Chronique locale.
La gare d'Ypres.
Le Théâtre Morieux
Au cours de la discussion du budget des tra
vaux publics, M. Struye, Eug., il faut lui rendre
cette justice^a fait faire un grand pas la ques
tion de la gare d'Ypres, cette gare qui fait le
désespoir des voyageurs et la honte du chef-lieu
de l'arrondissement.
Ce n'est donc pas sans raison que le Journal
d'Ypres reproduit son discours qui tranche d'un
coup toutes les difficultés auxquelles on s'était
vainement heurté jusqu'ici.
On s'est souvent demandé quoi tenait ce re
tard dans les travaux si impatiemment attendus
ui devaient transformer notre gare et, la folle
u logis s'en mêlant, on se perdait dans des
conjectures dont les unes côtoyaient la fantaisie,
les autres des dessous impénétrables pour le
commun des martyrs, dessous que les malins ex
ploitaient chacun sa manière mais laissant en
tin de compte, le mystère tout aussi obscur
après qu'avant.
Enfin M. Struye vient de nous donner la clef
de toute cette insondable aiiaire et, en homme
pratique, il a bravement soulevé le couvercle du
pot aux roses et mis nu ce qui entravait pour
longtemps encore le succès d'un travail qu'un fil
imperceptible empêchait d'arriver un résultat
si vivement désiré. Mais ce fil, il fallait
le couper pour le couper, il fallait le trouver,
le connaître. Enfin M. Struye est venu, il l'a
trouvé et l'a coupé avec un courage auquel on
ne saurait trop chaudement rendre hommage.
Ce fil le voici
Les plans du bâtiment construire Ypres,
étaient, paraît-il, confiés un ingénieur. Cela
est-il croyable Ce n'est que trop vrai. Hé bien,
M. Struye a demandé ce que les études, les
lans, les devis et tout le bataclan fussent con-
és un architecte.
Pas plus difficile que cela. L'œuf de Colomb,
quoi
S'il est tait droit cette simple observation
qui crève les yeux, rien que par sa simplicité,
bien qu'on n'y ait jamais songé, et peut-être
cause de cela, le problème est résolu et le reste
marchera sur des roulettes. Simple, oui, mais il
fallait le trouver. N'est-ce pas toujours comme
ça Quand on saitc'est rien. Quand on vous
chippe votre montre de votre poche, c'est rien
non plus, mais allez-moi chipper une montre
sans que votre lourde main vous fasse pincer
aussitôt.
Donc on remplacera l'ingénieur par un archi
tecte et on peut considérer l'affaire comme faite.
Après cela, il n'y aura plus qu'à faire de nou
veaux projets, de nouveaux devis, après de nou
velles conférences avec le ministre de Bruyn
qui en parlera, un jour ou l'autre, au représen
tant de la Société de la Flandre occidentale, et
voilà les plans de l'architecte, comme premier
jalon des combinaisons ultérieures d'où dépend
la solution prochaine.
Ces plans de l'architecte pourraient bien être
dans le cas de beaucoup de plans, avoir subir
quelques modifications sur lesquelles on ne peut
pas glisser comme en courant, mais personne ne
saurait soutenir que 6i ces modifications sont
jugées nécessaires, il ne faille pas s'empresser
d'y souscrire. Donc plans de l'architecte et mo
difications du ministère des travaux publics sont
choses qu'il est dans l'ordre de prévoir et qui
sont inhérents tout travail qui a supporter
victorieusement les assauts de la critique.
Mais tout cela ne demande pas cinquante ans.
Il faut admettre que cela aura une fin et quand
ce jour heureux aura sonné, ce plan adopté, ap
prouvé au ministère des travaux publics, n'aura
Jilus qu'à recevoir l'approbation de la Société de
a Flandre occidentale, qui doit avoir son mot
dire, puisqu'elle est partie intervenante et par
conséquent payante.
Mais la Société de la Flandre occidentale n'est
pas précisément ce qu'on pourrait appeler une
chienne de Société; pourvu qu'elle y trouve son
compte et qu'elle ne soit pas appelée délier les
cordons de sa bourse,rieu que pour les beaux yeux
de MM. les Yprois, en admettant même qu'elle
ait pour M. Struye et ses amis une tendresse qui
frise la faiblesse, elle se décidera difficilement
dépenser en travaux de luxe ce qu'elle tient
distribuer, selon ses promesses, ses actionnai
res qui ont aussi, il faut bien le reconnaître, la
religion de leur bourse, et cette religion ils ne la
sacrifient pas aussi facilement que d'aucuns sem
blent le croire de tout quoi, il appert que la
Société avant de dire oui, dira laissons voir.
Si après avoir vu, la Société trouve le poivre
trop piquant, elle en fera, inévitablement, la
remarque M. de Bruyn.
Pour combien M. de Bruyn interviendra-t-il
Pour combien la Société interviendra-t-elle
C'est au devis, d'abord, étaler les chiffres.
Ces chiffres seront modestement mais conve
nablement ronds Modestement, parce qu'il ne
s'agit pas ici d'une gare centrale, destinée
desservir une ville de première importance
convenablement, puisqu'il est inutile de boule
verser ce qui existe, pour ne rien faire qui vaille.
Donc, une belle petite gare, modeste et conve
nable, avec quai de débarquement, déplace
ment de voies, etc., le tout pour une somme qui
pourrait bien tourner autour de fr. 150,000.
Si, par un de ces frottements, comme en amè
ne le contact de deux intéressés qui tirent, tant
qu'ils peuvent, la couverture chacun fie son
côté, il ne s'établit pas, rapide comme l'éclair,
une entente touchante, il n'y a plus qu'à remet
tre la solution une combinaison nouvelle, de
nouveaux plans, par exemple, et cette fois,
pour changer, on pourrait retirer la confection
des projets l'architecte pour la confier un in
génieur, ce qui ne serait, en définitive, que le
retour ce qu'on aurait abandonné sans raison
plausible. Et puis n'en revient-on pas d'ordi
naire ses premières amours
Tout cela n'est pas impossible et on n'aurait
qu'à faire avec les plans de ce second ingénieur
ce qu'on a fait avec ceux de l'architecte et si tout
cela n'aboutit pas, il resterait comme dernière
ressource tenter le rachat de la Flandre occi
dentale par l'Etat.
Parions que M. Struye, s'il s'aperçoit qu'on
ne donne pas suite immédiate la proposition
que, par une inspiration soudaine, il a eu l'heu
reuse idée de soumettre M. le Ministre des
Travaux publics,est capable de mettre en avant,
d'ici quelques années, le rachat de la ligne par
l'Etat. Et comme ce rachat est une affaire plus
compliquée et plus nuageuse que l'autre, cela
ira tout seul.
Ne nous pressons pas.
M. Struye n'est pas homme lâcher une idée.
On a des représentants, que diable ou on
n'en a pas.
Si cependant nous n'avions pas des représen
tants pour remplacer un ingénieur par un archi
tecte, personne n'en parlerait etce serait
tout comme.
SOCIETE DES ANCIENS POMPIERS
DE LA VILLE D'YPRES.
Dimanche dernier a eu lieu, en la Salle de
Théâtre, le Concert que nous avions annoncé
dans notre numéro du 17 Mars. La fête a réussi
au-delà de toute espérance. Malgré les séduc
tions de la foire, malgré le beau temps qui sem
blait devoir attirer de préférence les promeneurs
la Grand'Place, un public nombreux et choisi
a tenu prouver, une fois de plus, combien
grande est la popularité dont jouit chez nous la
Société des Anciens Pompierscette Société pour
laquelle nos adversaires politiques n'ont eu jus
qu'ici que des sarcasmes et du dédain. La voilà
aujourd'hui forte et vaillante, et pouvant se
montrer, son tour, dédaigneuse des attaques
de ses mesquins détracteurs.
On s'étouffait la Salle de Théâtre. Le monde
regorgeait jusque dans les couloirs, voire jusque
dans les coulisses. Nos premiers compliments
reviennent de droit M. Deliège, le vaillant
chef d'orchestre qui, en si peu de temps, est
parvenu, grâce aux excellents éléments qu'il
avait sous la main, former une délicieuse pha
lange musicale, déjà prête se faire applaudir
partout et marcher la conquête de ces lau
riers dont la plupart des exécutants ont gardé la
tradition. Après l'exécution de la première par
tie du Concert, au milieu des applaudissements
et des bis répétés, la musique a joué l'air popu
laire de Reusje. L'enthousiasme était indescrip
tible toute la salle semblait électrisée. Aussi
la quête organisée au bénéfice des victimes de la
catastrophe d'Anderlues, a-t-elle été productive;
les collecteurs ont recueilli, nous dit-on, de
deux cents deux cent cinquante francs.
Nos félicitations M. Achille Thiebault pour
la façon magistrale dont ses hommes ont oxécu-
té Y Assaut la Canne Royale que tout le monde a
admiré.
Le bal a été très animé et s'est prolongé jus
que vers 3 heures du matin. Comme finale, le
public a de nouveau réclamé l'air de Reusjel'on
s'est pris par la main et l'on s'est mis danser en
rond au milieu des éclats d'yne gaîté débor
dante.
La réussite complète et persistante des fêtes
organisées par les Anciens Pompiers est d'un
excellent augure pour la vitalité et la prospé
rité de la Société. Nos compliments chaleureux
Messieurs les organisateurs, et spécialement
M. le Président Brunfaut.
On raconte que Reuske prendra rang dans le
cortège de Dimanche 27 courant. Quelle figure
Reuske fera ses meilleurs amis les cléricaux, on
peut le deviner.
Ce qu'on peut deviner aussi c'est la reconnais-
sauce que porteront aux libéraux les anciens
proscripteurs de Reuske. Reuske et les libéraux
ramenant l'animation éteinte, au milieu des
catholiques, c'est d'un assez joli tonneau.
donne ce soir, 8 heures précises, une représen
tation extraordinaire avec changement de spec
tacle.
Nous engageons vivement nos lecteurs et nos
lectrices assister cette représentation, ils y
passeront une agréable soirée.
aussi s'est-il efforcé de lire dans le ciel et a-t-il recueilli
avidement, sans contrôle, toutes les notions, tous les dic
tons, tous les préjugés relatifs au temps que lui ont trans
mis ses aïeux.
Mais c'est principalement pour les jardiniers et les ma
raîchers que la connaissance du temps qu'il fera a une
importance capitale.
Non seulement la plupart des opérations de leur pro
fession sont réglées par la situation atmosphérique actuel
le ou prochaine, mais de l'ignorance complète du temps
qu'il fera quelques heures plus tard, la nuit suivante ou
le lendemain, résultera fréquemment l'insuccès partiel ou
même complet d'une culture, tant sous verre qu'à l'air
libre.
Cependant, si précieuse qiie soit déjà la prévision du
temps basée uniquement sur les apparences, il faut en
convenir, on ne saurait s'en contenter. D'un autre côté,
comme nous le disions plus haut, on ne saurait attendre
ni exiger davantage des campagnards.
D'ailleurs la prévision locale elle-même, basée et sur
les apparences et sur les indications des instruments mé
téorologiques, est loin d'égaler, dans bien des cas, celle
que peuvent formuler les observatoires centraux.
Aussi serait-il hautement désirable de voir s'établir
dans toutes les villes et même dans tous les villages du
pays, des bornes météorologiques où chacun pourrait
venir consulter le temps qu'il fera le lendemain et, l'oc-^,
caston, les probabilités pour une série de jours. Celai se
pratique déjà sur une grande échelle dans des pays voi
sins, spécialement en Allemagne.
Il est vraiment étonnant que les communes de Belgique
soient si lentes vouloir bénéficier des progrès accomplis
par la météorologie moderné', d'autant plus que notre ob
servatoire royal se montre dans les prévisions qu'il for
mule un des mieux au niveau de ces progrès.
Mais ce n'est pas seulement au point de vue de la pré
vision du temps que l'enseignement de la météorologie
s'impose au programme d'une Ecole de culture maraîchè
re. Cette science apprendra encore au maraîcher dispo
ser ses différents carrés de légumes dans des conditions
telles que l'un des carrés serve de protection l'autre
contre les gelées printanières, elle lui fera connaître les
cultures sources de froid les points dangereux de son
terrain, enfin les moyens de préserver ses plantes contre
la gelée.
(La suite et fin au prochain numéro).
Meirozeken, le joli vaudeville que les habitués
de la Vlaamscke Sler avaient déjà pu apprécier,
a été tort bien interprêté. A l'issue de la pièce,
M- le Président Brunfauta galamment remercié
Mesdemoiselles Ameel et Cuvelier pour leur ex
cellente collaboration, et leur a remis deux ma
gnifiques bouquets.
o OBOi