Poisson d'Avril.
Cercle Wallon.
Messines.
Poperinghe.
Il y a beau temps que les Troglodytes se nour
rissaient de reptiles, va-t-on ouvrir l'ère où la
chair humaine sera le plat favori des lions
Dans certaines villes loin de permettre un
particulier d'exposer sa grêle carcasse la fu
reur des fauves, on défend même au dompteur
ou son personnel, fût-il armé de sa baguette
ou de son fouet, d'entrer dans la cage II y a
moins d'émotion -, iT y a moins d'attrait, peut-
être, par conséquent moins de recette, mais
est-ce plus cruel Et la cruauté ne compte pas
Une fumisterie d'un genre assez original, ce
sont les affiches de théâtre qui ont annoncé pour
hier au soir (lr Avril) la représentation du Mage
de Massenet, et pour ce soir (2 Avril) la repré
sentation de Faust.
Hier, il parait que plusieurs personnes ont été
prises cette farce inédite et coûteuse. D'au
cunes ont assiégé la porte de M. Degroote,
concierge du théâtre, afin de retenir leurs places
d'avance. D'autres se sont présentées au contrôle
vers 7 heures 3/4, et, ne voyant rien d'ouvert ni
d'éclairé, ont dû se retirer en maugréant.
Comme blague, ce n'est pas mal.
VILLE D'Y PRES.*
CAVALCADE
DU 27 MARS 1892.
Grâce au concours des habitants, la cavalcade
organisée au profit des victimes de la catastrophe
d'Anderhies a réussi au delà de toute prévision.
Enprésence decet admirable résultat, del'élan
spontané de tous, les membres organisateurs du
CERCLE WALLON se font un impérieux de
voir d'adresser leurs chaleureux remercîments
tous ceux qui ont contribué au succès de la
journée
A l'Administration Communale qui a facilité
notre tâche par tous les moyens en son pouvoir.
A l'Armée qu'on trouve toujours au premier
rang quand il s'agit d'une œuvre de dévoue
ment ou de bienfaisance.
Aux corps de Musique et Sociétés diverses
qui ont répondu avec empressement notre ap-
Sel et ont puissamment contribué la réussite
e l'œuvre.
A la presse qui, par sa publicité et son obli
geant appui, nous a été d'un précieux secours.
Aux collecteurs qui ont rempli leur rude
mission avec un zèle infatigable.
Enfin tous les habitants qui ont payé de leur
personne, de leur travail ou de leur bourse et
ont pris ainsi une large part cette œuvre
éminemment philanthropique.
A vous tous MERCI pour votre dévoué et
généreux concours.
Ypres, le 30 Mars 1892.
POUR LE COMITÉ
Le Comité du Cercle Wallon nous fait savoir
que la Cavalcade de Dimanche dernier, frais
généraux déduits, a rapporté la sommes de fr.
3,308-64.
Cette somme sera envoyée, moitié la caisse
de prévoyance et de secours contre les accidents
du travail, moitié au comité de secours siégeant
Anderlues.
Société pour la propagation
de renseignement par l'aspect.
Jeudi, 7 Avril, conférence avec projections
photographiques lumineuses, en la Salle de Spec
tacle, 8 heures du soir.
A TRAVERS LA BELGIQUE, par M. R. Cor-
denier.
Pendant le premier trimestre de l'année
courante, le bureau télégraphique d'Ypres a
effectué la remise, par exprès, de 474 correspon
dances postales, dont 461 dans le rayon de distri
bution locale et 13 en dehors de ce rayon.
LE GRAND CORTÈGE DE LA MI-CARÊME.
Dimanche dernier, tout Messines était en fête.
Malgré la regrettable coïncidence du cortège
d'Ypres, une foule énorme y était affluée de
toutes les localités environnantes.
C'est au moment où le cortège venait de se
former, qu'il fallait voir l'immense Grand'-
Place noire de monde et encadrée de chars et do
groupes aussi brillants que variés.
Les gymnastes, dans leur costume coquet et
léger, travaillaient sur la barre fixe leurs amis
de ^uesnoy-sur-Deule étaient venus leur faire
une surprise et prendre part au cortège. Bien
réussi, le char des joueurs, représentant une de
ces antiques guinguettes au toit de chaume.
Cocasses, les hankeraars qui s'efforçaient en
vain de happer le saucisson.Bizarres, les deux
noces, l'une en voiture, l'autre pied, et présen
tant un mélange curieux d'antique et de mo
derne. Bien gais, les Messinois en goguettes.
Pas mal non plus la géante Madame Thé
rèse et sa famille, ainsi que l'éléphant qui l'ac
compagnait. Très intéressant le char des
métiers ainsi que les marchands ambulants.
Le tableau vivant du billard eût été magnifique,
s'il avait été placé moins haut. Bien curieux,
le médecin ambulant flamand Zan van Cronte-
broute, débitant son boniment en un français
impossible. Fort drôle, la famille du Cantal,
avec ses attributs. Très bien, les arbalétriers
de S4 Georges, en costume de guerriers du 17e
siècle. Du cachet original aussi les pinchon-
niers. Bien, les anciens patriotes, rappelant
les volontaires de 1830. Enfin trè3 bien, les
athlètes dompteurs d'animaux, avec leurs fau
ves et leurs musiciens bohèmes.
Les pompiers en grande tenue produisaient
bel effet avec les petits drapeaux aux armes de
Messines de même la fanfare militaire, aidée
des trompettes de la gymnastique, donnait un
entrain particulier la fête par ses pas-redoublés
éclatants.
En somme, fête absolument bien réussie.
Le concert donné la Philharmonie, l'occa
sion de la mi-carême, a été fort brillant.
Rendons d'abord hommage au talent hors
ligne de Mlle Lepage, premier prix du Conserva
toire de Bruxelles, qui a ravi son auditoire par
la manière si artistique dont elle a chanté le
grand air d'Obéron. M1,e Lepage possède une
voix d'une grande étendue et d'un timbre char
mant. Sa diction est parfaite et son chant rend
bien l'expression de l'œuvre qu'elle interprête.
Bissée et rappelée, elle a chanté, après l'air
d'Obéron, un air de Carmen et cela a été pour
elle l'occasion d'un nouveau succès. Nous avons
eu rarement l'occasion d'entendre une chanteuse
plus parfaite et nous espérons que les membres
de la Philharmonie pourront encore lui prouver
combien ils apprécient son beau talent.
M. Devos, également lauréat du Conservatoire
de Bruxelles, a chanté avec beaucoup de goût
Avec tes yeux mignonne et Au clair de la lune.
Dans le duo Les enfants de Bohème de Schuman
supérieurement interprêté et que le public a
bissé avec enthousiasme, ainsi que dans celui
des Dragons de Villards il a fait preuve de
beaucoup de talent. Il serait difficile d avoir une
diction plus parlaite.
N'oublions pas de citer M. Strauwen, qui s'est
fait connaître non seulement comme excellent
-accompagnateur mais aussi comme compositeur.
La Fortschritt-Marschexécutée par la Philhar
monie, porte le cachet d'un musicien pour le
quel la science musicale n'a plus de secret. Elle
est très entraînante et supérieurement orches
trée.
Nous avons revu avec plaisir notre vieille
connaissance, M. Dekemper. Il est toujours
l'excellent chanteur de genre qui possède un
degré supérieur l'art d'égayer son auditoire par
les chansonnettes qu'il dit avec tant d'entrain.
On ne se lasse pas de l'entendre et de son côté il
répond toujours avec une bonne grâce parfaite
aux nombreux bis qu'on ne cesse de lui prodi
guer.
La partie instrumentale du concert a été aussi
très remarquée et notre excellente harmonie a
exécuté Y Ouverture df Euryanthe de Weber, une
transcription de l'opéra le Prophète et la Séré
nade Andalouse d'Eilenbergh avec un ensemble et
un sentiment des nuances qui font de la Phil
harmonie une des phalanges musicales les plus
appréciées de la Belgique.
Nous devons mentionner d'une manière toute
spéciale YEntr'actevalse de Charlotte Corday
de Peter Benoot. Ce morceau qu'exécutaient
deux harmonies, l'une placée dans la salle de
réception de la société, 1 autre dans la salle des
concerts, a été fort goûtée et très applaudie.
Arrivons maintenant aux instrumentistes so
listes et disons de suite que M. Flamey Auguste
et M. Duflou René, tous deux membres exécu
tants de la Spciété, se sont surpassés. Les pro
grès de ces jeunes artistes sont réellement
remarquables et nous avons été heureux d'ap
plaudir le talent avec lequel ils ont joué leurs
morceaux.
Us font honneur la Philharmonie et répon
dent dignement aux efforts de leurs excellents
professeurs.
Une partie de danse suivait le concert et jus
qu'à 1 1/2 heure du matin le plus grand entrain
n'a cessé de régner parmi les joyeux danseurs.
Théâtre Royal de l'Alcazar.
Xanrof, le spirituel chansonnier parisien, ne
pourra plus donner l'Alcazar que trois de ses
conférences causeries sur la chanson, qui vien
nent d'obtenir un si retontiaaant ouocèo.
Les Martinetti, ces mimes célèbres qui ont été
acclamés dans toutes les capitales de l'Europe,
succéderont Xanrof sur la scène de la rue
d'Aremberg. Ils débuteront dans Robert Macaire
la pantomime spectacle, dans laquelle M.
Paul Martinetti incarne si magistralement le
rôle écrasant de Bertrand.
Le bureau de location est ouvert dès présent
pour ces représentations de great-attraction
Silhouettes parlementaires.
M. REYNAERT.
le président d'honneur,
Colonel Retraité PARS Y.
Le SecrétaireLe PrésidentLe Trésorier
j. larminier. a. outer. a. eyben.
sujet
Le Secrétaire,
E. VEULEMANS.
m i
Il n'est pas besoin de regarder deux fois un homme
pour reconnaître s'il a le double bonheur de vivre en
paix avec sa conscience et son estomac. Cela n'est pas
sans avoir son prix, même en politique. La santé rè
gle l'humeur, ce que prétendent les médecins, et
nous les en croyons volontiers. Les politiciens malin
gres sont habituellement grincheux les délabrés tour
nent forcément l'aigre, les cachochymes l'acariâtre.
M. Reynaert. député, bourgmestre de Courtrai, est
un délabré. Les perdrix aux choux et les homards en
belle-vue doivent inspirer une sainte horreur cet
homme d'Etat, et sa santé morale est le reflet exact de
la situation de son pancréas. M. Reynaert a une de ces
laideurs qui font froid aux yeux qui le contemplent, une
tête varillante, des yeux acidulés, un regard inquiet,
inquiétant, agité, fureteur, les allures sournoises de
ces personnages ne fixant jamais quelqu'un en face et
qui devraient, eux aussi, tomber sous le coup des or
donnances préventives de police pendant les canicules.
Au Maroc, en Algérie, on rencontre, vaguant dans les
rues, des centaines d'individusayant ces allures spécia
les et, pour une cause ou une autre, soumis la cour-
bache de la police. Quand, rprès la séance parlemen
taire, M. Reynaert regagne la gare du Nofd pour
prendre son bommelzug de 5 h. 33, zigzaguant par le
boulevard Botanique, hésitant, nerveux, regardant de
vant, derrière, au-dessus, au-dessous, il ressemble
toujours ces pur-sang de cirque qui regagnent l'écu
rie en craignant un dernier coup de chambrière.
Cet habitus extérieur eît, du reste, une photographie
de caractère. M. Reynaert, avec M. Colaert d'Ypres, M.
de Corswarem de Hasselt, M. deFavereau de Neufchâ-