Chronique locale.
Un indépendant.
Ère d'égalité.
Humble requête.
Anniversaire.
POPERINGHE,
a
n'est pas moindre de 20 millions, divisé en
40,000 action»de 500 francs libérées de 125 fr.
A la tête de ces deux officines sont placés deux
princes de l'Eglise, deux évèques, Messeigneurs
Campana et Santucil. Ils auront oublié probable
ment les invectives du Christ l'égard des ven
deurs du Temple.
Nous appelons sur les nouvelles sociétés, pour
la sécurité de leurs futurs clients, toutes les
bénédictions du ciel.
A l'ordre du jour de la séance du Conseil com
munal du 11 Juillet, figure Pompiers: revision
du règlement organique.
On va donc reviser le règlement des Pom
piers Et dans quel sens Nous le saurons
bientôt, tout eu le devinant quelque peu, dès
maintenant. Il ne faut pas être grand prophète,
pour prévoir que si on y touche, ce ne sera pas
pour l'améliorer, mais pour lui rogner ce qu'il a
de trop contraire aux idées étroites qui doivent,
dans la suite, faire la base de toute la politique
locale laquelle se sont engagés de se confor
mer nos maîtres, vis-à-vis de ceux dont ils ne
sont en définitive que les serviteurs obéissants et
dévoués.
Le voilà donc sur le point de se voir mutiler,
ce règlement qui a fait la force du corps des
Pompiers, qui a fait sa solidité, qui a été éla
boré en dehors de tout esprit de parti et qui
avait été conçu en vue de la discipline indispen
sable, et surtout difficile maintenir dans un
corps de volontaires. Cette discipline n'est pos
sible que pour autant que les chefs aient direc
tement sur leurs hommes une action réelle et
efficace. Sans celle-ci, il ne peut y avoir que
manque de respect de l'inférieur envers son su
périeur du manque de respect la désobéis
sance il n'y a qu'un pas, et du même coup on
tombe dans le gâchis. Est-ce cela qu'on abou
tira Est-ce cela qu'on vise On l'aura
plustôt qu'on ne pense si, par passion politique,
on diminue l'autorité des chels, et le malheur
sera que, quand on croira avoir évité un préten
du mal, on tombera dans un pire.
Mais attendons.
A la dernière séance du Conseil communal qui
devait faire éclater tous les vices du système
financier de l'ancienne Administration et qui
finalement a tourné en eau de boudin, M. Co-
laert avait rendu un hommage discret la situa
tion financière de la ville. Le compte-rendu
du Moniteur de l'Hôtel-de-Ville n'en souffle mot.
La position de l'échevin ne lui permettait
guère d'être plus laudatif, et ce n'est que l'évi
dence irrésistible des faits qui lui a arraché cet
aveu. Mais quelque sourdine qu'il ait mise au
service de la vérité, encore ç'en était-il trop.
Pour les collègues qui voyaient dans cette cam
pagne un moyen, bien triste après tout, de faire
oublier leur origine, M. Colaert a été maladroit
ou trop naïf, comme on voudra, et il eût dû se
joindre eux ou tout au moins se taire. Aussi le
lui a-t-on fait sentir depuis et c'est ce qui expli
que le silence absolu du Journal d'Ypres sur ce
point important.
Dan3 le compte-rendu de cette séance, M. Co
laert ne dit pas un mot qui puisse être tourné
l'éloge de la situation financière de la ville. M.
Colaert a-t-il consenti ce qu'on défigurât son
discours Ou bien M. Colaert a-t-il donné de
son propre mouvement cette satisfaction ses
amis indignés
M. Colaert s'arrangeant dê manière pouvoir
dire, au besoin, qu'il a rendu publiquement
hommage la gestion financière de la ville,
sans qu il en reste des traces dans le Moniteur de
l'Hôtel-de-Ville, il n'y a rien là qui doive-éton
ner. C'est d'une certaine habileté, mais dont on
n'est pas tous les jours dupe. Pour ses amis, M.
Colaert a fait un pas de clerc, mais sa déclaration
en séance du Conseil communal n'en reste pas
moins une déclaration qui a été prise sur le vif
et qui restera, absolument comme la leçon que
lui donna M. Carlier la Chambre des Repré
sentants.
MÉ^Ullaert, alors, a eu beau arranger, après"
coup, dans les Annales Parlementaires, l'apos
trophe (jpe lui décocha son-.ûollègue de la gau
che, ce m'était que du replâtrage. L'original
avait paru dans le Compte-rendu analytique, et
l'original était seul ressemblant et véridique.
De même ici, l'original de la déclaration de
M. Colaert se trouve dans notre numéro du 25
J uin dernier et il nous suffit.
Que M. Colaert se débrouille avec ses amis,
c'est leur affaire et nous ne nous en soucions pas.
Un paisible cercleux, dit le Journala été atta
qué, au bout de la rue de Menin, 11 heures du
soir, par trois gredins mine rébarbative, ar
més de bâtons. Et là-dessus le pieux organe Je
MM. les curés fait une amplification ridi
cule pour reprocher l'ancienne Admi
nistration de n'avoir pas orné la ville de plus de
lanternes. Nous ne suivrons pas le zélé confrère
dans cette querelle d'allemand faite l'ancienne
Administration. S'il y a défaut de reverbères
qu'on en place davantage l'Administration ac
tuelle a eu le temps de le faire, si tant est que
l'éclairage laisse désirer.
Si la lanterne était éteinte, il dépendait de
MM. Surmont et Cie qu'il en fût autrement;
ils n'avaient qu'à donner des ordres en consé
quence. Qu'ils ordonnent le matin que toutes les
lanternes brûlent toute la nuit, et toute la nuit
suivante, elles brûleront toutes. C'est donc
MM. Sur mont et Cie que s'adresse le reproche,
si toutefois le Journal est dans le vrai, ce qui ne
se décide pas au pied levé.
Mais en lisant jusqu'au bout, on voit que ces
gredins sont trois vauriens, des repris de justice.
Si ce sont des repris de justice, pourquoi M.
Lejeune les lâche-t-il C'est M. Lejeune que
doit s'en prendre le Journal d'Ypres,M. Lejeune
qui inonde le pays de truands et d'escarpes de
touspoils, et qu'il démontre au ministre que
c'est une singulière façon de dégarnir les prisons
en poussant les administrations communales
allumer leurs lanternes afin de pouvoir plus faci
lement pincer les aigrefins que sa philosophie
économique jette sur le pavé.
Mais avant de commencer le récit de cette his
toire qui est presque d'un comique achevé, le
Jotirnal (T Ypres débute par ce préambule solen
nel qui arracherait le rire une porte de ca
thédrale, si cette porte pouvait rire:
Youlez-vous, ami lecteur, retenir ce que je
vous dis Écoutez et retenez ceci C'est qu'il ne
se passera pas un mois avant que le Journal
d'Ypres ne vous imprime en toutes lettres que
lui, Journalest brouillé mort avec MM. Sur
mont et tutti quanti, et que c'est le Progrès qui est
le très humble et servile esclave de l'Hôtel-de-
Ville. Et il y aura des gens pour le croire. C'est
ce qui fait le toupet de cette croustilleuse ga
zette.
Le budget de l'intérieur e3t voté et il n'y a pas
eu d'interpellation sur les fraudes électorales, et
le Journal d1 Ypres ose le rappeler et, comble
d'impudence, il affecte d'en plaisanter.
Hé que nos cléricaux aient échappé au gril,
on le conçoit mais nous le regrettons.
On le conçoit, puisque la droite se moque de la
gauche, comme de Colin Tampon. Nous le re
grettons, parce qu'il y avait, après tout, un petit
quart d'heure faire passer ces gens dont l'ef
fronterie dépasse toute mesure. C'était la seule
satisfaction qu'on pût se donner, il est vrai, mais
c'était quelque chose; la gauche a pensé que ce
n'était pas assez et elle a jùgé que c'était trop
peu pour ses peines.
Où en est donc tombée cette Chambre où lo
droit et la justice succombent sous le nombre
où les ricanements, la mauvaise foi et le jésui
tisme triomphent des causes les plus justes
X Un ministre viole deux fois la Constitutiondans
la-mêmô question on le lui fait observer et on
le rappelle au respect dt la Charte nationale. Ce
ministre, un fanatique qui ne voit que le Ciel,
qui croit que le salut de son âme en dépend,
n'hésite pas de répondre qu'il la violera une
troisième fois dans les ballots On lui ob
jecte que s'il veut arriver ses fins, mettre un
frein la fureur des pornographes, ce en quoi
tous l'aideront, il doit se conformer, d'abord,
la loi et ne pas se substituer aux tribunaux qui
sont là pour faire leur devoir que cette confu
sion et cette substitution de pouvoirs est dange
reux et dans le fait et dans ses conséquences
possibles MM. Janson et Bara s'efforcent en
vain de ramener l'entêté ministre sur le terrain
constitutionnel, la droite leur hurle Vous pro
tégez la pornographie
Allez-moi donc discuter avec ces gens qui dé
placent toute discussion et font la sourde oreille
aux raisons les plus sages. Autant aller haran
guer en latin les antirevisionnistes de Zonne-
beke.
Selon les promesses électorales, l'ère d'égalité
allait consister partager, entre tous les ayants
droit, c'est-à-dire, tous les contribuables, sans
distinction de parti, ies fournitures et travaux de
la ville. M. Colaert était, entre tous, prodigue
de ces promesses.
Comme preuve vivante de ce programme,
notre éditeur se vit enlever la fourniture de
l'Hôtel-de-Ville mais il lui resta la fourniture
du Collège et des écoles de filles, (en partie). Cela
pouvait constituer sa part. Jusque là, rien
redire.
M. l'échevin Colaert, qui a les écoles dans ses
attributions, vient de donner le dernier sceau
l'ère d'égalité, en enlevant, l'éditeur en question,
jusqu'à la dernière fourniture.
Nous signalons ce trait humanitaire ceux
qui pourraient encore se faire des illusions.
Maintenant que le bureau de poste est allé se
fixer là-bas, là-bas, au loin, e8t-ce qu'on ne
pourrait placer une borne postale en l'endroit
d'où il s'est évanoui
Le chaleureux appel du docteur Van Steen-
kiste et consorts n'a guère eu de l'écho en nos
murs.
Nous n'avons aperçu qu'un seul drapeau et
dans une rue déserte encore,celle de la Bouche...
Mais quel drapeau On l'aurait cru contempo
rain de la célèbre ^bataille des éperons d or
même Après cela, il y était peut-être. Nous
avons salué en passant cette noble friperie, digne
de figurer côté des héroïques loques de la cha
pelle des Invalides.
Les distractions sont peu nombreuses Ypres.
Aussi sommes-nous heureux d'annoncer nos
lecteurs que l'Ecole d'Equitation offre une fête
d'escrime le Lundi 13 de ce mois, 2 1/2 heures,
au Manège n° 1, (rue des Tuiles). (Communiqué).
"inaaqaooaannii.
Nous sommes heureux de pouvoir annoncer
nos lecteurs que la société Strijd naar Lauwe-
ren donnera sa IIme exposition annuelle.
Le nombre des membres de la société allant
toujours croissant et les exposants ayant rivalisé
de zèle pour rendre l'exposition plus attrayante
que la précédente, les visiteurs pourront donc
s'attendre non seulement la quantité mais
aussi la qualité, surtout s'ils prennent en con
sidération que les objets exposés sont les œuvres,
non pas d'artistes, mais d'élèves a t-*d'amateurs.
Le prix de ..la carte d'entrée, Sotpnant droit
un numéro poûr^a tombola, étant fixé 25 cs est
la portée de toutes les bourses.
Nous pspéromf^ue tout le monde voudra voir
l'exposition et encourager par là les efforts et les
goûts artistiques de nos jeunes élèves.
le 10 Juiflet 1891.
Nous avons appris.avec la plus vive satisfac
tion, qu'au grand concours international ouvert
aux compositeurs de France, de Belgique,
afrgr gr g.
Nous avons promis, (dit-il), d'être indépendant
de VHùtel-de- Ville et nous entendons l'être. (Sa
luez, ami lecteur). Et puis vient l'exploit des
trois gredins, duquel exploit l'ancienne admi
nistration est la cause mais pas un mot de la
nouvelle, ce qui est le nec plus ultra de l'indé
pendance du Journal vis-à-vis de celle-ci.