AU BÉNÉFICE DES VICTIMES
52e ANNÉE.
24 Mars 1892
JOURNAL D'APRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Ainsi que nous l'avons annoncé dans notre dernier numéro, le Cercle Wallon
d'Ypres organise, en faveur des victimes de la catastrophe d'Anderlues, une Cavalcade
qui sortira le Dimanche $9 Iflars.
Le Comité s'est assuré, pour la réussite de cette œuvre de bienfaisance, le concours
de l'Administration communale, de l'Armée et de toutes les Sociétés d'agrément ou
politiques, quelle que soit leur nuance. Toutes ont répondu son appel charitable
l'élan est donné, chacun rivalisera de zèle pour faire réussir la fête.
Nous devons ajouter que le Comité du Cercle Wallon s'y entend admirablement pour
organiser des fêtes brillantes. Différentes fois déjà, le Prouvés a rendu compte de soirées
musicales, de cortèges aux lumières, etc., où Wallons et Flamands se donnaient la main
dans un but de récréation et de fraternité. Cette fois-ci, le Comité du Cercle Wallon agit
sous l'empire d'un stimulant nouveau et puissant LA CHARITÉ. Aussi, nous som
mes convaincu que la fête qui se prépare dépassera en splendeur toutes celles qui ont
été données jusqu'à ce jour.
C'est une heureuse idée, d'ailleurs, que de réunir autour de soi, sur un terrain neutre,
toutes les Sociétés de la ville, et cela dans un but commun secourir des malheureux,
soulager l'infortune Nous félicitons chaleureusement les membres du Cercle et spécia
lement leur dévoué Président, M. Outer, de leur généreuse initiative. Et nous croyons
être bon prophète en annonçant, pour la Cavalcade de Dimanche, un immense relief.
CULTURE MARAÎCHÈRE.
l\° 24. Jeudi,
6 FRANCS PAR AN.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
LE PROGRÈS
vires acquirit eondo.
ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00.
Idem. Pour le restant du pays7-00.
tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20.
INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25
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Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrès Pour
+rrestant de la Belgique et de l'Etranger J'Agence Rossel, 44, rue de la Madeleine,
et 2, rue de l'Enseignement, Bruxelles.
DE LA CATASTROPHE D'ANDERLUES.
FEUILLETON.
(suite).
Un tel programme n'a rien de surchargé.
Nous croyons inutile de faire ressortir l'utilité et l'im
portance des différents points du programme
Il convient cependant de dire quelques mots de l'ensei
gnement de la phénologie, de la météorologie pratique
ainsique de la culture forcée.
Nous le reconnaissons, la phénologie n'a de véritable
importance que comme auxiliaire de la climatologie et
de la météorologie.
Cependant elle trouve en culture maraîchère quelques
applications immédiates et précieuses.
Nous supposons, par exemple, qu'à l'avant-saison le
maraîcher se dispose semer des légumes d'une variété
de second ordre, mais très-hâtive.
Seulement, une période de gelée ou de temps pluvieux
qui survient retarde l'opération d'une dizaine de jours.
Lorsque le terrain se retrouve dans des conditions favora
bles au semis, le maraîcher constate, par les observations
phénologiques qu'il a déjà pu faire, que la végétation est
en retard d'une huitaine de jours. Ce retard ajouté au
premier place le moment du semis qu'il veut faire un
écart de trois semaines par rapport la date normale.
Dès lors il n'aura plus avantage semer la variété
proposée et il la remplacera par une variété un peu moins
hâtive mais de premier ordre.
Des cas analogues pourraient se présenter l'arrière
saison, une fois que certaines récoltes auraient laissé le
champ libre pour de nouveaux semis ou plantations.
Le calendrierseul ne lui permettrait pas de faire ces con
statations et d'en tirer profit.
Je passe aux notions de météorologie.
Ici une explication n'est nécessaire que parce que le
lecteur pourrait se faire une fausse idée de la nature de
Cet enseignement.
Evidemment, nous n'entendons pas inscrire au pro
gramme d'une école de culture maraîchère un enseigne
ment destiné former des météorologistes.
Il ne s'agit pas de transformer tous les établissements
horticoles en des stations météorologiques dont le maraî
cher serait l'observateur il n'a pour cela ni le temps, ni
l'instruction, ni les ressources nécessaires. 11 s'agit seule
ment de lui apprendre ces notions fondamentales qu'on
ne peut ignorer si l'on veut asseoir ses prévisions sur des
bases quelque peu sérieuses d'arracher de son esprit tous
ces préjugés, legs des siècles passés, dont la météorologie
moderne a reconnu et proclamé la fausseté et qui n'en
continuent pas moins régner en maîtres dans l'esprit
des campagnards, comme du reste aussi parmi les cita
dins enlin et surtout, de lui enseigner tous les pronos
tics tirés des apparences dont une longue expérience a
consacré la valeur.
Cet enseignement sera d'autant plus facile assimiler
par les campagnards que ceux ci ont généralement une
grande habitude de ce genre d'observations, si bien que,
malgré l'influence des préjugés et des fausses notions qu'ils
possèdent, bon nombre d'entre eux sont devenus très ha
biles dans cet utile exercice et ont parfois une véritable
intuition du temps venir.
En rectifiant leurs fausses notions, en ajoutant aux
connaissances qu'ils possèdent déjà, l'enseignement mé
téorologique donné l'école leur serait des plus précieux.
Car je n'ai pas besoin de faire ressortir toute l'impor
tance qu'à pour le campagnard la connaissance du temps.
Tout chez lui est la merci des influences atmosphériques
son travail, ses récoltes, sa fortune sont régis par le temps.
Aussi la question du temps est-elle la principale de ses
préoccupations, le premier objet de ses conversations