Incendie de l'Académie. AVIS. 0 les grands hommes, on ne les rencontre pas tous les jours, allez Pour le reste, nous pensons savoir que rien n'est définitivement arrêté. Nous nous permettons de rappeler la Com mission Fprès-Attractionsque Reuske vit toujours et que sans haine ni rancune, dans son cœur de géant, en enfant d'Ypres qui sait oublier, il se Ferait un honneur de saluer au passage M. le Gouverneur de la province. Cela ne coûterait pas 2,000 fr. Reuske n'a qu'à passer sa jupe. Encore un legs de l'ancienne Administration. Un incendie qui aurait pu avoir les conséquen ces les plus désastreuses a éclaté, en notre ville, dans la soirée du lr Juillet, vers les onze heures du soir. Le feu sévissait déjà de quelque temps dans les Magasins de la ville, situés dans la cour de l'Aca démie de dessin, quand le tocsin sonna l'alarme. Aussitôt les Pompiers, peu de chose près au grand complet, selon leur habitude, furent sur les lieux du sinistre, et, comme d'habitude, su rent faire chacun son devoir. La nature des matériaux accumulés dans ces magasins, tout également inflammable, conte nant et contenu, ne permit nos vaillants Pompiers que de diriger leurs efforts circon scrire l'incendie et préserver le local principal et les maisons voisines. Le vent chassait de l'Ouest l'Est avec une violence telle qu'une pluie de feu, éclairant le ciel d'une lueur fulgurante, s'abattait jusqu'au-delà de la rue S1 Jacques. 11 fallait tout d'abord préserver le côté Est. A cet effet une pompe fut établie rue de l'Etoile où elle a fonctionné et éteint un com mencement d'incendie chez M. le docteur Dal- mote et préservé la maison de M. l'avocat Laheyne, également très menacée. Une seconde pompe, établie dans le jardin de M. Butaye- Lapière, d'abord, puis bientôt transférée dans le jardin de M. le baron de Posch, attaquait le foyer de ce côté enfin trois ou quatre pompes établies rue Notre-Dame, fournissaient de l'eau dans la cour du bâtiment menacé. A un moment donné, les flammes s'élevaient, sur une étendue de quarante cinquante mètres, avec une rage telle, que tout secours parais sait inutile et le local principal voué une destruction complète. Grâce la bravoure du corps de Pompiers, aidé de bourgeois et de militaires, l'Académie est sortie, comme par miracle, de ce désastre qui, en somme, n'a coûté au local principal que la destruction de la cor niche de derrière et d'une partie du toit. Quant aux magasins tout est détruit, et com me par un fait exprès, jamais ils n'avaient été plus fournis. De grands approvisionnements de bois faits dans le courant de l'été 1890 tous les kiosques, construits en vue du grand festival de l'année passée des portes de triomphe une grande quantité de décors de rues tout neufs des échelles, des mâts, des cordages, des câbles, des treuils, etc.; près de deux cents lits de fer les isoloirs électorauxetc., etc., tout est devenu la proie des flammes. Il y a, peine huit jours, qu'on avait enlevé du plomb d'une valeur de 3,000 francs. Peu de villes possèdent des magasins aussi bien fournis que ne l'étaient ceux que l'admi nistration libérale a laissés ses ingfats succes seurs. Pendant que le feu exerçait tristement ses ravages, le public, qui se rappelait que Reuske avait vu le jour darfs l'Académie, l'y croyait en core logé et pleurait son malheureux sort. D'a près nos informations, que les adorateurs de Reuske se consolent, Reuske est sain et sauf. Son hôtel est la Maison de Ville. Malheureusement sa tête reposait l'Académie et c'est là qu'elle a trouvé la mort au milieu des flammes. Nous nous hâtons d'ajouter que, contrairement ce qui se passe dans la nature vivante, chez les mortels qui ne se séparent pas facilement de leur tête, d£ns le cas présent, dans le genre Reus ke^la tête jîst ce qu'il y a de moins important. Pour quarajitj}. francs, on en a une nouvelle, et cela en quefffces jours. C'eût été tout différant si la partie la moins noble du corps avait eu le sort de la partie la plus noble. (1) Nous rendons un hommage de gratitude et d'admiration bien mérité au corps de Pompiers et ses vaillants officiers et son chef qui s'est multiplié avec un dévouement admirable. Us peuvent hardiment réclamer pour eux l'honneur d'avoir empêché la destruction complète de l'Académie, des maisons Nord de la rue Notre- Dame et de toute la rangée Ouest de la rue de l'Etoile. Ils n'ont quitté la rue Notre-Dame que le lendemain, vers midi. La troupe a courageusement secondé les Pom piers. Nous devons une mention toute spéciale aux ouvriers employés par la ville, qui étaient les premiers leur poste et y sont restés jusqu'à la fin, sans broncher un instant. Parmi les bourgeois nous en avons vu qui ont déployé un ifcèle aussi intempestif que louable, (louable vu l'intention) d'autres qui ont réel lement été d'un secours efficace et qui ont droit tous les éloges. Nous ne citerons pas de noms, de peur d'en oublier qui ne méritent pas d'être omis et pour ne pas citer ceux qu'un excès de zèle ne mérite ni blâme, ni encouragement. Les bâtiments, comme d'ailleurs tous les édi fices et propriétés de la ville, sont assurés. Le mobilier de l'Académie aussi est assuré, mais n'a point souffert, ou tant que rien. Quant au contenu des magasins, il est assuré en partie. Il n'y a pas longtemps que certaines parties des Halles servaient de magasins les locaux incendiés Bont de construction récente. On ne connait pas la cause de l'incendie. Faut- il l'attribuer l'imprudence *=>eeccCCee®M»=~— Il y a quarante ans, peu près, que la ville d'Ypres n'a pas assisté un incendie aussi im portant. C'était en 1852, croyons-nous, que le grand magasin de bois de M. Vanden Broele prit flamme et les secours furent inefficaces. Le feu a dévoré alors le magasin et les maisons attenan tes, pour une valeur qu'on estimait cette épo- que la somme de 83,000 francs. De l'avis unanime, c'est grâce la grande quantité d'eau dont on disposait qu'on est par venu circonscrire l'incendie du 2 Juillet, et cette quantité ne pouvait être fournie que grâce au nouveau système. Avec l'ancien système, en moins d'une heure tous les puits des en virons du lieu du sinistre eussent été mis sec et il eût fallu laisser brûler ce que le feu entamait. Dès le Jeudi matin de bonne heure, on a télé graphié M. Surmont pour le mettre au courant de ce qui venait de se passer. M. Surmont est resté bravement Bruxelles. Le Sénat avant tout. M. Surmont tenait rompre une lance contre l'enseignement officiel. M. Berghman est ici, cela suffit. Voyons Vous, Pierre vous, Paul vous, Jean et vous, Machin, si l'on vous annonçait que votre maison vient de brûler, ne reviendriez- vous pas l'instant même, voir sur place l'éten due du désastre, rechercher la cause, etc. Bref) pourriez-vous vous contenter de dire aux vôtres: il faut bien voir comment cela s'est passé Et M. Surmont n'en ferait-il pas autant Ne reviendrait-il pas, par retour du courrier, fallût- il prendre un train express Dites. Aussi s'at tendait-on voir arriver, dare-dare, le père de la cité Et les affaires de la ville no doivent-elles pas l'intéresser autant que les siennes propres, si pas plus Mais non, M. Surmont revient quand cela s'arrange. Il est revenu Vendredi matin par le train de neuf heures. Quel drôle de père de la cité On évalue la perte totale"du sinistre de-40,000 45,000 francs. (1) Ah moment de mettre sous presse, nous ap prenons notre grand plaisir que la tête que le feu a dévorée n'est pas celle que se donne Reuske dans les grandes circonstances. La grande repose l'Hôfef-de-Ville. L -ej Ce sont les habitués du Saumon qui ont les f>remiers aperçu le feu et qui ont donné l'éveil a police qui, son tour, a averti le guet de la tour. Vers onze heures du soir, une nombreuse so ciété se trouvait encore rassemblée au Saumon. L'éveil fut donné par le patron, et tout le mon de se précipita dehors. La première porte de l'A cadémie fut enfoncée, avec furie, par MM. Paul Lapière, le lieutenant-payeur Butaye et l'avocat Laheyne. M. Lapière se sauva pour aller porter secours chez son gendre. Avec l'aide de M. Couillet, commandant de l'école régimentaire, MM. Butaye et Laheyne enfoncèrent la seconde Eorte. On dut reculer devant le brasier. M. La- eyne, son tour, se sauva pour réveiller le quartier endormi et pour porter secours chez lui. Tout le pâté formant le coin de la rue Notre- Dame et de la rue De Haerne menaçait de flam ber. Sans le dévouement des Pompiers, il est certain que ce quartier, en moins d'une heure, n'aurait plus formé qu'une immense fournaise. Il y a quelques jours, les magasins contenaient 17,000 kilos de vieux plomb, provenant de tuy aux de l'ancienne distribution d'eau, de fleurons de la crête du toit des Halles, de vieilles pom pes, etc. L'Administration, réalisant ce dépôt, venait d'en vendre et livrer 12,000 kilos, pour la somme de trois mille et deux cents francs il en restait 5,000 kilos que le feu a fondu et mêlé aux cendres. De ces 5,000 kilos une grande partie se retrouvera par la refonte. On se perd en conjectures sur la cause de l'in cendie. fl est établi que le feu a pris naissance dans un coin du magasin, du côté Ouest, là où les matières inflammables sont peu abondantes, tout au plus quelques vieilles toiles de vieux décors, et dans lequel on n'entre pour ainsi dire jamais, tandis que l'ouvrier, occupé par la ville, travaille trente mètres de là. Est-ce un carreau du toit, faisant office de lentille qui a concentré les rayons solaires sur une vieille toile, qui a chauffé cette toile au point de la brûler, d'où le feu se serait lente ment communiqué aux objets voisins? L'hypo thèse est très risquée, vu le peu de soleil qu'il a fait ce jour. q| Est-ce la foudre Mais ce jqur, l'orage qui a été si violent en certains points du pays, s'est peine fait sentir ici, le«dr Juillet Faut-il invoquer un phénomène de combus tion spontanée Outre que ce phénomène est rarissime, pour ne pas dire plus, encore faut-il, pour qu'il se produise, un tas de vieux linge, de loques ou de papier sale, pas trop tassé, faisant comme une masse spongieuse, placée dans des conditions toutes spéciales. Ces conditions se rencontraient-elles ici Nous en doutons. On en est aux conjectures et très probable ment en restera-t-on là. Et le doigt de Dieu, ne compte-t-il donc plus pour rien Nous ne parlerons pas des accusations aussi stupides qu absurdes que des esprits inventifs se plaisent répandre, dans un but trop facile comprendre. On prête trop promptement aux autres les sentiments dont on se sent anime soi-meme. «aa -jmmmr *ir HT g Denier des Écoles Laïques. Une liste de souscription 'an banquet qui sera offert, le 9 Août prochain, M. le Gouverneur de la province, est déposée au secrétariat com munal. T .Les personnes qui désirent' souscrire y ser Liste précédente, fr. 67,029-83 Romance chantée par M. X... 0-80 Recette M. D. H 439-98 Boîte du Saumon, 22-20 Boîte du Lion Noir, 11-10 Boîte des Francs-Arbalétriers et ffij.£afé (Tête de Bronze), - i§-80 Total fr. 67,319-51 Dépenses jusqu'à ce jour. fr. 63,621-69 Reste en caisse fr. 3,897-82

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Le Progrès (1841-1914) | 1891 | | pagina 2