Chronique locale. sentants de Dieu en exerçant de façon mal séante leur saint ministère. Il y a eu scandale, dis-je. Le conseil com munal de Mons s'est occupé l'autre soir de l'affaire et M. le Conseiller Marlier a demandé au Collège d expliquer la longue présence du frocard condamné l'hôplial civil. Il résulte des explications fournies par M. Sainctelette, bourgmestre, que la Commission administrative des Hospices de la ville qui a infligé un blâme sévère la supérieure, ne peut aller plus loin dans la voie répressive. Le règlement n'arme pas suffisamment l'adminis tration hospitalière contre de semblables in fractions commises par les bonnes sœurs. C'est piteux, et la constatation est malheu reuse une administration libérale se trouve la merci de la volonté d'une nonnette. Car il est [irobable que la sœur Rasmond se soucie de a réprimande administrative autant qu'un poisson d'une pomme. Chose plus triste. Il y a eu politique de cour toisie en le cas présent. Le directeur de l'hôpi tal civil, fidèle sa mission, a fait vite connaî tre qui de droit la présence du condamné dans son établissement mais le frère de la supérieure n'a été inquiété en sa retraite que par la réception de son billet d'ecrou, soit après une douzaine de jours d'hébergement... Un peu plus d'énergie eut évité un pareil abus. On lit dans la Flandre libérale Divers confrères publient de longsarticles pour critiquer les lenteurs que met M. de Smet- de Naeyer faire son rapport sur les travaux de la section centrale au sujet de la revision. Cela n'est pas nécessaire. Il n'est plus possible maintenant au plus borné des électeurs de ce représentant ridicule, de ne point voir ce que la comédie que joue son élu a de sot, de pitoyablement puéril. On ne condamne point une attitude com me celle-là, on la prend en pitié, comme aussi celui qui la lient. La Gazette annonce que le crédit supplémen taire pour les travaux de la Meuse sera, non pas de dix millions, comme on l'avait dit d abord, mais de dix-huit millions. Béni soit le gouvernement de la prospérité nationale Dimanche 26, les membres de la Société de la Concorde se réunissaient, 2 heures, en un ban quet, dans leur grande salle de bal, pour célé brer le cinquantenaire de MM. A. de Ghelcke et Ch. Beke, comme membres de cette société La table, en fer-à-cheval, était présidée par M. Bossaert, qui avait sa droite M. de Ghelcke et sa gauche M. Ch. Beke. A la table d'honneur, occupée par la Commis sion, se trouvait encore M. le docteur Dalmote, en sa qualité de premier candidat-cinquante naire. L'ordre du jour portait sur les questions sui vantes Toutes ces questions ont été résolues affirma tivement et l'unanimité. Au dessert, M. Bossaert a porté la santé des honorables jubilaires. Il a fait ressortir l'esprit d'union qui en tout temps a présidé la Société •qui a ainsi justifié son titre la Concorde. Union, tolérance réciproque et respect mutuel, sont la caractéristique qui a valu la Société une exis tence de 52 ans, qu'aucun accident n'est venu troubler et qui est pleine de promesses pour l'avenir. Puis tous les membres se sont levés pour venir trinquer avec les héros de la fête. M. Beke,*en son nom et au nom de M. A. de Ghelcke, a remercié le président et les membres de la Société de leur sympathique démonstra tion. Il a profité de l'occasion pour donner un court aperçu du passé de la Société et a exprimé le souhait de voir se reproduire souvent des fêtes comme celle laquelle lui et son ^x-jubi- laire ont le bonheur d'assister. M. Dalmote a bu l'union de l'élément civil et de l'élément militaire. M. le Major Siron, membre militaire de la Commission, a remercié en excellents termes et a dit qu'il était heureux de constater com bien cette union, la Société, était sincère et constante. Dans les grandes villes de garnison, a dit M. le Major Siron, il y a, il est vrai, des plaisirs plus variés, plus d'animation, mais par contre, dans les petites garnisons, et notamment Ypres, il y a des rapports plus intimes et souvent plus agréables. Ceci vaut bien cela. M. A. Froidure, se faisant l'écho de quelques jeunes gens, tous désireux de fêter un jour leur jubilé de cinquante ans comme MM. A. de Ghelcke et Ch. Beke, et s'adressant particuliè rement M. de Ghelcke, lui a demandé com ment ils devaient s'y prendre pour réussir que M. de Ghelcke devait connaître le secret et que les jeunes gens désiraient avoir la recette qui conduit au cinquantenaire. M. de Ghelcke, selon la méthode par la leçon de choses, remplaçant les phrases parla pratique, a répondu M. Froidure en vidant, petits traits modérés, son verre de L. Rœderer. Puis les convives, au nombre de 70, sont pas sés dans la salle de tabagie, où a été versé le Moka avec le Gloria, et les conversations se sont Srolongées au milieu des spirales du Havane et e la plus grande et douce cordialité. Journée en tous points bien réussie. La partie culinaire était confiée M. Hoogen. C'est tout dire, tant pour l'exécution du menu que pour le service qui ne laissait rien désirer. Les absents, surtout certains absents, ont eu bigrement tort. Le Journal d'Ypres, lui, qui est toujours pnpxids et adroitement xnopipu part en guerre contre deux sociétés libérales qui avaient solli cité un subside de la ville pour organiser un concours au jeu de boules. Ce subside, leur ayant été refusé, les membres de ces deux cercles se sont cotisés, et malgré le refus de la ville, ont organisé leur concours an nuel. Pour que personne n'en ignore, ils ont fait imprimer sur leurs programmes que ces deux fêtes se donnaient sans 1 intervention de l'auto rité communale. Quoi de plus naturel Mais non, cela n'était pas du goût du Journal d? Ypres et pour ce fait il traite tout bonnement les honorables membres de ces deux sociétés d'insolents et de bêtes. N'est-ce pas, amis lecteurs, le pieux Journal est l'ennemi acharné de l'injure et de la calomnie Les confrères de ces deux sociétés pourraient, en vertu de leur droit de réponse, adresser une lettre de bonne encre l'auteur de cet article or- durier, mais comme ils le trouvent indigne ils ne se donneront pas même la peine de se salir ce grossier personnage. Pueri sunt pueri p. ex., sont incontestablement un spectacle de la nature de premier ordre, ensuite dans le fait qu'Andermatt même est déjà un lieu de cures d'air et de montagne, qui voit sa clientèle international s'augmenter d'année en année, dans la position centrale enfin d'Andermatt au milieu du mas sif du Gottliard les grandes routes des Alpes qui coudui- sent, par l'Oberalp, dans les Grisons, et par la Fourka, dans le Valais, se verront sensiblement rapprochées pour le trafic ou le transport par chemin de fer. Le passage du Golthard lui-même, encore quelque peu fréquenté au jourd'hui, y retrouvera une toute nouvelle vie. Il est naturel cependant que la plupart des touristes préfèrent laisser le Gotthard se perdre au-dessus de leurs têtes, et le traverser toute vapeur, la locomotive rédui sant en un trajet de 20 minutes une course d'une forte journée. Faisons comme eux, si vous le voulez bien. A Airolo, situé, comme Gôschenen, dans un enfonce ment de la montagne, nous sommes salués par la lumière du Midi, mais ce n'est qu'après être redescendus tra vers les grandioses et sauvages gorges de rochers de Dazio Grande, en passant devant les villages de la vallée de la Lévantine et sur les merveilleux travaux techniques de la Biaschina dans la vallée inférieure du Tessin, que nous entrons également dans la régfcé de la végétation méridionale, luxuriantes forêts de noisetiers et de châtai gniers, des vignobles, des oliviers et des lauriers. Peu après nous sommes Bellinzone, capitale du can ton du Tessin, entourée d'antiques manoirs iW>us ne nous y arrêterons pas cependant, car nous avons hâte d'arriver ^l'extrémité méridionale de la Suisse. Nous voici, tou jours roulant, au milieu des forêts de châtaigniers, au '"tunnel du Monie Genere, puis têt après, par un pljteau, Lugano. Tout coup, du rebord du plateau, le voyageur.aperçoit la ville en bas, au bord de son lac bleu. Un pezzo del paratliso caduto in (erim.» disent les habitants, dans le langage coloré des Méridionaux, et vraiment ils* n'ool. pas tort c'est -bien un coin du paradis que ce Lugano, Consommé Printannier. Rissoles la Parisienne, Saumon la Concorde. Filet de Bœuf Portugaise. Suprême de poulets la Toulouse. Homards Cinquantenaire. Céleris au velouté. Canetons rôtis. Pavé de foie gras la gelée. Gâteau Cussy. Glace Moka. Fruits. Dessert. doot les maisons et les villas se détachent en un blanc éblouissant, dans la lumière éclatante du ciel italien, sur le vert foncé de la végétation du Midi et sur le bleu foncé du Cerisio. Presque encore plus que la ville une montagne captive les regards l'Ouest c'est le mont San Salvatore, avec sa croupe élargie où brille une petite église bien connue •des pèlerins. Si déjà aujourd'hui peu de voyageurs arrivant Lugano résistent au charme de cette masse arrondie et isolée s'avançant dans le lac, masse qui, avec une altitude de 909 m., surplombe ce dernier de plus de 600 m., ce sera bien plus le cas encore quand le funiculaire, qui vient d'être livré la circulation, conduira du faubourg de la ville Paradiso jusqu'au sommet, d'où l'on aperçoit toute la partie inférieure du Tessin, et nombre de tronçons du lac de Lugano, si curieusement formé et qui rappelle si vivement dans quelques-unes de ses parties le lac des Quatre-Cantons. L'entrepreneur de ce funiculaire est la maison suisse Bûcher Durrer, qui s'est fait un nom dans l'industrie des hôtels et qui a également construit le funiculaire du Burgenstock. Celui du San Salvatore aura une longueur de 1644 m. et gravira, avec une pente maximum de 60 "h une'basUeor totale de 603 m., en traversant d'abord des décomibras, ensuite les rochers de dolomite du sommet. On a emphQr?*toules les ressources de la technique mo derne. pouKrendre complète la sécurité de cette ligne, niont chaque wagon pourra contenir 32 personnes, et il n'y a pas de doute que cette hardie entreprise a un avenir prospère devant elle. De quelque intérêt que soit cependant pour les touristes le funiculaire du San Salvatore, il n'aura pas beaucoup près la même valeur que la troisième ligne de montagne se rattachant au Gotthard, soit le chemin de fer cré maillère Capolago-Monte Generoso. Ce dernier est destiné ouvrir une ère nouvellé dans la vie des étrangers qui visitént la Suisse méridionale et acquérir pour cette der- ■-inaaaoagoont nière la même importance que les chemins de fer du Rigi et du Dilate pour Lucerne et le lac des Quatre-Cantons et que celui de l'Uetliberg pour Zurich. De Lugano nous atteignons celte ligne en continuant notre course, jouissant toujours de la vue superbe sur le lac de Lugano et les montagnes qui l'entourent, jusqu'à Mélide, où nous passons par un pont, sur une espèce de détroit, du côté sud du lac, Maroggia et la petite ville de Capolago. Ici commence la voie, qui communique également avec les bateaux vapeur du lac de Lugano et qui atteint, avec un tracé de 8,51 kilomètres, une altitude de 1643 m., en sorte que les voyageurs n'auront pius que 49 m. gravir pied pour arriver au sommet du Mont Generoso. Cette altitude correspond une hauteur relative de 1368 m. Les courses de vallée et de montagne doivent durer chacune une heure et demie, et la ligne sera exploitée pendant 200 jours. C'est cette troisième ligne qui a été inaugurée il y a quelques jours. Grâce la situation isolée exceptionnelle du Monte Generoso au-dessus des lacs subalpins et de Ta vaste plaine de la Lombardje, on y jouit d'une vue étendue et grandiose comme îl^-eb a peu. Les Alpes Cottiennes, Gracques et Pennines, les cimes de l'Oberland bernois, les montagnes des Grisons, les Alpes bergamasques, forment- une -couronne de hautes sommités incomparable, au pied de iaqhelle les contre forts des Alpes, avec lesjacs gracieux ou pittoresques de Varèse, de Biandrcm^, .de Monate, de Commabnio, Ma jeur, de Muzzanoi de Laigano et de Côme enchantent les regards, tandis que la plaine lombarde, s'étendant au loin du côté du Midi complète le paysage. Nous n'avons rien ajouter ce tableau,, suflisammeu." éloquent par lui-même et qui sera pour tous les touristes qui savent aimer et comprendre la nature, le meilleur avocat qui puisse les engager'à tenter une fois une excur sion dans le Sud ensoleillé de la Suisse. FIN.

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Le Progrès (1841-1914) | 1891 | | pagina 2