Le banquet du 21.
Palinodie.
Accès de franchise.
Bout de mandement laïque
faire, moin3 de renoncer la prime, ce qui
serait une perte sèche de toutes les avances fai
tes. Maintenant ils le sont. A noter.
Faut-il pousser plus loin La démonstra
tion nous paraît suffisante. Toutefois nous
rappellerons, ne fût-ce que comme confirma
tion de notre thèse, que M. Frère-Orban, qui
n'est pas plus sot qu'un autre, a longtemps cher
ché le moyen d'organiser une yaste assurance,
par l'Etat, de tous les biens du pays.
Est-ce que par hasard, il aurait laissé de côté
les propriétés urbaines
Et vous-même, M. Surmont, ne croyez-vous
as que vous feriez faire la ville une affaire
'or, si vous parveniez assurer toutes les mai
sons d'Ypres On y a déjà songé la chose n'est
pas facile, nous nous en doutons bien un peu,
mais elle n'est peut-être pas irréalisable. L'assu
rance devenant obligatoire pour tous, en n'obli
geant ceux qui sout assurés qu'après l'expira
tion de leur contrat, quelle source de revenus
Ce serait une contribution d'un genre nouveau,
mais en somme profitable tous et d'une grande
sécurité et nullement vexatoire. N'ayant ex'
ploiter personne, cette contribution pourrait être
insignifiante pour chacun en particulier et mal
gré cela d'un splendide rapport. Le feu fait si
peu de ravages.
Mais revenons la caisse des Hospices et com
parons ce que l'administration a encaissé depuis
1841, tout en faisant face aux assauts du feu, et
ce qu'elle aurait eu en moins, si elle avait eu
Sour instigateur ou administrateur l'adversaire
e la caisse d'assurances. Pour cela il n'y a qu'à
comparer les chiffres ci-haut.
M. Surmont pourrait nous objecter que tout
cela est bien tant que les choses se passent com
me elles se sont toujours passées, mais qu'il suf
firait d'un désastre sans pareil pour bouleverser
toute l'économie du système.
En effet si le ciel, comme on dit, tombait sur
la terre, nous serions tous écrasés. C'est vrai,
mais le ciel ne tombe jamais sur nos têtes et ja
mais il ne s'est produit un incendie tel qu'il en
gloutirait d'un coup toutes les économies faites.
Écartons les invraisemblances Et dans la sup
position, toute gratuite, que cela fût possible, le
capital accumuléy suffirait bien certainement et,
ce capital, mangé, n'aurait encore servi qu'à sa
destination et le plus grand malheur serait qu'on
ne serait que Gros Jean comme devaqt. Etre
Gros Jean comme devant, ce n'est pas encore un
malheur.
Un joli compte-rendu par exemple est celui
du banquet d'installation de l'harmonie com
munale et du Corps des Pompiers.
C'est encore plus réussi que la fête même, et
ce n'est pas peu dire.
Ce qu'on y admire tout d'abord, c'est la clarté
de l'exposition, la belle ordonnance comme on
dit, ainsi que cela convient, du reste, au récit
d'une festivité qui a l'harmonie pour objet
En premier ordre, paraît le toast de M. le
Commandant des Pompiers (nouveaux), en ré
ponse celui de M. l'Echevin Berghman qui
arrive la queue.
Comment, diable M. Baus a-t-il pu rencon
trer des paroles non encore proférées un dis
cours qui ne devait venir qu'à la suite Harmo
nie, pompe et mystère Mais c'est égal c'est
d'une jolie force d'intuition, et M. Baus ira loin
dans 1 art de parler entre la poire et le fromage.
Ceci est peu, du reste, en présence de la re
production du discours-toast de M. Fraeys...
On a vanté le talent d'un homme qui savait
imiter dans la perfection le cri de tous les ani
maux.
Eh bien C'était de la S'Jean en comparaison.
Pour qui a entendu M. Fraeys, même plusieurs
fois, il est manifeste que répéter, même par
à-peu-près, ce qu'il dit est le suprême de la dif
ficulté vaincue quelque chose comme le com
ble dans l'art du reportage... Pec... me... pé...
pé... mes... pro... pora... po. chié... Col... co...
com... pi... tu... trut... Ber... Hor... Wit... etc.
etc. Sortez-moi de là et traduisez ce bredouille-
ment en discours On aurait plus tôt fait d'Hen-
rietje un savant. Et cependant ça y est Tout le
toast, répondant aussi par avance celui, non
encore expectoré, de M. Berghman.
Très fort ce reporter Mais quoi d'impossi
ble un homme qui guette les nébuleuses, file
les comètes et converse au passage avec les
étoiles errantes
Non moins forts les toasteurs Petits chefs-
d'œuvre de composition en 6™ latine que leurs
discours
Le meilleur, le Mangin de la troupe, y a fait
défaut cependant, retenu chez lui, dit-on, par
une répugnance de revision rentrée et c'est
dommage vraiment Sa ferblanterie a manqué
l'harmonie de l'ensemble. (1)
Et ce n'est pas son collègue, l'autre échevin,
qui a pu le remplacer et combler le vide. Comme
naïveté, c'est néanmoins supérieur... M. Bergh
man n'a-t-il pas cru devoir rappeler aux Pom
piers qu'ils étaient tout d'abord préposés l'ex
tinction des incendies... mais que cependant ils
avaient une autre charge, une autre mission qui
primait celle-là Et ce n'est pas tout écoutons
encore ceci. De tous temps, depuis leur frau
duleux avènement comme jadis, les cléricaux
ont fait au^ anciens Pompiers un reproche et un
grief d'être attachés l'administration. Chacun
sait cela, comme dit la chanson. Et, néanmoins,
M. l'Echevin, avec une candeur sereine et incon
sciente, de dire aux nouveaux Quand je jette un
regard sur cette assemblée (hum je n'y rencontre
que des visages amis et des hommes qui sont at
tachés et dévoués l'autorité communale. Tiens
donc Comme les autres alors Evidemment.
Aussi, est-ce sans doute comme correctif cet
aveu dépouillé d'artifice, que le Premier, plus
madré, plus réservé et plus habile dans ses
discours, a cru nécessaire d'ajouter, s'adres-
sant aux mêmes hommes Vous resterez
étrangers la politique c'est une con-
dition laquelle nous tenons. Oh les
bons apôtres Comme ils rappellent le brave
Joseph Prud'homme, recevant avec joie et or
gueil un sabre pour défendre la patrie et, au
besoin, pour l'attaquer Faire son devoir com
me auxiliaire de la police, nous ne savons que
trop ce que, dans la bouche de nos nouveaux
maîtres, cela veut dire, et les nouveaux Pom
piers le savent sans doute encore mieux que
nous
Finissons là-dessus.
La fête, au dire du reporter, a été pleine d'en
train et de cordialité.
Ce n'était pas la peine de l'ajouter, car on l'a
bien vu.
Ah oui Après le banquet encore, et même
jusque fort avant dans la nuit, les extincteurs
nouveaux ont mis du cœur partout.
Quels braves Et comme nos magistrats par
la grâce de l'or peuvent être fiers de leur créa
tion
Allons Encore un banquet, Messieurs
Le 26 Avril 1890 avait lieu une séance très-
intéressante du Cercle commercial de notre ville.
Entr'autres objets l'ordre du jour, il fut lon
guement question de l'installation indispensable
d'une nouvelle gare Ypres. M. le Président
exposa les nombreuses démarches qui avaient
déjà été faites dans ce but par le Cercle commer
cial, tant Bruges qu'à Bruxelles. Il constata
combien il était regrettable, pour le commerce
de la ville d'Ypres, d'obtenir si peu d'un gouver
nement pourtant si prodigue en promesses. Un
des membres du Cercle, le plus bouillant et le
plus intrépide de tous, s'écria, renchérissant sur
les paroles du Président, que nos députés et notre
sénateur ne jouissaient d'aucune influenceet qu'ils ne
remplissaient pas leur devoir
Or, le même membre, assistant tout récem
ment au banquet d'installation du syndicat des
voyageurs catholiques, prononça un discours dont
nous empruntons le texte au Journal d'Ypres
Toast de M. Emmery. Messieurs, je ne
suis pas orateur et si je me hasarde prendre
la parole c'est sur les pressantes sollicitations
de tous les amis qui m'entourent c'est parce
(1) On sait que le personnage le plus respon
sable du Conseil a déclaré un jour, un reporter
l'interwievant, qu'il serait le dernier révision
niste de la Chambre. Nous verrons bien En
attendant, son indisposition l'a mis fort l'ai
sesous ce rapport.
que tous nous éprouvons le besoin de remercier
les autorités gouvernementalesprovinciales et com
munales qui ont bien voulu rehausser notre fête
par leur présence. Oui, nous sommes heureux
de l'occasion qui s'offre nous de rendre hom
mage au zèle et au dévouement des hommes si
capables qui sont la tête de notre administra
tion communale, que nous avons vus l'œuvre
depuis un an déjà et que tous nous avons jugés
dignes d'y rester longtemps.... toujours.
n Des remercîments aussi nos représentants et con
seillers provinciaux pour les sages mesures législa
tives et gouvernementales qu'ils èdictentspéciale
ment au point de vue des intérêts commerciaux. Vous
me pardonnerez, Messieurs, d'avoir commencé
par la commune, sans avoir égard la hiérar
chie des pouvoirs. Mais j'ai pensé que dans une
réunion comme celle-ci, c'est dire essentielle
ment Yproise, il nous était bien permis d'a
dresser nos premiers éloges ceux qui soignent
journellement pour les intérêts commerciaux et
généraux de notre ville.
Nos édiles, comme nos députéscomme nos
conseillers provinciaux et communaux, tous
nous ont montré ce qu'ils peuvent et ce qu'ils
veulent.
Pleins de confiance dans l'avenir, levons nos
verres leur santé
Quelle chaleur et quelle verve
Mais que vous semble, amis lecteurs, de ce
petit parallèle Faire tout coup l'éloge pom
peux de ceux qu'antérieurement on accablait de
ses récriminations, n'est ce pas là ce qu'on ap
pelle, en bon français, chanter la palinodie
Mais que ceci soit dit sans la moindre acrimonie
l'adresse de M. Emmery, car franchement tout
le monde ne possède pas ce talent de girouette,
tout le monde ne sait pas pirouetter avec autant
de désinvolture. Outre notre compatriote, nous
connaissons cependant un autre grand homme
qui possède ce talent un degré remarquable
c'est l'Eminence Verte.
A-t-on remarqué combien le langage des
cléricaux notables ressemble au nôtre, dès qu'ils
dépouillent un instant le sectaire pour revêtir
l'homme sensé
Nous avons mille fois reproché nos adversai
res de n'avoir pour les libéraux que d'ineptes et
grossières injures, et de trouver mauvais, de
parti pris, tout ce qui touche l'ordre officiel
et laïque.
Et voici que deux illustrations du parti catho
lique viennent, comme point nommé, de for
muler contre des coreligionnaires les mêmes
reproches.
Vous ne voudrez pas, s'est écrié M. Nothomb,
au milieu de l'association conservatrice de
Bruxelles qu'il présidait en ce moment, vous ne
voudrez pas que je déclare, moi aussi, que les
partisans du suffrage universel et du référen
dum, tels que M. Janson et autres, sont des co
quins et des canailles
Et M. le ministre Lejeune, répondant en
pleine Chambre M. Woeste, de clamer presque
en même temps Vous attaquez uniquement
l'école de Bruges parce qu'elle est une école de
l'Etat
M. Surmont s'est complu attaquer, au Sénat,
les écoles officielles d'Y'près...
Pourquoi
Parce que, aurait aussi pu répondre le De
Burlet, ôtant un instant son pantalon clérical,
parce que ce sont des écoles laïques.
L'administration nouvelle n'a pas seulement
remplacé l'ancienne, elle s'est aussi substituée
l'autorité religieuse.
Son Moniteur annonce, en effet, sous la simple
rubrique Dispositif pour le Carême qu en
vertu de la dispense qu'Elle (Nous, porte le tex
te) a publiée le 25 Janvier dernier, tous les fidè
les pourront dorénavant faire usage de viande
et prendre plus d'un repas tous les jours durant
le terme de cette dispense.
Nous espérons de la clémence divine, continue
la sainte rédaction, que la cessation du fléau se
I
Et nunc erudimini