Cercle Wallon. AVIS. FAUX BRUIT. Louis Delbeke. Garde Civique. On raconte que le cortège de Messines, du Dimanche 27 Mars 1892, est remis. C'EST FAUX. Il a lieu aujourd'hui. Le 18 Mars s'est ouverte Bruxelles l'exposi tion de quelques œuvres du peintre Delbeke et entr autres les cartons des fresques exécutées Ypres et les projets qui,dans son esprit, devaient compléter l'ensemble. Cette exposition, très suivie, n'occupe pas moins «le trois salles, dont une grande et deux de dimension moyenne. Voici ce qu'en dit le critique d'art de la Ga zette. Tout le monde sait que le critique d'art de la Galette est M. Wauters, une autorité incon testée en la matière. Cela nous dispensera d'y ajouter les appréciations de Solvay du Soir de Louis erhaeren de la NationLouis Verhaeren, de sa nature si avare d'éloges de Y Art Moderne etc., qui tous parlent dans le même sens. Y oici donc comment la Gazette s'exprime L'exposition Louis Delbeke s'est ouverte, Vendredi dernier, la Galerie Moderne. Comme nous l'avons dit, la vraie note de l'artiste çféfunt vibre, pleine et sonore, dans les curieuses maquettes des fresques exécutées par lui ou seulement en projet des Halles d'Ypres. C'est tout un passé qui revit dans ces compositions pleines d'accent et de couleur ar chaïque, qui ont leur place marquée d'avance dans notre Musée des Arts décoratifs. Sans même en excepter les peintures d'Henri Leys, l'Hôtel de Ville d'Anvers, rien de plus caractéristique et de plus complet ne s'est pro duit en Belgique en fait de peintures murales, et il serait désirer que la commune d'Y près confiât l'exécution fidèle des projets non encore exécutés un peintre assez souple pour se péné trer entièrement de la manière de l'artiste créa teur. L'exposition se corse de quelques tableaux, fort originaux de conception et de facture, de pétillantes esquisses l'huile, de la fameuse frise l'aquarelle, modernisant l'histoire de Joseph vendu par ses frères et de fantaisies égyptiennes et gauloises, où l'on discerne nettement le point de départ d'Alma Tadema, dont Louis Delbeke fut, on le sait, un des premiers initiateurs aux choses de l'antiquité. Il parait (c'est la Chronique qui le raconte) que les officiers de la garde civique d'Anvers ont pris l'initiative de quelques modifications apporter l'uniforme des officiers d'infanterie de la mili ce nationale. Ce n'est pas une question de panache qui les a guidés, car ils suppriment précisément le pana che en plumes de coq et du même coup l'affreux trois-François dont les avait affublés le lieute nant général Maréchal. On sait que c'est en assistant, la Monnaie, une représentation des Huguenots que l'inspecteur général des gardes civiques du royaume eut l'idée do doter la garde civique d'une coiffure ayant do vagues rapports avec le couvre-chef des calvinis tes. Les officiers anversois lui substituent un képi surélevé, ressemblant au képi français. La tunique serait entièrement passepollée de rouge, et le col rabattu serait remplacé par un col droit, en argent pour les officiers supérieurs. Des modifications très sommaires en somme, peu coûteuses et qui donneraient l'uniforme une certaine coquetterie, qui lui fait totalement défaut aujourd'hui. Le projet est soumis au ministre de l'intérieur et il a, paraît-il beaucoup de chances d'être adopté. VILLE D'YPRES. La Cavalcade de Dimanche prochain devant attirer en ville une affluence considérable de monde, le Comité prie instamment les habitants de bien vouloir pavoiser. J. LARMINIER. A. OUTER. Les personnes désireuses de se procurer des cartes pour elles-mêmes ou dans l'intention de les distribuer, peuvent s'adresser au local du Saumonde midi 1 heure, MM. Eyben et Dor, trésoriers du Cercle Wallon. J. LARMINIER. A. OUTER. Silhouettes parlementaires. M. X. THIBAUT. wfCRUo a g <te notre culture maraîchère et rendra par suite accessi bles la bourse de l'ouvrier des aliments sains aujourd'hui réservés la classe bourgeoise. 11 donnera l'essor la culture potagère sous verre et nous dispensera de la sorte d'exporter notre argent pour nous procurer Bruxelles, Gand, Lille, etc. des légu mes de primeur. Il rendra service l'industrie et au commerce de notre ville en augmentant la fabrication et la vente d'outillage horticole, de matériel de serres et couches, d'engrais chi miques. En aidant au développement de notre industrie tant manufacturière qu'horticole il procurera de l'ouvrage de nombreux ouvriers. Enfin, en déterminant l'exportation de nos légumes, il sera pour notre arrondissement une source de richesse et de prospérité. Pour finir, nous rappellerons la devise placée en tête de ce mémoire. Elle résume, notre avis, les meilleurs moyens employer et pour remédier l'état arriéré de notre culture maraîchère et pour développer celle-ci Se perdons ni un rayon de soleil ni un rayon de science. Au nom de la Société d'horticulture de l'arrondissement d'Ypres, au nom du commerce et de l'industrie yprois. au nom de l'ouvrier sans ouvrage, au nom du pauvre privé d'une nourriture saine et économique, nous appelons sur les considérations présentées dans ce mémoire la bienveil lante alleution de l'administration communale de la ville d'Ypres. Edouard Froidure. i i«n< H POUR LA COMMISSION Le Secrétaire-adjoint, Le Président POUR LA COMMISSION Le Secrétaire-adjoint, Le Président (Suite et Un). La mort de M. Thibaut donne actualité une revue "des divers hommes politiques qui ont successivement occupé les hautes fonctions parlementaires que le dé puté de Dinant exerça pendant huit années. Les quatre premiers présidents de la Chambre, MM. de Gerlache, Raikem, Fallon et Liedts, avaient fait partie du Congrès. Il en fut de même de MM. de Stas- sart et de Sohierveld, les deux premiers présidents du Sénat. Trois autres constituants, MM. Delehaye, Vilain XIIII et Rogier, tinrent aussi le maillet des époques diverses. M. de Gerlache paraît avoir été prédestiné tous les fauteuils. Il présida le Congrès national après Surlet de Chokier, le bon Régent, l'ami de Louis- Philippe. Un sénateur de Tournai, M. Sacqueleu, voulut un jour ériger un monument Surlet; cette proposition lui valut cette réponse que le Régent avait déjà un monument dans le cimetière de son village natal, Gingelom et que cela suffisait. Après le Congrès, M. de Gerlache présida la Chambre des repré sentants jusqu'à ce qu'il fut nommé premier président de la cour de cassation. Il présida encore le Congrès clérical tenu Malines en 1863, et ce fut lui qui y ac cueillit Dupanloup, Montalembert, Wiseman, et ce sémillant abbé Mermillod, mort cardinal la semaine dernière. M. Raikem fut plusieurs fois ministre de la justice, d'abord sous le ministère de Meulenaere, constitué en Juillet 1831, dans celui de M. de Theux ensuite, qui date de 1837. M. Liedts, le quatrième des premiers présidents de la Chambre ayant appartenu au Congrès, a été tout ce qu'on peut être en Beigique. Il avait fait partie, comme ministre de l'intérieur, du cabinet de MM. Lebeau et Rogier en 1840. Il rentra comme mi nistre des finances dans le cabinet de M. H. de Brou- ckere, en 1852, après sa présidence qui prit fin en 1848, et cela sans abandonner le poste de gouverneur du Brabant qu'il occupait également. Conciliant, sans grande élévation, comme le juge M. Hyraans, juste- milieu, il demeura président sous les ministères bien différents de MM. Nothomb, Vande Weyer, de Theux et Rogier. Il le serait resté encore, évidemment, si la loi sur les incompatibilités ne l'avait forcé d'opter pour la fonction de gouverneur. Quand M. Liedts mourut un âge très avancé, il était ministre d'Etat, gouverneur de la Société générale, président de la commission centrale de statistique. M. Delehaye, un autre constituant qui présida notre Chambre, est un personnage ondoyant et divers qui n'a pas laissé une trace bien nette dans 1p. souvonip des parlementaires. Il n'a jamais expliqué, cet ancien bourgmestre de Gand, comment, après avoir été un des soutiens du cabinet libéral de 1847, il devint l'ap pui de MM. De Decker, et de Theux qu'il avait d'abord si vivement combattus. M. Delehaye a eu de dignes successeurs en voltiges politiques dans les personnes de MM. Beernaert et Lejeune, ces équilibristes d'un cynisme si particulier. M. Charles Vilain XIIII fut aussi président de la Chambre, et il apporta dans l'exercice de ses fonctions son allure vive, son esprit alerte, l'ironie frondeuse qui se trahissait dans sa physionomie si intéressante de gentilhomme fier et dé daigneux. Circonstance peu connue il fut dans sa jeunesse un des adeptes de Lamennais. Au Congrès, Ch. Vilain XIIII défendit les saint-simoniens. En 1834, propos d'un débat parlementaire sur les pilla ges de Bruxelles, il prononça une apologie en règle des Coups d'Etat. Tout cela lui donnait une physiono mie très particulière, tellement que, peu après sa no mination comme ministre Rome, le pape Grégoire XVI pria le gouvernement de le remplacer, ne le jugeant pas suffisamment orthodoxe. Charles Vilain XIIII et son frère Alfred furent toujours, pâr leur tournure d'esprit, les dignes fils de leur père, maire de Gand sous l'Empire, chambellan du roi Guillaume, qui lui demanda un jour Vous êtes donc toujours, dans votre famille, numérotés comme les fiacres Ce quoi Philippe Vilain XIIII répondit sans sour ciller Oui, sire, et comme les rois. Parmi les autres présidents de la Chambre, il faut citer Verhaeghen, dont M. De Burlet a épousé en se condes noces la petite-fille. C'était une bien originale figure il présidait la Chambre avec bonhomie, comme il faisait de la politique populaire Bruxelles, portant des pantalons trop courts, achetaat son poisson lui- même la Halle, écrivant des lettres des centaines d'électeurs, serrant la main tout le monde. Au fau teuil il lâchait des observations tour tour violentes et douces d'une voix de stentor que les tribunes admi raient beaucoup. Une deses nominations la présidence amena une crise ministérielle. C'était en 1852. Jusque- là, M. Verhaegen n'avait pas été mal vu des cléricaux, car sa première élévation au fauteuil, il eut 78 voix sur 90 votants. Mais en 1852, il n'eut plus que 46 voix contre 54 données M. Delehaye. Ce dernier refusa le maillet. Dans un nouveau scrutin, Verhaegen fut nom mé, mais il se déroba, et M. Rogier, qui avait trans formé l'élection du président en question de cabinet, donna sa démission. Verhaegen mourut des suites d'une pntumonie qu'il contracta dans un voyage en Suisse, en buvant un verre d'eau glacée sur le Gpthard. C'é tait son premier grand voyage l'étranger. M. Delfosse succéda comme président M. Verhae gen en 1852. Il descendit du fauteuil en 1855, lors de l'avènement du ministère des couvents. Président extrêmement impartial, un stoïcien, naturellement éloquent, aimant s'occuper des questions économiques. M Vandenpeereboom présida de 1863 1867, pendant le long passage aux affaires des libéraux, de 1857 1870.11 apporta dans l'exercice de ses fonctions une courtoisie parfaite et une science consommée du droit parlementaire dont il avait fait le sujet favori de ses études, résumées dans un Essai sur Vhistoire de droit public, resté célèbre. L'article 5 du Règlement provi soire pour la publication des comptes-rendus de la Chambrearrêté le 22 janvier 1847, disait Tout bruit, signe d'approbation ou d'improbation seront uniformément indiqués par le mot interruption. M. Vandenpeereboom, dans son Essai, commenta c de la manière suivante cet article Voici l'origine de cet article, dit-il. Il arrivait des membres d'a- jouter leur discours, en revoyant Xépreuve, ces

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Le Progrès (1841-1914) | 1892 | | pagina 2