N° 54. Dimanche, 51e ANNÉE. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Chemin de fer. Au Parlement. Chronique locale. 5 Juillet 1891 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. YPRES-FURNES. FURNES-YPRES. 3-06 7-40 10-26 1-06 4-06 Ypres, le 4 Juillet 1891. Vous n'avez aucune idce de l'ennui dégagé par la soporifique discussion du projet de loi sur l'assistance publique la Chambre. Pendant des heures entières, des orateurs de la force de M. Van Naemen ou de M. Heynen lisent de petits discours où ils exposent sur les divers projets en présence des idées les plus opposées. Aussi le débat devient-il un véritable casse- téte chinois, une salade réjouissante de systè mes qui le sont peu, mêlée avec fougue par M. Lejeune, heureux de voir la question s obscur cir de plus en plus, ce qui masquera sa défaite finale. Depuis que le domicile de secours, le droit de recours, le fonds commun et le service hospita lier occupent les instants de nos honora oies, les tribunes se sont vidées comme par enchan- temeift. Plus un chat 1 Et dans l'hémicycle même, des rangées entières de bancs sont vides de leurs occupants ordinaires. Aussi la Charn ière offre-t-elle l'image d'un desert où quelques prédicants vaticineraient des sermons en hé breu l:Mardi, pendant que M. De Smet De Naeyer affublé d'un élégant et sensationnel complet canajâ-fané, demandait non sans raison, mais aVec force gestes épilcptiques, l'ajournemenMtyi débqt, il ne pestait plus gauche que MM. Barâj Frèêe et Graux, enfoncés dans une conversation très grave, et drot|e une poignée d'indépendants té^où émergeait l'orateur, beau mais. bigremej#.agilé.>Aussi, constatant cette nombreuse "assistaru^, s'est-il plu s'adresser presque personnelkHÉent ses reau, de Borcghrave, etc., très ennuyés de rester leurs bancs,, mais n'osant sen aller de peur de se montrer désagréables envers le Cicéron gantois qui, de l'œil, les suppliait de "outer. L'on se demande ce que doivent penser les étrangers pilotes par le sympathique Procchus, concierge du Palais et chef des huissiers, de cette Chambre étonnante, quand ils pénètrent dans les tribunes.... Et dire que cette session fabuleusement ennuyeuse, qui aurait pu être si intéressante, si l'homme au complet canari-fané l'avait voulu, va se prolonger ainsi cahincaha jusqu'au 7 et peut-être même jusqu'au 4 Août.. Misère I Pendant que l'on dormait hier la Chambre sous le double coup du temps orageux et de l'éloquence de M. Heynen, au Sénat, nos pères conscrits se réveillaient soudain et assistaient l'expulsion des journalistes libéraux. Et pour quoi? Pour une futilité... Le ministre de l'inté rieur ayant dit, répondant M. Finet sur la nomination du bourgmestre de Saint-Leger (Luxembourg), que l'on avait enlevé M. Gaupin son echarpe, une voix plaisante de la tribune de la presse libérale articula ces trois mots fatidiques Et son pantalon Le bon De Burlet crut qu'il s'agissait du sien et se lâcha. 11 aurait dû ne prêter aucune attention cette innocente plaisanterie mais allez deman der un ministre clérical la notion exacte du ridicule Le président invité par le ministre le protéger fil expulser les journalistes libéraux. Admirable trait d héroïsme Ce n est pas ainsi que Samedi dernier agissait Monte-Citorio, Rome, le président du Parlement italien il menaçait simplement la tribune de la presse d expulsion en dépit des frasques de nos con frères qui, partageant la fièvre générale, avaient pris parti pour M. Cavailolti contre le ministère et interpellaient directement les députés mi nistériels. D'ailleurs depuis larrivée des cléricaux au pouvoir, la presse est traitée en ennemie la Chambre comme au Sénat, la questure lui a enlevé tous ses petits privilèges et bien souvent on lui délègue des huissiers pour lui apprendre qu'on la flanquera la porte au premier mot prononcé d'une voix un peu trop élevée. Com me si l'on pouvait astreindre des journalistes, gens nerveux pour la plupart, garder le silence, l'onction et la componction d'une ban de seminaristés Ah 1 lorsque les libéraux étaient au pouvoir, comme ies journalistes avaient leurs coudées franches, et qu'elles relations charmantes existaient entre eux et les questeurs 1 Si l'un de vos concitoyens, M. Can- ler, ancien rédacteur en chef de l'Echo du Parlement et ancien syndic de Ja tribune de la presse, voulait écrire ses mémoires, comme De Y illemessant écrivit les siens, il pourrait raconter de façon spirituelle la part ch'armjuile, inattendue, etonuanlg, prise par lesJqEîÇni- queurs de son temps aux débats légMâtifs. Aujourd'hui fini de rire:.. Lès .ennemis de la voisins, a MM. Nefincx, Slingeneyer, de Mo-?*fj presse veillent, toujours prêts lui ch|U*ibuer pour un simple pantalon quand donc l'expul- sera-t-on pour une veste, la veste §nale que les électeurs offriront?btou fardeaux jésuites et autros cafards qui nous gouvernent On continue demander De Smet et son rapport. Le Précurseur croit pouvoir indiquer la raison pour laquelle ce rapporteur, désormais légendaire, n'a pas encore exposé son œuvre aux acclamations de la foule idolâtre Nous sommes même de pouvoir faire a connaître la cause du long retard que ren contre le dépôt du rapport de M. De Smet De- Nayer. Les Associations cléricales du pays ont été invitées dresser de nombreux travaux statis tiques dont on devine la portée, et ces travaux n'ont pas encore été tous fournis. L'association cléricale d Anvers travaille sans relâche au sien, sous la haute direction de nos honorables représentants. Voilà pourquoi le pays attend sous l'orme le rapport en question. La Commission d'Ypres-Attractions s'est réunie cette semaine pour arrêter le programme des fêtes en l'honneur de M. le Gouverneur dont l'entrée officielle est annoncée pour le second Dimanche de la kermesse, le 9 Août. M. Sur mont, qui veut bien faire les choses chiquement, beaucoup mieux que l'ancienne Administration qui ne faisait jamais assez et qui taisait trop quand c'était assez, avait esquissé un petit pro gramme, bien et gentiment corsé, comme échan tillon de son savoir-faire, et consistant en un grand concours international de vélocipédistes, un cortège aux flambeaux, une illumination l'électricité, un petit festival où se seraient fait entendre les Pélissiers de Binche, s'il vous plaît, un feu d'artifice, et autres agréments d'un genre inédit, le tout pouvant s'élever la somme ron delette de trois mille francs les trois mille francs trouvés dans le vieux plomb que lui a transmis l'ancienne Administration libérale. La Commission d'Ypres-A ttractions s'est donc mise rédiger le programme de M. Surmont et faire le relevé de cette fameuse journée et il s'est fait, après examen et calcul approximatif, que pour la somme de 2,000 fr. on pouvait déjà songer essayer un concours de vélocipédistes que le cortège aux flambeaux, en supposant qu'il n'eût pas coûté plus que celui qui a eu lieu lors de l'installation du Bourgmestre, rien que Îiour promener les Pompiers par la Klaverstraat equel n'a coûté que la bagatelle de onze cents francs, pouvait se faire pour la même somme ce qui fait déjà 3,100 fr. Ettout-à-coup on s'est aperçu qu'il y avait encore l'illumination, les Pélissiers de Binche, le feu d'artifice et les autres petits agréments,- et on s'est demandé comment on aurait dû s'y prendre pour faire, tout cela avec trois mille francs. Après mûre ré flexion, on a été d'avis qu'il eût été difficile d'exécqter un programme de cinq mille sik mille francs avec-les trois mille francs du vieux plomb Ket on* ^commencé, par une mesure radi cale, "qVon trouve quand on est vraiment doué de l'esprit administratif et qui clà» 'u coup un homme sa véritable place, c'est de supprimer net le grand concours international de vélocipé distes. Voilà ce qui s'appelle savoir prendre un parti. LE PROGRÈS vires acqdirit ecnih). ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25 Insertions Judiciaires la ligne un franc. Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrès Pour le resjaot de la Belgique et de l'Etranger 1'Agence Rossel, 44, rue de la Madeleine, et rte de l'Euseigneraent, Bruxelles. Heures de départ partir du 1*Juillet (Z'Ypres pour Poperinghe, 6-50 9-09 10-00 12-07 3-00 4-00 6-42 9-05 9-58. Poperinghe-Hazebrouck, 6-50 9-09 12-07 4-00 6-42 9-05. llouthem, 5-30 8-20 11-16 5-20. Comines, 5-30 - 8-20 - 9-56 11-16 2-46 - 5-20 7-50. Comines-Armentières, 5-30 11-162-465-208-55 Roulers, 7-45 -10-40— 12-20 3-00 -4-10-6-45. Langemarck-Ostende, 4-30 (Cortemarck) 7-18 9-57 -12-17 3-56—6-21. Courtrai, 5-30 8-20 9-56 11-16 2-46 5-20 7-50. (Oép. de Comines Courtrai 9-30.) Courlrai-Bruxelles, 5-30 9-56 11-162-46 5-20. Courtrai-Gand, 5-30 8-20 11-16 2-46 5-20. 5-00 7-34 10-20 1-00 4-00 6-25. 6-30. d'An des pensums.... Hier on l'a expulsée du Sénat

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Le Progrès (1841-1914) | 1891 | | pagina 1