagnent 3 21 centimes, qui leur sont intégralement attribués et dont une part leur est même donnée immédiate ment le reste forme leur pécule de sortie. Après avoir fait tous les décomptes régle mentaires, le condamné aux travaux forcés touche intégralement de 10 1/2 42 centimes, le condamné la réclusion, 44 56 centimes, et le condamné correctionnel 17 1/2 70 cen times. Je le demande, est-il admissible que les prisonniers, qui sont déjà mieux logés que beaucoup de nos soldats, gagnent également davantage Est-il admissible que le détenu puisse gagner jusqu'à 55 centimes et le vagabond jusqu'à 21 centimes quand le soldat ne peut gagner plus de 12 centimes Vous faites en sorte que le détenu, le vaga bond aient quelque argent quand ils quittent la prison et le dépôt faites en sorte que le milicien aussi possède quelque chose, au lieu d'avoir des dettes quand il rentre chez lui. Rien de plus juste, assurément, que ces ob servations. M. le ministre a répondu que le mi licien n'était pas payé, qu'il remplissait un devoir civique. a Fort bien, a répliqué M. de Montefiore mais, nous aussi, nous avons un devoir civique ie remplir, c'est de ne pas laisser dans le besoin celui qui nous défend. Un journal clérical flamand, Het Land, croit pouvoir affirmer, de la manière la plus positi ve, que la revision ne sera discutée, ni dans la session actuelle ni dans une session extraordi naire. C'est possible, c'est même probable, mais le contraire arriverait que nous n'en serions nul lement surpris. Qui aurait prévu, le 19 Mai, que, le lende main, la section centrale, qui traînait visible ment les choses en longueur depuis trois mois, arrêterait net ses interminables discussions pour proclamer la revision 7 On a prétendu alors que l'agitation ouvrière n'était pour rien dans ce brusque revirement de la majorité de la section centrale. C'est le chat I A peine cette agitation avait- elle cessé que nos cléricaux, rassurés, ont mis tout en œuvre pour retarder autant que possi ble la discussion du projet qu'ils avaient admis la veille. Qtïè l'agitation vienne reprendre et les mêmes causes ramenant les mêmes effets, nous assisterons probablement un nouveau vire ment de bord. La droite fera Dien d'y prendre garde dit !a Gazbtts. Si eî'e se croit assez forte pour se ;ouer LE PROGRÈS ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25 Insertions Judiciaires la ligne un franc. Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrès Pour le Estant de la Belgique et de l'Etranger 1'Agence Rossel, 44, rue de la Madeleine, et rue de l'Enseignement, Bruxelles. 6-42 9-05. Houthem, 5-30 8-20 11-16 5-20. Comines.5-30 - 8-20 - 9-56 11-16 2-46 - 5-20 7-50. Comines-Armentières, 5-30 11-16—2-46—5-20—8-55 P.oulers, 7-45 -10-40— 12-20 3-00 -4-10-6-45. Langemarck-Ostende, 4-30 (Cortemarck) 7-18 - 9-57 -12-17 3-56- 6-21. Courtrai, 5-30 8-20 9-56 11-16 2-46 5-20 7-50. (Dép. de Comines Courtrai 9-30.) 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Le Progrès (1841-1914) | 1891 | | pagina 1