GRANDE CAVALCADE i\° 25. Dimanche, 52e ANNÉE. 27 Mars 1892. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Chronique locale. SOCIETE DES ANCIENS POMPIERS. CERCLE WALLON. 0 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. Nous avons rendu compte Jeudi passé du Concert donné par la Société des Anciens Pom piers de la ville d'Ypres. Nous y revenons pour rendre un éclatant hommage au talent du chef d'orchestre, de M. Deliège, dont les efforts, le tact et la science musicale ont été la base du succès qu'a obtenu, et des nombreux succès qu'obtiendra dans l'avenir, l'excellent corps de musique qu'il a formé. Sur les cinquante-six musiciens actuels, vingt- quatre seulement sont d'anciens exécutants. Nouveaux et anciens rivalisant de zèle et d'ar deur, obéissant avec empressement l'habile impulsion de leur directeur, sont arrivés en peu de temps un résultat que le public Yproiset. connaisseur a applaudi avec enthousiasme. Mais, si nous rendons justice la bonne volonté, la belle tenue, l'esprit d'ensemble de cette jeune phalange, qui en revient l'honneur La ré- Sonse est toute trouvée tels élèves, tel maître. os vives félicitations donc M. Deliège, sur l'énergie et le talent duquel nous comptons pour faire persévérer ses musiciens dans la voie glo rieuse qu'il leur a tracée. Correspondance Nous recevons, de divers côtés, des protesta tions très-vives au sujet de l'incroyable lettre qui, sous la signature de M. Edouard Froidure, a paru dans le dernier numéro du Journal d'Ypres. Ce factum, démesurément violent et grossier, il faut bien le dire, a été blâmé par quasi tout le monde. 11 n'y a guère que les Bachi-Bouzoucks du parti catholique qui aient pu y applaudir. L'un de nos correspondants nous demande si, f>ar hasard, nous ne nous trouverions pas devant 'auteur, trahi par lui-même, de tant de vilaines personnalités, de tant de diffamations anonymes qui, depuis un certain temps, ont pris cours dans la presse cléricale de notre ville "culture MARAÎCHÈRE. Nous nous abstiendrons de répondre cette question comme d'autres, et nous nous abstien drons aussi, pour le moment du moins, de repro duire les diverses communications en question. Nous nous bornerons, pour aujourd'hui, dire M. Ed. Froidure que c'est bien tort qu'il s'est comparé Esope, littérairement du moins. Le fabuliste phrygien fesait parler les bêtes, oui mais il les faisait parler en hommes rai sonnables, de bons sens et d'esprit. M. Froidure, lui, fait parler l'homme en bête. Il y a de la marge comme on voit. C'est Demain Dimanche, 2 heures, qu'aura lieu, en notre ville, la sortie de la grande Caval cade, organisée par le Cercle Wallonau profit des victimes de la catastrophe d'Anderlues. Yroici la liste des groupes- et des chars qui prendront rang dans ce cortège 1. Cycle-Club Yprois, Groupe. 2. Peloton de Gendarmerie. 3. Tambours, Clairons, Trompettes. 4. Combattants de 1830. 5. Corps de musique des Orphelins. 6. Société Royale de S1 Sébastien, Char. 7. Id. id. id. Groupe. 8. Restaurant belge au Congo, Char. 9. Horticulture, id. 10. Gymnastique, id. 11. Guinguette, id. 12. S1 Sébastien (Ypres-Hoekje), id. 13. Corpsdemusiquedesanciens Pompiers. 14. Descente dans la bure, Char. 15. Cavalerie arabe. 16. Les trente-et-un Corps de métiers, Gr. 17. Les Milices Bourgeoises au siège d'Y- près, Groupe. 18. Episode du siège d'Ypres, Char. 19. Les Boulangers, id. 20. Les Bouchers, id. 21. Le Cirque Sosman. 22. La Ménagerie Lardeux. Le célèbre dompteur et équilibriste Della- bona. 23. Le char des Mousquetaires. 24. Les fanfares catholiques. 25. L'Orphéon, Char. 26. En mer, id. 27. Noce villageoise, Char. 28. Les dentellières, id. 29. Trophée militaire, id. 30. Les Forgerons de la paix, id. 31. Bonheur du ménage, id. 32. Les Lâchers de Pigeons, id. 33. Le Médaillier des Chœurs. 34. Gambrinus, Char. 35. Les vrais Arbalétriers, Char. 36. Select-Club de Lille. Groupe de Mandolinistes. 37. Char-Caisse. 38. Harmonie communale. 39. - Le Géant REUSJE. 40. Corps des Pompiers. 41. Peloton de Gendarmerie. La réunion a lieu la porte de Dixmude, près de l'usine gaz. ITINÉRAIRE DU CORTÈGE. Rue de Dixmude. Grand'Place. Rue des Chiens. Rue des Boudeurs.*— Rue des Plats. Rue de Lille. Grand'Place. Rue de Me- nin. Rue du Corbeau. Rue Longue de Thourout. Rue Carton. Nouveau Marché au Bois. Rue de Boesinghe. Place Vanden- peereboom. Rue de l'Anguille. Rue du Verger. Marché au Beurre. Rue Dehaerne. Rue du Lombard. Rue de la Bouche. Rue au Beurre. Rue du Temple. Rue des Bouchers. Rue de la Station. Rue au Beurre. Place Vandenpeereboom. Rue d'Elverdinghe. Le cortège se dissout en face de la Prison Cel lulaire. A l'occasion de la Cavalcade, organisée par le Cercle Wallon d'Ypres,la Société des chemins de fer de la Flandre occidentale organise un train spécial d'Ypres Courtrai, vers 8 heures du soir. LE PROGRÈS vires acqeirit eondo. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25 Insertions Judiciaires la ligne, un franc. Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrès Pour le restant de la Belgique et de l'Etranger 1'Agence Rossel, 44, rue de la Madeleine, et 2, rue de l'Enseignement, Bruxelles. FEUILLETON. (suite et fin). Un mot enfin de la culture forcée. Il est vraiment inadmissible que nos maraîchers pour qui la terre fécondée par le soleil constitue la seule source de revenus, ne songent pas utiliser pour la culture ces longs mois d'hiver où le soleil, incapable de réchauffer un sol ordinairement congelé, n'en a pas moins une action suffisante sur les serres et les couches pour permettre la culture d'une foule de légumes. Voilà, annuellement, quatre ou cinq mois que nos cou rageux maraîchers se voient réduits une inaction pré- tendûment forcée. Et tandisque eux ils attendent patiemment le retour du printemps, d'autres maraîchers, dans des centres plus en progrès, recueillent précieusement, le jour, et emmagasi nent pour la nuit les rayons parcimonieux du soleil d'hiver. Qu'est-ce donc qui empêche nos maraîchers d'imiter ces gens avisés pour qui le temps c'est de l'argent Le soleil distribue partout sa lumière et sa chaleur, et s'il manque parfois un peu de chaleur ce soleil hivernal pour réchauffer convenablement le sol des serres et des ooG^Doo ORGANISEE PAR LE couches, le maraîcher a sa disposition de quoi y sup pléer sans même devoir recourir aux appareils de chauf fage. La terre de son côté ne se lasse pas de produire. Jadis on croyait indispensable de permettre la terre de se re poser de temps en temps on pratiquait la jachère nue. Aujourd'hui on ne pratique plus guère d'autres jachères que les jachères vertes. De même en hiver la terre n'a pas besoin de se reposer, du moment qu'on veille lui restituer les éléments qu'on lui a enlevés par la culture. Et ce n'est généralement pas en hiver non plus que l'eau d'arrosage fait défaut. Du moment que le maraîcher trouve sa disposition ces trois éléments, lumière, chaleur et humidité, il n'est pas excusable s'il n'en tire pas profit. Car le bas prix des châssis de couche et même des ser res, ne lui permet pas d'invoquer des raisons d'économie bien au contraire, il n'est point de culture plus rémuné ratrice que la culture des primeurs. Ce qui fait qu'elle n'est pas partout pratiquée, c'est d'abord pour beaucoup de régions l'absence de débouchés convenables, mais c'est surtout le manque de fumier, dou blement nécessaire daDs cette culture et comme engrais et comme foyer de chaleur. Ici, nos maraîchers n'ont aucune excuse, et s'ils ne pratiquent pas la culture des primeurs c'est encore> et toujours par suite de leur inertie et de leur esprit de rou tine. L'enseignement de la culture sous verre contribuerait efficacement secouer chez eux cette torpeur. Je le repète, le programme des cours tel qu'il est expo sé plus haut, n'est nullement surchargé. Exposé avec clarté, ordinairement accompagné de dé monstrations pratiques, cet enseignement apprendrait fa cilement aux maraîchers tout ce qui leur est utile ou même indispensable connaître pour mettre leurs cultu res la hauteur des progrès accomplis dans cette branche importante de l'activité humaine, pour y prospérer, pour être même de fournir des prix rémunérateurs des produits supérieurs et pour pouvoir entreprendre avec succès l'approvisionnement des grands marchés de la vaste métropole anglaise. Un tel enseignement formera encore des jardiniers ca pables, du moins pour ce qui concerne la culture potagère. Il formera leur profession les fils de nos jardiniers, maraîchers et cultivateurs et contribuera puissamment restreindre pour l'avenir l'empire de l'ignorance et de la routine. Il déterminera le développement et le perfectionnement

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Le Progrès (1841-1914) | 1892 | | pagina 1