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Chronique locale.
Un seul pour tous.
effet, redevenu Yprois qû'à l'âge où la vie en-'
trait dans son déclin. Son passé, pour la plupart
des hommes d'aujourd'hui, est ignoré, chez
nous et, pour moi, dont les relations avec lui
remontent peu près inon enfance,je m'estime
heureux de pouvoir dire ici, en rendant hom
mage Bes mérites, ce qu'avait été l'homme
dont nous regrettons la perte
3ue temps dans sa ville natale c'était un artiste
ébutant, s'étant fait une éducation littéraire
réelle jeune homme du meilleur monde, et
déjà dessinateur remarquable, il reçut le meil
leur accueil dans plusieurs familles de notre
ville où les Beaux-Arts étaient en honneur. C'est
alors que je le connus étant encore enfant: mais,
déjà, j'aimais, avec entraînement les arts du
dessin et j'étais enthousiaste de ses composi
tions fécondes, de son crayon prodigieusement
facile, de ses arbres admirablement massés,
travers le feuillage desquels se jouait toujours
l'air de ses paysages riants et exubérants de
vie, inspirés, toujours, par l'étude consciencieuse
qu'il ne cessait de faire de la nature, dans les
régions les plus luxuriantes de la France Ce
au il produisit alors, pendant quelques années,
e dessins, d'aquarelles, était considérable Il
se fit Paris un vrai nom de dessinateur, et fut
appelé collaborer avec les meilleurs artistes
français, l'illustration d'ouvrages importants.
C'est de sa jeunesse que date cette remarquable
collection de dessins que l'on admire au Musée
d'Ypres, et par laquelle il a perpétué le souve
nir des façades si curieuses et si pittoresques
des anciennes maisons de bois, et autres, de
notre ville. La peinture l'huile ne devint que,
Elus tard, l'objet de ses études et dans cette
ranche de l'art, encore, on remarque sa grande
fécondité parmi ces œuvres plus importantes,
il est des toiles qui attirent l'attention et témoi
gnent d'un vrai talent chez l'artiste il en est
qui firent sensation dans diverses expositions en
Belgique, et qui eurent l'honneur de la repro
duction au burin ou l'eau forte mais Auguste
Bohm était, quoique Belge, un artiste français
c'est en France qu'il avait été élevé, qu'il avait
toutes ses relations, qu'il s'était fait lui-même il
y a vécu pendant 40 ans c'est en France que se
trouvent le plus grand nombre de 6es œuvres
Et juger par la position qu'il s'y était créée, de
ses moyens personnels, dans le monde artistique,
l'on peut affirmer que son mérite était réel et
généralement reconnu
Déjà, il y a bien près d'un demi siècle, il
s'était fondé Paris, sous l'impulsion d'un Mé
cènes d'alors, le Baron Taylor, une société de
Secours Mutuels des Artistes-peintres. Auguste
Bohm en devint le vice-président, quoique de
nationalité étrangère et il fut maintenu dans
ces fonctions honorifiques, dans cette dignité si
flatteuse pour lui, pendant bon nombre d'années
après qu'il avait quitté définitivement la France
pour venir Ypres, prêter son" appui et donner
ses soins son vieux père
n Sa position était si prépondérante parmi les
artistes, Paris, que le Gopvernenïôiit Belge,
l'époque de 1850 1865, avait pris coutume de
s'adresser lui, pour recrÙTOr .des exposants
français toutèVles grandes esqiôs&Qnrvde
bleauiuœn Belgique; et qu'à raison dflfsuccès
qui ccnmmnait sffc efforts. et des services qu'il
avait rendus, le Iloi des Belges le nomma, en
865,'chevalier de son ordre
C'est eiï î8Gt qn'Auguste Bohm jd^a Paris
ur n'y nius retourner. Il avait pfl* av£/0 ans
^éjà Dis, d^pnt peiit-êt'P88ant M été'
"m«u/ on labeur .>-> ,p„'i\l^om-
Mèves. co.
file
.ùergie
Les soins donner un père qui s'éteignait
puis des missions multiples que lui confia succes
sivement l'Administration communale de la ville
d'Ypres et enfin son entrée au professorat de
deux établissements de sa ville natale le firent
renoncer la carrière artistique proprement
dite depuis 20 ans il avait cessé de peindre
n En 1871, sur la proposition de la commission
administrative de l'Académie des Beaux-Arts et
de l'École professionnelle, il fut nommé par le
Gouvernement, directeur de cet établissement
en 1872, il devint professeur de dessin au Collè
ge communal et l'École moyenne.de l'État
enfin, il fut nommé membre et secrétaire-tréso
rier de la commission administrative de la biblio
thèque publique et il consacra tout son temps
l'exercice de ces diverses fonctions dont il
remplit la première et la dernière, jusqu'à son
dernier jour
En ma qualité de Président de la Commis
sion administrative de l'Académie des Beaux-
Arts et de l'École industrielle, je m'attacherai
apprécier Auguste Bôhm, comme directeur de
cet établissement. Tous ceux qui l'ont vu l'œu
vre, ont pu apprécier son dévouement absolu
et sa ponctualité remplir les devoirs de sa
charge et qui de nous ne sait, cependant, com
bien sa mission a été pénible et délicate Ces
vingt années n'ont été, en vérité, qu'une'période
de crise continue
Notre Académie séculaire des Beaux-Arts,
avait produit des artistes de renom elle était
populaire et c'était avec zèle et entrain que
notre jeunesse ouvrière suivait les cours d'arts
plastiques mais le Gouvernement, non sans
raisons, peut-être, avait d'autres visées quant
ce genre d'enseignement. Il se borna tolérer
le dessin académique, accordant toutes ses fa
veurs l'art industriel, et s'attachant créer des
écoles professionnelles, pour n'y enseigner que
l'art appliqué aux métiers et l'industrie. Des
cours théoriques obligatoires réduisirent de
moitié la durée des leçons d'art plastique et,
par le fait, les progrès des élèves, au point de
vue de l'art du dessin, furent réduits propor
tionnellement Ce système nouveau opéra une
véritable révolution dans les traditions des élè
ves et de leurs parents et ce ne fut point sans
luttes incessantes et pénibles que l'on parvint
faire entrer les idées nouvelles dans les habi
tudes, je pourrais dire, dans les mœurs de notre
classe ouvrière
Depuis vingt ans, ce fut une élaboration tou
jours nouvelle de règlements successifs d'organi
sation des classes; les uns tâtonnements suivirent
les autres d'anciens membres du corps ensei
gnant devaient transformer leur mode d'ensei
gnement d'une façon absolue Faut-il dire ici,
combien dans ces conditions, fut difficile la
direction de l'établissement dont je m'occupe
Eh bien jamais Auguste Bôhm ne s'abandonna
au découragement. Toujours, il était son poste,
sistances, par la douceur, mais provoquant des
résolutions énergiques, lorsque la nécéssité les
commandait Ce n'est pas, ici, Messieurs, le mo
ment ni le lieu de s'étendre sur les difficultés in
surmontables qui s'élevèrent contre l'exécution
des volontés de l'autorité supérieure mais moi
qui les connais, je n'hésite pas affirmer leur
existence, pour rendre hommage au Directeur
modeste et bon, patient et persévérant, dont nous
déplorons la perte
Pour caractériser son dévouement l'Insti
tution communale la tête de laquelle il se
trouvait placé, il suffit de signaler sa conduite,
lors de l'incendie terrible qui fnenaça, il y a
deux mois peine, de dévorer le local entier de
l'Académie Il fut là, dans le local même, pen
dant toute la tourmente, au risque de tomber de
suffocation, prgsqu'au milieu des flammes, et
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subissant l'ef
.^disputer les modèles'
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e a recompense, en une vie meil-
celui.oui s'est élevé par le tra-
vail Dieu vous l'a déjà accordée Adieu, Au
guste Bôhm Adieu
Nous reproduirons dans le prochain numéro
le discours prononcé par l'éléve Bendel.
Il y a des gens que tout embarrasse, il en
est d'autres que rien n'arrête et même qui ne se
font valoir que devant une barrière qu'ils fran
chissent avec une vélocité surprenante. C'est une
chance que rien n'égale d'avoir un gaillard de
cette espèce dans un Conseil où l'on se permet,
l'occasion, de demander compte d'une irrégu
larité que rien ne justifie.
Notre Conseil communal a le bonheur de pos
séder un sauve-tout de cette trempe.
Aussi
On se rappelle comment nous avons fait res
sortir le sans-gêne avec lequel le Collège traite
le Conseil communal et comment il décide lui
seul de choses que le Conseil seul devrait être
appelé trancher.
Quand le livret de la distribution de prix an
nonçait la suppression du pensionnat du Collège,
trois semaines avant que la question fût portée
l'ordre du jour, nous exprimâmes notre éton-
nement de ce coup d'autorité porté la barbe,
d'abord,du Bureau administratif, complètement
laissé l'écart dans une question qui l'intéresse
avant tout, ensuite du Conseil qui devrait tran
cher seul et en dernier ressort comme cela se
fait là où l'Administration suit une voie régu
lière et respecte les parties intervenantes.
Nous nous attendions une interpellation, non
de la part de la majorité qui ne demande qu'à -
dormir et qui a dormi comme nous l'avions
prévu, mais de la part de la minorité qui a le
souci de sa dignité et le respect de sa mission.
Nous étions curieux de savoir comment nos
maîtres allaient se tirer d'affaire de cet impair,
et, pour qui n'a pas le talent de glisser, sans se
blesser, travers les ronces et les épines, et nous
en sommes, cela paraît un tour de force où se
serait perdu le serpent Python.
Comment donc sortir de cette impasse
Oh que nous sommes petits, nous autres libé
raux, esclaves de la droite ligne Toujours
naïfs, sincères et embarrassés d'un rien. Pas
comme ça, nos cléricaux. Un homme, un mot
suffit et voilà le tour joué.
L'homme, c'est M. Colaert le mot, c'est
responsable, et va-t'en te faire pendre.
Vous nous reprochez d'avoir décidé cette me
sure sans en référer au préalable au Bureau ad
ministratif
Je comprends votre naïve indignation.
Prenez-vous en moi, l'échevin de l'instruc
tion'publique, fen prends toute la rJkponsabilité
Allons, vite, tirons l'échelle. Non pas encore.
Quand Blandin était parvenu, le balancier en
mains, au boqt de la corde raide., tendue au-
dessus de la Niagara, sans se casser le cou, ses
adUhirateurs respirèrent»; il avait échappé i-
mort. On crut bien qu'il n'aurait plus recotf.
mencé, mais Blandin n'avait jamais peur, et
reprit le chemin de tont-i^Theure, jetant i
,r S
Auguste Bôhm naquit Ypres, le 11 Octo
bre 1819, d'un père l'imagination vive, aux
sentiments ardents, devenu, plus tard, artiste
peintre -, mais qui fonda une famille, l'âge où
l'homme encore adolescent n'entre générale
ment pas encore dans la vie réelle Ce père
sans fortune, rêvant la prospérité et le renom
artistique, chercha,pour se former et s'instruire,
un théâtre plus vaste, et alla résider Paris,
la grande ille Auguste avait 8 ans Je ne
saurais renseigner sur ce qui se passa pour la
famille Bôhm pendant une dizaine d'années
mais, vers 1835 1837 Bohm père, devenu pein
tre de portraits, non sans distinction, revint se
tixer Ypres. Son fils resta Paris, mais vint,
annuellement, revoir ses parents et passer quel-
EÇfr.
Vue/
Quel beau Conseil communal
Vraiment ça n'y va pas mal
L'un est le plus abordable,
L'autre est le seul responsable,
Et tout autour, le restant
S'en bat l'œil tranquillement.
t
M. Oolaert. Ah vous nous demandez pour
quoi nous avons annoncé la suppression du pen
sionnat, avant de connaître votre avis
JL
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